Les sœurs volcaniques açoriennes sont neuf. Arrivée au terminal portuaire d’Horta, capitale de l’île de Faial, dans le groupe central des Açores, à 07:30. Juste après les pluies nocturnes. Parfois, c’est comme si le petit dieu des riens était synchro avec vous, n’est-ce pas ?
En face de ma cabine (la quatrième avant gauche du cinquième pont) sur le World explorer, l’île du volcan du Pico. Elle m’a servi de petit déjeuner pour les yeux. Se réveiller et voir ça en ouvrant les rideaux. Monter au septième pont et revoir çela, c’est le septième ciel garanti !
Quelques miennes compositions à partir de cailloux volcaniques glanés hier à Biscoitos, sur Terceira, ont occupé ma soirée. Sans oublier l’écriture sur support divers, en l’occurrence un joli sac vomitif de la TAP vert de chez vert, servi sous pomme verte.
Pico, Faial et une autre île sont les îles du triangle d’observation des cétacés aux Açores
Le Pic de Pico ne quitte que rarement sa chappe nuardeuse de brouillasse, sa gangue, sa couronne de nuages.
Je l’ai vu une fois sans, du hublot d’un avion partant vers Lisboa, il y a 15 ans.
L’éditeur de littératures de langues portugaises Michel Chandeigne, après sa conférence à bord (celle du 22/4/22) sur le passé baleinier des Açores (pêche au cachalot autorisée jusqu’en 1986, 3 siècles de massacres, il faut bien vivre les uns des autres) surenchérit avec une pointe d’amusement. Lui l’a vu plusieurs fois dégagé, ce fichu pic qui me mène du bout du nez. Comme les cachalots, inaccessibles à ma volonté. En tout cas, nappé de son brumeux mystère blanc, le pic du volcan est aussi joli : il sait ne pas tout révéler.
Promenade à Faial, ville toujours aussi jolie, le charme du bâti colonial portugais entrelardé de couches de modernité plus ou moins heureuses. Tous les navigateurs sur la route des Amériques ou d’Europe s’y arrêtent depuis des lustres, à Faial, notamment au bar de Peter sur le port, le fils d’un Monsieur qui a fait fortune dans la baleine. Des navigateurs portugais à Hemingway, en passant par l’Ifremer et autres chargés de missions scientifiques, tout le monde atlantiste navigateur y passe…

Glanés hier à Biscoitos
Fabuleux site volcanique
sur l’île de Terceira
Ces amis de lave
Savourent
La vie à
Bord
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Mon Graal est un cétacé
Tâcher d’apercevoir cachalots, baleines et autres cétacés cet après-midi, à bord d’une de ces embarcations publicitaires à sorties pour touristes. Non, un zodiaque à forme de saucisses humaines, en fait.
Aurai-je plus de chance que la fois où je revins bredouille de ma tentative dominicaine au large, en janvier 2021 ? Je n’en avais vu aucun, car c’était 15 petits jours avant la saison ( février à mai).
Ici, la saison est de mai à septembre, les baleines et cachalots font le plein avant de repartir vers les zones froides des glaçons, enfin des icebergs. Ou plutôt ce qu’il en reste : pollutions, fonte, augmentation du niveau des eaux, réchauffement du reste… ce sont des ravages du monde parmi bien d’autres…
Oh, soyons justes : ces ravages du Monde sont plus supportables à bord d’un bateau à propulsion hybride tout neuf, sorti des chantiers en 2019, dont les cabines sont assez Art Déco. Le World Explorer. Navire de la compagnie… Rivages du Monde !






