Les berges de Seine : un rêve éveillé, un Droit du piéton… classé UNESCO !

Les Berges de la Seine seront définitivement piétonnes !

Il y a longtemps que je voulais le dire. L’enclave de paix urbaine (Pax Urbana pietonum) que constitue la fermeture des berges de Seine à la circulation est une bénédiction. Rare. Un luxe pour le piéton. Un regard privilégiant l’art du promeneur aux pressions des intérêts automobiles. Tous les flux doux sont privilégiés.

Tu peux te promener sans fin. Aucun scooter au conducteur aboyant sitôt qu’on lui dit qu’il n’a rien à faire dans une rue parmi 300 piétons (comme rue des Rosiers, samedi dernier, encore). Aucun comportement agressif de primate dominant à 4 roues en 4/4…

La paix retrouvée. Le bonheur hyper-réaliste, presque surréaliste, de déambuler comme on veut. D’avoir des quais qui vous appartiennent. Encore plus s’il n’y a pas grand-monde… le matin. Comme ici. Est ce un privilège exorbitant pour bobo ? Non, juste un droit d’habitant. De riverain rêvant.

Pourvu que ça dure ! Justement, cela va durer ! Le 25/10/18, la Justice a donné raison à la Ville.

Les Berges de la Seine sont rendues définitivement piétonnes.

Il ne s’agit pas d’encenser la Mairesse de Paris. Mais je suis désolé, en termes d’urbanisme privilégiant des espaces de droit piéton, Anne Hidalgo a fait du bon boulot. Il n’y a que les vieilles barbes et tailleurs lecteurs du Figaro et assimilés pour affirmer le contraire.

Nouvelle Place de la République, d’autres places se construisant sur le même schéma… La place de la Bastille et les autres sont en cours.

Élargissement des trottoirs. Au détriment des voitures. Oui. Et tant mieux…

Évidemment, le point noir reste le dossier Vélib II. Qui m’a privé de mon destrier ( véhicule) préféré depuis janvier 2018. Mais c’est tout autre chose…

Inauguration de la plaque UNESCO, 15/9/18

« Préserver l’intégrité et l’authenticité des Rives de Seine. C’est ce que nous avons fait en prenant l’arrêté du 6 mars 2018. Dès que les voitures en sont parties, les rives ont effectivement retrouvé, pour reprendre les mots de l’UNESCO, « leur intégrité et leur authenticité ». Et, je peux en témoigner pour les emprunter très souvent : les Parisiens ont retrouvé une part de leur Histoire. »

Voilà donc près de trente ans que les Rives de Seine figurent sur la prestigieuse liste, et personne ou presque ne le savait. C’est que, personne ne pouvait vraiment le savoir, puisque les Rives de Seine ont trop longtemps été soustraites aux Parisiens. Jusqu’à récemment, on ne pouvait y circuler qu’en voiture.
Or les Rives de la Seine, qui s’étirent du pont de Sully au pont d’Iéna, et jusqu’au pont de Bir-Hakeim pour la rive gauche, font partie du patrimoine parisien. Elles sont un bien commun, un héritage qu’il convient de préserver comme tel. C’est précisément ce que nous avons entrepris de faire en les rendant piétonnes.
En juillet 2017, à l’occasion de la 41e session du Comité du patrimoine mondial à Cracovie, l’UNESCO s’est exprimée sur la piétonisation des rives parisiennes :
« L’intégrité urbaine et visuelle du site est vulnérable à la circulation automobile ».

Oui, les parisiens et les touristes ont ainsi trouvé le droit insolent de rêver en bords de Seine, « La marchande de rêves » de la chanteuse Arletty. Seul, entre amis, de picniquer, de picoler, de bécoter.

Évidemment, il y a des débordements, des zones urineuses. Comme dans toutes les villes du monde. Au moins, on est à l’air libre. Pas l’odeur puissante du tentaculaire métro concentrant les pauvretés…

Bien sûr que la pollution est présente. Mais on a pas le pot d’échappement en prise directe bouche et nez…

Bien sûr que l’on pourrait toujours faire mieux. Ce n’est que cela. C’est déjà ça.

Les Parisiens (et les touristes) vont pouvoir continuer à déambuler à pied, à vélo, à rollers, à trottinette ou en poussette sur les berges de la rive droite de la Seine sans risquer de se faire écraser par une voiture.

Dans un jugement rendu jeudi 25 octobre, le tribunal administratif de Paris rejette les requêtes introduites contre l’arrêté du 6 mars pris en urgence par la Mairie de Paris pour pérenniser la piétonnisation de la voie Georges-Pompidou après l’annulation-surprise, le 21 février, par la même juridiction, de la fermeture à la circulation automobile.

La menace d’un retour des voitures planait depuis lundi 22 octobre et la confirmation, en appel, de l’annulation de l’arrêté initial d’octobre 2016. Cette décision est aussi une bouffée d’oxygène pour la maire de Paris, Anne Hidalgo, après une séquence marquée par les fiascos Vélib’et Autolib’et la démission fracassante de son premier adjoint, Bruno Julliard.

La fermeture à la circulation de cette voie longue de 3,3 kilomètres en plein cœur de la capitale constitue l’une des mesures les plus emblématiques et aussi les plus contestées de la maire socialiste dans sa politique de restriction de la place de la voiture dans la ville.

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