70 senteurs, 73 Fbg Saint Honoré : Paris a enfin son Musée du Parfum

Il n’y  en avait pas  un vrai déjà ? Non, pas vraiment. Dorénavant, Paris a son lieu dédié à « l’édifice immense du souvenir » olfactif du Swann de Marcel Proust (1913). Le « Grand musée du Parfum » qui ouvrit à la mi-décembre 73, rue du Faubourg-Saint-Honoré, en face du Bristol.a une signature feutrée. Un Hôtel particulier qui hébergea l’activité de Christian Lacroix, après la lingerie Scandal. On allait pas ouvrir à La goutte d’Or ! Quoique cela aurait bien sonné… Parmi les gouttes  du musée tombant élégamment du plafond pour la reconnaissance d’odeurs… d’or. Comme celle du jasmin.

On sent chacune, puis on écoute le commentaire, qui m’apprend que le jasmin, ma senteur préférée avec la fleur d’oranger, implique 7 millions de fleurs pour un litre d’absolu. Et que sur 200 variétés, seules deux sont satisfaisantes en parfumerie, dont le jasmin de Grasse, mon chouchou, acclimaté en provenance des Indes. On vous laisse découvrir.

70 senteurs au 73

On y suit à la trace l’histoire des parfums, des pharaons et illustres maisons du passé au sous-sol jusqu’à nos jours, découverte graduée vers le troisième étage. On testera des tas de choses, mais pas assez à mon goût. C’est clean, voire clinique de produits pour la peau, un peu aseptisé, genre pub pour Clarins, et très beau. Un peu comme les contenus sur internet :

Faut pas que ça soit trop long sinon le lecteur décroche.

Collection olfactive de 70 odeurs

Belle vitrine un peu clean pour couv de magazine, disais-je : ici, la pièce de la collection de matières premières résonnant dans l’espace comme un orgue revu, serpentin design, tons blancs. Ouf, la mode du noir est passée…

Le design me reppelle un peu Mathieu Le Hanneur, l’ambiance du Laboratoire de la rue Boulay, au Palais-Royal. en fait, c’est un certain Reza Harris ou Aris, que je ne connais pas…2-La-collection-de-matieres-premieres_GMP-768x432.jpg

 

Le reste du parcours muséal se déroule sur 1400 m2. Une librairie, un jardin et un concept-store viendront compléter  le parcours permanent et les espaces d’exposition.

Un orgue virtuel à laser joue les partitions de quatre tendances de créations de parfums, tout en haut, reconstituant tous les gestes nécessaires à l’élaboration du parfum.

J’aurais préféré un orgue à parfums old school, mais bon, ça en jette. C’est comme l’époque : épurée, voire creux. Mais très joli. Et des contenus vidéos très intéressants en haut, sur des correspondances, des synesthésies, des expériences interdisciplinaires (danse, poésie…). Il y aura aussi des cartes blanches à des artistes et du botanique dans le jardin, l’an prochain. Et, outre les médiateurs, le visiteur peut utiliser une tabelette qui signera son parcours olfactif et ses préférences. Comme ça, quand il finira le parcours en redesceandant, il sera dans la boutique, on peut le prendre en main pour lui faire sentir toute une collection de parfums en rayon, ou en catalogue tactile. Malin !

C’est qu’ici, on est financé par fonds privés (avec soutien du Syndicat français de la parfumerie et de la Mairie de Paris, de la Région). On est lié à aucune marque en particulier, mais à toutes, certainement. Oui, on va relancer le tourisme par millions !

l’hôtel particulier : Ecrin de l’art de vivre à la française

il fut au XIXème siècle la demeure du sieur Antoine-Marie Roederer, que je ne connais pas perso. Le champagne, oui. Autre belle marque à la française. Mais dieu merci, personne ne songe à lancer le champagne parfumé !

Facade-int-NB-DR.jpg
Coté cour, la tour qui permettait d’aller du premier au jardin, installé par Monsieur Roederer, qui me semble plus proche de Napoléon que du champagne. Une si grande famille…

Extrait du communiqué : « Ambassadeur des maisons de luxe et de l’art de vivre français, le parfum est l’un des fleurons de l’économie française. Pourtant, malgré un rayonnement international, la parfumerie française ne disposait jusqu’alors à Paris, d’aucun lieu emblématique à sa vraie mesure.

De cette absence est né le projet du Grand Musée du Parfum, premier musée entièrement dédié à l’art du parfum, afin de lui reconnaître une véritable existence artistique et culturelle et de valoriser le secteur porteur et créatif de la parfumerie, propre à la France. »

1-GMP_Le-jardin-des-senteurs-768x538.jpg

Oui, c’est vrai, il n’y avait jusqu’alors que Fragonard, maison grassoise, dans ses trois points à Opéra, qui ait un musée du parfum intégré, sous ou sur sa boutique. Il y en a aussi un beau à Grasse, le MIP. Mais l’on pourra s’initier à Paris dans ce show room très blanc clean, mais aussi chou.

Jouer à jouir des parfums aimés…

et sur les peaux des  êtres aimés !

Au fait, quel sont vos parfums préférés et délaissés au fil de vos mues ? Quel fut le premier sur votre peau ? Quel sera le dernier ?

Site Grand Musée du Parfum

Le bonus sensoriel, ici assez nostalgico-bourru, mon duo favori du moment, en fait.

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s