Finlande frontalière, Carélie du Nord

Le site I-voyages.net m’a envoyé quelques jours autour du lac Pielinen, le quatrième plus grand de ce pays qui en compte 180 000. En Carélie du Nord, Finlande frontalière. Au Pays des Lacs, une des 9 régions finlandaises, frontalière avec la Russie. Qui a avalé Après-Guerre la moitié de la Carélie, d’ailleurs, souvenir marquant dans la mémoire collective. Options ensuite ? Passer du côté russe, pousser jusqu’à Saint-Pétersbourg, à 4 heures de train. Ou alors le Grand Est finlandais, puis la Laponie de Noël... Ou bien revenir à Helsinki.

Ce parcours finlandais se déguste donc sur
i-voyages.net

L’extension est ici, lisez si le coeur vous en dit.

6 bonnes raisons d’y aller 

  1. Vues sur l’âme de la forêt du peuple finlandais, promenades au parc national de Koli.

  2. Option hiver : Y Dévaler à ski la piste la plus abrupte du pays, celle de Koli, au culminant : 170 mètres.

  3. Descente en rafting des rapides de Ruunaa. Pêche au saumon à côté. Même s’il s’agissait en fait de truites Arc-en-Ciel à chair saumonée. Fort bonnes, d’ailleurs…

  4. Observation de nuit des gloutons et des ours. Quand y en a. Souvent, d’après le Livre d’Or parcouru. Moins pour mon petit moi…

  5. Parcs nationaux Koli, Hiidenportti and Tiilikkajärvi : ils offrent trois cheminements intéressants, près de Nurmes.

  6. Joensuu, la capitale, petite ville universitaire assez festive

Cette région qui nous dit quelque chose est où déjà ? Au Pays des lacs (l’une des 9 régions du pays) au comble de l’Est finlandais.

Près de Joensuu, petite ville au charme provincial, pleine d’étudiants et, l’été, de savoureuses baies rouges et framboises polaires oranges, vendues sur la place du marché. A une heure d’avion à hélices en bimoteur ATR 72 d’Helsinki. Ou 5h30 en voiture…

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Les hélices, justement, décomposent leur mouvement en une délicate abstraction renforçant l’effet de constellation des terres entrecoupées d’innombrables lacs, striés d’îlots où l’on peine à imaginer une continuité territoriale. Et pourtant, elle est, puisque qu’Helsinki n’est qu’à quatre heures de train, un bon réseau ferroviaire l’alimente.

Et Saint-Pétersbourg, de l’autre côté de cette frontière abstraite, à trois heures et une forte dose d’imaginaire. Le plus gros des clients de la Carélie du Nord, l’une des 9 régions finlandaises, (amputée par Staline de sa partie orientale en 1945, mémoire historique douloureuse, on s’en doute) vient de Russie, d’ailleurs. Malgré 40 % en moins dus à la crise russe et aux restrictions d’entrée sur le territoire crées par les conflits entre la Russie et l’UE.

Les Français peuvent passer sans problèmes de la Carélie à la Russie, eux. Il suffit de demander un visa et, parfois, une invitation, deux semaines à l’avance, pour faire la navette entre Finlande et Russie.

On est venu pour faire le tour du quatrième lac finlandais, Pielinen, parcourir ses rives de village en village, en prenant son temps. Slow tourisme oblige, slow écriture aussi !

On atterrit donc à Joensuu, la capitale régionale de 70 000 habitants (dont un tiers d’étudiants, ce qui la rend forcément jeune d’atmosphère, on en croise certains le soir déguisés, s’amusant dans le centre).

On fait ensuite une heure de voiture dans le décor automnal impressionniste à feuilles jaunes et rouges automnales baignées dans la lumière d’un couchant irréel à force de beauté. Le soleil couchant vu de la route est haché par la succession de troncs blancs aux reflets d’argent des bouleaux (birch tree).

