Mes petits trésors du jour
Sont un peu flétris
(mais pas trop)
Comme ce que fait de vous la vie
Il s’agit de
3 feuilles tombées à terre
Leur réseau de fines veines, nervures
Sont autant d’arbustes
Convaincants
Des lignes de la main du destin
(Surtout s’il n’y en a point)
Le corail, lui, coincé dans le cordon d’un téléphone hôtelier vieillot,
Est un vrai bijou naturel
Il faisait partie de la pierraille au pied d’une douche de plage où je l’ai repéré
Ceci fut trouvé
Sur le chemin menant d’un resort déserté par les circonstances vers un autre
En longeant la plage
Après avoir croisé une jeune fille vénézuélienne
À l’allure, longs cheveux crépus, yeux clairs, corps gracile encore, d’une bahianaise. Ce pour quoi je la félicitais en portugais
Apres discussion en allemand avec les 8 jeunes Autrichiens
De la troisième plage vers la gauche.
Les gardiens de plages privées et des resorts fantômes covidés aux piscines crevées ne m’arrêtent plus pendant ma marche crépusculaire
Sur les plages où le dépeupleur semble être passé :
Ils me reconnaissent
Je suis la feuille rouge tombée sur leur chemin
Je danse avec les vagues
Qui recommençeront
C’est le petit tai-chi
De la vague, dont le mouvement est repris par mes bras
Et mes mains d’élégantes feuilles mortes. Il n’y a personne pour me filmer. Je ne demande à personne de me filmer en train de danser avec la mer en fredonnant une de mes inspirations fulgurantes

Pura poesia II
Re: Hôtel Casas del XVI/ demande Vp- single 20- 23/1/21
Bonjour, je serai finalement seul. Single et dîner. Mais convenons d’un dîner pour deux quand même. Merci.
Pourquoi ? Car quand je peux…
j’invite un natif rencontré avant, dans la journée ou la veille, pour le dîner. Auquel cela fait un conte de fées…


Exemple , il y à 2 ans :
Un restaurant sur le rooftop à piscine du Manzana kempinsky, un hôtel à vue idéale, notamment sur le parlement et tout la vieille ville. En plein centre de la Habana.
A Cuba bL’invitée de ce heureux hasard d’un dîner de conte de fées était une employée du conservatoire de chant où j’avais assisté à un concert.
Elle mangea ainsi de la langouste pour la première fois de sa vie, entre autres mets… Elle était ravie. Ce n’était pas intéressé de ma part.
Mais le couvre-feu local à 17:00 m’interdit d’en faire autant ici, en République dominicaine… J’ai donc invité mon confrère Daniel, qui loge à 5 minutes à pied, à l’hôtel historique (du gouverneur du XVII ième siècle de l’île) Nicolas de Ovando.
Un cran en dessous de Las Casas del XVI, cet hôtel, mais chargé d’histoire : Christophe Colomb, puis son fils y prirent des décisions stratégiques pour se répartir les parts du gâteau colonial à venir ( Cuba, Mexique, Pérou…).
J’ai du me soumettre à un test Pcr pour avoir le droit de retourner dans le pays de cette vie qui est mienne. Bref, pour revenir à Paris.
Au moins, la doctoresse, une apollinairienne émérite, était-elle sympathique,avenante, quoique stressée par son travail et les demandes incessantes…

Pure ( et poor) réalité
21/1/21
Une date à symétrie comme on les aime.
Sherlock Watson au monocle profite de son séjour pour mener la délicate enquête sur la constitutionnalité du test PCR devenu obligatoire au retour vers la France quand on en est parti avant le castex du 14/1/21. Même si nous ne sommes pas vraiment concernés. On s’est juste retrouvés coincés dans la zone blanche d’un bout de phrase du Premier, Jean Castex.
