Décor : l’auditorium de Radio-France, une robe en cerisier, hêtre et bouleau

Hommage aux lieux culturels fermés et amour du bois. Sur fond de petite musique de film en tournage.

Aujourd’hui, le grand auditorium de Radio France, en bord de Seine, du côté de la Muette. Une coque, un escargot bien Seventies. inauguré par Tonton de Gaulle, se souvient un acteur dans la queue pour rentrer le matin. Donc, plutôt Sixties.

C’est l’Ex « Maison de la Radio« . J’aimais bien cette appellation des années gaulliennes. OOn y sent encore planer le jus et l’odeur d’un Malraux, alors à La Culture. Le seul Ministre qui ne se levait jamais avant 11 heures…

Il est particulièrement magnifique depuis sa rénovation de 2016, qui dura sept ans. Pas André Malraux, écrivain, aventurier (et receleur d’antiquités de temples asiatiques). L’auditorium…

Une petite musique toute de bois vêtue, par vous vécue en petit point d’orgue, un jour de février.

Un orgue prêt à décoller en sons infinis… Peut-être jusqu’à son frère cadet à la Philharmonie, l’autre belle salle parisienne grand format. Un vaisseau spacieux…

Les gradins, posés sur des potences en charpente métallique, sont aujourd’hui habillés de trois essences de bois – cerisier, bouleau, hêtre – soigneusement sélectionnées par l’acousticien pour leurs qualités de réverbération.

Les mêmes bois habillent les lambris des murs périphériques et un réflecteur sonore de 140 m² suspendu au plafond.

Y faire la claque en gradin, un jour durant. Comme dans un rêve…

La petite musique du tournage d’un film. L’héroïne, ici au piano, semble sortie d’un tableau de peintre du Nord, par exemple Verhaeven, Nolde, Munch…

Un défi acoustique

« Conçue par les architectes d’A.S Architecture Studio et l’acousticien japonais Yasuhisa Toyota du cabinet Nagata Acoustics, la construction a fait appel à des choix techniques complexes pour assurer une acoustique unique.

Selon le principe de «la boîte dans la boîte», deux voiles périphériques en béton sans contact constituent la structure verticale. Un plafond intérieur constitué d’une charpente métallique repose sur l’ossature verticale intérieure. Une coque extérieure bombée prend appui sur l’ossature périphérique extérieure.

Elle est réalisée en charpente métallique surmontée de pièces en béton bombées, coffrées sur des fonds de moules en polystyrène et clavetées entre elles puis revêtues d’une étanchéité. Cette toiture est recouverte d’une surtoiture en écailles d’aluminium.

Le casse-tête des boîtes à ressort

L’entreprise Spie SCGPM a posé le plancher bas de la coque intérieure sur 190 suspensions à ressort, des boîtes de 200 kg hautes de 80 cm destinés à supporter la structure de la salle et toutes ses surcharges.

«Le réglage de ces boîtes à ressort a été notre bête noire, se souvient Philippe Lemarchand, responsable des travaux. Nous y avons consacré deux ans de calculs».

Si l’entreprise de gros œuvre connaissait le poids du béton et des aciers mis en œuvre, il lui était difficile de connaître à l’avance les charges apportées par tous les équipements de la salle, pourtant indispensables pour équilibrer les poussées.

D’autres boîtes à ressort, plus petites (10 à 15 cm de haut) ont été noyées dans des planchers spécifiques de la salle lors du coulage du béton. En détendant ensuite les ressorts, ces planchers ont été libérés de tout contact avec les autres structures.

La note d’une abondante chevelure, en contrepoint à l’orgue.

En cerisier, en hêtre et en bouleau…

Les gradins, posés sur des potences en charpente métallique, sont aujourd’hui habillés de trois essences de bois – cerisier, bouleau, hêtre – soigneusement sélectionnées par l’acousticien pour leurs qualités de réverbération.

Les mêmes bois habillent les lambris des murs périphériques et un réflecteur sonore de 140 m² suspendu au plafond.

La petite musique du tournage d’un film. L’héroïne, ici au piano, semble sortie d’un tableau de peintre du Nord, par exemple Verhaeven, Nolde, Munch.

Dotée d’un orgue de 30 tonnes et comptant 5 000 tuyaux, la salle s’organise autour d’une scène modulable constituée de 18 plateaux amovibles permettant toutes les configurations d’orchestres.

OOn testa pas mal de configurations du public en un jour. L’objectif : une centaine de personnes tournant sur les positions, rangées, gradins pour donner l’illusion d’une salle remplie, en plan proche. La grande illusion ! Enfin, une petite…

Point de vue sur la tour FL depuis le rez-de-chaussée de la « Maison de la radio », rebaptisée Radio-France. J’aimais mieux l’appellation des années gaulliennes. OOn y sent encore le jus d’un Malraux à La Culture…

En guise d’amuse-oreille…

« Mars Rendez-vous »

Poursuivons vers Mars, où une sonde atterrira ce soir (à ses risques et périls) ce voyage immobile au bout de l’orgue. Avec un duo exceptionnel :

Jacno et Françoise Cactus, de Stereo Total (qui s’est envolée hier vers une planète inconnue).

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3 réflexions sur “Décor : l’auditorium de Radio-France, une robe en cerisier, hêtre et bouleau

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