Cela me chatouille toujours autant la rétineen ouvrant les yeuxplaisir ne pas savoirtout à fait où je suisCe matin-là de ma vieJ’ai déjà dit qu’à mes yeux…chaque jour est une vie !
La chambre inconnue du jour est à Gare de Lyon. Drôle d’endroit pour une rencontre. Elle fait partie des 330 chambres d’un Citizen M. Cette tour toise du nez le « clocher », enfin la tour à horloge de la gare de Lyon, vue du lit en se redressant pour actionner le bouton du store…
Citizen M ?
Un groupe hôtelier hollandais qui la joue nouvelle génération et s’implante à vitesse grand V : 50 ouvertures en quelques années. La Défense en juin, celui de Gare de Lyon, donc, qui a ouvert en août 2017…
Un gros porteur, avec 330 chambres. Une tour de bureaux datée, recustomisée à neuf, un design vintage rétro-futuriste comme l’air du temps les aime, plutôt inspirant…
Mots clefs du lieu
Communication amusante, un poil décalée, super buffet de petit déjeuner, discours au second degré, équipe jeune. Design et vintageries de belle facture.
Un peu comme à l’Hôtel Terminal Neige Totem de Flaine, station alpine vintage des sixties. Qui est dans un immeuble beaucoup plus beau, et classé, lui, à l’inventaire supplémentaire des bâtiments historiques.

Donc, au Citizen M : on a le confort des chambres, une organisation de leur espace optimale, avec un petit côté coréen plutôt que japonais, si j’ai bien compris. Commande centralisée sur tablette, qui vous dit bienvenue en affichant votre prénom… Ca le fait bien, la personnalisation client !

Du lit l’on domine
… joliment l’abstraction verticale des tours aux alentours de ce petit coin de quartier garedelyonesque. Un peu ingrat, en pleine mutation. Un grand centre d’art en friche SNCF y a aussi ouvert à l’été 2017 : Ground control.
Il y a encore de la tour poussant comme champignon, se construisant autour. Du coup cela me rappelle un instant la puissance de Shanghai. Nous sommes si près des quais et plaisirs de la Seine, qui n’est pas encore en crue…
La barge en béton aménagée par Le Corbusier de l’Armée du Salut, amarrée depuis 1929 à la gare Austerlitz, en-dessous du viaduc du métro aérien, n’a pas encore coulé, victime de la décrue de février 2018 (voir mon post ici)…
Après deux ans et demi de travaux, on tire dans cet hôtel le meilleur parti qu’on puisse d’une ex- tour de bureaux assez ingrate, coincée contre un Mercure proche, si moche. Et les tours flanquées de logos de marques bancaires qui jouent les totems de pacotille.
Cette gare de Lyon où je me rince l’oeil en regardant les flux de bagnole en bas du merveilleux bar de toit. Son équipe est jeune et sympa (parois inexpérimentée, disait un confrère, mais il faut bien commencer, justement !).
Je la connais si intimement, cette gare, quasiment aucun recoin ne m’est inconnu.
Je l’ai tant fréquentée, d’abord comme nous tous. Avec en plus mes années TGV, passées à interroger pour des micro-trottoirs devant et dans la gare, voire dans les trains, des centaines de voyageurs pour une rubrique (de feu TGV Magazine). Je leur demandais : « Où vas-tu ? «
Avant de repartir, mon travail terminé à Velib vers l’Hotel de Ville ou République. 500 fois ils me répondirent oui, d’accord, et me racontèrent la petite histoire de leur destination, de leur voyage. 5000 fois, ils refusèrent : non, je n’ai pas le temps, je ne veux pas qu’on me voit en photo dans le TGV !
Et avant,il y a un bon bail de temps, quand je travaillais aux Wagons-lit (en boulot d’étudiant). Le train partait * vers Nice, la frontière à Vintimille puis l’Italie. Ouvrant la porte des compartiments couchettes du Paris Nice pour proposer un café, dévoilant ainsi au petit matin de belles étrangères dormant. Et les puissantes odeurs de sueur d’une nuit dans un compartiment à six couchettes, fermé !
Où vais-je ? Ou neige-je ? Où n’ai-je cessé d’être ?
Et pourquoi la neige fond-elle si vite à Paris ? Parce que Paris. La semaine dernière, ou celle d’avant, elle fut belle : il tomba 20 centimètres ! Bien rare, ici. Elle tînt cinq jours avant de s’étioler comme mélodie au vent…


Le Totem n’EST que trois étoiles, voilà une jolie formulation, une nouvelle tour constituée d’une enchevêtrement d’étoiles, où, si on y regarde de plus près, on ne peut en dénombrer toutefois que trois… Où sont les autres? Celles qui, de leur fulgurance, viennent illuminer les rêves du dormeur non pas du Val mais de la gare….. pas loin de l’endroit où la péniche n’avait pas encore coulé, et non coulée…?
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Chère correctrice, je vous sais gré de vos remarques. Néanmoins, je vois bien que vous faites des pieds et des mains pour me mortifier sans scrupules, surplombant de votre superbe d’azur quelque Corniche. Le vertige alors me prend… 🙂
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C’est le risque encouru par ceux qui préfèrent aller dormir, Soeurs Anne des temps modernes, au sommet des tours…. Au point de ne plus distinguer, ou de ne plus vouloir différencier, parmi les fourmis piétonnières, les correctrices bien intentionnées…..
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et je vous remercie de votre bienveillance, je corrige virtuellement UN enchevêtrement, masculin pour sûr.
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