Avatars d’un café parisien, Le Capoulade, au Panthéon

Tentative de restitution totale des contours d’un lieu, d’épuisement d’une brasserie, brassage sur le fil de différentes peaux sociales, avatars et autres mues d’un lieu.

C’était le premier fast food en France, un siècle après la Commune…

Un exercice de style de topographie post-perecien ? C’est prétentieux ! Aujourd’hui, le Café Capoulade, à l’angle de la rue Soufflot et du Boul Mich, face au jardin du Luxembourg.

Dans le cinquième, donc. Il connut bien des mues, comme le raconte John *. En voici quelques unes.

Les dernières en date ? Sur le tard, il devint un « Wimpy », l’ancêtre des fast food, français en plus. Je m’en souviens vaguement. On allait parfois y tuer le temps dans le noir d’un café pour fauchés ( le coca, plus cher), en bande organisée de jeunes. Dedans en hiver, devant en été.

On se promenait sans fin aux alentours, Odéon et retour, en bas, jusqu’au périmètre des rues de la Huchette, de la Harpe, Saint-Severin

Puis les quais, les bords de Seine où quelq’un roulait un joint comme d’autres proposent un verre de vin, que je repoussais le plus souvent, trouvant un peu écoeurant de s’écerveler ainsi, regrettant d’avoir accepté par pure empathie, parfois. Quand je tirais dessus, je flottais à mesure de mes pas dans une sphère intérieure, en remontant vers le dôme du Panthéon où mes pensées pourraient tourner en rond… Et on repassait devant Wimpy, puis un tour au Luco, entre deux cours à la Sorbonne Nouvelle où l’on était tout de même un peu trop dilletante.

Après la période « Wimpy Capoulade, le café devient un Quick. Qui de mua en 🍔 King… Qu’est-ce qui suivra ?

Rendez-vous en 2071… Un siècle après la Commune où l’immeuble se prit un obus prussien…

Un café chez Capoulade

En attendant que nos cendres soient transférées au Panthéon, puisque nous sommes tous des micro-heros, afin de jouir d’un éternel et glorieux sommeil, bien mérité après un pet adolescent, OOn vous invite dans cette brasserie du Quartier Latin.


De 1934 à 1967, deux générations de Parisiens, d’étudiants, d’intellectuels, d’écrivains, ou même de touristes, ont fréquenté le célèbre café « A. Capoulade », qui faisait l’angle du boulevard Saint-Michel et de la rue Soufflot, au 26.

1950, photo : Jeanine Niepce
Le Capoulade s’est déjà mué en Wimpy, chaîne de restauration rapide, pendant les tempêtes sociales de Mai 1968…

Il existait depuis 1850. Le rez-de-chaussée de son immeuble n’a pas toujours été occupé par un débit de boissons …

La rue Soufflot vers 1860, peu de temps avant son élargissement

L’angle du 26 rue Soufflot et du 63 boulevard Saint-Michel est occupé par une librairie ayant pour enseigne « Dauvin Frères ». Les frères Dauvin sont également imprimeurs.

Le café a provisoirement disparu du 26 rue Soufflot, quand le second étage de l’immeuble se prend un obus dans la poire Melba, pendant la guerre franco-prussienne, en 1871. Guerre stupidement déclenchée par un préfet français désireux de mettre sur le dos des Prussiens des problèmes purement français. Il se dit qu' »on les battra vite fait ». Méchante erreur : ils nous mettent la pâté… La première Occupation allemande s’ensuivra. Les révoltés et insurgés français, écoeurés par la famine monstrueuse et l’oppression du petit peuple parisien, lanceront les révoltés qui deviendront l’épisode de la Commune… 103 ans avant Mai 68

Vision de Carte postale des années 50′, en version apaisée…
Le Wimpy, vers 1967…
L’actuel « Burger Ping« , pour ne pas faire de publicité. Le ping, c’est aussi l’outil de mesure d’écho de la bande passante du temps passé, actuel, à venir et retrouvé. Qu’est-ce qui suivra ? Rendez-vous en 2071…

*L’histoire complète de John, ma source, se retrouvera ici : https://www.facebook.com/242455849174232/posts/3931653950254385/?sfnsn=scwspwa

Le bonus

Contine du 1er mai 2021

Premier Mai ?
Non mais
J’vous en foutrais, moi,
du premier Maiiiii !

Mon premier « mais » ?
Voilà : Mais…ça fait déjà
un an bien tassé
que la vie est glacée
comme un satané jour de fête
Congelé

Qu’elle s’est figée
sans muguet

Y a rien de gai !
Le travail n’est pas à la fête
D’ailleurs, y en a plus
dans plein de secteurs
Touchés de plein fouet

On s’en sort mieux ici
que dans pleins d’autres pays
Où ils n’ont pas de budget
« quoi qu’il en croûte »
C’est le lot de consolation

Ce qui restera du 1er mai 21 ?
Un samedi frozen de plus
Sur le continent Covid
Passé à écumer les rues de villes fermées
Y croisant dans les beaux quartiers des gens proprets,

Déambulant en tailleurs et complets (voire chiens savamment assortis) parfois replets, les visages de ces gens affichant parfois le masque satisfait de gens heureux –ou le souhaitant, parfois pas
achetant des gâteaux
Sophistiqués
pour oublier

Sacré premier mai !

premiermai #parallelespotentiels #fetedutravail

2 réflexions sur “Avatars d’un café parisien, Le Capoulade, au Panthéon

  1. « Vision de Carte postale des années 50′, en version apaisée » dites-vous en légende de la photo sur laquelle on voit une Renault 4 sortie en 1961 et une Peugeot 204 sortie en 1965.

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