River of Earth, la rivière-serpent d’une nuit en refuge

Elle est trop belle, cette horizontale serpentine d’une rivière déployée au large d’un désert imaginaire. J’étais subjugué, comme peut-être la femme sur ce banc, en la découvrant. Elle s’appelle River of Earth, on la rencontre au musée Gassendi de Digne-les-Bains (un astronome local du XVI). Un beau Cabinet de curiosités naturelles à voir un jour, sans faute de parcours ! Le programme « L’art en marche  » de 20 randonnées en refuges d’art de ce département a été créé ici… De belles randos d’art !


La rivière- chemin devient une verticale serpentant sur paroi du refuge d’art du Vieil Esclangon, situé en haut d’une douce moyenne montagne, typique des Alpes-de-Haute-Provence. J’y ai passé une nuit de fin septembre. C’était bon…


L’amie Emmanuelle Mothe y était à son tour en mai 21. Elle y frissonna de nuit dans son duvet, s’étant muée en un corps serpentin. Elle l’exprime ainsi :
 » Christophe Riedel le plus drôle c’est que je me suis tellement retournée dans mon duvet pendant la nuit bien fraîche que je pensais qu’il n’avait pas voulu évoqué le sentier de la montée dans la terre rouge ni une rivière mais le mouvement du dormeur qui se caille dans sa nuit ici »

« Une approche contemporaine du paysage nous est donnée par River of Earth, grand mur de terre séchée d’Andy Goldsworthy qui fait du musée Gassendi le premier de la série  Refuges d’Art ; cette œuvre située dans la galerie des peintres paysagistes du XIXe siècle, fondateurs du musée Gassendi, invite à approfondir les différentes stratégies de représentation du monde visible. Goldsworthy oppose aux  fictions de la peinture la réalité de la terre telle qu’elle est. » La première version de l’œuvre se trouvait à Glenstone, USA…

Digne-les-Bains est aussi la ville de la maison de l’exploratrice centenaire Alexandra David-Néel, première femme à pénétrer au Tibet, en 1909. Voici un mien entretien avec la jeune fille qui fut sa secrétaire, Marie-Madeleine. Lisez-le : c’est une belle madeleine , invitation à de fabuleux voyages à pied porteurs d’imaginaire vécu.

Et d’une certaine forme de micro- religion portative : l’amour de la nature, transcendée parfois du Land Art durant les randonnées. Qu’on reverra en esprit l’hiver venu. Cette religion est mienne. En voici quelques idoles.

Par extension des possibles, je repense à ADN, qui aurait adoré dormir là. Cadeau, cette sublime biographie :

28/10/21 It’s the birthday of writer and explorer Alexandra David-Néel, born in Saint-Mandé, France, in 1868. She had an unhappy childhood, the only child of bitter parents who fought all the time. She tried running away over and over, starting when she was two years old. As a teenager, she traveled by herself through European countries, including a bike trip across Spain.

When she was 21, she inherited money from her parents, and she used it all to go to Sri Lanka. She worked as an opera singer for a while to finance her travels. She was especially interested in Buddhism.

She disguised herself as a Tibetan woman and managed to get into the city of Lhasa, which at that time was off-limits to foreigners. She became fluent in Tibetan, met the Dalai Lama, practiced meditation and yoga, and trekked through the Himalayas, where she survived by eating the leather off her boots and once saved herself in a snowstorm with a meditation that increases body temperature.

The locals thought she might be the incarnation of Thunderbolt Sow, a female Buddhist deity. She became a Tantrika in Tibet when she was 52 years old.

And she wrote about it all.

Her most famous book is Magic and Mystery in Tibet (1929), in which she wrote:

“Then it was springtime in the cloudy Himalayas. Nine hundred feet below my cave rhododendrons blossomed. I climbed barren mountain-tops. Long tramps led me to desolate valleys studded with translucent lakes … Solitude, solitude! …

Mind and senses develop their sensibility in this contemplative life made up of continual observations and reflections. Does one become a visionary or, rather, is it not that one has been blind until then?”

She died in 1969, at the age of 101, a few months after renewing her passport. She was a big influence on the Beat writers, especially Allen Ginsberg, who converted to Buddhism after reading some of her teachings.

~ The Writer’s Almanac

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