Revenu, le revenant, la maman revenante
Requiem pour une Maman

Fille d’un immigré portugais né à Covila vers 1905 ou 2905, camionneur, épicier, plus tard maçon de son propre pavillon, à Milly-la-Forêt. Où il cultivait son potager tranquillement derrière. Parvenaient parfois jusque-là des senteurs de l’entreprise d’herboristerie « Milly Menthe ». Les voitures roulaient le long de la route nationale.
J’allais me promener entre les rochers de Fontainebleau, après la Garenne, l’allée bordée d’arbres menant à l’ex- manoir de Jean Cocteau. Un jour je découvris dans la forêt la maison de Jean-Louis Bory, déjà disparu. Je discutai avec sa femme,qui m’accorda un bain dans la piscine…
Jacqueline, fille d’une humble et aimante Maria portugaise, née à Tortosendo. Elle disait a l’enfant que je fus que quand on ne prenait pas sa douche, l’on était « une coquette sale ».
Elle et son mari étaient des gens qui se tenaient très droits, a dit d’eux, plus tard, mon ami François.
Jacqueline passa le Capès, devînt professeur « capétienne » de Français à la force du poignet. Entra ainsi dans L’Histoire française, à son échelon. S’affranchissant ainsi de son milieu.
Sa curiosité intellectuelle la faisait pétiller, elle préparait très bien le bacalhau a brasa pour de nombreux amis, Guenolè Azertiop, Benjamin Julrosette, François Boris, du Magic Circus de Jérôme Savary.
Elle reçut José Afonso, chanteur- emblème de la Révolution des Oeillets, chez elle, à Paris.
Sa curiosité n’avait d’égale que celle de son confrère et ami Pierre Léglise- Costa, devenu mon parrain spirituel, voire un père lointain, remplaçant le mien (si vite disparu).
Depuis 12 ans, elle était parfois redevenue cette petite fille priant sa maman Maria…
Oui, elle n’allait pas bien depuis si longtemps. La lie d’une enfance un peu martyre- son père étant parfois violent, les relations avec frère et sœur difficiles- était remontée a la surface, lors de la retraite forcée. Elle prenait vraiment une voix de petite fille…
Priant pour revoir sa maman Maria, implorant son Jean à tout instant pour demander dieu sait quoi. Parlant avec moi en allemand, en portugais, en français, selon le type d’émotion et de souvenir. Une grande romantique, un roman au nuancier joyeux, parfois pathétique. Une vie.
Nos 3 langues étaient nos collines, nos ponts, nos passerelles
En ce vendredi
(celui de la Saint-Valentin)
de clap de fin (cardiaque)
elle avait 3 fois dit
qu’elle voulait sortir de son lit

(où elle se trouvait totalement depuis 2007, soins infirmiers inclus).
Avant, dans la vie d’avant, nous allions au cinéma. Il arriva qu’on ne s’y dispute pas. La plupart du temps, une belle complicité intellectuelle.
Bien avant, elle était cette personne brillante, furieuse de curiosité, partageant tout avec ses élèves, trop parfois, qui me fit découvrir :
Le théâtre de Peter Brook et Ariane Mnouchkine, leurs pièces fleuves, le cinéma d’auteur du monde entier, mais surtout allemand et portugais. Et j’en oublis…
Jérôme Monod, chercheur enseignant, Jean-Pierre Ringaert, professeur de théâtre à la Sorbonne Nouvelle… Les Demarcy-Mota…
À Lisboa, certains acteurs de la révolution Portugaise, qu’elle avait connu car elle parlait si facilement dans la rue. Chanteurs, artistes…
José Afonso, Maria de Medeiros, le guitariste Sergio Godinho, le sculpteur Cipriano Dourado… Qui a sa rue et sa sortie de métro a Lisboa. Tout près de là où je vais prendre le bus pour la fougueuse Ericeira… La où résonneront les vagues claquant sur les roches rugueuses de la souffrance,parfois apaisée.