Bond dans le temps :

En repartant vers Helsinki, pour sceller mon pacte d’urbain avec la Nature, je posterai un rouleau de bouleau séché par moi glané en forêt de l’aéroport de Joensuu…

A chacun sa petite perf’ artistique post Joseph Beuys,

A chacun son action de « Land art de peu » ! Voici la mienne…

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Ce paysage s’appelle Ruska

C’est le nom de l’automne roux, ce mot désigne le mélange jaune, vert et rouge, rien à voir avec la Russie… il y a 2200 lacs en Carélie, il reste assez de place pour la remplir aux deux tiers de forêt, je ne sais pas trop comment la Nature a fait son compte.

On arrive à Koli, une colline mythologique pour le peuple finlandais. le long du lac Pielinen, quatrième de Finlande, dont les bords alimentent notre coeur de programme, comme le bois nourrit le sauna fumé (à 60°) où l’on jouera lce soir es patates sans robe de chambre.

Le Parc national de Koli est l’un des plus populaires d’un pays qui créera son quarantième Parc Naturel en 2017, année hautement symbolique : C’est celle du centenaire de l’indépendance prise sur les Russes. Le 6 décembre 2017 marquera les esprits d’une grande fête nationale.

Koli est une des destinations populaires de vacances la plus reconnue de ce peuple possédant 1, 7  millions de saunas (pour 5 millions d’habitants).  ll y a pour cela des centaines de cabanes d’été et d’hiver, la possibilité de camper et griller ses viandes.

Alerte aurore boréale

Dans pas mal d’endroits, on peut recevoir sur mobile une alerte aurore boréale, car oui, il y en a plein. Par nuit brillante, et même à partir d’aout. Pas seulement l’hiver, contrairement à une idée répandue : leur spectacle est plus beau en automne car, sans neige, il n’y a pas de reflets. Ce qui serait mieux, apprend-on.

Les collines de Koli

On grimpe à 340 mètres au sommet des collines rocheuses quartziques polies par tant de glaciations du Parc National (l’un des trois de Carélie du Nord) qui a longtemps alimenté la saga finlandaise nationale, la Kalevala. La gigantesque roche-mère y était révérée comme force tellurique. Une grande croix luthérienne (74% des croyants)  est venue par la suite marquer la roche immense contre laquelle elle repose. Au XIXe siècle, on venait pour s’y inspirer dans la grande tradition paysagiste romantique du karelianisme, mouvement finlandais s’exaltant du grand air culminant, sans passer par la case Lord Byron…

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On domine un paysage tellurique, une paroi rocheuse sertie d’épicéas file jusqu’au lac en dessous. Au XVIIe siècle, un prédicateur y faisait sa loi, fixant des règles bien à lui pour rendre la justice : si un accusé qu’on poussait du haut des rochers de la colline arrivait à se raccrocher à un arbuste le long de la paroi bien raide, il était présumé innocent. Sinon, il était présumé glissant ? Non… Coupable !

Bon, aujourd’hui, on y fait des fêtes de mariage et des cours de yoga : c’est plus constructif. Et moins hâtif. 60 kilomètres de trek aux alentours. Et, tout au long du lac, une forêt de 150 000 bouleaux, feuilles roux-jaune- ambré, troncs blancs frissonnant au vent d’automne.

Après la randonnée entre collines de Ukko, Paha-Koli et Akka, on alterne sauna au bois fumé à 60°, si odorant (nuance de jambon fumé) qu’il fait penser à une cheminée.

Il y a aussi le hammam eucalypté, le e bassin à bulles trop chloré, deux bassins d’eau chaude et glacées, dedans. Dehors, un bassin vous permet de dominer du regard, comme si vous étiez un tsar, du haut de la colline, la mer d’eau douce du lac baigné d’îles.

Des finlandais en famille ou entre amis y boivent un apéritif bulleux, ce que je n’avais jamais vu jusqu’alors dans un spa !

En face, la Russie à trente kilomètres

Visible à l’œil nu par beau temps. Vers la droite du paysage, invisible, le tsar Poutine possède une résidence, juste à coté d’un monastère tout neuf, à Sortavala. On dit qu’il est pour cela très bien entretenu. L’ancien monastère se trouve côté finlandais à Puruvesi, côté finlandais. Comme il fut bombardé durant la seconde guerre mondiale, le bâti date des années quatre vingt.

