Dans le cadre de La saison Japonismes, cette rétrospective à La Maison du Japon du premier artiste japonais installé à Paris réunit 37 peintures représentatives de l’évolution de l’artiste, soigneusement choisies parmi les collections de musées japonais et français. Du 16 janvier au 16 mars 2019.
L’exposition retrace les facettes contrastées de la carrière de Léonard Tsuguharu Foujita, l’homme aux chats – de son arrivée à Paris en 1913 à sa mort en 1968. Elle met en lumière la faste période du Paris des années 1920. Et c’est tant mieux…
Une dizaine d’œuvres des années 1930 et 1940 réalisées en Amérique latine et au Japon – notamment deux peintures de guerre – sont montrées à Paris pour la première fois. Le parcours autour de cinq sections présente l’essentiel de 60 ans de création et propose de porter un regard inédit sur l’œuvre de Foujita.
L’arrivée de Foujita à Paris marque un tournant dans sa production artistique : dans ce milieu cosmopolite il s’essaye au cubisme, à des paysages proches de ceux du Douanier Rousseau.
Au début des années 1920, il met au point un style personnel caractérisé par la description minutieuse des objets, une gamme chromatique réduite au noir et surtout au blanc, par la finesse de son trait et son sens de la matière. Il mêle ainsi des éléments traditionnels orientaux à l’art vivant du moment. Son succès est considérable dans les « années folles » notamment avec ses nus à la chair laiteuse et sa présence excentrique sur la scène parisienne de Montparnasse. Kiki n’est jamais loin, parmi tant d’autres…
En 1930, des problèmes avec le fisc (hé hé, lui aussi !) et des soucis conjugaux l’obligent à quitter Paris pour une tournée en Amérique latine et au Japon. Il abandonne ses nus pour des compositions inaugurant un grand retour de la couleur. Au cours de ses voyages, un réalisme presque ethnographique fait son apparition dans ses peintures des populations américaines du Pérou au Mexique.
À la fin de 1933, il s’installe à Tokyo et, lorsque le Japon entre en guerre avec la Chine, il devient peintre aux armées et est envoyé au front. Il passe la Seconde Guerre mondiale au Japon et réalise une série de peintures de guerre * sous la direction de la propagande de l’armée impériale. Pas une très bonne idée, évidemment : il finira tricard en son pays.
* « Leur interprétation ambiguë peut toutefois être vue comme un plaidoyer contre la guerre. Ces compositions sombres et hallucinées ne sont pas sans rappeler Delacroix, Géricault et les peintres de gestes napoléoniennes. »
À la fin de la guerre, ostracisé pour sa participation à la propagande par une partie des artistes japonais, il décide de quitter le Japon pour les États-Unis en 1949, puis en 1950 pour Paris. Il demande sa naturalisation et se convertit au catholicisme.
Il réinvente une figuration étrange, assez kitschounette, non dénuée de charme et annonciatrices du mouvement Kawai! Un petit peuple d’enfants au teint de porcelaine, d’animaux de contes, de compositions hors du temps.
La fin de sa vie est consacrée à l’art religieux dont il adapte le modèle des maîtres anciens, ceux de la renaissance flamande ou italienne.
« Foujita, œuvres d’une vie (1886-1968) » à La Maison de la culture du Japon, quai de Branly, Paris
Du 16 janvier au 16 mars 2019
A lire : mon post sur la très choupinette chapelle Foujita à Reims décorée par ses soins, face au Domaine Mumm. Avec l’aide logistique pour l’octroi du lieu du directeur de cette Maison de champagne, qui était un ami. Un vrai coup de coeur…
Le lieu peu connu à voir : sa Maison-atelier dans L’Essonne
LE film FOUJITA de Kohei Oguri 🇯🇵
Ce film est un biopic de Léonard Foujita, célèbre artiste qui, après avoir connu une vie frénétique à Paris puis vu les horreurs de la guerre, découvre un Japon qui lui était jusque-là inconnu…
#SaveTheDate : séance spéciale et rencontre avec le réalisateur ce samedi 19 janvier à 16h !
🚩 Film « FOUJITA » de Kohei Oguri
📍 Au CINEMA L’ARLEQUIN
📅 Du 19 au 27 janvier 2019
Portes ouvertes > Maison du Japon – Cité internationale universitaire de Paris
Ouverture au public exceptionnelle le samedi 23 février de 10h à 18h pour admirer
L’arrivée des Occidentaux au Japon et Les chevaux (1929) de Foujita. Entrée libre.