En tout cas, test Pcr obligatoire pour l’embarquement au retour, depuis l’allocution castex du 14/1. De toute façon, test à l’arrivée Orly. Ce qui est très bienvenu. Sauf si cela rechange…
Mais il y a bien plus sévère ailleurs : En Suède, les frontières seront fermées jusqu’au 31/3/21, me précise Daniel Dray, journaliste du Francofil suédois.
Le test du retour de la destination pour les voyageurs partis avant le 14/1 n’est pas encore légal, pas de décret paru- et quand bien même. Il restera de l’ordre de intimidation, de la « dissuasion passive »…
C’est une exclusivité franco-française.
Les Autrichiens et Allemands avec lesquels j’en discutais (sur la troisième plage privée de ressort vers la gauche de Dominicana) en étaient fort surpris. Eux-même ont bien d’autres variables régionales et nationales. Mais celle-ci les laissaient bouches bées. Comme moi…
Une responsable de service client hôtelier ( guest service) me confirma le 20/1/21 que le test devient aussi un peu » un business pour les laboratoires » des destinations exotiques.
Les compagnies aériennes, aussi de peur d’être mises en examen, f(er)ont du zèle au boarding du retour vers la France pour exiger la présentation du PCR négatif, ce qui rend donc le test Pc obligatoire. Dans les faits, si ce n’est en droit. Soumission, quand tu nous tiens… J’ai pour ma part capitulé et fait le test, pour ne pas ennuyer mes confrères et les organisateurs.
Prix : 85 USD. Petit fait croustillant : Un laboratoire contacté m’a dit » Ah non, c’est 85 💶 ». Il n’y a pas de petits profits ?
C’est encore la mode de sonder les deux trous de nez, contre un en France début janvier. Le nombre de variables est décidément une mine d’or procédurière.
23/1/21
« Las Casas del XVI »
Voici un petit déjeuner dominicain dans ce superbe boutique hôtel (membre du réseau d’indépendants Small Luxury Hotels of the world, cela situe). Il se compose de six maisons restaurées où se répartissent 21 chambres. Nous sommes au cœur de la Zona colonial de Santo Domingo, classée UNESCO.. Nous avons logé dans le patio en arches de briques roses de la distinguée Casa Antillana.
On y choisit un petit déjeuner Dominicano typique avec purée de banane verte plantain ( mangu) aux petits oignons rouges, surmonté d’avocat, une croquette fromage et deux tranches de salami cuit ( selon la norme locale, une texture inhabituelle pour le palais européen). Après une assiette et un dekicurux jus de fruits locaux.
Sans oublier deux pancakes exquis truffés de chocolat et leur banane rissolée..
Un fajita aux légumes et fromage racinaire, voire rhizomique remplaça le petit déjeuner dominicain le second matin.
2 pancakes 🥞 à la banane fondante entre-temps. C’est pour la route…






Car je quitte Santo Domingo pour Punta Cana d’où mon vol direct Air Caraïbes pour Paris repart ce soir.
Avec mon test Pcr -négatif -à montrer 3 fois à l’embarquement. Et une à l’arrivée à Orly. Pour avoir le droit de revenir…
Joshua, L’aimable Concierge de la Casas del XVI indique qu’il en sera de même pour aller ou revenir aux USA à partir du 26/1/21. Au moins à partir de la République Dominicaine.
Par ailleurs, Joshua vient d’aider des clients français à obtenir rapidement les résultats d’un test PCR réalisé 48 heures seulement avant leur retour en France.
Ceci étant posé, c’est peut-être ces temps-çi le reste du monde qu’il faudrait protéger des USA, comme du Brésil… Mais passons.
Mon confrère Daniel Dray, du site bilingue Le Francofil, m’apprend que les frontières de la Suède seront également fermées jusqu’au 31/3/21.
Ce qui témoigne encore de la grande variété des variables nationales desriches heures des circonstances Covid. Chaque semaine apporte sa moisson de mises à jour. C’est moins joli que la plantation de canne à sucre de Sao Pedro de Marcasis, près de la Romana, qui contribua à la fortune des Bicini.
