Selfie au ficus, selficus…
Chassez ce Père aux cieux
Au profit des Fils sur Terre :
Je suis celui qui est
Celui qui nait
Sans suite et
sans cesse
Faisant corps et visage avec un arbre ficus, dénouant ses racines, déjouant le merveilleux piège des racines aussi.
Un peu mage, un peu chamane, manant céleste , un poil clochard flibustier du voyage : un peu de tout cela, songeait-il devant l’Opéra dans le puits chaud du soleil de midi.
Selfie au ficus, selficus
ainsi le voila transformé en Petit Roi des aulnes
Racine oeil
Visage de déraciné
Roi des futurs autres, roi des futures ombres
La famille des ficus compte un neveu sur la place de l’Opéra à Hanoi
auquel il me fut possible de m’unir en un tout racinaire assez diffus
Digne d’une saga nordique tropicale transplantée sous tropique

Selfie au ficus, selficus
vous transformant en Petit Roi des aulnes
Racine oeil
Visage de déraciné
Roi des autres

Chassez le Père aux cieux
Au profit des Fils sur Terre
Car je suis celui qui est
Celui qui nait
Sans suite et
sans cesse
(Ecrit dans un bus tandis qu’une fille profite de son temps de bus pour se laquer, puis cliquer les ongles. Mon odeur la plus détestée. Je descends du bus pris à l’Opéra à l’aéroport pour repartir à Saigon : Sauvé du vernis !).
Mais en fait, le premier bus s’est trop fait attendre. Je hélais donc un papi taxi jusqu’à la gare de Hanoi pour y prendre le bus to airport. Une astuce de routard : 20 000 dyng au lieu de 350 000 dong en taxi…
Conception du voyage
J’en profite pour glisser ici quelques réflexions sur le voyage et l’album du mien au Cambodge, Vitenam, via HK.
« Etre vrai conduit à faire un vrai voyage, non ? » me dit Affranchie, du blog voyage éponyme.
Je sais que je n’en sais rien. Je sais que le vrai, à la recherche de l’authenticité perdue, pour paraphraser Proust, est aussi un mythe, que mon moi cultive avec délectation d’ailleurs. Je crains qu’il ne mène à rien.
A l’aune de mon humble expérience de dandy du réel , de zorro/zéro démasquant l’imposture, je serais tenté de dire que pendant mon dernier voyage au Cambodge et au Vietnam
m’arrêter une demi-heure à l’angle de trois rues, durant mes pérégrinations à pied, pour juste regarder comme un ruminant ce qui (se) passe
absorber comme une éponge (c’est le travail du journaliste aussi) ce que je n’avais jamais fait à ce point jusqu’alors, est devenu un but.
Et non plus un moyen.
Echanger alors avec des passants via yeux et sourires ce que la parole ne permettait pas ou peu au delà de l’anodin.
En voir certains sourire de ma position d’observateur immobile. Comme s’ils comprenaient fort bien mes tentatives d’imprégnation…
Cheminement dont cet album photo tente modestement de rendre compte : Cambodge, Vietnam, 24 heures de Hong Kong à l’aller : Parallèles Potentiels du voyageur riedelien
Voyager, se mettre en scène visuelle voyageant. Sur ce thème, une réflexion de la blogeuse voyage « Affranchie ». Miroir des miroirs incessants que nous (nous) tendons pour nous sentir plus vivants dans le culte du présentéisme qui nous tient lieu de foi…
https://affranchie.blog/2017/01/03/voyageurs-des-temps-modernes/comment-page-1/#comment-380
Le degré de philosophie de l’acceptation de l’auteure ne devient-il pas considérable quand elle dit :
« Le pire des mensonges est le mensonge à soi même. Il faut avoir conscience de cette part de falsification pour être authentique et vivre un vrai voyage. »?
ll n’y a pas de vrai voyage ! Il n’y a de vrai qu’en soi, serait-on tenté d’ajouter. Il n’y a que du cheminement intérieur extériorisé.Et vice versa. Le tout en s’affranchissant de l’imagerie commerciale du voyage.
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Battre monnaie imaginaire est toujours bon entre deux crises boursières spéculatives. Une relation, bancière de son état, connue à Otres, recroisée à Kampot puis Paris me prédit que la prochaine crise bancaire devrait arriver vers 2019/20 : les banques refont les mêmes investissements douteux en junk bunds et hedgefunds ayant abouti à la précédente crise.
Aphorisme du jour :
Nous sommes devenus
Des corps recharges
des sacs à 📶
Rechargeant sans relâche
Nos vaines batteries
Nos seules racines
Soon, seront les ondes
Se nourrissant de
Nos méta corps
Métastasiques
Sans fil
Nous sommes des bêtes à wifi gratuit, partout nous connectant. Les coccinelles, me disait Danièle, sont dites les « bêtes à bon dieu ». Tant mieux ? En tout cas, le temps d’un café à Hanoi ou Nairobi, de nous liens nous faisons fi. Nous envolant sur le net, tandis que les ondes nous traversent, en guise de perturbateur endocrinien à nocivité inconnue. C’est bien pratique d’être ainsi sans lien. De trouver la population de Hong Konk en un millionième de seconde : 8, 6 millions, une si grosse densité urbaine…
Mais parfois je pense : Lâchez-nous les ondes ! I want my roots back
Rendez-nous nos racines, notre capacité d’attention ! Point trop vite ne nous déracinez de la constance de nos idées à force de dispersion. concentration, ondes concentriques : c’est tout sinon rien !
