Aisne : petit parfum de mystère à Laon la souterraine

Ville d’Art et d’Histoire à deux heures de Paris, appréciée par l’écrivain Victor Hugo qui en vantait les mérites (et les grimpettes), la cité médiévale perchée de Laon, flanquée de sept kilomètres de remparts, abrite plus de quatre-vingt maisons et monuments historiques inscrits ou classés dans sa partie médiévale.

Il y a du charme. Une ville haute, des grimpettes ( sentiers, escaliers) pour y monter. Un bâti médiéval, les quatre mystérieuses tours en transparence solaire de la cathédrale de Laon, uniques en leur genre. il faut monter en haut des tours de la cathédrale avec quelqu’un de l’office du tourisme. Cela s’impose. De la haut, vous dominerez tout, même le Chemin des Dames.

Une vue au loin, des deux côtés de l’Aisne. Une vue au proche sur les toits et « la cuve Saint-Vincent« , une forêt dans la ville. La cathédrale a eu du mal à tenir car elle est bâtie sur d’anciennes carrières transformées en souterrains visitables. Mais ça tient !

Secrets sous la ville

Voyagez dans le temps dans les souterrains « perchés » de la citadelle , de ses origines, il y a 40 millions d’années pour arrondir, jusqu’au milieu du XXe siècle. Vous croiserez coquillages préhistoriques, galeries de tir et diverses traces laissées par l’homme dans la pierre au fil des siècles.

De même au Musée du Chemin des Dames – Caverne du Dragon, haut lieu des environs qui doit sa tragique renommée à son rôle d’abri souterrain pour les armées durant la première guerre. Une poignante visite de ces galeries vous fera comprendre les conditions de vie de ces soldats au front durant les quatre années de guerre.

De Laon, cette petite préfecture de France, on ne sait pas grand-chose. Un gars un peu connu était de là-bas : Abélard, le malheureux amoureux d’Héloise. Les plus connus des amoureux du moyen-âge, bien avant Roméo et Juliette. S’ils avaient pu savoir que leur histoire resterait, quelle joie cela aurait été pour eux !

Ça s’est très mal fini pour Monsieur Abélard. Bien pire que pour Roméo… Comme Éloïse était de la famille du puissant chanoine du secteur, ils n’auraient droit à rien, jamais ne pourraient vivre ensemble. Ce maudit chanoine les a grillé vite fait au terme d’un procès monté de toutes pièces. Abélard fut condamné à être castré pour son péché. Il vécut âgé. Nos malheureux amoureux se revirent un jour, 20 ans plus tard…

Le Moyen-Âge des tous puissants seigneurs et religieux écrasant toute liberté, un vrai bonheur à vivre, n’est-ce-pas ? Heureusement que nous vivons aujourd’hui. Pas dans cet hiver de l’hier !

Abélard fut formé par Maître Anselme de Laon. Il a été un peu connu aussi, celui-là. On revit un peu de tout ça sur les fresques murales et trompe-l’oeil d’une ruelle digne d’un film médiéval. Elle part de l’adorable rue Châtelaine. À l’angle, se trouve la boutique de l’artiste-peintre des fresques, d’ailleurs. Un bon peintre et photographe…

Autoportrait de l’artiste en chevalier du « passage temporel ».
Ils sont venus à Laon…
Rue Châtelaine et ses enseignes de corps de métier, cathédrale en fond…
Et voilà notre malheureux Abélard…

Ville d’Art et d’Histoire, appréciée de l’écrivain Victor Hugo qui en vantait les mérites, la cité médiévale perchée de Laon, flanquée de sept kilomètres de remparts, abrite plus de quatre-vingt maisons et monuments historiques inscrits ou classés dans sa partie médiévale. Y a de quoi voir…

Sa splendide cathédrale gothique, surmontée de cinq puissantes tours, domine majestueusement l’ensemble de la ville haute.

Édifiée aux XIIe et XIIIe siècles, la cathédrale Notre-Dame présente une harmonieuse façade ouest, aux portails ornés de tympans sculptés. Au niveau de ses tours occidentales, d’insolites statues de bœufs grandeur nature rappelent une légende ancienne : la fatigue des 9 ou 12 boeufs qui amenaient de la pierre de construction de Soissons… Ça fait loin. Ils avaient besoin d’un coup de main, un petit miracle. Ils ont été assistés par un bœuf blanc descendu du ciel en volant. Si si. Tout arrive !

