Je suis la mer de près
Dans un demi-sommeil
Elle me suit
La vague m’essuie
Je déferle en elle
Je tombe dedans
À bras le corps
La mer est un songe
J’y convoque le vent
je suis possédé par le don
si ce n’est Poséidon
Je convoque le vide
pour qu’il lâche prise
Le vent puissant le soir
et le matin
striant d’ondes le Tejo au loin
Le vent dur du Nord
Ce Nordina
qu’on avait pas en août à Lisboa.
Encore la faute au changement ?
Mais lequel ?
L’éternel plein soleil
La douceur retrouvée
à 20 heures
Àprès la torpeur solaire de pleine chaleur
Tandis que je passe devant la maison des Lancastre à Cascais, où habita l’amie Teresa de Pierre.
Aprés le superbe Palais Pimenta à Campo Grande et son jardin du céramiste Rafael Bordalo Pinheiro aux animaux de faïence pas piqués des verts (une Entreprise du Patrimoine Vivant de la ville de Caldas da Rainha)
Àprès la sortie de cette station de métro par la rue Cipriano Dourado vers les Champs-Elysées lisboètes : le Campo Grande.
Je me souviens de Cipriano Dourado, sculpteur emporté par la mer du temps en 1981.
Il a sa rue à Lisboa, Campo Grande. Station décorée d’azulejos selon la charte lisboète : un artiste par station, et plusieurs, les plus récents, à celle d’Oriente, vitrine de l’exposition LIsboa 1998.
Je me souviens du sculpteur, Cipriano Dourado, qui vivait dans une maison dédale.
Il fut ami, amant de ma maman, comme plus tard le peintre Luis Lobato, qui a sa plaque sous vitre : une photo de son mini groupe artistique attablé (pour leur rituel de « La tartine grillée de 10 heures ») au trop fameux café lisboète, A Brasileira du Chiado, rus Garrett.
On peut voir tout cela…
Après les taudis de mes vacances d’enfance dans un quartier pauvre de Lisbonne, qui avait son charme aussi.
===
Que nous importe la mer ?
Qui est elle doncc
pour emporter le morceau ?
Je suis la mer, donc elle me suit
La vague ne m’importe pas
Je sais la prendre
En conserver splendeur déferlante, puissance nonchalante, beauté de la geste d’écume
Des sagas, des marines, des tribus à payer au loin
Les marines ? Celles de Turner en esquisses, des miniatures plus abouties souvent que ses gros travaux picturaux de commande qui en jettent, joliment.
Celles de Nicolas de Staël
Celles de tant d’autres qui furent sous cellophane et seront bien en vie
Celles des architectures datées (dans le bon sens du terme, ayant marqué leur temps) d’un Jacques Rougerie.
NBB (Nota,bene, bébé) : un architecte de la mer à googler. Refait en ce moment le centre Nausicaa de Boulogne-sur-Mer en raie mantra blanche géante vue d’avion avec juste ce qu’il faut d’utopie dans la tech en résine ) entrecoupé d’esthétique Moebius des grandes années.
Qui ouvrira en 2018, repositionné en plus grand aquarium d’Europe, dortez les trompettes de l’ingeniérie touristique ! 🤗😂
Y verra t’on des noyés ? 😱Nan !
Par contre, on voit des manchots moustachus et autres pingouins débonnaires se trémousser sous verre à la pause-déjeuner
À coté de l’office du tourisme et du centre Nausicaa en cours de reflection.
Faites le tour du port (le plus grand de France pour la filière transformation en conserve) baignant dans son jus d’antan, c’est charmant, désuet et plein de poissons plats peu cher et de coquilles bien moins chères
Puis montez la rue sur la colline jusqu’au très beau vieux Boulogne-sur-Mer.
Vous passerez ainsi par l’insolite maison du libérateur sud-américain San Martin : moins connu que Bolivar, il s’illustra à ses cotés.
On la visite, com certeza !