Le peintre Luis Lobato, qui faisait partie de la confrérie de la tortula ( tartine toastée) du fameux café A Brasileira do Chiado, fut un autre amant et ami
On connut grâce à elle, Arlette du neuvième, artiste et maîtresse à penser en souplesse, qui vous envoya plus tard suivre les cours de Deleuze et Liotard…
Mémorial pour Maman Jacqueline
Le mari d’une sienne amie, Eulália, travaillait pour les services secrets portugais
L’enfant que je fus pût ainsi se baigner dans la piscine de la maison de fonction d’un président Portugais, en sa présence. Un monsieur à la peau blanche et ventre rondelet, qui me souria. C’était vers la fin des années 70…
On allait, on alla dans la maison de l’oncle José du côté de Lagoa
Dans la maison de José Afonso entre Setúbal et Sesimbra
Dans le Moulin- 🏠 du chanteur Sergio Godinho
En Alentejo
Elle raconte ici un peu de son rapport au Portugal. Écoutez… Jacqueline Carlos do Carmo et fado par Christophe Riedel sur #SoundCloud
https://soundcloud.com/christophe-riedel/jacqueline-carlos-do-carmo-et
D’autres miens souvenirs : mon père
Le téléphone sonne, le téléphone pleure https://m.youtube.com/watch?v=5zx3UPXg_eM
De Claude François, le téléphone pleurera toujours. C’est qu’il eût le mauvais goût de mourir
3 jours avant mon papa Achim (coulé en Renault 16 dans un virage mal pris dans le canal de Bourgogne à Monbard).
Ma Maman l’avait connu à Würzburg, où il faisait des études de droit, tandis qu’elle, germanophile et wagnérienne, était venue y étudier l’allemand. Vers 1963…
De sorte que leurs mémoires furent depuis lors – et fort incongrument – liées
A la date anniversaire
Disparition du premier
Dans sa baignoire
Électrocuté
Version officielle du décès prématuré du chanteur aux Claudettes
Pour l’officieuse, se conférer aux milles rumeurs d’internet.
https://goo.gl/search/Disparition+claude+Fran%C3%A7ois
N’empêche que la chanson pulvérise le kitschometre… Et que l’anniversaire tombe aux froids premiers jours de mars…
La mort du père, Manfred me l’avait annoncé par téléphone, vers treize ans, un soir que j’étais seul à la maison, comme souvent.
Ce qui me forgea à devenir autonome rapidement. Comme toi, ma belle Lou…
Ce père, le mien donc, avait une fois défoncé la porte de la mère, son ex-femme, qui porta plainte au commissariat du XIII arrondissement. Il y eut de nombreuses histoires du même acabit.
Enterrement d’une mère
Un 21 février. Avant, une petite cérémonie religieuse eût lieu
A l’église St Jean des 2 Moulins
A côté de feu la charcuterie Meurdesoif

A droite sur la dalle d’un quadrilatère d’immeubles surgies de l’orée des années soixante-dix, comme le nôtre, juste a côté de l’église où se tînt le Vendredi 21/2/20 la cérémonie religieuse en l’hommage de Jacqueline da Silva (une dame assez indépendante qui se trouvait aussi, parfois, être ma mère), il y eut longtemps la charcuterie Meurdesoif, tenue par Joël et son père Marcel.
Elle était contiguë a la boulangerie Rivière, ce qui nous faisait bien rire.
C’est que l’ami Pascal habitait juste au-dessus, au septième, chez son père Guy l’architecte, remarié a Joséphine (une architecte américaine de Virginie, au type Irlandais prononcé) dans un immeuble de type ILM-ville de Paris. Entre ces immeubles, qu’on appelait des barres, il y avait la dalle, un parvis doté d’un terrain de sports, comme toujours. L’on s’y retrouvait les chauds soirs de printemps et d’été, tandis que le jour s’étirait jusqu’à sa perte dans la nuit de plus en plus tardive, jusqu’aux départs en vacances d’été.
Il y avait là pas mal de gars du lycée Monet, dont Emmanuel Peterfalvi, que je retrouverai plus tard, devenu animateur sur la radio, libre Carbone 14. Plus tard il est devenu comique français en Allemagne sous le pseudo d’Alfons.
Je suis allé à l’ incinération de Joséphine l’an dernier.
