Avoir la force d’une incantation (manifeste)

Se nourrir du crépuscule, boire de l’aube

Le crépuscule se nourrit de moi
L’aube me rallume
Tandis que les aurores me dévorent, boréal

Beau ? Non

Réal ? À peine

Avoir la force d’une incantation, quelque chose de chamanique, en tout cas d’un d’un chat magique…

Faire bonne figure incantatoire
Adresser une supplique muette au flux vital irriguant tout être animal

Je me nourris d’illusion comme tout vivant

Dénuée de toute religion, cette supplique, cette incantation juste en regardant le ciel en soi
Au moins, tenter d’en avoir la force
Force si faible qu’elle se dilue :
La vie
la nôtre
la vôtre

L’homme des TGV pensa,
tandis que le soleil
noyait le wagon
Vers Avignon
Puis en van le transportant vers la Bastide de Gordes :
Je me nourris des reflets d’or sur la moquette foulée par cent mille pieds

Je me nourris de l’accélération,
De son bruit puissant,
De sa toute puissance électrique
( Nucléaire en l’occurrence)
Des conversations de peu
entendues en commandant un crème à la voiture bar

Je me nourris de la lumière irradiant
Je me nourris de la bouche ouverte de voyageuses endormies
C’est pour cela aussi que je fais mon tour complet de train à chaque fois

Je me nourris de ce foisonnement de peu
De la fluidité du mouvement
De la puissance des turbines
Une blonde irlandaise, visage enluminé le long d’une vitre
Une brune espagnole au profil tout droit sorti d’un tableau de Goya
Son 👃 aigu ou aquilin, son profil un peu aquilin
Est un don de plus procuré à mes yeux vivants

Je me nourris de l’illusion d’être vivant

Je me nourris des 1500 tableaux chinés pour meubler cette incroyable gentilhommière provençale.

Cette bonbonnière anglaise en costumes provençaux qui alimente la matière d’un rêve. Celui de la Vénus de Gordes ?

Il y a, outre le confort absolu des palaces, 4000 livres de qualité.

Discrètement disséminés sur les 10 niveaux en espalier de la bâtisse principale, les livres irradient en chaque point de la Bastide.

Je ne retiens que les auteurs de la Pléiade, dont une belle collection de À à Z se trouve de part et d’autre du bureau de José, concierge de ladite bastide de Gordes.

Je ai pas le temps d’y relire Pessoa. C’est qu’on part en vélo vers l’abbaye de Sénanque…

Tout juste un peu du tome 8 de la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau, écrivain randonneur avant l’heure.

Il y a en a jusque dans les toilettes, des livres ( pas des randonneurs). C’est comme cela que c’est bon… Cela avait frappé un homme qui travaille ici, il fait dans les airelles, à présent.

Il s’était dit : « Ah, moi, je veux bien travailler pour un hôtel si livresque. Et puis ce sera bien pour s’endormir. »

Je me nourris d’Anne, guide connue à Lourmarin l’année dernière. Elle m’y parla de Camus, qui venait voir le foot ici sur la place du Stade de Lourmarin…

A Gordes

Anne nous guide et nourrit ici d’anecdotes en descendant le chemin superbe le long des roches de la paroi rocheuse du millefeuille rocheux que Gordes est. Anne montre les troglodytes, les caches des fileuses de soie d’avant…

Les parois rocheuses sont superbes, humides, dégoulinant au compte goutte, à torrent par endroits de la paroi

Me nourris de l’Histoire de la Vénus de Gordes dont l’amant tua bien sûr le mari à Noël.

Ils finirent tous deux à Cayenne, sans qu’on ait trace de leur fin de destinée.
Celle d’un désir contrarié.

Je me nourris du crépuscule
Du Ventoux à gauche, des ocres du Roussillon, ce site coloré
Où nous sommes allés
Dans l’une des 10 Deux-Chevaux de Florence, créatrice de
« 2 CV en Provence »

Les ocres me furent servies sur un lit de ☁️
Comme une trace japonisante
De la sainte Baume
Vue du côté varois
aussi
Mais elle n’est pas là…
La sainte Baume, Florence, si !

Elle nourrit mon imaginaire
Dans les champs de coquelicots
Comme les costumes provençaux du personnel
De la Bastide,
insubmersible à force d’être attentionnée,

L’un de ces jeunes gens fringants à gants venant vérifier dans une descente de ce village en millefeuille rocheux calcaire qu’une cliente s’en sortira bien…
Ou bien est-ce moi qu’il suit des yeux pour le même prix ?

Il est un personnage de film costumé historique.

Je me nourris du regard attentif de Vanessa, thérapeute
Qui fut ce tout qu’elle pût pour ma voûte plantaire
En soin de réflexologie au Spa Sisley

Ce qu’elle lui fit, réveillant toutes les zones du corps continent d’un Riedel réparties sur chaque pied
Fut doux et juste, bienveillant en huile essentielle de lavande
Qui commence à fleurir en ce début juin

Qui alimentera bientôt la carte postale saisonnière

Je nourris mon nez du jasmin embaumant les pourtours de la Terrasse
Comme les alentours du village

En ce début juin au décor toscan forcément un peu magique, voire sublime.

