On se dit toujours qu’on va garder sa carte d’embarquement. Parmi le sympathique fatras de tickets, prospectus, tissus, pièces, billets, feuilles, fleurs séchées en coin de nappe, graines de plantes, plumes d’oiseaux… et autres traces de voyage. On en fera quelque chose d’un peu créatif avant que ça s’effiloche comme bamboche des souvenirs de voyage.
Et puis, la carte d’embarquement, un bref temps affichée sur la porte du frigidaire, voire naturalisée sur la porte d’entrée, finit en marque-page, dans le meilleur des cas. Jusqu’à la poubelle au prochain rangement, sous six mois. Colette, elle, l’a fait !
Trajet : Paris- Lisboa-Funchal ( Madère)
Elle a su le recycler avec talent, ce ticket d’une destination, um destino en portugais : on y voit la baie d’abord survolée, le port de l’arrivée en car du transfert à Funchal, notre bateau amarré…
On avait vue sur le musée à quai CR17 dédié à Cristiano Ronaldo, ce joueur de football natif de l’île, qui a d’ailleurs offert une belle maison à sa Maman, comme il le lui avait promis. Le Fort en éminence juste en face du bateau, son merveilleux jardin, (ébauche de l’immense jardin botanique, du jardin tropical aussi, en haut du téléphérique). Colette y trouva des plumes de perroquet Aras près de leur cage, encore un chouette matériau en devenir ! Une église si portugaise, simple, juste un peu baroque, est là aussi. Et j’en passe. Bonne force de suggestion dans son trait, non ?

Le carnet de dessins de bord de Colette est juste génial de jus de spontanéité. Il s’agit des croquis de Colette, dite Coco, une co-voyageuse à bord du paquebot tout beau tout neuf World explorer, affrété par la Compagnie de croisières Rivages du monde. En avril, 3 fois de Funchal, à Madère, jusqu’aux Açores. Il ira ensuite en mai suivre les côtes jusqu’au Havre, puis partira vers le Grand Nord des Fjords, l’Islande er le Groenland en août, au Maroc ensuite. Et ça recommencera l’an prochain. Une boucle sans fin ?
Coco – Cette dessinatrice passionnée de carnets de bord fut de la même sortie en zodiaque que moi sur l’une des îles açoriennes, Santa Maria. On ne pouvait pas y accoster, la zone de mouillage étant trop petite pour un navire de 130 mètres. On fit donc un tour le long des côtes dans la baie de São Lourenço à bord d’un zodiaque. Enfin, quatre zodiaques aux départs échelonnés un dimanche matin avant le long retour vers Funchal…




Coco partagea après notre retour ses premières esquisses, qu’elle retravaillera. Son trait sait romancer si bien une équipée, une étape voyageuse. En dire long avec la qualité de suggestion d’un roman graphique, qui ne se paie pas de mots. C’est la force du dessin, si ce n’est celle d’un destin !
Par rebond : savoir être économe en mots, quel Graal ! L’intelligence de la main…
J’ajoute humblement cette mienne contribution. Un petit rehaussé de rien du tout…




🌋 ☁️
Bonus : aperçu du carnet d’Edward Hopper (sketchbook)

Je découvre le film de notre semaine, réalisé par le vidéaste du bateau, toujours élégant, un gars qui vit près d’Aix. La musique est vraiment trop flon-flon pour moi. :). Les effets de drone sont un plus. Je devrais me mettre au drone, tiens, j’aime trop cette surélévation, comme celle d’un rêve… Ou celle d’un dessinateur, carnetiste. La liberté des points de vue : Vu du ciel, vu du bout d’une chaussure ou d’une chaussée… https://youtube.com/watch?v=5OemzqoW1T0&feature=share