Moebius à La Défense

… un jour avec moi

Le dessinateur Moebius

fulgurance des fulgerrances

tel ruban endless se déroula pour moi en page 2 de cette impérissable publication defactienne. On trouvera donc plus bas un décent entretien (quoique sauvagement raccourci pour le calibrer au format imparti) avec l’une de mes figures tutélaires de rêve (des terrains vagues de mon enfance treizièmarde à l’orée des seventies jusqu’à l’impassible âge censément adulte).

J’ai nommé- je nomme encore, nommerai toujours – Jean Giraud, aka Moebius, aka Gir, aka mille imaginaires de mon enfance collective dans les albums de ses personnages, dans Métal Hurlant et autres magazines. Il me parla, c’était la commande, de sa vision des tours de la Défense :

« J’aime beaucoup cette idée d’un pôle architectural de bureaux et de services un peu délirant. À la fois ordonné et plein de ce bric-à-brac qui donne la vie, la richesse et le futur d’un pays. En ce sens, La Défense a été un bon choix, dans un alignement prestigieux. Et je vois que cette ambition se poursuit, avec les projets de tours de plus de 300 mètres. Je n’ai jamais dessiné ce quartier, mais
j’ai représenté cet archétype tout en hauteur. Depuis, mes utopies se sont déplacées dans le sens d’un rééquilibrage de la modernité vers un milieu naturel réhabilité. Mon
rêve serait que La Défense, grâce à l’ingéniosité humaine, devienne comme un arbre, un OGM sublime construisant en son sein des bureaux comme les alvéoles du bois. À
l’horizon 3000, j’imagine un univers végétal domestiqué, avec des tours de 300 mètres issues d’un végétal programmé génétiquement pour construire à volonté des étages, qui générerait des circulations d’eau et d’énergies… Sans machine, juste par combinaison subtilement intégrée des saisons, des rythmes, du travail, de l’amusement, de la beauté.
Mais revenons à aujourd’hui. À Los Angeles, le quartier
équivalent s’appelle Century City. L’ampleur des espaces alliée à un souci du monumental m’y avait frappé. C’est peut-être cette dimension qui manque à La Défense : on y a reproduit l’île de la Cité et ses petites maisons, mais tout en hauteur ! Ceci dit, il y a tout de même quelques beaux espaces sur le Parvis et des endroits de vie, dont se dégage quelque chose d’assez heureux. Et j’ai été épaté par la construction du grand cube – ah oui, la Grande Arche – qui oblige le regard à se courber. »
L’entretien est ici : En page DEFACTO_06 Jean Giraud

Mais qu’on se rassure, on s’y égara, on parla de bien d’autres choses ! J’aurais aimé le voir dans son atelier de Montrouge. Il n’en fut rien, il était filtré de l’agenda, plus tard il disparut…

Je l’aimerai for never

& ever

2moi

Par delà tous

les moi

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