Sous l’une des collines de Bogota, à 2600 mètres, serti entre les bâtiments hétéroclites du boulevard Carrera 7, s’offre un curieux manoir tout de brique vêtu. On se croirait revenu à Londres !
Il s’agit de la Casa Médina, construite en 1946 par un architecte colombien sous influence hispano-française, Santiago Médina. Restauré en 1984, il devient un hôtel Charleston. Plus tard, après l’ajout d’une aile et d’une tourelle dans le même style, il est repris en 2016 par le groupe Four Seasons.
Élégant séjour
Aucune faute de goût, pas de luminaires bling-bling dans les chambres à l’élégance discrète, pourvues de malles-meubles conçues par le décorateur américain Richards.

Le penthouse au dernier étage a récemment accueilli Obama, les Rolling stone, Guns and Roses… Le tout appartient à un magnat local, collectionneur d’art évidemment (qui possède aussi à Cartagena le joli hôtel Santa Teresa). De belles toiles et gravures en témoignent dans les couloirs.
Quelques toiles rouges de divinités féminines au kitsch Latino sous influence caraïbe (comme on en voit tant à Cartagena) montent les marches des escaliers.
Notre Suite exécutive est jolie et reposante, à l’abri des bruits urbains. Au coucher, on ne sait que faire des 6 tendres oreillers en tête de lit. Ils finissent en rafales sur les tables de nuit…
Le dîner dans la vaste salle au haut plafond du restaurant Castanyolès est une belle expérience. La cuisine du récent sous-chef vénézuélien est à dominante italienne avec des touches colombiennes. Entre deux plats, on s’évade dans la nuit du patio fleuri…
Citronnelle et millefeuille
Un millefeuille vanillé pour deux prend le relais, avec un curieux Negroni vieilli en fût dix mois par le barman Manuel. Qui fait volontiers goûter sa liqueur de citronnelle, infusée à froid pendant 60 jours en eau-de-vie. Voilà qui met en verve ! Une bonne verveine et au lit ? Ou de la salsa endiablée au Rincón Cubano (une boîte style latino) ? Il y aussi le Dance Hall, une danse jamaïcaine très « colle au corps et au cœur ».
Près de l’hôtel, le Musée national de Colombie, qui a investi une ancienne prison fournit un complément idéal au Musée colonial. Enfin, le « pèlerinage touristique » en téléphérique vers l’église blanche de la Guadalupe à à 3250 mètres (en haut de la colline de Montserrate) est un point de vue idéal pour un premier ou un dernier jour…







Paru dans Où ?Magazine
No 37, automne-hiver 2020
http://www.myowndocumenta.art/il-y-a-un-an-et-un-jour-sur-leur-gouttelette-presque-impalpable/