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A propos des baleines
L’ambre grise du cachalot
Pour mémoire, au XVIIIe siècle, les pêcheurs de l’Atlantique ont d’abord éliminées toutes les baleines franches, qui pullulaient pourtant, « aussi nombreuses que des carpes » dans la zone nordique du Spietzberg. Il ne leur a fallu que trois ans pour cela, au dix-huitième siècle.
Puis ils sont passés aux cachalots, ces amis à grosse tête de melon et petite bouche en bas, grands amateurs de calamars. Jamais un cachalot n’a attaqué qui que ce soit. L’écrivain Herman Melville en avait fait dans son roman Moby Dick un monstre attaquant l’homme par pure complaisance de littérateur. Les seuls salopards sont humains, on le sait bien. Ce n’est pas l’âne de randonnée de Stevenson, autre animal de légende fictionnelle, qui me démentira ni contredira.
Hélas, l’eau ne le cachait pas
On lui a tout pompé, au pauvre cachalot. Sa graisse de corps, pour l’éclairage. Quand le pétrole a pris le relais, comme le disait Michel C, les cachalots ont pu penser qu’on leur foutrait la paix. Mais non : le temps des frères Nobel était arrivé, ils ont fait fortune dans la dynamite avant d’en faire un contestable Prix Nobel pour cultiver leur postérité, comme d’habitude (Maintenant, on créée plutôt sa Fondation, quand on est devenu ou né ultra-riche). Or, la dynamite provient de la glycérine, qu’on produit avec… De la graisse de baleine. Salauds de Nobel !
Ensuite, la graisse (ou huile) de tête, blanche, qu’on prenait alors pour du sperme, est précieuse. Pour en faire des crèmes ou parfum.
Mieux encore, les petits pochons de 2 kilos d’ambre grise, issue du processus de digestion et de rejet des becs de calamars par le cétacé. On les trouve dans l’estomac de… seulement 4% des cachalots. Or, c’est une mine d’or, du caviar utilisé en parfumerie !
A côté de ça, le fait que les effectifs militaires Américains sur la base navale des Açores, notamment à Terceira, soit passé de 3000 à 700 me semble bien négligeable… J’aurai préféré économiser des cachalots pour leurs vieux jours !
Bredouille des baleines
Bilan de la sortie du 23/4/22
Mazette ! Encore une sortie en mer à la rencontre des baleines ratée, infructueuse. Même pas un petit dauphin à se mettre sous la dent ! Et pas sur un bateau tout doux. Non, deux heures de zodiaque fonçant à la puissance d’un double moteur. On y est assis-entassés comme des sardines à l’avant. Cette navigation pas douce du tout casse bien le dos en vous secouant à chaque vague prise. On s’en remettra. Mais sans baleines.


24/4/22
ce jour est la veille du 25 Avril, qui marque le 38ieme anniversaire de la Révolution des Oeillets en 1974. Il y a concerts en hommage à José Zec Afonso et sardinades partout au Portugal. Regardez cette affiche… annonçant la fête à Horta.

160 kilomètres et une nuit après avoir quitté Faial…
On joue ce matin la dernière prolongation, le dernier arrêt. Avant les 36 heures de retour vers Funchal. Sur l’île de Santa Maria des Açores, sans droit d’accostage, pour la troisième fois supprimé par notre commandant car jugé trop risqué. Déceptif, mais il sait ce qu’il fait… et son bateau est un jouet tout neuf !
Nous mouillons de l’autre côté du port, dans la baie de Sao Laurenzo. En lot de consolation sympathique, ce sera un tour en zodiaque de 3/4 d’heure. Au menu, cavernes dans deux îlets rocheux, une haute petite cascade, superbes falaises vertes. Il y a une algue (parfois prélevée pour en faire une torta ( crêpe).



Tout cela le long de la superbe baie de Sao Laurenzo. C’est un village maritime rehaussé de petits carrés de vignobles ou légumes, organisés en demi-cercle. Un paysage à degrés, en espaliers, demi-cercles, spécifique aux Açores. Proche mais différent des demi-cercles de raisins du vignoble du Douro (classés UNESCO). Très rare…

Je découvre le film de notre semaine, réalisé par le vidéaste du bateau, toujours élégant, un gars qui vit près d’Aix. La musique est vraiment trop flon-flon pour moi. :). Les effets de drone sont un plus. Je devrais me mettre au drone, tiens, j’aime trop ce point de vue en surélévation et redescente, comme celle d’un rêve… Ou celle d’un dessinateur, carnettiste. La liberté des points de vue : Vu du ciel, vu du bout d’une chaussure ou d’une chaussée… https://youtube.com/watch?v=5OemzqoW1T0&feature=share
Merci pour ces passages d’une île à l’autre, pour ces coup d’œil étonnants, pour cette triste histoire de graisse animale, d’ homme bête et méchant, et de bateau pneumatique qui vous a chahuté.
J’aime beaucoup le petit Dieu des riens.
J’aime beaucoup le douillet du 4eme étage.
J’aime beaucoup la couronne duveteuse de Pico.
J’aime beaucoup vos récits.
Christine
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Merci Christine,
Je joue ce matin la dernière prolongation sur la le de Santa Maria des Açores, sans droit d’accostage, jugé trop risqué.
Ce sera un tour en zodiaque le long de la superbe baie de Sao Laurenzo, village maritime rehaussé de petits carrés de vignobles en demi-cercle. Un paysage si typique du Douro. Très rare ailleurs.
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Belle envie de voyager dans le présent et le temps 🐳 !
On y est avec les vrais mots du Voyageur .
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Merci pour cette appréciation,
Oh vous, mains magiques
de terres magiques manquantes
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