Du Bobin à la dérobée (à Chenonceau)

« Un jour d’été, à Grasse, je marchais dans les rues sous un soleil dément. Je suis passé devant une fenêtre basse, presque au niveau du trottoir. Sans ralentir mon pas, j’ai regardé à l’intérieur. Il y avait de l’ombre et un couple en train de s’embrasser. Cette vision a duré deux secondes. Elle m’a rafraîchi pour la semaine.

C’est la même image que je surprends chez Mozart : deux notes qui s’embrassent dans la pénombre. J’ai pour le réel une amitié furtive. Je ne vois bien qu’à la dérobée. Qu’il y ait, en cet instant où j’écris, deux personnes qui s’aiment dans une chambre, deux notes qui bavardent en riant, c’est assez pour me rendre la terre habitable. « 

Christian Bobin via…

https://leschroniquesculturelles.com/2019/07/02/la-presence-pure-et-autres-textes-de-christian-bobin-etre-poetiquement-au-monde/

Un jour d’été à Chenonceau,

Je revivrais une de mes 78 journées type sans fin.

Par ou commencerais-je cette fois-ci ?

Par la vieille ferme et ses jardins

Car jamais auparavant n’y fus

Ou bien – si cela déjà fut- l’aurai oublié

Puis l’ombre d’une futaie choisirai

Y mangerai un sandouiche Selles-sur-Cher bacon qu’une mouche me disputerait

Tandis que mon lot de jeunes filles en fleurs de la semaine déambulleraient

Toutes au plaisir de la découverte du château blotti dans le Cher, de ses atours.

Voilà qui nous changeait de cet arrière-goût d’éternel retour…

Et des fourmis sur les jambes montant du tronc tranché, bien pratique en ce jour-là. Un siège existentiel, un trône sur un petit réel…

2 réflexions sur “Du Bobin à la dérobée (à Chenonceau)

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