La promesse d’été

Profil : Ecriture en trace pure. Comme glisser un matin sur quelque relief alpin sur un tapis de neige vierge, chue du ciel la nuit d’avant.

Vous savez ce que ça fait de coincer le silence d’un dimanche de printemps dans l’embrasure de la porte pour qu’il ne se sauve pas ? Calez-le bien solidement,  arrimé à la lumière des cinquante ans passés et des cinq jours anticycloniques à venir.

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Faites revenir le tout avec la nuit écoulée, sa promesse d’été implicite à venir, du Arles peut-être fin mai au Jules César, les voix de 5 passants dans leur complicité anonyme riant dans l’embrasure de la fenêtre battant. Acheter du déboucheur pour la salle de bains au Carrouf du carrefour avant que ça ferme.

Et vous traitez ! Coincez cette fichue porte d’entrée, colmatez-là à jamais au mastic, ça la transforme en Majestic. Elle est bonne pour la douche dans la suite présidentielle du Plazza où vous n’avez pas mis les pieds. Ainsi elle ne claquera plus jamais dans les oreilles et ressuscitera peut-être la Nouvelle Athènes, du côté de la rue Bleue, Choron. Non, plus près de Notre-Dame de Lurette.

Entre Lisbonne, que vous allez faire découvrir à votre cadette (après avoir tenté de dépêtrer un merdier). Retour Paris, Ypres et Bruges en enchaîné 48 heures. Et fugace Dieppe, la cathédrale de Rouen. Juste à côté, la halle Jeanne d’Arc tout droit sortie du moyen-Age sans l’hymen de la pucelle. La promesse de la lumière et des fleurs à foison, le silence solaire d’un dimanche matin de changement d’heure. Du toujours.

Sans ces satanés bouchons de nuit que vous ne supportez pas de toute façon. Avec ça, quelques relents de mouettes comme on en entend sur les hauteurs parisiennes de Menilmuche, vous mettant la mer à la bouche.

Et vous traitez ! Le goût que ça vous prend un 29 mars aux échalotes rissolées, vous voyez ? Le sucré dans les narines, mi-ecoeurant mi alléchant, le blanc virginal du cabillaud poché aux yeux d’herbes de la garrigue à l’odeur d’immortelle à peine anisée. Vous m’en direz des nouvelles !

Velours du vouvoiement, celui qui brûle de découvrir l’autre dans l’ombre de la porte lumineuse ne se fermant jamais, suspendue dans le changement de temps. Celui de la première heure commune, du premier jour ensemble! Et toujours cette idée de la Côte, l’été. Juste une idée dans le rétro de la énième DB 5 d’Olivier. En guise d’idéal. Celui de la promesse d’été.

Et tu te débarrasses du superflu, tu fais le vide en te concentrant sur la tendre heure de la bouchée de cabillaud, encore et toujours. Jusqu’à l’os tu l’élimines, cette heure perdue-regagnée! Celle de la promesse d’été, du vouvoiement de velours, du brûlant tutoiement de l’élevage de ver à soie sur l’île de Phnom Penh visité en décembre (avec les deux américains de la guest partageant le tuk tuk à la journée).

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Guggenheim en fleurs

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Tout d’un coup, forêt !

Le temps qu’il a fallu

Pour le comprendre

Une promenade en forêt

De deux heures

Comme l’on en fait tant

Mais pas assez, avec vous en tout cas

une seule promenade est le carré de la somme de tous les évènements du monde

Elle équivaut à deux ans d’actualité, j’en mets dix pour le même prix !

 

Sentir l’odeur des sous-bois sous son nez

Une note de champignon les yeux fermés

Pendant deux minutes

Celle d’humus un peu moisie

D’une branche morte par terre ramassée

Frottée entre les doigts d’une main

Pour en exhaler l’odeur sans fin

Dans la promenade du matin encore frais

Dans celle de la chaleur d’une après-midi d’été sudoripare

Frotter sous une aisselle une, deux, trois

L’idée de mille fleurs, expressives ou muettes

Pour mêler senteur florale et légère sueur

S’Enivrer doucement des molécules ainsi mélangées

En se frottant le front avec la main qui a mêlé cela

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