Pure réalité II
C’est sûr qu’il y a pire que mes micro- aventures de voyageur privilégié, ces temps-çi…




Utilisée pour les mariages et événements. Habitée en 1909 par la famille italienne Bicini à son arrivée en République Dominicaine.
Elle est aujourd’hui la famille la – ou l’une des plus-puissantes du pays. Chaque génération compte un Juan Baptista en hommage à leur grand-père, un immigré de bonne famille.
Voici une narration (d’un confrère, David Keller) que je partage pleinement. On aurait pu laisser aussi des lieux culturels ouverts… Ils sont infiniment moins fréquentés que des avions pleins.
EDITO – Comment les entreprises peuvent-elles faire repartir leurs collaborateurs ?
17 janvier 2021ParDavid Keller
📷Dans mon avion entre Punta Cana et Orly, la semaine dernière…
L’avion d’Air Caraïbes est plein comme un œuf en ce jeudi 14 janvier. La distanciation sociale ? Un concept. Comme ce fut le cas à Orly au départ quelques jours plus tôt, comme ce fut le cas à Punta Cana (République dominicaine) quelques heures auparavant. En classe éco, sur cette compagnie comme pour les autres, […]
L’avion d’Air Caraïbes est plein comme un œuf en ce jeudi 14 janvier. La distanciation sociale ? Un concept. Comme ce fut le cas à Orly au départ quelques jours plus tôt, comme ce fut le cas à Punta Cana (République dominicaine) quelques heures auparavant.
En classe éco, sur cette compagnie comme pour les autres, ce n’est plus de la proximité, davantage de la promiscuité. Les quelque 350 passagers sont masqués, bien sûr, et le personnel à bord y veille attentivement. Sans qu’il soit besoin, notons-le, d’intervenir en ce sens, tant les voyageurs sont respectueux de la consigne.
Mais les masques tombent : on boit un café, un jus de tomate (pourquoi tant de jus de tomate dans les airs vs. le plancher des vaches, la question mérite une étude), on se sustente. On est dans un avion long courrier, soit : un restaurant volant. No comment. Il est vrai que – toutes les analyses vont dans ce sens – les filtres utilisés, le renouvellement de l’air, sa circulation ascendante, sont de sérieux empêcheurs de contaminer en rond pour le virus.
A ce titre, une étude particulièrement vicelarde de Boeing, Airbus et Embraer, a même démontré qu’au pire (et peu ragoûtant) des cas : un passager démasqué qui tousse au côté de son voisin direct, lui aussi démasqué, c’est comme si ça se passait, à l’air libre, à deux mètres distances. Deux mètres de distance, c’est ce rayon qui pourrait être si facilement mis en place par les cinémas et théâtres si on leur en donnait l’occasion. No comment, once again.
N’étant ni restaurateur, ni directeur de théâtre, le spectacle qui m’est donné à voir ne me scandalise pas plus que ça, et le vol se passe agréablement, entre Audiard (Les Frères Sisters) et Morphée (c’est une divinité grecque)…
Arrivé à Orly, pourquoi rompre cette intimité qui nous relie tous ensemble à bord depuis une petite dizaine d’heures ? Donc pas de finger : des navettes, pleines comme des huîtres (les journalistes ne doivent pas faire de répétitions). Puis « LE » test Covid à l’aéroport, celui qui scinde le monde en deux : les voyageurs qui arrivent de la belle et pure Europe (qui s’y soustraient à bon droit) et ceux qui émanent de ce bouillon de culture informe, volatile et menaçant : le reste du monde.
C’est un test antigénique. La différence : le temps d’attente du résultat, une dizaine de minutes. Il sera respecté. Pour le reste, c’est le même que l’autre, le vrai, le bon, le PCR : un coton-tige enfoncé en des profondeurs insoupçonnables de chacune de nos deux narines qui nous fait relativiser les récriminations de nos parents quand, enfant, on osait un quart de dernière phalange d’index dans nos trous de nez.
