Des cygnes regagnent les canaux désertés de Venise. Des dauphins aussi. Un groupe d’éléphants se serait promené dans un village du Yunnan, en Chine, puis se serait enivré de vin de maïs avant de piquer un somme dans une plantation de thé…
Ces témoignages d’une faune triomphante dans des pays gravement touchés par le coronavirus ont été retweetés plusieurs centaines de milliers de fois. Ils se sont propagés comme un sillage de dauphin…
C’est comme moi : je crée des vagues avec des vermicelles chinois… L’effet spécial est limité, je vous le concède !

S’il devait y avoir un bon côté à la pandémie, ce serait celui-là : le retour des animaux qui déambulent librement dans un monde sans humains.
Malheureusement, rien de tout cela n’est réel. Je vous remets la page fact checking de l’AFP, à consulter chaque semaine pour démonter les derniers désinformations…
On voudrait tant que ça soit vrai, ces beaux animaux revenus . Car se joue là aussi la partition du besoin d’idéal… plutôt qu’une réalité de poubelle.
NatGeo traque les visions idylliques d’animaux revenus depuis l’enchantement dû à l’immobilité du nuisible humain.
Nuisible, il l’est vraiment, l’humain animal !
Sans lui, la planète irait tellement mieux. Mais sans personne pour regarder les visions de cartes postales, lá e monde vaut-il d’être vécu ? Quel hiatus ! Un vrai vice de forme viral…

La Vie animale râle. Il lui faudra plus longtemps pour se débarrasser de nous comme de nos avatars. Par exemple le huitième continent que nous avons tressé. Celui des sacs plastique…
Je l’avais dit vendredi, le redis samedi :
Depuis que les paquebots sont partis, le canal de l’Ourcq voit revenir les cachalots, comme à Venise et dans la principauté de Maroilles.
On se baigne avec les dauphins du canal Saint-Martin, informe Jeff ce matin. L’attestation dérogatoire le permet bel et bien. Mais évitez d’utiliser une solution hydro-hystérique !
On pense aussi à la beauté factice des photos d’ influenceurs et autrrs entubeurs se scénarisant, perchés sur le haut du Monde, sur des pics impossibles à atteindre, en Altesses le dominant, avant de dormir dans une jolie ⛺ au bord du vide…
Bonus : Promotion au Franprix de derrière les fagôts sur le confit de 🦆 urbain humain – mijoté Maison… pendant 60 jours.
#toogoodtobetrue
Le bonus qui va rien à voir : « Puisqu’on invoque la distanciation sociale en réponse à l’épidémie, faisons comme Brecht qui a inventé l’expression au théâtre il y a un siècle : il s’agit de reculer, de ne pas coller à l’objet ou au personnage pour voir de plus loin, montrer plus et mieux. Cette distanciation pourrait nous placer dans une position philosophique nouvelle. In : je-projette-le-temps-du-deconfinement-comme-un-chaos_1786767
… venue d’un poème de Marceline Desbordes-Valmore,que j’adore. Certes pas franchement gaie. Mais d’une joie paradoxale : celle de l’accomplissement de ce qui ne fut pas tout a fait.