Encore une histoire de famille : celle des Gorini qui débute en 1972 avec le papa moniteur à l’ESF de cette station sportive tout juste créée, la maman secrétaire, puis une crêperie. En 1979, ils ouvrent un hôtel 4 étoiles, « Les 3 Vallées ». En 2001, la famille remet toutes ses billes en jeu à Val Thorens dans ce Refuge Pashmina*****
Il s’agit du quatrième cinq étoiles de Val Thorens, un pari audacieux, à 2 345 mètres. En porte d’entrée remarquable vers les 600 kilomètres du domaine des Trois Vallées : on ira taquiner la cime Caron culminant à 3200 mètres.
On dormira une nuit dans l’igloo géodésique à hublots de verre et mezzanine de base polaire, au quatrième étage de l’hôtel : spectacle du couchant sur l’aiguille et le glacier de Péclet, moumoutes en mouton pimentant l’idée d’aventure.
Je le vois de ma chambre, cet igloo : des enfants y jouent, leurs rires dans la nuit ponctuent le début de la mienne, après la soirée d’inauguration…
Pashmina ? Pourquoi ce nom ?
Ce nom annapurnien cousu de fil d’or n’a ici d’indien que l’idée d’aventure, qu’on retrouve avec des experts causeront traversée des Alpes en solitaire ou première sur la face nord de l’Annapurna au coin du feu.
Il y a la douceur des chambres, celle des beaux cashmeres exposés. Pas de décor Bollywood, ni de clinquant new rich Courchevel à coussins rebondis, ouf ! Juste du soyeux, des murs… blancs ou boisés.
Des surprises aussi
Comme ce jaccuzzi donnant sur la piste de slalom : il est donc dehors, au bout de la terrasse. Du coup, on vous voit barbotant. Osera qui voudra !
Du sauna, on a vue sur pistes aussi
Et la piscine s’illumine selon les mouvements des nageurs ; cela se voit de l’ascenseur panoramique (et me rappelle ces montres activées par le pouls humain). Tout cela produit l’effet dynamique escompté, avec les espaces communs bien agréables, organisés autour d’un grand cube, des thés très originaux. Un bar suspendu flottant dans le patio, au quatrième dans une ancienne cabine de téléphérique à lattes de bois…
Là, c’est la chambre igloo, un beau cocon, non ?
Autre histoire de famille, la boutique de skis des championnes françaises Goitschel propose du matériel digne du surfer d’argent pour transcender les pistes.
Après l’exaltation de la glisse
Je déchausse au retour des Menuires ou de Méribel devant le restaurant** du jeune loup Jean Sulpice (31 ans, adepte des herbacés, par exemple l’oxalis, oseille sauvage montagnarde). Le fan club du skieur Adrien Théaux qui a brillé aux championnats du monde de 2015, grande fierté de Val Thorens, s’y affiche sur une banderole.
Tiens, c’est marrant : Son épouse est justement la responsable du spa « by L’Occitane » du Pashmina où l’on revigore plaisamment les corps avec des soins, sportifs ou tout doux.
Les deux restaurants se chargent des papilles : Romuald Fassenet, Meilleur Ouvrier de France 2004 pour son restaurant de Dole, est flanqué de Josselin Jeanblanc, talentueux local de l’étape.
On monte en dameuse vers l’annexe dans la nuit
C’est Le Refuge, un chalet à 2600 mètres où l’on dîne et le long duquel une yourte mongole boisée propose une restauration rustique chic près du poêle à bois : un antre chaleureux, un zeste d’excentricité dans le luxe décomplexé. Seule fausse note peut-être, des luminaires un peu kitsch : personne n’est parfait.
Christophe Riedel (Article paru dans Où ? Magazine
Deux doux liens :
www.hotelpashmina.com
La station : www.valthorens.com