A l’occasion du très attendu empaquetage de l’Arc de Triomphe du 18/9 au 3/10 (« Triomphe Wrapped – Project for Paris, Place de l’Étoile »), la galerie Leo Arte présente du 9 septembre au 9 octobre 2021 (en collaboration avec la galerie SAGE Paris) un ensemble d’œuvres rares couvrant la carrière artistique, de Christo de 1959 à 2020…

Sont montrés peinture, dessins
préparatoires et empaquetages. On le sait peut-être peu mais les projets monumentaux réalisés par les Christo ont toujours fait l’objet de dessins, à la fois recherches préparatoires et œuvres d’art en soi, auxquelles les installations monumentales sont indissociablement liées.
Christo finançait lui-même ces
installations monumentales grâce à la vente de ces dessins qui immortalisaient l’éphémère de réalisations exceptionnelles qui n’étaient toujours visibles que… quinze jours.

LÉO ARTE et SAGE Paris présentent cet ensemble unique d’œuvres de 1959 à 1998 qui proviennent toutes directement de Christo. Il comprend un des premiers cratères, deux magnifiques empaquetages de 1963 (dont un avait été prêté au Centre Pompidou à l’occasion de l’exposition « Christo et Jeanne-Claude, Paris ! »).
En passant par un superbe Running Fence de 1976, un grand dessin des Umbrellas de Californie de 1991, un autre grand dessin des Surrounded Islands de 1983, un dessin du Reichstag de 1995, les arbres empaquetés des Champs Élysées, (projet jamais réalisé) et ceux de la Fondation Beyeler de 1997.





Ainsi qu’une édition empaquetée du New York Times du 13 juin 1985 – jour de l’anniversaire de Christo et aussi de Jeanne Claude, tous deux nés le même jour (13 juin) de la même année (1935)…
Ces dessins sont à la fois recherches préparatoires et œuvres d’art en soi, indissociablement liées aux installations monumentales.
« Tous nos projets ont un très fort caractère d’effacement. Le tissu
transmet toute la fragilité des œuvres qui vont disparaître. (…) L’œuvre est au sujet de la liberté ; la liberté est ennemie de la possession et la possession équivaut à la permanence. » Christo
Pendant près de 60 ans, Christo s’est saisi du réel pour le transformer et donner à chacun la possibilité de vivre directement des expériences artistiques
intenses. Dans un respect de l’environnement, qui revient toujours à son état originel une fois le projet terminé, ses œuvres toujours temporaires et de brèves durées, ont été chacune « un cri de liberté », comme aimait le dire Jeanne Claude.
LA CRITIQUE EST AISÉE… MAIS L’ART EST DIFFICILE
#atelierpugilat
Un édito de Marianne ci-dessous * aime à salir le blanc tissu des emballeurs gâcheurs, stigmatisant l’absence de fond et un rêve egotiste lingue durée…
Un mien rebond extensif…
De toute façon, le fond est devenu la forme. Nôtre époque se soucie juste de la forme, de l’emballage, de l’enrobage conceptuel, d’un packaging, d’un wrapping glamour, sexy, désirable. Des idées-force forcément exposables en 4 lignes. Devenant pour ainsi dire de l’imagerie philosophique médiatique « instagrammable ». Des idées réduites, donc réductrices au possible. Dangereusement…
Tiens, cela me rappelle la ligne directrice – sans fond autre que celui de la grâce géométrique d’une composition mathématique- et les lignes d’un Buren. Un autre artiste-logo, une marque artistique bien de chez nous, quoi qu’on pense de lui…
+ d’images de l’empaquetage sur le lien suivant, indépendant de l’exposition https://paultomasini.zenfolio.com/p913463075
L’Arc de triomphe emballé par les équipes de 50, voire 95 cordeurs du projet Christo…




Né à Gabrovo en Bulgarie, il se dit bulgare macédonien d’origine tchèque. Son père possédait une usine de produits chimiques et sa mère était secrétaire générale de l’Académie des Beaux-Arts de Sofia jusqu’en 1931. Sa mère avait fui la Macédoine en 1913. La famille de Christo a beaucoup servi de refuge à des artistes et des amis fuyant les bombardements des villes par les Alliés.
Au nombre des souvenirs d’enfance de Christo figurent aussi les corps de partisans exécutés dans les rues et l’entrée de l’Armée rouge en Bulgarie en 1944. Le père de Christo a été harcelé et emprisonné par le nouveau régime communiste pour « sabotage ». On peut donc dire que l’enfance de Christo a été assez rude et qu’elle a sûrement eu un impact important sur l’artiste. Très tôt il eut des contacts avec l’art. À l’âge de 6 ans, il fit des portraits de nombreuses femmes du village. En 1953, il débuta sa formation artistique aux Beaux-Arts de Sofia où il étudia la peinture, la sculpture et l’architecture jusqu’en 1956. Il est chargé, par le pouvoir en place, d’aménager les abords du train Orient-Express pour donner aux passagers occidentaux une image riante de la Bulgarie. Cependant, en raison de la forte propagande du régime, seuls les vrais partisans du parti communiste pouvaient accéder au diplôme, ce que Christo n’était pas. En effet, Christo défiait le système en peignant des toiles allant à l’encontre de l’idéologie (comme des paysans se reposant). Il eut donc quelques ennuis avec le réalisme socialiste qui était la norme et qui imposait un traitement marxiste-léniniste des sujets comme du style. Il décide en 1956 de fuir à Vienne.
Il s’installe à Paris en 1958. Pour vivre il fait des portraits à l’huile qu’il signe de son nom « Javacheff » et c’est en livrant le portrait de l’épouse du général Jacques de Guillebon, directeur de l’École polytechnique, qu’il rencontre leur fille Jeanne-Claude, une « rousse flamboyante comme empaquetée d’un film plastique ». En 1963, il côtoie le groupe des nouveaux réalistes. Ses premières œuvres sont des peintures abstraites et des empaquetages d’objets (bouteilles, bidons, cartons, tables, etc.) ou de modèles vivants dans de la toile ou du plastique.
Il meurt le 31 mai 2020 à New York.
Sources Wikipédia
Les sept années que Christo passera dans la capitale française seront essentielles pour l’évolution de son travail. Et la persistance nécessaire à le réaliser… 5 à 20 ans ans de travail préparatoire ! Et 40 pour l’arc de Triomphe, délai post mortem compris !



Premières images spectaculaires de l’Arc de Triomphe empaqueté par l’oeuvre de Christo
📸 d._fire – guillaume_bear – martin.essl – ces75000 / Instagram


« Dans la vie et surtout dans l’art, beaucoup de choses viennent avec le temps et la force d’aller jusqu’au bout. Et il ne faut jamais se contenter de choses
inachevées. » Christo, 1960
C’est à cette forme de liberté poétique que la galerie Léo Arte rend hommage pendant un mois.
SAGE Paris en collaboration avec la galerie LÉO ARTE
17 Quai Voltaire 75007 Paris – 01 86 64 06 34 – contact@leo-arte.fr Leo-arte.com
J’aime toujours ses drapés
J’ai de bons souvenirs
De not’ Pont-Neuf empaqueté,
devenu un étrange navire tendu de tissu beige doré au crépuscule
« La critique est aisée… »