Montez en haut de la cathédrale. Elle est rare en son genre. La splendide cathédrale gothique, surmontée de cinq puissantes tours, domine l’ensemble de la ville haute.

On monte y voir la ville d’en haut par un escalier en colimaçon de plus en plus étroit. Jamais vu si étroit, d’ailleurs. Amusant. Faut pas être géant ! On découvre au passage la structure unique sur trois étages de l’édifice. Inscriptions dans le superbe l’Office de tourisme juste à côté, logé dans un bâtiment remarquable, L’hôtel-Dieu. Un ancien hôpital charitable, donc.

Le temps d’un café…
Pendant la montée, on voit ces statues de façade délavées par des siècles de précipitations. Très émouvantes…
Arrivée en haut…
Les boeufs héroïques sont représentés tout en haut…

Édifiée aux XIIe et XIIIe siècles, la cathédrale Notre-Dame revêt une harmonieuse façade ouest, aux portails ornés de tympans sculptés, et présente au niveau de ses tours occidentales d’insolites statues de bœufs grandeur nature, rappelant une légende locale ancienne. Une fois à l’intérieur, admirez la grandiose élévation de la nef, ainsi que les magnifiques vitraux des roses du chœur et du transept nord…

Aux abords de la cathédrale, découvrez au gré d’une promenade, le long des remparts et des rues médiévales, les monuments et édifices de la cité fortifiée : ancien palais épiscopal, devenu palais de Justice ; Hôtel-Dieu du XIIe siècle, siège de l’office de tourisme du pays de Laon, et sa salle gothique voûtée d’ogives ; citadelle, construite sur ordre d’Henri IV ; chapelle romane des Templiers, dont les murs renferment le transi de Guillaume de Harcigny, médecin de Charles VI ; porte d’Ardon, datée du XIIIe siècle…

Longer les remparts est aussi l’occasion de bénéficier de vues imprenables sur la ville basse et les paysages de plaine alentour. La visite de la ville haute se poursuit ensuite vers l’ouest, où se dressent la porte de Soissons et la tour penchée, vestiges de l’époque médiévale, ainsi que l’abbaye Saint-Martin, avec son ancienne église abbatiale des Prémontrés du XIIe siècle, son cloître du XVIIIe siècle agrémenté d’un jardin médiéval, et ses bâtiments conventuels qui abritent la bibliothèque municipale. Bien sûr, le musée de la ville vaut aussi une visite.

De quoi passer une belle journée, avant de filer à une heure de là vers l’incroyable Familistère de Guise, construit pour ses ouvriers par un fabricant de poêles, Godin. Et une Route des églises fortifiées (classée UNESCO) pour résister à l’ennemi. Il y en a… 60 ! C’est le pays de Thiérache.

Où manger ? L’estaminet Saint-Jean

Un estaminet n’est pas un minet sur Insta mais une auberge servant des spécialités du Nord. Comme son nom l’indique donc, on vous servira ici de la bonne bouffe un peu lourde de chti Nord et des bières bio dans ce bistrot classé dans le guide des estaminets du Nord. On est donc rue Saint-Jean. C’est pas léger léger, mais plutôt bon. Quelque chose me dissuade de prendre le croque-monsieur du Nord 50/50 Maroilles et béchamel. Y a des limites. Peut-être parce que j’ai mangé un filet mignon crémeux en diable bien dosé en Maroilles il y a 15 jours. L’était puissant, ce plat. Comme le charme diffus de Laon, peut-être…

Pratique : tourisme-paysdelaon.com

jaimelaisne.com/Cathedrale_Notre_Dame_de_Laon_un_patrimoine_exceptionnel – Découvrir l’Aisne avec un habitant : greeters-aisne.com

Les grimpettes ! Au fil des siècles, topographie de la ville oblige – une vieille ville juchée sur une colline dominant une ville plus récente établie à ses pieds – s’est tissé un réseau de chemins, sentes ou « voyeux » pour parler local. Ils et elles permettant aux habitants de les relier. Dévolues aux échanges et à l’acheminement de marchandises, elles sont de bonnes ficelles de balade pour de nouveaux angles. Et pour flâner en amoureux. Comme des paons à Laon ?

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