Elise Parré mène depuis des lustres une belle pérégrination d’enseignante au long cours à l’école des Beaux-Arts du Havre, avec aller-retours hebdromadaires vers Paris où elle vit. Elle râle, mais elle aime, en redemande et y a initié des ateliers d’écriture qui, se bonifiant, et sortis du compagnonnage avec l’éternel François Bon (respectable pionnier du genre, au demeurant) sont devenus l’un des deux premiers masters littéraires, entre école et université. C’est ainsi que l’Edouard Launet en personne, venu rencontrer co-responsables et étudiants, en a tiré matière au Grand Angle de Libération du 5 novembre 2013, que voici :

«  Dans ce pays, l’écrivain est vu comme un être d’exception. Aussi le lancement presque simultané de trois masters en création littéraire – l’an dernier au Havre et à Toulouse, cet automne à Paris – a-t-il suscité incrédulité et parfois même réprobation. Quoi, la France se convertirait-elle au vil creative writing anglo-saxon ? L’université s’est-elle mise en tête de former des romanciers ? Et quand bien même y parviendrait-elle, ne risque-t-elle pas de les formater ? Né l’an dernier d’une rencontre entre l’école d’art et l’université du Havre, le master de création littéraire tient plus du laboratoire que de l’atelier de production de best-sellers formatés. Pour respirer les vapeurs méphistophéliques de ce grand dévergondage, prenons la direction du Havre, dont le campus a, l’an dernier, accueilli ses premiers aspirants… »