Judicieux
Le jus d’ici
Le jus d’ailleurs
Le jus de tous les ici vu d’ailleurs
Le jus des ailleurs sentis d’ici
Du coeur de la mémoire-ascenseur
Le jus d’ici a un meilleur fumet que celui des cieux. L’au-delà, ça sent rien. Même pas le charbon de bois d’une cheminée voisine. Et puis le néant, ce n’est pas noir, ai-je-lu la semaine dernière. Ç’est incolore autant qu’inodore.
Le jus d’un plat dans une cuisine aux senteurs inhabituelles ou familières
Goûter un jus avec une grosse cuillère de bois un peu râpeuse et s’y brûler un peu la 👅. Mais pas trop.
Les œufs de trois semaines dégustés sur le pouce d’un trottoir de Hanoï à Noël
On sent les pattes du poussin quand on croque prudemment dedans, on accepte où l’on rejette. Ai croisé depuis des Américains qui avaient aussi testé. Et accepté…
Le monde est higher mais où, au juste ?
Le monde est dans l’ici vu d’ailleurs et l’ailleurs vu d’ici.
Où est l’inconnu ?
Est-il judicieux ou déplacé de l’imaginer ?
Relevant or unrelevant?
Le jus et la texture un peu molle en tête de l’insomnie de trois heures à cinq heures et 6h28 vous éponge la testa. On filerait bien en Tesla vers ailleurs mais il y avait pas de ça au menu cette fois ci !
En pure perte
Agir en… pure perte
J’adore cette expression
il y a pure et perte dedans
Il n’y a jamais de pure perte
La gratuité, pure perte, produit
de la sublimation
dans le soleil d’octobre tirant à sa fin
Nous ne serons jamais pure perte
nous le serons toujours
Je balaie les feuilles dans ma cour
pour en retrouver autant le lendemain :
Cela me vide la tête et c’est bien :
Cette cour (où je fais ma gym au réveil)
Cette cour où je m’éveille chaque jour au monde
Tant bien que mal
(mais plutôt bien, somme toute)
je la conçois comme…
une extension de ma conscience
Alors, les feuilles mortes…
La pure perte est mon diamant cabossé
Une de ses facettes est la Catalogne
une autre la fée Carabosse
une troisième le passage cette nuit
à l’heure d’hiver, ce mal décrété nécessaire :
Avec une heure plus ou moins de décalage
je revendique mon autonomie
est-ce en pure perte ?
Je ne laisserai jamais la réalité dire
qu’elle s’accommode mal des bonnes intentions
Je suis pure perte
J’agis, agite, j’immobilise
Jamais en pure perte
Avril est la plus belle des pures
Cette pure perte se découvre d’un fil
comme cette surprise catalane
renvoyant à un passé
qu’on croyait refoulé
Comme tout ce qui nous dépasse
feignons d’en être l’instigateur
avait dit Cocteau
Je pense, donc j’essuie
En pure perte
Pourtant, ce n’est pas vain
rien n’est vain
Vingt mille lieux sur la Terre
Encore à explorer
Je suis en pure perte
et j’en suis fier
Comme un pou cosmique