Dix minutes d’attente des résultats seulement, certes, mais dans ce Terminal 4 de l’aéroport du sud-Paris, il a bien fallu que le personnel médical (au demeurant, très agréable et efficace) fasse avec mes quelque 349 co-passagers ainsi qu’avec à peu près le même nombre de clients de Corsair revenus de Côte d’Ivoire une petite demi-heure auparavant.
Après tout ça, on reprend le parcours classique d’un voyageur venant d’une destination extra-européenne : passage de la frontière, récupération des bagages. Très fluide. Sauf que lorsque je commande mon VTC au dépose-minute de l’ancien Orly-Sud, il est 10h du matin. Nous avons atterri 2h30 plus tôt.
Je ne suis ni restaurateur, ni directeur de théâtre, je l’ai dit. Je suis journaliste, et mon domaine, c’est le voyage d’affaires.
C’est à cette aune que je me refais le film de cette expérience. Comment les entreprises – notamment les « grands comptes – vont-elles faire revoyager leurs collaborateurs, obligées qu’elles sont, par leur ô combien justifié duty of care, dans ces conditions ? Je ne sais pas : pour le coup, je raconte, je ne réponds pas. »
Maj 23/1/21: un test nécessaire en provenance d’Europe.
Covid-19 : un test PCR sera obligatoire pour tout voyageur européen arrivant en France à compter de dimanche 24/1/21
@ajt_insta @gorepublicadominicana
Maj du 25/1/21 : un dialogue
Christophe Riedel :Les premiers vaccins sont comme le Beaujolais nouveau, je le crains. Pas mûrs. Bien sûr que je suis pour sur le principe. Mais ne pas trop en attendre. Du battage… Pour l’instant on a que des rouleaux compresseurs à effet d’annonces de com de la part de pays, marques, etc et une promesse simpliste d’Eldorado vaccinal.
Noir/blanc.
Gaël S. : Mais tous vaccinent à hue et à dia !
Quid du Passeport vert ?
Qu’en pensent les acteurs du tourisme : hôteliers, etc ?
Comment comptent-ils rassurer les voyageurs ?
Si nous regardons seulement en France : c’était 89,4 millions de visiteurs en 2018 avec un objectif de 100 millions de touristes étrangers…
Nos étranges contrôles pour les tests ? Arrivés en France en avion, ou en bateau : nous sommes controlés en voiture pas de contrôle ?
Est-ce vraiment rassurant ?
Pascal : Entièrement d’accord avec D, un passeport sanitaire serait la porte ouverte à un fichage puissant. Rien à voir avec le vaccin obligatoire de la fièvre jaune pour certains pays. Petite info fiable via mes copines hôtesses de l’air ( sur Air France) : le personnel naviguant n’est pas testé au départ et à l’arrivée des pays. En même temps, ça peut se comprendre, ça serait sans fin. Mais cela veut dire néanmoins qu’il y a une faille dans le système.
Christophe Riedel :
Pascal, Merci. je m’étais posé la question pour les hôtesses, jugeant que c’était impossible.
Et les mains nues des nombreux vérificateurs de passeport et test Pcr du personnel à terre avant l’embarquement.ils ne mettent pas de gel entre chaque vérification. Et je les comprends…
On me demanda le certificat de négativité pcr 3 fois et une à l’arrivée à Orly. Ouf !
Pas de test à l’arrivée Orly. Pour le retour de notre groupe de RepDom ( avant le mien) c’était une mesure particuliere de la compagnie, semble t’il… Ou bien parmi les directives à mettre en place effectivement à partir du 26/1/21, apres effet d’annonce…
En savoir plus sur nos ennemis les variants
Si cela vous intéresse
L’irruption des variants à travers le monde, sujet d’étude et d’inquiétude
L’apparition simultanée de mutations proches interroge sur la capacité de souches émergentes à se diffuser plus rapidement, à réinfecter les convalescents et à contrecarrer les efforts de vaccination.