Une fois en haut sous la Notre-Dame de service, il faut aller dans la crypte la plus grande de France, savamment et élegamment repensée en 2015,après 15 ans de travaux :
je n’en ai jamais,vu de plus belle. Le parcours est sublime, les explications juste comme il faut, les mosaiques romaines à tomber de beauté millénaire.
Peu de gens la connaissent : il faut que ca change. C’est dit !
Las, je m’égare à Boulogne-sur-Mer !
Oui car… toujours mieux vaut
Laisser de coté les bas- côtés
Comme autant de fuites de chasse d’eau
===
J ai dit
Je suis la mer
Je suis
La vague étincelle
La vague sans Courbet
L’échine
Je suis son coeur battant
Il ne sait même pas naviguer
Autrement qu’au gué de nos vies
La mer m’importe, je la suis pleinement
J’essuie la mer de mon plein gré
Elle était à 17 Celsius dimanche
A Monte de Estoril
Crêpe minuscule
Je m’y étalonnai de tout mon long
De pur sang andalou-mauresque
Nos sang mêlés s’y mêlèrent
Sans coup férir l’estrang
Les vagues fouettant
La caresse calme par endroits
Offrir son corps à la mer en fin de journée seulement
sans frire au soleil
Après l’ourlet côtier
depuis Cascais à pied
Reprendra le train de la falaise relative
jusqu’à Cais du Sodre par l’escalier dans la pierre
Je suis la vague, le mouvement qui en emporte tant
Des migrants sans autre histoire que l’écume boursouflée, des sauveteuses d’enfants, des noyés anonymes, des corps vivants en semi-flottaison
Des gens faisant la planche, les bras en croix offerts au ciel, mais bien là, bien déterminés à en ressortir indemnes
C’est qu’il faut un peu de légèreté commerciale pour surfer la mer des écrans, celle des tocards à cran : la télé, du net ou non, qu’importe : même viande avariée
Il faut la vague en replay, juste ce qu’il faut d’épicé pour un petit tour de piste médiatoc
Je suis le hennissement de ce frigo neuf en pleine nuit
Bande-son se mêlant aux mouettes éclatant de leur rire sonore en plein vol, plein soleil
Je n’ai que faire de la mer
Qui nous retiendra dans ses bras
Refluant
Je veux juste nager sans courant mauvais
Sans maugréer comme ces bancs de poissons humains vieillissants qu’on croise, qui se parlent dans leur filet de barbe.
Savez vous qu’on fait d’excellents bouillons avec celle des Saint-Jacques ?
En cuisine, rien ne se perd, tout se transforme
Comme la mer
Comme l’humain,
Le plus souvent galvaudé par le temps
Mais pas que (de lotte) !
Pas toujours
Adieu Jeanne Moreau !
A nous l’idéal de la mer !
La mer m’essuie les yeux des traversées orageuses, des tempêtes rageuses qu’il nous faudra essorer
Que nous importe la mer ? Qui est elle pour emporter le morceau ?
Je suis la mer, donc elle me suit.
Que nous importe la mer ? Qui est elle pour emporter ainsi le marsupiau de bonne heure du balcon ?
Si la mer pouvait emporter les coquilles de ce texte, qui fait qu’on saute une ligne sur deux d’énervement qui s’illustre d’une vue de balcon déjà vue et qualifiée un temps de secret partagé…. Si la mer pouvait emporter les désillusions d’un texte un peu trop boursouflé d’avoir justement trop trempé dans la mer…; si la mer pouvait nettoyer les yeux de notre poète qui ne voit plus au-delà de ses pieds! Si on pouvait retrouver l’auteur de la montagne car la mer ne vous sied pas.
J’aimeJ’aime
si la mer pouvait emporter les scories, les déchets, les erreurs, les vengeances et les esprits boursouflés!
J’aimeJ’aime
si la mer pouvait remettre les choses dans leur état premier, à commencer par le marsupiau- marsupial…..
J’aimeJ’aime