Le lendemain, les chemins de randonnée et de marche nordique de Koli sont de toute beauté, come le lac Pielinen où l’on fait du canoé l’après-midi sur la base du Centre vacances et Jeunesse Hyvarila .

Cela tombe bien, la déesse de la roche a chassé la grisaille de la veille et on s’en donne à corps joie pendant deux heures dans un cadre idyllique. Ne reste plus qu’à remonter les canots à la base, puis aller se tanker bord de ce lac, à 5 kilomètres, dans une maison jaune abritant un sauna à l’ancienne, chauffé au bois dans une chaudière de fonte noire de soixante ans.

Nous sommes dans un ensemble de maisonnettes de grands-parents retapées il y a quatre ans par leur petit-fils, le Siimes Cottage. On s’immerge ensuite dans le lac à 13 °, c’est encore négociable, tant on a eu chaud. Dans deux mois, on fera de la moto-neige là-dessus. On se bassine ensuite (Les Marseillais diraient, on se tanke) à ciel ouvert dans un hot tube alimenté par l’eau du lac, mais à 35°..

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C’est l’heure d’aller manger un saumon, grillé 75 minutes à 30 centimètres d’un poêle tubé. Avec ses entrées traditionnelles (dont la pirogue carélienne, une galette farcie porridge de riz ou pommes de terres) dans la cabane bleue.Ou bien était-ce l’orange, celle où l’on a laissé nos affaires ?

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Les photos sont parfaites, le ciel est pur et notre peau de bébé : il n’y a pas de chlore, là dedans : juste l’eau du lac chauffée à 35° comme une promesse d’été… puis à 13°, quand on nage dedans !

Erä Eero, animaux : une nuit en cabane d’observation

A une heure de Koli, au bout d’une route, Eero Kortelainen, petit homme au faciès proche d’un elfe, a créé ce site (de référence en Carélie du Nord) il y a 20 ans. Après le brief à l’accueil et les paniers repas fournis, je m’installe à 7 km dans ma hutte donnant sur un petit lac.

16 heures. Le silence est absolu, les jumelles fournies, ainsi qu’un casque direct bande-son de la Nature quon écoute dans des sièges d’avion devant la vitre. J’y entends les ailes des canards que je vois se frotter au lac, bel effet de réel. Saumon et viande (10 kilos par jour) sont fournis aux animaux juste devant. Ils viennent manger la nuit, surtout l’ours ombrageux et le loup du matin.

21H Le livre d’or témoigne du récent passage de Français enthousiastes : ils ont vu des gloutons à 18h07, un corbeau Raiven à 20 heures, deux ours marron à 22H07, un loup à 6h08, un autre à 7h09…

02H. On est coupé de tout, il ne faut faire aucun bruit. Je déguste le temps s’écoulant à un rythme monacal, retrouve furtivement ce sens salutaire de l’ennui jusqu’au petit matin. Dormi 3 heures, un confrère veillant.

08H29. Deux gloutons apparaissent enfin, les fameux wolverines, qui sonnent mieux en anglais ! Créatures fourrées irréelles, dignes d’un Fantasy movie gothique, s’emparant de nourriture. L’un d’eux grimpe le long d’un arbre pour y planquer des bribes. Equilibre parfait. Là, c’est bon ! Par un réflexe mimétique, je mange mon sandwich et mon yaourt aux mûres juste après.

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09H00 Retour à l’accueil, option petit déjeuner de baies, porridge et roulés cannelle cardamone, sauna et bassines d’eau chaude, baignade dans la rivière, tour de forêt à pied sur un chemin de planches, puis en VTT à pneus géants. Ecureuils au nichoir et lapins pas loin, bien sûr !

En 4 jours, j’ai contourné aux deux tiers le lac pour arriver sur l’autre rive, du côté de Ruunaa où il fait bon se promener, passer à la cantine, puis à la boutique de souvenirs. Kitsch et sympa : très dépaysante. Certains objets proposés, tout comme la décoration du lieu, évoquent l’Est d’il y a 40 ans. Beaux couteaux à manche de bouleau en vente.

