3 milliards de confinés par l’actualité virale. Près de 5 milliards de personnes confinées par leur misère absolue toute l’année. Alors, nous d’abord ! Nous, les plaintifs à peu près bien confits- nés. En France, par exemple. Nos petites vies geignardes toujours confites en Avril. Elles s’étireraient vers Mai. Les rues étaient co-vidées. Et nos mines chaque jour un peu plus déconfites ? Les grognards ne pouvaient plus grogner : ils n’avaient plus d’audience…
Au début fut la sidération. Puis vint la colère, qui s’accompagna d’une envie de tabula rasa. Rien ne pourra plus être comme avant. Rien ?
[05/04 à 10:45] On apprenait enfin à mettre à distance la Machine- monde qui courrait sans tête depuis 150 ans. En accélérant sans cesse.
Tout recommencerait à s’emballer, ballon captif, prisonnier de l’entropie létale menant un monde à sa perte ?
[05/04 à 10:51] Une remise à zéro des compteurs plutôt qu’une mise à jour de plus. Pitié, arrêtez avec les mises à jour. Refusez ces satanées MAJ dictatoriales du culte de la recherche de la meilleure des performances !
Une remise à zéro. À partir de celle qui est dans ma tête.
Dans les têtes de tous.
De tous ceux disposant d’assez de confort de vie pour pouvoir se poser ce genre de questions…Ce Luxe bienvenu : Pouvoir remettre en cause la course du poulet algorithmique sans tête…
Vous vous souvenez du film « Un jour sans fin » où Bill Murray revit chaque jour pareil ? Nous, c’est un dimanche sans fin. En chambre, avec ombre d’oiseau inventé.
M’enfin, tant qu’on a quelque part où habiter, il serait mal venu de se plaindre, non ?
Finition façon Journal des bonnes nouvelles : On dégustera 3 fois plus la puissance d’exister après le restart. 🚵
Chaque matin solaire mon oiseau de fenêtre apparaissait sur le mur de la chambre. Petit bonheur volant !

On voyageait en drone au-dessus de Paris en désertion
De Lisboa déserteuse
Page blanche,
Puzzle pavé,
Révélateur
de la beauté vidée de substance humaine
Être confit à Goa, New Delhi ou Bogota ? Ici ou là…
Je n’imagine même pas comment ça sera
J’imagine ce milliard
300 millions d’Indiens
Confinés
Être en chacun d’eux
Le temps d’un
Instant insistant serait un kaléidoscope… hésitant
2 jours plus tard, l’Inde réelle se rappelle ainsi à votre bon souvenir : /www.courrierinternational.com/revue-de-presse/societe-en-inde-des-millions-de-migrants-de-linterieur-affames-abandonnent-les… Villes pour revenir vers leurs villages à pied.
Poison d’avril !
Quelle gabegie de framboises confinées nous faisons ! Une pleine palette, 2 milliards d’individus. Pardon, 3. Allez, 7,9 en tout, ne chipotons pas : Il faudrait confiner l’humanité entière. Sont-elles viables, ces framboises, ou empoisonnées ?
Vont-elles résister à la grande peste des supermarchés restés ouverts, puisqu’il faut bien manger pour être mangé par le virus extrêmement contagieux ? Choper la mort en touchant un Caddie…
C’est sans fin. Qu’importent les moyens pourvu que…
Le scénario du sas de décontamination
du dehors vers le dedans (chez soi) soit exécuté à la perfection, jusqu’à la paranoïa…
Exemple : ne plus toucher un vêtement porté pendant 7 jours, etc. Jeter les emballages, javelliser les produits déballés, laver les légumes avec une solution javellisée… Avoir peur de son téléphone si manipulé, diaboliser les autres comme autant de virus potentiels…
Tout ce que l’on touche nous touche, on le retouche, touché ! Y compris le papier- toilette autour duquel les plaisanteries faciles se font pressantes ? 🙊😵🧞
Nôtre sas de décompression, où est-il ?
Au jardin de la lumière printanière
Et dans nos tentatives de jardins intérieurs…
S’appuyer contre un arbre durant de brèves sorties légales. Y absorber une tranche de soleil chantant, yeux fermés. Combien de temps le virus (échappé d’un labo ?) y reste t’il actif ? Je ne veux pas le savoir.
Non, j’innocente l’arbre !
L’impression d’être un ado fugueur en se rendant vers de petites cachettes désertes discrètes proches du domicile…

Quelle est vôtre cachette discrète ? Où vous réfugiez-vous pendant vôtre temps de sortie ?
On avait du mal à imaginer qu’on pourrait choper la mort en touchant un caddie de supermarché. On avait plein d’empathie pour les caissières et caissiers, les éboueurs, tous ces modestes métiers dont on se fichait au fond, jusqu’alors.
On pensait à Monsieur Pahan, cet écrivain italo-slovène âgé de presque 107 ans, probablement le dernier pouvant se souvenir de la grippe espagnole de 1918… qu’il avait vécue vers ses cinq ans.
Petites fugues florales confites au coin de sa rue…

Quand ça serait fini, on savourerait avec plus d’intensité la beauté retrouvée d’aller à sa guise ! C’est-à-dire là où les bijections de la vie mènent ?


Vous vous souvenez du film « Un jour sans fin » où Bill Murray revit chaque jour pareil ? Nous, c’est un dimanche sans fin… Mais tant qu’on a quelque part où habiter, il serait mal venu de se plaindre, non ?

29/3/20 -J’ai appris une mauvaise nouvelle par fuite d’une amie chinoise. Dans la région chinoise du Hubei et Wuhan (58 millions d’habitants), qui rouvre peu a peu, après 75 jours de confinement, des familles ont reçu les urnes funéraires de leurs proches décédés.
Il y en aurait 650 000. Rien à voir évidemment avec les chiffres officiels. Un indice d’échelle… Qui inquiète encore plus. Si besoin en était.
Attestation dérogatoire de téléportation vers 2021 : stylo bille impératif.