Chaque être marche dans sa bulle d’espace-temps

Une passante marche
en demi-sourire pensif
Elle avance, perdue dans sa bulle
Je lui prends son sourire

Chaque humain avance dans sa bulle
Les bulles de tous les humains montent
La sève de leurs pensées-bulles s’élève, pénétrant chaque feuille du monde…

Une journée à 12 525 pas

Elle commença avec le lapin qu’on me posa au marché d’Aligre, tôt le matin. Une heure vingt d’attente dans un Square, des exercices pour se réchauffer pas vraiment désagréable…

On compensa par une chocolatine chez Moisan, un expresso impromptu. Plaisirs du comptoir retrouvé ! Enfin, on est plus forcé d’être un veau attablé. On déstocka ensuite 4 fruits de la passion et 3 avocats au marché entourant la Halle Beauvau du marché Aligre.


La journée continua vers le port de Suffren, une péniche, une conférence. Des sportifs présentant le premier « festival outdoor 06 » dans les Alpes-Maritimes au pied de la tour Eiffel.

Une sympathique skippeuse, Alexia Ferrier (gagnante du Vendée Globe en 2020) bien décidée à battre le record féminin du trophée Jules Verne, à l’automne 2024…

Alexia Ferrier, skippeuse www.outdoorfestival06.fr

La journée continua avenue du Président Wilson

Après les dessins et feuilles de l’artiste Joseph Beuys vus au MAM
Le soleil donna
Un rayon se posa sur un arbre


Je m’allonge debout contre l’arbre éclairé par la lumière divinement naturelle
Tête sur l’écorce, yeux se fermant
Chaleur coulant sur mon corps

Une passante marche
en demi-sourire, perdue dans sa bulle
Je lui prends son sourire des yeux
je vois qu’elle est dans sa bulle tranquillement pensive
cette femme

Chaque humain est dans sa bulle
Les bulles de tous les humains montent
La sève de leurs pensées-bulles s’élève, pénétrant chaque feuille du monde…


Ces bulles d’être
poussent dans tous les arbres
en particulier l’arbre
contre lequel je m’appuie


Je fais corps avec lui
Cet arbre m’a vu naître
Il me reprendra
Avec ou sans
beaux draps


J’ai oublié que je suis posé
contre lui
Nous sommes
une feuille de plus
La somme de toutes les feuilles repoussant sans fin
Et de même pour les bulles des êtres…

Une Maman-bulle

Cette maman colombienne
Sur le siège d’en face
D’une rame de métro
son jeune fils parle à sa bulle d’être
Je parle avec elle
(hablar con ela)
Lui disant
D’où viens tu ?


Elle me dit, les Caraïbes
Je demande
Du côté de Cartagena de Las Indias ? Oui, c’est ça
Je lui dis
Je suis allé près de là,
C’était à deux heures
Vous savez, ce curieux petit volcan de glaise chaude
Boue épaisse et gluante
Ce volcan est unique en son genre
Vers son cratère
les gens montent
pour se baigner
après avoir fait la queue
Ils y jouissent
de leur primitivité retrouvée
Pour une demi-heure avant d’aller se rincer dans le lac d’à côté
C’est le volcan du Totumo

Elle me dit
Vous êtes allé là-bas ?
Je suis du village d’à côté !

Combien de chances y avait-il pour que cela se produise ?
Je m’extasie comme son petit garçon
Quand il m’a entendu dire « Totumo »
Il a ri, s’y trouvant transposé en pensée dans un métro parisien, en riant dans sa bulle, les yeux amusés !

Je conclus en disant
C’est un beau niveau de coïncidence de se croiser comme ça !
La maman descend vers la station Poissonnière ou
Chaussé d’Antin
Avec son gamin plein d’entrain
Dansant contre elle vers la sortie

Totumo !

Jamais je ne regrette
de parler aux inconnus avenants surtout si cela ne se fait pas. Histoire de partager un petit quelque chose dans un monde peu partageur, peut-être…

12525 pas…

Joseph Beuys, lignes et feuilles – collection de dessins de la famille Beuys – exposition au MAM, Paris. Un petit air cicatriciel…
L’ours de Beuys
Sachet d’avion, si simple, si beau, non ?
22/02/2022, premières fleurs
Un colibri boit en calice
(photo : Caroline Paux)

Le plus vieil arbre au monde est… un sapin. Il a 9500 ans. Le plus âgé en France est un olivier à Roquebrune. Il a 2000 ans. Les bulles de tous les humains sont en eux… Chaque feuille sera un être, chaque homme une feuille.

« La crise actuelle est un avertissement. Elle montre à tous ce que j’ai écrit dans « Ravage » il y a trente ans : la vie même de notre société dépend de l’énergie. La fin de l’ère du pétrole arrive sur nous à la vitesse du Concorde. Si nous ne nous hâtons pas de préparer ses lendemains, un jour tout s’éteindra et s’arrêtera, et nos enfants, après une crise terrible qui résoudra le problème de la surpopulation, retrouveront le cheval et l’âne, et cette forme essentielle de l’énergie qui s’appelle l’huile de bras. Peut-être est-ce cela le véritable progrès, celui que cherche et pressent une partie de la jeunesse. Mais elle risque de le payer abominablement cher. »

René Barjavel, « Les années de la liberté » (1973).



« Parfois le vent tombait, et la chaleur de l’enfer traversait la Seine. D’un seul coup elle touchait au visage toute la foule qui reflétait cent mille fois, sur ses joues suantes, la danse du feu. La foule criait et se contractait vers la nuit, poursuivie par l’odeur incandescente. Tout ce que ce peuple connaissait, ce qu’il aimait, ce qu’il touchait, ce qu’il mangeait, chair, étoffes, bois, murs, la terre, l’air, tout, transformé en flamme, en lumière, était dans cette odeur. Une odeur dont nul ne pourra se souvenir, car rien ne la rappelle, mais que personne n’oubliera, car elle a brûlé les narines, séché les poumons. C’est une odeur de monde qui naît ou qui meurt, une odeur d’étoile. »

René Barjavel, « Ravage » (1943).

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