Par David Larousserie et Nathaniel Herzberg
Publié le 22 janvier 2021 à 05h36 – Mis à jour le 22 janvier 2021 à 12h28
📷SEVERIN MILLET
Difficile à croire, mais malgré la pandémie, certains spécialistes des virus s’ennuyaient depuis un an. Généticiens ou biologistes de l’évolution, ils scrutaient le génome du SARS-CoV-2, comme les soldats du Désert des tartares. Aucun changement à l’horizon, autrement dit, parmi les trente mille lettres qui forment le code génétique du pathogène responsable du Covid-19. Ou si peu. « Tous les mois, depuis avril, on avait de la chance si on voyait une ou deux mutations arriver, si bien qu’après quelques mois j’ai demandé à mes collègues s’ils voulaient continuer à venir me voir pour ce bilan », a rappelé Salim Abdool Karim, président du conseil scientifique du gouvernement d’Afrique du Sud, le 18 janvier, lors d’un « webinaire », mis en ligne. « Alors vous imaginez ma surprise, en novembre, quand ceux-ci sont arrivés avec des génomes ayant d’un coup vingt-trois mutations ! », poursuit-il.
Même stupeur chez ses homologues anglais. Champions du monde du séquençage, les Britanniques devaient se contenter depuis un an de quelques clapotis sur une mer plate. Et voilà qu’en décembre 2020 des échantillons prélevés, le 20 septembre, dans le Kent (sud du pays) révèlent pas moins de dix-neuf mutations par rapport au génome habituel. Rien d’approchant n’avait été vu jusque-là, ni au Royaume-Uni ni ailleurs. Depuis, ce « variant anglais », comme on l’appelle communément, au grand dam des Britanniques, s’est répandu, d’abord dans l’île et chez les voisins irlandais, puis à travers le monde. Mercredi 20 janvier, soixante pays avaient confirmé sa présence (contre vingt-trois pour le variant sud-africain).
Lire aussi Covid-19 dans le monde : le variant britannique présent dans au moins 60 pays et territoires ; de premiers cas découverts à Pékin
Au Brésil, ce n’est pas un, mais deux variants qui ont été mis au jour depuis un mois. L’un d’eux, riche de vingt et une mutations, a ensuite été retrouvé, encore légèrement transformé, au Japon. Les Etats-Unis n’avaient jusqu’ici pas le leur : la semaine dernière, une équipe de l’Ohio a annoncé la découverte d’un mutant local baptisé « Columbus », et la Californie, en proie à une explosion des cas, vient de déclarer qu’elle disposait du sien.
De l’Organisation mondiale de la santé aux divers gouvernements, on ne parle désormais plus que de ça : des variants, de leur contagiosité, de la troisième vague qu’ils semblent nourrir, de la « course de vitesse » engagée entre eux et les vaccins, comme vient de l’affirmer le dernier avis du conseil scientifique français.
« C’est fascinant et intrigant »
« Nous changeons de régime. A la dynamique épidémiologique que nous subissions s’ajoute maintenant celle de l’évolution du virus. C’est fascinant et intrigant », prévient Sylvain Gandon, directeur de recherche au CNRS (CEFE, Montpellier). La nouveauté n’est pas, en effet, que des virus mutent, ce qui est dans le cours normal de leur histoire, mais que des mutations s’installent et paraissent modifier les propriétés du virus.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Au printemps, une mutation baptisée « D614G », car elle touchait le 614e acide aminé du virus, s’est peu à peu répandue à travers le monde, jusqu’à devenir dominante. Mais contagiosité légèrement accrue ou simple hasard d’une présence en Europe au pic de la vague, entraînant par ricochet une transmission mondiale, les raisons du succès restent discutées.
