Le pain blanc de l’enfance : du bon net

Du beau net, du bon flou temporel
Concentré d’une année : 1952

Dubonnet ? Je n’ai jamais goûté
cet apéro. Et vous ?
Était-ce un tord-boyaux ?
Je ne vis que ses pubs
dans les tunnels du métro

Enfant, on les voyait dans la pénombre entre deux stations, lettre noires sur fond blanc, un message blanc subliminal, du racolage subliminable pour de l’alcool, comme d’hab. Mais une publicité marquante. Une communication réussie, même si je n’étais pas à la hauteur, celle d’être acheteurn, seulement celle de rêver de ce qui passe

Je n’ai jamais vu cette publicité illustrée avec l’Arc de Triomphe. J’étais pour cela trop petiot

Ai-je mangé le pain blanc de mon enfance ? Celui des neiges nimbant et limbant toute enfance ?

Ai-je mangé le pain blanc de mon enfance ? Celui des neiges nimbant et limbant toute enfance ?
Oui et non
Photo Henri Cartier-Bresson, 1952
Sur un toit de Ménilmontant, des enfants déroulant leur temps
Des temps de jeux qui seraient enf(o)uis dans leurs mémoires.

Photo Edouard Boubat
Ce pouvait être sur un terrain vague du Marais (Cartier-Bresson)
ou du treizième arrondissement, parisien, le mien, ou marseillais…

Il y a 70 ans – 1952 à Paris : « Le Petit Parisien » de Willy Ronis

Cette photo prise par Willy Ronis en 1952 a une histoire que le photographe raconte dans le recueil

« Ce jour-là« .


« Ce jour-là, pour cette photo qui a été tant de fois reproduite dans la presse et qui, pour finir, pourrait venir signer mon autoportrait en petit parisien, j’avais fait une petite entrave à ma pratique habituelle. Je veux dire que j’ai fait un minimum de mise en scène.

Je devais illustrer un reportage qui s’appelait « Revoir Paris » et racontait l’histoire d’un parisien qui était allé vivre quinze ans à New York et revenait à Paris, en remarquant avec amusement tous les signes distinctifs de ce qu’on voit à Paris.
Parmi toutes ces choses distinctives, il y avait bien entendu le grand pain parisien. Il fallait donc que je trouve une façon particulière de le photographier, de le mettre en situation, ça n’aurait pas eu de sens de choisir simplement le cadre d’une boulangerie…


Il était midi, je suis allé dans mon quartier rôder du côté d’une boulangerie. Dans la queue, j’ai vu ce petit garçon, avec sa grand-mère, qui attendait son tour. Il était charmant, avec un petit air déluré. J’ai demandé à sa grand-mère?: « s’il vous plaît, Madame, est-ce que vous m’autoriseriez à photographier ce petit garçon quand il sortira avec son pain ? J’aimerais bien le voir courir avec son pain sous le bras. – Mais oui, bien sûr, si ça vous amuse, pourquoi pas ? »
Je me suis posté un peu plus loin, j’ai attendu.

Il a acheté son pain et il a couru, de façon si gracieuse et si vivante. Je l’ai fait courir trois fois, sur quelques mètres, pour avoir la meilleure photo. Et cette photo a eu un succès formidable, on en a fait un poster, des cartes postales, j’ai su qu’on la voyait même à l’étranger, dans les bistrots, ou dans les boulangeries, à New York, et dans un certain nombre de capitales européennes.


Ce garçon-là, je l’ai retrouvé grâce à sa belle-mère qui, un jour, s’est manifestée et m’a téléphoné, un matin?: « vous savez, monsieur Ronis, ça fait longtemps que je connais cette photographie, et naturellement mon gendre la connaît aussi, mais si je vous téléphone aujourd’hui, c’est que je l’ai vue en couverture d’un livre que vous venez de faire paraître. »

Grâce à cette femme, j’ai pu aussi retrouver le nom de la rue où j’avais fait cette photo : La rue Péclet, dans le quinzième

« Je suis retourné pour voir si j’allais retrouver la porte, si j’allais me souvenir. La maison n’avait pas été ravalée, c’était exactement le même décor, et j’ai eu la preuve que c’était bien là parce que sur le cliché complet il y avait en bas de ce mur un regard pour le gaz, comme une petite boîte en fonte, qui était resté à la même place. Le regard n’avait pas bougé pendant toutes ces années ! Mais le petit garçon, lui, ne s’est jamais manifesté. »

#parallelespotentiels #Dubonnet #paris #1952 #WillyRonis

Bonus : Notre-D(r)âme en 1952

Travaux de pose d’un échafaudage, 1952 , agence Roger-Viollet
Vue depuis une tour de Notre-Dame, photo : Henri Cartier-Bresson. La famille du photographe possédait une entreprise de filature textile, dont un site de production de trouvait à Aubervilliers, d’ailleurs…

NB : Photos collectées via #johndorbigny

Bonus : mes vœux 22 à Boris Vian, immortalisé en sa maison cité Véron, derrière le Moulin Rouge et à sa confrérie : La Cohérie Vian.


Petit cantilène sans gelée pour la porte de la confrérie ou dieu sait où et quoi :

22 ! Encore une année ovni-vianesque

O Boris, en aurais-tu-ri ?

De quoi ? Du bout du rouleau du bout de PQ 3 plis à se coller sur le nez

 Comme un cancre

Un bonnet d’âne sur le museau en guise de visage

Un bec de canard sous des yeux Gonflés par le contraste
On t’aurait dit que tu vivrais tendu par deux fils tiraillant tes oreilles comme celles du cancre d’antan – Un masque pétrochimique faisant remonter ton petit museau humain tendu jusqu’au nez… l’eusses-tu-cru ?
Si tu le retirais le 15 août Y gagnerais-tu une marque de bronzage ? En souvenir pour La douzième vague d’hiver ?


PS : Écrit en attendant qu’Omicron le light à bout filtre sevanouissssssssssse dans l’effet de masse, sans variants avariant… L’idée même d’un Vian (en tout cas celle que votre servile serviteur affranchi s’en fit).

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s