Manufacture des Abbesses : L’amour creuse leur ventre théâtral

« Et l’amour creusa mon ventre. Une pièce de théâtre. Aux dialogues drôles et finement ciselés par un amoureux du verbe.

Inspirés par Alain en plus, ces dialogues. Le philosophe. Un penseur pensé sachant panser les plaies et autres replis.

Une pièce. On en pince pour elle. Une fois de plus, il s’agit ici d’amour considéré comme l’un des Beaux-Arts. Un domaine hasardeux. Trois personnages. Forcément. Une chti ronde du désir.

Julien Köberich a écrit, mis en scène et joue avec deux consoeurs ce vaste programme chargé de désirs complices et ennemis. Marrant avant tout. Lumineux, surtout.

À la Manufacture des Abbesses. Jusqu’au 25 novembre. Du jeudi au samedi à 21h. Les dimanches, à 17h.

3 jeunes personnages comédiens sont en quête d’eux-même. Leur fraîcheur est délicieusement revigorante. Leurs amours sont textés selon la partition du temps présent. Avec de vrais bouts de dialogues sur chats, de la poétique SMS. Du texto amoureux. Tout ce « ça » actuel…

Une enquête amoureuse

La langue est belle même – et surtout – quand la quête de quéquette à ranimer qu’une femme mène s’en mêle.
Les mots de femmes y sont crus.
L’enthousiasme de leur entreprise est communicatif.

Un bon cru. Digne de la Manufacture des Abbesses, qui ne programme jamais de daubes boulevardieres. Ou autres machins faciles. En plus, c’est dans le cadre urbain de la rue Véron, entre Pigalle et Abbesses. Une vieille rue pavée comme on les aime. Un décor. Des troquets restés dans leur jus. La montée de la rue Germain Pilon… Un Paris pas encore trop lifté.

« Et l’amour creusa mon ventre »

C’est le titre. On a compris. C’est à 21h du jeudi au samedi. Jusqu’au 25 novembre.

Exactement ce qu’il faut pour soigner novembre. Transformer ce mois ingrat en renouveau printanier trempé dans un texte lumineux.

Très bien écrit. A la façon d’un Marivaux moderne, pense t’on en en sortant. Un vrai goût de la langue chez cet auteur. De toutes les langues. Autant de fragments d’un discours amoureux d’aujourd’hui.

Toutes les tonalités amoureuses sur le bout de la langue. Sur le bouton de rose amoureux. Mais il est interdit de parler de fleurs : je viens de perdre 100 points.

L’amitié bien sûr s’en mêle et s’en 🍯 de ce qui fut et pourra être. On s’enmmielle toujours d’aimer. C’est collant. C’est un délice embarrassant. Parfois au pied du mur. Parfois contre !

Vérifiez sur pièce à La Manufacture des Abbesses ( des papesses, des pipettes et autres précipités de la fête amoureuse) :

Et l’amour creusa mon ventre

A noter : Le Jeudi 8 novembre Une rencontre-débat après la pièce avec l’auteur-acteur-metteur en scène, Julien Köberich. Avec l’Association « Les amis d’Alain » mettant en avant la pensée dudit philosophe. Qui inspira l’auteur, figurez-vous ! Un verre offert après la rencontre, précise-t’on.

Ah, la rencontre… Ce mot clef du hasard, de léternel dictionnaire des fragments amoureux.

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