Cette fois, en revanche, plusieurs études épidémiologiques britanniques ont conclu que les nouveaux habits du virus le rendaient 40 % à 70 % plus transmissible. Certains virologues, comme l’Allemand Christian Drosten, attendent encore une démonstration biologique formelle. Pourtant, la majorité de ses collègues n’ont guère de doutes : tout porte à croire que les mutants britannique, sud-africain et l’un des deux mutants brésiliens, apparu en Amazonie, présentent bien des avantages compétitifs sur le virus original.
Lire aussi Covid-19 : le variant britannique pourrait devenir le virus dominant dès mars en France
Mais lesquels ? Et pourquoi maintenant, un an après le début de la pandémie, comme pour lancer une nouvelle saison de cette incroyable série planétaire ?
Meriadeg Le Gouil, virologiste au CHU de Caen et spécialiste des coronavirus, y voit le « résultat attendu de l’évolution des virus ». « Il était impossible de prédire quand ça aurait lieu exactement, car cela dépend toujours du contexte, et aussi du hasard, mais on s’y attendait, explique-t-il. Dans notre laboratoire, on l’avait observé sur des colonies de chauves-souris. On l’a constaté également sur les souches d’autres coronavirus humains – NL63 et OC43 – qui donnent des rhumes saisonniers. Cela devait donc arriver. »
« Plus le virus circule, plus il accumule de mutations »
Il en rappelle la mécanique darwinienne : « Tous les virus subissent des mutations. La plupart d’entre elles sont neutres. Certaines sont négatives, rendent le virus non viable ou entraînent des pertes de fonction qui lui sont donc défavorables. Mais il arrive que le hasard produise une mutation favorable, qui facilite notamment sa transmission. Cela va donner un petit avantage compétitif par rapport à la version d’origine. »
Pour le futur variant, la partie n’est pas encore gagnée. « Il faut les conditions pour que cette mutation augmente en fréquence et s’installe, précise le chercheur. D’abord, une segmentation du territoire. Si la circulation est complètement libre, on n’aura pas d’accumulation locale de mutations. Pas de variant brésilien ou anglais, donc. Ensuite, et surtout, il faut une circulation intense du virus. Plus le virus circule, plus il accumule de mutations. Les variants sont essentiellement apparus dans des pays “coronavirosceptiques”, qui ont tardé à mettre en place des mesures barrières, ou ne les ont jamais instaurées. Enfin, il faut une pression de sélection, qui va offrir un avantage au mutant sur la version authentique. »
Lire aussi Covid-19 : course contre la montre pour enrayer la propagation du nouveau variant britannique
Directeur de recherche à l’Institut Pasteur, le virologue Etienne Simon-Lorière tempère l’affirmation. « Il est possible que l’apparition d’un variant soit juste liée à l’ampleur de la circulation qui multiplie les chances de voir une mutation favorable survenir. Si elle apparaît chez un malade respectueux des consignes sanitaires, le cycle peut s’arrêter. La mutation du 501e acide aminé du variant anglais était déjà apparue plusieurs fois, sans s’installer. Mais si cette personne diffuse le virus, ce peut être le début du succès épidémiologique du variant. »
Ce scénario classique ne répond cependant pas totalement à la question de l’origine de ce groupe de mutations : pas moins de dix-neuf à vingt-trois permutations ou suppressions d’acides aminés, pour chacun des trois principaux variants. « En outre, ces souches n’ont pas une origine commune, car on les voit surgir sur des fonds génétiques différents », rappelle le biologiste Samuel Alizon (CNRS, Montpellier). Cette fois, le hasard peine à expliquer le changement de rythme et l’absence de génomes intermédiaires entre l’état actuel et l’état initial, surtout en Angleterre, qui n’a cessé de séquencer ses virus depuis la première vague.