🔜
🗯
🛫
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Jouer avec une des 183 fleurs de frangipanier* ramassée sur un trottoir vietnamien ou cambodgien, puis mise le soir près d’un oreiller, la dessiner du regard et du nez. La poser sur le guidon du vieux vélo de papi sur lequel je me promène.
A Vũng Tàu*, ville balnéaire sixties qui aurait pour équivalent ici Royan. En version coco/tiède et esthétique coco. Je discute arts avec ce dessinateur australien, déjà venu en 93. J’y ai passé le 31 décembre, fête et groupe le long de la mer…
Vũng Tàu*, ou Vung Tau, anciennement Cap Saint-Jacques, est une ville du sud du Viêt Nam de 240 000 habitants. C’était jusqu’en 2012 le chef-lieu de la province de Bà Rịa-Vũng Tàu. Wikipédia
A 2h de ferry rapide de Saigon/HCM City…
un peu Vieillotte, cette ville, un RBnb choisi avec attention m’a permis de passer 4 nuits dans une maison tube de grands-parents cultivés, d’anciens professeurs : lui, littérature, elle Histoire… On communiquait par google traducteur via nos tablettes. On riait des contresens faussant notre dialogue, bien vite on les déjouait, parvenant à s’entendre. J’avais demandé des oeufs le matin, ce qui me fut accordé, ainsi qu’un mini concombre quotidien, agrémenté des mini-bananes que j’avais acheté sur un trottoir,lors d’un arrêt en vélo.
Je chinai plus loin sur le même trottoir un petit blouson western en denim blanc Levis Neo 80’s pour ma fille Iris.
Je mangeai aussi, à leur invitation, le 1er janvier,des restes d’une grosse galette de riz gluant truffé d’une purée de haricots rouges q’on sert lors des fêtes de Nouvel An.
Je leur laissai une bonne note sur #RBNB, malgré que le 31 décembre, j’ai trouvé porte close en revenant vers une heure du matin car leur fille, de passage, avait fermé par réflexe conditionné la porte d’entrée de leur villa, dont je n’avais pas la clef (ayant juste celle du portail). Jétais bien sûr un peu fumasse, ce qui me dégrisa des 3 bières bues pour accompagner le poisson grillé du restaurant avec mes amis François et Julie de Shanghai, qui logeaient au très kitsch hôtel Cap Saint-Jacques.
Je dus mettre de la musique à fond sur mon mobile pour parvenir à réveiller le grand-père entre minuit et une heure. J’avais choisi « la Tangerine », un morceau de Christophe en duo avec Alan Vega. il s’excusa le lendemain.
Partout j’ai joué avec cette senteur florale de frangipanier
Où est ma fleur du jour ?
*La fleur de frangipanier a une symbolique forte chez les hindous et bouddhistes d’où son nom de fleur des temples. Originaire d’Amérique tropicale et subtropicale, ce membre de la famille Plumerias se trouve aujourd’hui dans tous les pays chauds et replis de mon âme.
c’est extrêmement réussi. Les poésies sont dans ce texte comme l’effluve qui s’échappe délicatement de cette promenade dans les rues d’Hanoï, nostalgique du temps où on prenait le temps de regarder autour de soi ou les pétales qu’on évite de piétiner lorsqu’on ne marche pas le nez dans son portable…
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Merci infiniment pour votre lecture. Revenez au texte quand vous le pourrez : je l’ai augmenté entretemps de quelques réflexions sur le voyage.
Les pétales de fleurs de frangipanier chaque jour éviter d’écraser, cela me parle bien ! Et ramassés comme à la dérobée.
PS : Même si l’on ne saurait dérober l’ombre d’une robe l’été.
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Saviez-vous que le frangipanier est originaire d’Amérique et a été importé par les hommes en Asie? Il s’appelle plumeria, La vie dont on est plumé donc, puisque cet arbre est le symbole des cimetières. Il abrite mes meilleurs amis, les fantômes et les démons, et ne déplaît pas aux vampires qui meurent à chaque aube, et qui se lèvent, hélas, quand on se couche. On les comprend: son parfum est meilleur que celui de l’ail, qui, même moi, me fait fuir…
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Non, je ne savais que cette douce senteur pusse être associée à l’ultime terre. Il est vrai que l’ail n’est bon qu’au beurre chaud ou à l’olivier millénaire.
A consommer avec modération en haleine de vampires chevauchant des walkiries…
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Je préfère les walkyries chevauchant les vampires, ombres d’un autre temps, où il est si bon de frissonner des peurs imaginaires… Et saviez-vous que « la puissance du vampire tient à ce que personne ne croit à son existence »? D’ailleurs, ne voyez-vous pas les ectoplasmes cachés dans votre ficus?
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