Scénarios d’un Douro fluvial, 7 jours d’un croirisèiste (Rivages d’un monde) : 10 raisons de naviguer sur le Douro, d’avril à Novembre ?
D’abord c’était sur un cahier des charges existentielles de loisirs. C’est mieux que le Danube qu’on fera après, aussi bien que le Rhin, moins exotique que le Mékong, qui vaut gravement le coup….
Ah oui, il faudrait faire le Costa- Rica, comme cet Alain, inscrit pour 2023, qui m’a prêté son laguiole à manche de corne à table pour découper un exquis tournedos trop épais pour moi, donc retranché fin pour moi…
‹ • › Mille et un détails à capter lors de l’arrêt aller à Porto :
un dimanche aprèm pour les contempler et se promener. Nous sommes sur l’autre rive, à Gaia, là où l’on déguste chez pleins de Maisons de négoce de porto illustres, pas forcément les meilleures. Avec une vue du tonnerre sur le tissu urbain du quartier de la Ribeira, juste en face.
Visiter absolument le marché-mercado da Ribeira, riche en surprises à tester. J’y achète par exemple mon pain de millet, le Broa. Une miche épaisse, certes mietteuse, au goût unique, bien épaisse comme celle d’un vrai campagne ou un levain Visiter absolument la Fondation Serralvez, belle collection d’art dans un manoir moderne entre Art Deco et fonctionnalisme. On le doit à Alvaro Siza, chef de file de cette école architecturale, primé par le Prizer Price : La consécration des meilleurs architectes. Le parc- jardin est vaste, beau, picnic si l’on veut. Et la Casa da Musica, bâtiment – Auditorium- Concert hall signé Rem Khoolas, autre primé, hollandais lui. Boire un verre en haut de d’une des tours de bureaux reconvertis… Au retour vous y aurez une dernière après-midi de promenade découverte avant départ le dimanche matin. Ou bien vous grimpez simplement sur le pont supérieur à piscinette. Restez peu dans votre cabine : un autre bateau degales dimensions vous prend en club sandwich pendant 2 nuits de suite, après celle du jeudi soir déjà dur une étape
Une fois partis, à bord…
Le calme absolu, bercé par le doux roulis, les moteurs à faible régime… Se mettre sur son balcon ou de son fauteuil, d’un lit, tout regarder, oublier ses problèmes. De jolies plages fluviales, des bâtiments, rien d’extraordinaire . Les 100 premiers kilomètres ne sont pas en culture ni d’allure vinicole, cela vient après : pendant les 108 kilomètres d’après, s’étirant jusqu’à la frontière à Barca d’Alva.
Et là, c’est un festival visuel !
‹ • › Chaque tournant est une nouvelle double page panoramique ouverte à vos yeux seulement 3 à 10 minutes. Elle se referme au tournant d’après. ‹ • › Courbe après courbe, vous avez bien deux-cents diapages panos accumulées dans les yeux.







‹ • › Un album de beauté entre terre, eau, vert de culture, rapaces (surtout des milans). Ces ciels parfaits, de rares nuages cuits aux petits oignons (comme une bacalhau a bras, délicieuse recette simple à faire).
Aperçus pentus de Domaines viticoles chics, grosses marques du négoce, quelques petits producteurs. Leurs noms d’enseignes rustiques dominent la pente, composés de lettrages et typos surgies du passé.
Le petit train régional circule en chaque sens sur chaque rive. On joue à qui le verra arriver le premier ! Les petites gares abandonnées, les quintas et adegas aux styles divers, lhameaux de paysans, de producteurs de Douro et Porto…
Pour mémoire : 🧭 Navigation de Porto jusqu’à la frontière espagnole à Barca d’Alva (208 kms). Puis autant de car jusqu’à Salamanca, ville d’art et d’histoire Espagnole (castillane) bien charmeuse.
Retour vers Porto, même trajet et temps. En s’arrêtant pour partir à la journée en car vers les villes de caractères de Braga (et Guimaraes). Dont l’insolite spécialité est… le tibia à la crème pâtissière. Qui ressemble tout de même un peu à… Mais honni qui mal y pense, nous dit-on.
‹ • › Puis Guimaraes, capitale européenne de la culture en 2011, une belle endormie (il faisait dans les 38) aux jolies rues centrales, églises bien sûr aux alentours. Sans oublier, à quelques kilomètres, l’incontournable sanctuaire de Notre-Dame des remèdes de Lamego. Avec ascension le long d’une initiatique fontaine à étages. C’est un original ensemble baroque à degrés que celui de Lamego. Faut quand j’étais enfant… Moments magiques.