Arrivée « tardive » et en plusieurs endroits
Un autre phénomène, bien connu chez les coronavirus, n’est ici d’aucun secours : la recombinaison, ou l’art de fabriquer un génome à partir de deux autres différents, ce qui permet d’accumuler les mutations d’un seul coup. Hubert Laude, vétérinaire et pionnier de la recherche sur le sujet, l’a observé dans les années 1980. « Le coronavirus responsable de la bronchite infectieuse aviaire se recombine même avec des souches provenant de vaccins atténués », rappelle-t-il. Mais ce processus laisse des traces, inexistantes sur le SARS-CoV-2. Un emballement de la machine de réplication du virus a aussi été envisagé, comme savent le faire des bactéries en réponse à des antibiotiques. Mais l’accélération aurait dû persister. Or, depuis le saut, les mutants ont repris le rythme de croisière initial.
Reste donc une dernière hypothèse qui semble faire consensus. Le virus a davantage muté, car il a eu plus de temps pour le faire, sans doute chez des patients chroniques gardant l’infection plus longtemps, parce qu’ils sont immunodéprimés. Cela a l’avantage d’expliquer l’arrivée « tardive » de ces variants, ainsi que leur émergence en plusieurs endroits.
Lire aussi : Neuf questions sur le nouveau variant du SARS-CoV-2 observé au Royaume-Uni
« Les Anglais ont observé le phénomène chez un de leurs malades, explique Etienne Simon-Lorière. Il avait accumulé des mutations qui ressemblaient étrangement à la lignée anglaise, même si ce n’est sans doute pas cette personne qui a lancé la chaîne de contamination. Si c’est bien l’explication, on peut comprendre qu’en Afrique du Sud, pays très touché par le sida, et qui compte donc beaucoup d’immunodéprimés, un autre variant soit soudain apparu avec de nombreuses mutations. »
Une équipe russe a, elle aussi, rapporté, début janvier, le cas d’un patient atteint d’un lymphome et du Covid-19, dont le génome viral présentait deux mutations importantes observées sur le variant anglais. Cette hypothèse d’un développement intra-hôte présente quelques faiblesses. « Pour le VIH, on a observé ce genre d’évolution, cela donne des souches qui se transmettent moins bien, rapporte M. Alizon. Mais le SARS-CoV-2 étant encore émergent, il est plus instable et pourrait ne pas obéir à cette règle. »
« Une très forte pression de sélection »
Une fois apparu, voire sélectionné, rien n’est gagné pour le virus – ou perdu pour nous. « La probabilité d’extinction de nouvelles souches est assez grande et très dépendante d’effets stochastiques », rappelle M. Alizon. Autrement dit, le hasard ne plaide théoriquement pas pour les nouveaux venus. A moins que le contexte ait véritablement changé, avec l’apparition de cette pression de sélection, chère à Darwin.
« On est peut-être entrés dans une deuxième phase de circulation du virus. Après avoir rencontré des hôtes naïfs, face auxquels il n’avait pas besoin de grand-chose pour être efficace, le virus est confronté de plus en plus souvent à des hôtes déjà immunisés. Dans ces conditions, un variant légèrement plus performant, lorsqu’il apparaît, prend rapidement le dessus. Or, dans certaines régions du Brésil ou certains townships d’Afrique du Sud, la proportion de personnes infectées, et donc disposant d’anticorps, dépasse 50 %. Cela crée une pression de sélection très forte. », souligne Etienne Simon-Lorière.
Lire aussi Un variant brésilien du Covid-19 inquiète le Japon
A l’appui de ce raisonnement, une équipe italienne de la Fondation toscane des sciences de la vie a cultivé des virus pendant plusieurs jours en présence de plasma de convalescent et observé, en réaction aux anticorps, l’apparition du changement sur le 484e acide aminé… que l’on trouve chez les variants brésilien et sud-africain.
Définition, origine, sélection, diffusion… le débat existe aussi pour déterminer la nature adaptative exacte de ces souches. Augmentent-elles seulement leur infectiosité ou bien trouvent-elles de nouveaux « réservoirs », chez des jeunes, des infectés, des vaccinés ?
