Le masque obligatoire
Nécessaire et fastidieux
A un seul avantage
À mes yeux
Celui de les faire ressortir,de les valoriser, de les accentuer…
Puisque le reste du visage
se doit d’être caché
Par un joli masque
en tissu, de préférence,
On les voit plus et mieux
Est ainsi révélée
Leur pliure complice
la lueur espiègle au coin d’un œil
Remplace et souligne en creux
La moue rieuse effacée
Des lèvres à l’absence excusée
Par l’attestation d’existence covidée
Bref, des masques
J’aime ce qu’ils font aux yeux
C’est parfois comme un jeu
Soulignant l’expression oculaire
Ce jeu rappelle
l’expressionnisme
d’un film muet où l’échange entre deux visages devient essentiel
Ainsi nous profitons
Des yeux des uns des autres
Les autres nous offrent
L’instant complice fluet
De ce que leur regard
exprime et pointe
Du bout des pupilles
Il y a comme ça
De petites complicités anonymes
Tissées
Dans la rue
Dans les rayons de supermarchés
A la queue en caisse
Et, plus rarement, dans les transports publics ou privés
Les yeux grâce au masque
Résonnent à l’oeil
Parfois même
Ils y rayonnent…




Les yeux de ma fille
Croisée par hasard
Dégagent le brin de surprise amusée
De premiers moments…
non prémédités et un joli bleu multiplis à l’âme révélée


Les yeux d’un(e) aimé(e)
Comme à la dérobée
Sont une douce sacralité
Qui, pour une fois,
ne nous passe
Pas sous le nez !
Voilà qui mérite
D’être souligné : même le masque a du bon, du beau, du bon net !
(e)¥(e)
©®
Les yeux masqués -au futur du présent composé- sont de bien sympathiques petites délectations…
Voici quelques variations masquées… et démasquées !


















Comme elle, je dis, mieux vaut en rire…
Il est sûr que l’on se sent mieux démasqué, flottant sur quelque absence de muraille…
Souvenir de la Muraille de Chine à Beijing…