Je me nourris de la bienveillance absente au monde des humains, le reste n’étant que nécessaire illusion

Je me nourris de l’aube qui m’a refusé un second sommeil
Après une alerte incendie non désirable à 3h33
Ce sont des choses qui arrivent…

Tandis que je repense à la villa Noailles de Hyères

À l’huile d’olive des Baux de Provence un peu surfaite, un branding CSP peluche de plus…

Préférant pour finir ce sejour
Faire mes 12 longueurs syndicales dans le couloir de nage

Respirer le paysage en parcourant l’interminable terrasse
herbacée
Comme le parfum sur le Nil d’Hermès offert dans la salle de bains de la suite 312
Préférant partir à vélo à l’abbaye de Sénanque

Pour l’avoir fait résonner en moi
À 4 kilomètres aller
Avant quelque nouveau départ
Après que les oiseaux m’aient fait déchanter de la nuit…

On finit ce séjour apres déjeuner sur la Terrasse de l’Orangerie, le second restaurant. L’autre est celui du Chef Pierre Gagnaire. Une symphonie à petites doses se miroitant dans un service de table d’apparat de tons bleus…

Les fleurs d’orangers sont au rendez-vous en juin
Je mets le nez dedans
comme dans le jasmin
omniprésent

Badine le nez dedans
avec 3 abeilles butinant
en respect mutuel.
Ça sent l’orange d’Hermès près de l’oranger

Ça m’rappelle l’odeur d’herbe coupée
De l’eau de toilette

 » un Jardin sur le Nil »
Dans la petite trousse au canevas

pied de poule noir et blanc
Au dessus des lavabos siamois
De la salle de bains de la 312 de Gordes…

Je me nourris des alluvions irriguant ma vie

Dédaignant les fables des politiques, n’en gardant que la posture théâtrale. L’idée du de sacrifice en quelque autel antique ou palace encensant ma…

Recette du vrai feu d’artifice de soi

Tant qu’on a la tête dans les fleurs
le temps passe moins plus vite
empêche les rêves de faner
fait mûrir les pêches à point nommé
lévite au-dessus des ocres nuées
bien après le bouquet final

Tomberont du ciel
framboises et rires des bébés
dans les bras de leurs pères faisant
« Brrrrrrrreubeubeubeu »
leurs lèvres se gondolant
à fort effet hilarant

Tomberont des myriades de fraisiers
crémeux comme une vie
à la vraie vanille
Bourbon ou Mada
à pourlécher sans fin
Baignant dans un suc
de citron-caviar soldé
par des dieux enfin compatissants
dont les perles
éclateront sous la langue

Le citron caviar est un agrume rare. Cette plante épineuse de la famille des Rutacées dont l’espèce-type est originaire des forêts australiennes était à l’origine consommée par les aborigènes, puis les colons européens.
Aujourd’hui, c’est une nouvelle tendance de grands noms de la cuisine. A Rungis, un kilo de ce fruit coût entre 280 et 350 euros.
Les petites feuilles du citron caviar sont très parfumées et peuvent également être utilisées pour aromatiser les plats et les boissons.

Oublieux serons-nous enfin
du sempiternel été
rabattant les oreilles
avec le velours
suavement râpeux
de paupières
en peau de pêche

Prophétie riante
du 14 juillet

Hommage aux Iris
Datée 07/07/77

Il y aurait aussi un peu de Mertensia maritima. Plante rare, vivace et rampante de la famille des Boraginacées au goût iodé. On croirait vraiment bouffer de l’huître.
Des feuilles couleur bleu-vert, légèrement croquantes, exhalant le parfum caractéristique de l’huître. Ses autres noms sont Mertensie maritime, Pulmonaire de Virginie, Sanguine de mer, Oyster leaf.

Et puis du Cédratier ‘Main de Bouddha’ (Citrus medica Digita) est un agrume rare originaire d’Asie du Sud-Est de la famille des Rutacées. C’est un arbuste épineux mesurant de 3 à 5 mètres de hauteur, il produit deux floraisons au cours de l’année, l’une au printemps et la seconde en automne. Ses fruits spectaculaires sont bons le 13 octobre, jour de mon anniversaire tant qu’à faire..

En effet, les fruits de cet agrume sont très étonnants et originaux de part leurs formes divisés en sections ressemblant à des doigts. Les fruits mythiques et très aromatiques du Cédratier ‘Main de Bouddha’ peuvent être utilisés cru, confit ou en confiture. Il est également utilisé en pâtisserie, en confiserie, en liqueurs ou à des fins décoratives ou encore en parfumerie.

La chair blanche interne n’est pas amère comme celle de tous les cédrats, ainsi les doigts peuvent être coupés et tranchés avec la peau, et utilisés dans les salades ou parsemés sur des mets, tel le poisson.

Il est traditionnellement offert à Bouddha, dans les temples bouddhistes. Selon la tradition, Bouddha préfère lorsque les doigts du fruit sont dans une position telle qu’ils ressemblent à une main fermée, ce qui symbolise l’acte de prier.
Le fruit est également offert en tant que porte-bonheur au Nouvel an chinois.Le Cédratier ‘Main de Bouddha est rustique jusqu’à -3°C. Et nos émois jusqu’à -333.

#parallelespotentiels #christopheriedel #poésie #poesiedepalace

6 réflexions sur “Avoir la force d’une incantation (manifeste)

    1. Merci l’Orangie !
      Quelqu’un lit
      J’ai la faiblesse de penser avoir commis
      Quelques autres phrases
      jolies

      Joli nom, d’ailleurs, orangie
      Oo en mangerait volontiers, confiné dans quelque orangerie… Le jus dans la bouche coulant tandis qu’on presserait l’agrume…

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      1. Oui, l’orange se mange autant qu’elle se boit, ça dit sans doute un fort appétit de la vie, en même temps qu’un jeu autour des initiales de mon état civil, on s’amuse comme on peut sur le web !
        Je continuerai bien volontiers à suivre votre blog, et figurez-vous que tout cela me donne envie de ranimer le mien ; jeter des « billets », non de banque, mais comme autant de bouteilles à la mer…

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