Une demi génération plus tard, l’un des ados était celui qui deviendrait chanteur sous le pseudo de Doc gynéco. Il sortirait plus tard avec la passablement lourdingue écrivain autofictionelle, Christine Angot. Drôle de mélange, savoureux comme tout mélange…
Mais revenons a l’essentiel :
le jambon à l’os de Joël Meurdesoif
Le cochon se met à table
Pour les fêtes, le porcelet fait un timide retour. Selon les régions ou les pays, les façons de le préparer sont multiples et parfois soumises à des règles religieuses ou diététiques.
Par Jean-Claude Ribaut Publié le 14 décembre 2005 à 13h26
« L’Europe à Vingt-Cinq s’est enrichie de pays où la fête de la Nativité, comme au Portugal ou en Grèce, est l’occasion de sacrifier le cochon et de s’en régaler au repas de Noël. L’Estonie et la Lettonie célèbrent le cochon, plus qu’en Pologne et moins toutefois qu’au Danemark, dont on a pu écrire : « Pas de cochon, pas de Danois. » Les grands amateurs, en Europe orientale, sont les Roumains, dont on ne compte plus les recettes souvent très sophistiquées qu’ils réservent au cochon.
D’un pays à l’autre, d’une société à l’autre, ou bien d’une époque à la suivante, le choix des mets — pour les fêtes en particulier —, leur préparation et la façon de les déguster sont à la fois différents et soumis à des règles religieuses ou diététiques. Les Suvalkieciai, les habitants du sud-ouest de la Lituanie, préfèrent par exemple les viandes de porc fumées et les saucisses. La gastronomie tchèque, elle, doit sa renommée au jirtrnice (boudin de porc) et au moravske klobasy (saucisson de Moravie).
En France, le cochon, vu de la cuisine, a un statut ambivalent qui lui a valu ce mot de l’écrivain et gastronome Grimod de La Reynière (1758-1838), rapporté par Alexandre Dumas : « C’est le roi des animaux immondes. » Mais il ajoute : sans lui point de lard, c’est-à-dire point de cuisine ; point de jambon, point de saucisson, point d’andouilles… donc point de charcuterie. Après avoir rappelé que les épaules et les cuisses du cochon avaient fait la fortune des deux villes — Mayence et Bayonne —, l’auteur se rattrape : « Tout est bon en lui ; par quel oubli coupable a-t-on pu faire de son nom une injure grossière ? » L’explication vient peut-être du mépris dans lequel le XIXe siècle tenait le Moyen Age, dont l’historien Georges Duby nous dit : « L’image symbolique de Noël, celle que l’on grave sur les portes des cathédrales, est celle du cochon que l’on égorge. Noël, c’est de la charcuterie. »
A l’époque, tuer le porc en décembre, c’était s’assurer les produits de la salaison pour le reste de l’hiver. En provençal, note l’historien Louis Stouff, le mot baconar signifie saler la viande de porc, et bacon désignait la salaison bien avant que « les snobs parisiens prononcent ce mot en se tordant la bouche pour faire plus anglais », note-t-il dans La Table provençale (éd. A. Barthélemy, 1996, 236 p., 25,60 euros). De nos jours, les abattages fermiers se font rares : ils sont désormais industriels.
» Détrôné sur les tables de Noël — du moins en France — depuis des lustres, le cochon fait un timide retour chez les traiteurs et quelques bons bouchers ou charcutiers spécialisés. « Il y a vingt ans, j’avais les pires difficultés à trouver du bon cochon, pas aujourd’hui », dit Joël Meurdesoif, l’un des derniers authentiques charcutiers parisiens.
Originaire de Normandie, il se fournit dans le pays d’Auge ou le marais Vernier, mais apprécie également le porc fermier du Cantal. Ce « porc de montagne » bénéficie d’un titre de noblesse, une indication géographique de provenance. Cela signifie qu’il est né en altitude, élevé sur litière et en plein air dans de petites exploitations familiales, engraissé sans farines animales ni antibiotiques, puis abattu et transformé en zone de montagne.
