Le Grand confinement, de 45 à 60 jours (selon la Préfecture et les organisateurs des réseaux sociaux) vit la consécration définitive du pangolin
C’était un début de printemps confiné, gentiment froid, 900 millions de personnes confinées en témoignaient, bien malgré elles. Le lendemain, on parlait d’un milliard dans 169 pays.
J7 Le surlendemain ( un 24 mars),on annonce qu’un milliard huit cent millions de gens le seront très prochainement. C’est vital. L’autre chiffre exponentiel, courant en parallèle, est viral.
Au dixième jour, on sût qu’il y aurait un seul remède :
Le culte du pangolin, en guise de culte du lendemain
Être noyé dans la masse
Oui, il y avait chez chacun (e) cette angoisse
D’être noyé dans le flux
Sans fin ni lendemain…
Pour se distinguer, on rallia le nouveau culte de l’ère du confinement
Le Pangolinisme
Stop au catastrophisme
Soyons, sœurs et frères
tels des lotus confinés
Aussi placides
qu’un pangolin
Du côté de Cogolin
Ou d’une garrigue salutaire chargée de thym et romarin

Un fruit confit-né…
certes un peu écoeurant
Il est advenu, le temps du cogolin
Revenu de loin
du delà des déconvenues
et des codes convenus !
Le confinement méditatif vit l’avènement du pangolinisme
Pangolin,
Crions ton nom
Dans la nuit innommable
Et le jour répressible
à rallonge !
Pangolinisme, ton supplément d’âme
Sera la Pâques en écailles
de nos défenses
contre l’adversité virale !
« Le pangolin mesure un mètre. Sa femelle s’appelle la pangoline. Elle ne donne le jour qu’à un seul petit à la fois, qui s’appelle Toto. Le pangolin ressemble à un artichaut à l’envers prolongé d’une queue à la vue de laquelle on se prend à penser que le ridicule ne tue plus. » Pierre Desproges
Clair que le pogolin était devenu tendance. Entré par la petite porte virale, rapidement disculpé, de Quoi serait-il le nom ?
NB : Ce qui précède est le manifeste pangolien, officialisé fin 2021. Après la réplique automne-hiver du virus.
Ce qui suit, et l’inspira en partie, en plus de notre tendresse pour cette fragile et fière créature qui créa une civilisation, n’est qu’à demi-de-nous :
Cela nous vînt de l’ami Desproges, qui lui présenta ses excuses les plus platement… hérissées : https://m.youtube.com/watch?feature=share&v=9AoylmoPFdI
puis de Richard Gaiquet, un ami Nova surfant – en même temps que votre servile serviteur – sur le mood pangolino- mélancolique du moment. Bref, sur la saudade du pangolin :
« Il aura suffi d’une soupe, concoctée à partir d’un spécimen de cette bestiole molle que Desproges désignait, non sans remords, comme « un artichaut à l’envers avec des pattes » et qu’un chasseur cupide exfiltra de sa tanière forestière afin de la vendre à gros prix sur un marché de Wuhan, pour que l’humanité coupable s’étiole à petit feu.
Tousse, tousse…

Je sais désormais sous quelle forme animale j’aimerais revenir, si par hasard la pandémie permet encore d’envisager le grand jeu de la réincarnation : le pangolin, impassible mammifère insectivore sur le point de s’éteindre en raison d’un braconnage de masse aux confins de la Chine ou de la Gambie, ce cousin du tatou qui semble donc avoir provoqué, hier, aujourd’hui, demain, ce n’est plus qu’une question de semaines, ne bougez plus vendez tout, l’effondrement tant attendu du capitalisme !


Tu nous a mis la fièvre, pendant des heures. Tes ancêtres te disent merci, vaillant pangolin : durement massacrés durant des siècles pour votre chair savoureuse et la prétendue vertu curative de vos belles écailles, les voici qui ricanent dans leur absence de dents, en nous voyant ainsi masqués, confinés, incapables de s’embrasser. Fin de l’extrait de Richard.


Nos fils et nos filles, eux aussi, te disent merci : les commerces restent fermés, la bourse dégringole, les avions hésitent à planer, l’air redevient respirable dans certaines régions qu’on pensait pour toujours condamnées. (…) »
Par ailleurs…
Chacun voyait Midi à sa porte virale, tout en tirant la couverture à soi dans le froid de Mars revenu :
– Les conspirationnistes at poil et a crin
– idem altermondialistes – écologistes
– chefs d’entreprise claironnant au ressourcement dans des éditoriaux écrits par leurs Nègres
– les moralistes appelant a retrouver le sens des valeurs perdues des ingrédients de l’existence (ce qui n’était pas faux). Bien sûr aussi un « salutaire » avertissement naturel – voire divin tant qu’on y est – sur la fragilité bien réelle de nos sociétés un peu arrogantes et oublieuses du péril climatique. Des autruches au cou plongé en terre… Sous un pangolin.
– Sans oublier quelques jeunes trolls vantant (à voix basse) le bienfait économique de la régulation catastrophique sur un troupeau de population survieillissant…
Tous voulaient laver plus vert pour un monde meilleur après la Libération…
un Bon à tirer pour ceux qui pourraient (s’)en remettre…

Addendum
Nôtre confrère Éric Delapomme, premier disciple du pangolisme, comme on le contracta, publia, aux premiers jours de la nouvelle ère, ce plaidoyer en faveur de l’infortuné animal accusé, bien à tort, de malversations : « Pas si sûr qu’il soit le coupable « . Et de le prouver…
https://www.midilibre.fr/2020/02/27/coronavirus-le-pangolin-a-ete-accuse-a-tort-de-propager-la-maladie,8760626.php
Photo : Selon une étude (non publiée depuis 2023), la majesté de la robe-volant en crinoline, de par ce qu’elle induit en termes de distanciation sociale – et d’entresoi froufroutant – sembla aussi un additif bienvenu au confinement.


2 bonus riedeliens ne servant à rien si ce n’est à engendrer un bien confit (éventuellement)
L’idée de nous manque parfois https://parallelespotentiels.blog/2013/02/15/lidee-hale-de-nous-manque-parfois/
L’Outre-Lucerne… https//parallelespotentiels.blog/2016/04/14/lucerne-retour-a-la