Guimaraes abrite un château illustre : celui du berceau de la royauté du Portugal, d’intéressants jeux de colonne au style unique.


NB : Durant les 7 jours de croisière RDM, il y a bien d’autres d’excursions intéressantes. Inaccessibles aux « cloportes récemment convertis » à la mobilité quasi nulle. Qu’on a aidé autant qu’on a pu à faire deux excursions. Déjà à la limite du possible. Grâce à la gentillesse du directeur client, Marc Deckers. Trop grand pour le fauteuil, il avait bien mal au dos après…
Il est allé se faire masser par le thérapeute (et poète à la ville) Bruno du spa. Comme moi, d’ailleurs. Un massage des jambes et dos, perclus de douleurs et raideurs. Il est compétent, ce Bruno. Ouf !
J’ai obtenu mes parfums d’huile préférés, modulés, remixés selon mon goût, comme un cocktail : jasmin, bergamotte, d’abord trop de Riedelomarin. On rajoute du jasmin et c’est parfait… J’en ai pu rapporter une fiole à la maison à ma demande : l’excédent de préparation. Une vieille habitude proustienne que de rapporter des fragrances- souvenirs maison.
Plus de bonnes raisons à bord : qualité de l’accueil du navire, du service à bord, gentillesse de toutes les parties prenantes de la restauration, une cuisine gentiment innovante. Un pont soleil bien sûr. La bizarrerie un peu exotiques des descentes en écluses : 5 en aller-retour. Au petit-déjeuner et au déjeuner, c’est marrant de voir le ciel se métamorphoser en murs de béton brut…



Aperçu avec l’un des nombreux ponts
Le nom du bateau vient d’où ?
Isabel… d’Aragon est une reine du Portugal, épouse du roi Denis Iᵉʳ et reconnue sainte par l’Église catholique. Sa fête est le 4 juillet.
La ressentie
Jour II sur le Queen Isabel : on quitte Porto. Ce matin-là, nous voila enfin débarrassé du poids mort visuel du bateau devant nous, qui bouchait la vue royale qui nous est due (et était servie) en face. Le bateau est parti vers 6 :00. Nous vers 08:00.
Il était arrivé à 18:00, pendant ma sieste, le lâche ! Le procédé est fourbe… Tu te réveilles emmuré, avec l’odeur d’essence, puis d’ail des cuisines. L’enfer du décor de la croisière fluviale : c’est qu’il faut bien les stocker la nuit, les autres bateaux. On rêverait d’un supplément vue dégagée garantie. Ce n’est pas possible, seule compte l’heure d’arrivée. Ah, c’est plus démocratique …
Départ en ralenti sur bonheur : ressenti, 102 On quitte l’étrave du quai, on se barre vers l’Espagne, on retrouve les joies de la navigation ralentie, du moteur au doux vroum- vroum retraité. Quand c’est le nôtre, il pue forcément moins, en plus ! 😂 Le moteur de ce soixante cabines… On passe le pont métallique eiffelien, puis le long blanc fleurant bon (donc assez moyen) ses années cinquante. Une écluse durant le petit déjeuner, on remonte à flanc de béton, je me contente de 2 mini – pasteis de Nata. Un petit miracle. Mon cerveau reptilien des Buffets de petits déjeuners a dû comprendre qu’il y en aurait encore d’autres toute la semaine, des mignardises et douceurs. C’est bien le cas !
Effet de ralentie, navigation douce. C’est cette quiétude protéiforme que je venais chercher. Celle des choses qui reviennent, réconforten. Entre deux découvertes pour l’œil -abricot les rives s’étirent désormais en tons de verts, un peu de lumière tire vite le gris de la couverture grise du matin à elle…