« LE PETIT PRAGUE »
Chez Meurdesoif, la merveille des merveilles est son jambon à l’os. S’il poursuit la tradition des jambons sauce madère qu’on commandait pour la communion de la petite, il défend aussi, aujourd’hui, ce qu’il appelle « le petit Prague », un jambon de 3 ou 4 kg, salé dans la saumure, puis légèrement fumé, que l’on peut cuire à la maison dans une croûte (11 euros le kilo, environ). A accompagner d’une sauce classique, madère ou périgueux. Il dispose aussi de cochons de lait (moins de 6 kilos) ou bien de porcelets destinés à d’autres types de préparation et bien sûr du filet mignon et de la palette, son plat préféré, cuite doucement au four avec des petits légumes… »
Un Noël à Marrakesch en R4
« Paris- Marrakech- offre 2 places en covoiturage a bord d’une Renault 4 – départ le 23/12- retour le 3/1/(78). »
C’est une petite annonce du supplément weekend « Dandwich » de Libération qui fit tilt en l’esprit maternel. Elle y répondit, on imagine.
A l’arrière de la R4, mieux valait être dodu pour amortir contre son propre squelette l’ossature en barres métalliques sous-tendant le tissu des sièges. C’est pas connu pour son confort, la R4…
Ma foi ça roula bien, ça discuta endiablé, à l’espagnole, au bord de la mer, là où l’on prendrait un ferry vers le Maroc. Les deux hommes étaient grands et barbus, tendres, professeurs universitaires, je crois, voire instituteurs pour ce que j’en sais.
Étape a Algésiras l’espagnole, nuit de tempête en camping sauvage en bord de mer. Dont je conserve un diffus souvenir teinté de bataille de lampes de poche, traversée en ferry vers je ne sais où, puis route jusqu’à Marrakesh. Mon premier cobra. Les charmeurs de serpents de la place principale… L’initiation au voyage.
A suivre…

Son compagnon de longue date, Jean, à son chevet durant les longues années difficiles, fit tout ce qu’il pût pour elle. Ils étaient l’un pour l’autre une forme d’amour autant que de souffre- douleur. C’était spécial, c’était leur vie, cela ne me regarde pas. Même si cela me regardait. Ambivalence et mutations étranges des relations affectives sur le long terme : on sait cela.
Aljustrel, Alentejo, Portugal
Un village collinaire très chou. Une mémoire minière aussi… OOn se souvient des manifestations de mineurs, du soutien qui leur était donné par les chanteurs et artistes post révolutionnaires au Portugal. In vint en voiture avec l’un d’eux. Une Coccinelle, bien sûr…
On vit un peu de tout cela avec sa Maman luso-descendante, récemment disparue…
http://laragededans.over-blog.com/2017/05/ve-la-como-venho-eu.html
#Portugal #Alentejo #parallelespotentiels #Aljustrel
La Cerise sur l’Alentejo http://www.luso.fr/index.php/actualite/item/303-le-cante-alentejano-au-patrimoine-de-l-humanite
La 🍒 sur la transmission générationnelle
Toujours ce vague vertige
Du fil et lien parental rompu,
Prémisse de sa propre fin.
Vous savez, c’est ce que l’on dit…
Mais nous nous sommes reproduits En beaux enfants
Donc, la fin compte pour du beurre
Et nos petits beurres ?
Ils sont trop choux…
Fiction confite
Il y a 3 semaines j’enterrais ma maman
Loin de me douter
Que 3 semaines plus tard
Nous serions tous confinés chez nous
Un confit d’animaux humains terré chez eux pourrait se déguster dans une toile de Bosch revisité par René Magritte : ce serait la matière et le motif d’un prochain blouson à capuche, après celui bien réel du jardin des délices de Bosch, que je possède…. Et dont je suis la matière. Voire le matériau.
Mais je suis mauvais dessinateur… Tout juste bon à imaginer ce qui sera et fut…
Maria de Tortosendo
Maria, mère de Jacqueline, devenue Marie était native de Tortosendo. Jacqueline y alla, rencontra un cousin, qui lui montra la maison de sa Maman. Un jour, mon fils, mes filles remonteront peut-être ce fil à leur tour…