
La lumière coulait comme de l’or oxydé
Sur les corps des piétons
Qui deviendraient leurs ombres sur les murs
Cetait le long de l’Arno florentin, vers 19 heures
Une heure avant le crépuscule
Elle crépitait tranquillement,
La lumière
Se fondant dans l’eau bronzée
Il faisait si doux,
Trente et un encore, un 11 septembre,
Je marchais dans tout cela
Comme toujours au bord d’un fleuve
J’allais ici comme ailleurs le long de l’O devenant or
Comme celui traversant toute ville
Qu’il me fut donné de traverser
Ainsi se fondre dans le décor
Chemin faisant
le long de tous les fleuves
Étranger à soi
(parce que faisant abstraction de soi)
Se diluer dans la surface aquatique vue
Se diluer dans le collectif des marcheurs anonymes
dans la dorure crépusculaire
Dans la lumière vous fusionnant
Au sein du tableau de bord fluvial
D’une ville
Indifférent à soi, oublieux de soi dans la fonte lumineuse de la fin du jour
J’avançais, aveuglé par mon soleil intérieur, parfois
Celui-là même, la boule de feu qui créait ces ombres sublimantes
Collées aux murs
Ombres des trop nombreux touristes, des florentins pur jus, à vélo,
La fluidité murale de leurs ombres après le travail
J’étais venu là pour les 500 ans de la fin du Léonard. Il y avait eu un foisonnement d’expositions
Celle-ci, « Léonard et la botanique, entre art et science » démarrait à la basilique de Santa Maria du Novella, a côté de la gare
Elles’était montée à l’instigation d’un homme, un visionnaire de la plante, un-garagiste qui s’était dit :
» c’est plus possible, je dois revenir aux plantes, exploiter leurs vertus.
Le bonhomme était donc devenu directeur d’une usine phytothérapique
Entre Toscane et Ombrie.
On l’avait pris pour un ouf en 1970, quand ça le prit, ça va mieux depuis…
C’était à Sansepolcro,
Une ville fortifiée entre Toscane et Ombrie,
Qui vit naître Pietro Della Francesca et le professeur de mathématiques de Da Vinci. L’auteur du fameux livre sur les proportions divines. Illustré par Léonard de ces figures de la géométrie sacrée, polyèdres et autres dodécaèdres.
Le fameux homme vitruvien, incarnation parfaite de la recherche d’harmonie, harmonisant cela avec grâce. Voire ponctuelle symétrie…

Cette installation faut partie de la fin de l’exposition sur Léonard et la botanique, dans l’ancien dortoir et réfectoire du Grand-Cloître de Santa Maria di Novella, Firenze.
Celle d’une beauté a la confluence entre art et science.
Se diluant dans l’Arno…
Avec la symétrie du hasard d’un soir

Entre cuirs et parfums (l’eau de rose y circule depuis le XIVème siècle), Florence est un bar à senteurs sans fin.
L’art de vivre étant partout, on en profite pour découvrir la collection contemporaine de Roberto Casamonti (le fondateur de la galerie Tornabuoni (présente à Paris aussi dans les beaux quartiers de l’Ouest).
On y retrouve avec bonheur un dessin préparatoire grand format de Christo sur le Pont-Neuf emballé en 1980 à Paris. A sa droite, c’est un 🔥 de Yves Klein, toile bombardée au chalumeau…
D’un fleuve à l’autre, de l’Arno à la Seine. Que je survole 24 heures plus tard, en revenant vers Paris à gauche de l’avion. J’ai juste le temps de voir les îles Saint-Louis et de la Cité. J’aperçois Notre-Dame la cramée. Magnifique. Encore un don du ciel du hasard !

Roberto Casamonti : Depuis 18 mois, ce passionné est installé à l’étage noble du Palazzo Salimbeni. Un Palais renaissance sublime aux murs intérieurs peints d’élégants motifs blancs. A l’angle de la rue… Turnabuoni, évidemment, ce qui inspira le nom de sa galerie à Roberto, d’ailleurs…
Encore un joyau de la Renaissance florentine…
En s’y promenant, on en sortant on se sent comme Lorenzo de Médici : magnifiquement bien !
Quelle belle écriture apaisante aussi douce que cette eau orée qui coule à Florence.
Christine
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Il faut couler dans l’or du crépuscule pour ressusciter.
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Merci beaucoup pour votre commentaire… Apaiser, cela est doux.
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« L’eau orée » quelle belle trouvaille : puisse-t-elle couler sur vous au coucher du ☀️ et au lever de nos lunes intérieures
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