« Au début, avec le variant anglais, je n’étais pas certain qu’on puisse lui attribuer un nouveau trait comme l’augmentation de la transmission, se souvient M. Alizon. Mais les données s’accumulent, notamment qui montrent que les personnes infectées par ce variant contaminent plus de gens. » Quant aux « résistances » au vaccin ou aux anticorps des personnes guéries, les expériences sont en cours, avec de premiers indices pas toujours rassurants. De toutes nouvelles études conduites en Afrique du Sud semblent ainsi confirmer ce que les Brésiliens disent avoir constaté sur le terrain : le variant pourrait réinfecter d’anciens malades, théoriquement immunisés contre la souche d’origine.
Le virus a une « marge de progression »
Ces réponses ne seront pas définitives. « Un virus émergent apparaît rarement à son optimum. Donc, il va évoluer pour s’en approcher », prévient M. Gandon, qui, durant l’été, avec ses collègues, avait montré dans des modélisations qu’il était probable qu’émergent des souches plus transmissibles.
« Des travaux de biologie moléculaires montrent aussi que le virus a de la marge de progression », indique Bruno Canard, directeur de recherche (CNRS) à l’université d’Aix-Marseille et spécialiste des coronavirus, qui cite, par exemple, une étude franco-israélienne, en preprint, des instituts Weizmann et Pasteur. Dans celle-ci, un protocole accélérant l’évolution d’une des régions de la spicule virale, qui sert de serrure pour infecter les cellules, montre que des affinités six cents fois plus élevées peuvent être atteintes. Et que, parmi les premières mutations à apparaître, on trouve des changements des 484e, 501e ou 477e acides aminés, observés dans les variants ayant récemment émergé. Contre les variants, c’est une course de vitesse, mais aussi une course de fond qui s’engage.
La carte mondiale de la pandémie…
http://www.myowndocumenta.art/il-y-a-un-an-et-un-jour-sur-leur-gouttelette-presque-impalpable/
Vive les comptes de fée !
http://www.christinevannier.com Instagram: christinevannier
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Oui ! Et pas ceux d’apothicaire….
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il ne faut pas tout confondre. C’est la loi qui est ou non contraire à la constitution. Pas toute autre décision relevant du pouvoir réglementaire!!!!! Or je doute fort que ce soient l’Assemblée et le Sénat qui aient voté une loi imposant le test au retour! De plus, des motifs tenant à la santé peuvent donc justifier une restriction de la liberté d’aller et venir. Un autre élément permet de limiter cette liberté, à savoir les circonstances exceptionnelles, théorie consacrée par le Conseil d’État dans son arrêt Dames Dol et Laurent (CE, 28 févr. 1919, n° 61593).
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Bonjour Catherine,
En effet, chaque pays navigue à vue, avec sa marge de mise à jour pour le traitement de circonstances (Covid) exceptionnelles. C’est une étrange navigation à marge de manœuvre ( il) limitée..
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Précision complémentaire:
Dans une décision du 21 décembre 2020, le Conseil d’État déclare que lorsqu’une QPC est soulevée à l’encontre d’une ordonnance, il lui appartient de déterminer si les dispositions relèvent du domaine de la loi ou du règlement, et de ne transmettre au Conseil constitutionnel que celles relevant du domaine législatif.
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donc il faut laisser la Constitution à sa place!!! En droit il n’y a aucune marge de manoeuvre.
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Accordé, vous avez raison : cela ne relève pas de la Constitution.
N’y a t’il vraiment aucune marge de manœuvre en droit dans les faits ? Vaste sujet…
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le droit et les faits sont des domaines distincts. par ex une décision juste en droit peut être ressentie comme inique
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C’est tout à fait juste.
Au demeurant, mes capacités à juger du bien-fondé des évolutions incessantes des circonstances Covid en particulier et du droit en général sont limitées, pour ne pas dire inexistantes. Mon devoir d’humilité appelle cette remarque.
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Très sage reflexion
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