Jouer pour toujours au musée en Herbe – « For ever play » – Extra balle !

C’est un art du pli. Participatif. Des rubans font le dos rond. On les prend en main, on les réajuste à sa sauce, on arrondit les angles. On fait couler des poussières d’étoiles du bout de ses doigts. On les transforme par magnétisme. On fait comme on veut. C’est très délassant….

Ici, prière d’être touche-à-tout !

Joli programme. Le sens du jeu est un enjeu pour l’artiste qui s’expose à nous, à nos mains, sous nos yeux. Asdrúbal Colmenarez. Son nom (vénézuélien) chante. Son travail touche, il fait mouche. Ces mouches sont les vôtres. Dans une quarantaine de ces drôles d’installations dont il a le secret. En voici une. Un monolithe où courent deux vaguelettes. Bleues comme la mer. Bleues comme la couleur préférée de sa mère.

C’est touchant

Ici on a le droit de toucher, on peut manipuler, on a le devoir d’intervenir dans six espaces successifs. La progression de salle en salle est délicieusement surprenante. On prend en main, on recombine chaque œuvre, comme un Rubik’s cube. Un carré magique. Des couleurs pétantes, aussi. Du noir et blanc, on passe aux couleurs.

Puis on revient au kit en blanc. C’est comme dans le couloir du temps. Un dialogue en va-et-vient. Les œuvres vous tendent les bras, jouent les prolongations sous vos yeux. Prenez-les ! Recombinez cette réalité. Les enfants font ça sans y penser. L’art d’Asdrúbal Colmenarez aussi.

Un jeu de pistes

Des triangles isocèles se dilatent sous les cercles de vos pupilles, comme dans les cercles composés par l’artiste. Plein les yeux pour plusieurs ronds ! Fermez/ouvrez vos yeux en transition entre les espaces et les installations. Faites jouer vos capteurs. Le résultat est touchant…

Faire le noir, rouvrir les yeux devant chaque œuvre présentée. Un jeu : Fermer les yeux, s se laisser guider comme un aveugle d’oeuvre en œuvre. En prendre plein la vue en les ouvrant…

Il y a ici matière à cela. Une matière ponctuée de notes. Une petite musique du regard. Asdrúbal C le Geo Trouve-tout créé sa partition au musée en Herbe. Et vous en jouez…

À quelques pas du 🚇 Pont-Neuf. Jusqu’au 10 octobre. En famille. Ou en solo, après le boulot. Pour se détendre en jouant du bout des doigts, des yeux !

Dans la dernière salle, un 🤖 dessine. Et pas qu’un peu ! Une verrière vous permet de voir le ciel, l’immeuble. Ah oui, nous sommes dans la cour, génial ! Levez les yeux vers le ciel pour les laver. Puis rejouez. Game is never over. Play forever. Jouez pour toujours ! ⏯️

Extraball

Faites autant de parties que vous voulez. Comme un jeu en réseau… tactile. C’est ce que propose ce charmant petit musée conçu « pour les enfants de 3 à 103 ans« . Je touche et je suis… touché.

L’interactivité, le participatif font partie de lui depuis ses débuts. Il est arrivé en France en 1968. Une année de rupture. Un hasard et un symbole. Il fait partie de  » la vague d’artistes d’Amérique latine arrivés à Paris dans les années 1960, qui ont participé à la diffusion de l’art cinétique : Soto, Le Parc, Cruz Diez… »

Une volonté de jouer s’épanouit depuis dans le travail d’Asdrubal Colmenarez. Un extraterrestre aux pieds bien sur terre. Venu du mouvement de l’art cinétique…

Il y a aussi dans ses sculptures quelque chose comme du Brancusi, celui de la colonne sans fin, du totem indien.On s’en rend compte – en tout cas, moi – dans les photos grandeur nature de son atelier dans la première salle.

Ces sculptures sont des totems qui ne sont pas sans rappeller leurs arrières- cousins constructionistes et constructivistes (deux mouvements artistiques du début du XXe siècle). Ce sont des totems joueurs. Matière à en jouer, à reconstruire avec les yeux. L’artiste dit :


« Le jeu est une forme d’activité pleine de sens, ce n’est pas seulement un fondement social. Le jeu est gratuit, c’est la liberté. ». Profitez-en ! Bien sûr, tout est soigneusement désinfecté. Puisqu’il faut.

Le plus « de peluche » : Peut-être la salle exposant son Cabinet de curiosités perso. Forcément triangulaire. Un joyeux bric-à-brac de bricoleur capable de toucher-à-tout. Ca vient du fait que son père, menuisier, lui a appris la patience de la construction, lui a transmis les secrets de fabrication. De quoi créer un Fab lab : son laboratoire de fabrication. 🧫

Il y a des robots en zinc de la première heure, des projets emblématiques, des photos de lui jeune. Dont une où il ressemble au chanteur Léo Ferré.

For ever play – une exposition au Musée en Herbe ▶️ Jusqu’au 10/10/21

  • Lundi au dimanche 9:00 à 19:00
  • Nocturne le jeudi jusqu’à 21:00
  • Plein : 7 € – Réduit : 5 €
Chaque lettre est une construction activable. On pense au sens du jeu de l’Oulipo, des Situationnistes, des ludions tactiles du XXI siècle que nous sommes… Mais c’est pour de vrai : pas un écran de plus à rendre robots les gens.
Son alphabet polysensoriel
Recombinez comme vous voulez. Au bonheur des (grands) enfants…

Quizz du parcours après l’Expo : découvres si tu as la bonne réponse. Ici, c’est gagné !

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s