On y loue du matériel d’autant plus plus utile qu’après, on va guetter et pêcher le saumon sautant les rapides de Kattilakoski. La promesse : en pêcher un chacun en moins de 20 minutes. Munis de très élégants gilets de sauvetage HH (qui me vaudront quelques vannes sur FB), on s’arme d’une canne et de patience… inutile : ça mord vite. Je chope après en avoir perdu deux par précipitation.

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Evidemment, le saumon a droit à son sauna

On le mange fumé au feu de bouleau au camp de base, à côté des hébergements et du sauna de la rivière. Une heure quinze de cuisson, juste avec de petites boules de pain beurré. Un délice. Même si en fait, il s’agit d’une truite arc-en-ciel, me précise opportunément un confrère journaliste italien à formation de botaniste. Leur chair rosé saumonée m’est familière. J’en ai souvent pêché en bassin d’élevage en Bourgogne dans une maison grand-parentale…

L’avantage, ici c’est qu’on pêche dans des chaloupes traditionnelles, en bois.

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Pas du composite ou autre plastique fibré, comme souvent. C’est comme les pirogues caréliennes, beignets aux pommes e terre ou riz à manger chaude (sinon c’est un peu pâteux). En Russie ou autres pays de l’Est, l’on appelle cela des Piroschka.

Un bémol à ce séjour ? Pas vu d’aurores boréales cette fois-ci. Pas grave : il y en aura d’autres… Et un chiffre qui laisse rêveur : 180 000 lacs en Finlande. 3 millions de saunas

Les 3 Sites de repère

www.visitkarelia.fi – www.visitfinland.comwww.outdoorsfinland.com

Excursions

En savoir plus sur la region de Carélie du Nord : North Karelia 

Brochures (en anglais) : https://issuu.com/visitkarelia/docs/visitkarelia_brochure_eng_200x230_w

L’offre Eté et hiver Culture & nature et Bien-être. http://issuu.com/visitkarelia/docs/product_manual_1/1

23 km de vélo avant un déjeuner locavore aux herbes. On arrive chez Anni, jeune femme qui cuisine local, bio, avec dans tous ses plats un sens du végétal surprenant, jamais envahissant. Confitures, pain et bière maison sans alcool… Même qu’on en a fait nous-même, du pain !

On est parti de la Guesthouse Laitanen Lomat : La petite maison des rennes dont un blanc (15% sont blancs). Neuf en élevage, disséminés dans une verte prairie… Cela fait bizarre. La neige remettra vite de l’ordre dans tout ça. I

ls perdent leurs bois tous les ans, on en donc voit en cours de refonte sur leurs crâne, un peu comme des enfants édentés, vision insolite…

Guest to Guesthouse tour

Une semaine, de cuisine en cuisine, avec la très sympathique Mina Murtonen

Tel+358(0)40 087 7085

La Zone de randonnée Runa (à pied, vélo, bateau) : Ruuna Hiking

 

Dormir, se restaurer

200 cottages en Carélie du Nord ( dont la moitié dans la region de Koli).

A Koli, l’un des deux seuls hôtels finlandais autorisés à être dans l’enceinte d’un Parc National, le Break Sokos Koli Top. Belles chambres au décor sixties épuré scandinave, digne du cinéaste national Aki Kaurismaki (qui fait dans le vintage et les sentiments solidaires avec panache).

Koli Relax Spa, à côté de l’hôtel. Circuit de spa et saunas à fumée (fumé au feu de bois à 60°, moins border line thermique que celui à  80°).  Belle table aussi à son restaurant, le  Grill it!

Village carélien au charme russe Break Sokos Hotel Bomba

Restaurant Bomba House

Guesthouse Puukarin Pysäkki

Joensuu : Hotel Greenstar

 

Excursions

Koli Holiday ResortNature Center Ukko et Koli National Park

Le meilleur de Koli hiking and Nordic walking tour

Canoe et kayak  sur le lac Pielinen Holiday and Youth Centre Hyvärilä

Soirée sauna, bassin d’eau de lac, saumon grillé Siimes Holiday Cottage.

Nuit en cabane d’observation Erä-Eero Pour voir ours bruns, aigles, gloutons : cet animal griffu sonne tellement mieux en anglais : Wolferine…

Ruunaa Hiking Centre et la descente sur les rapides de Kattilakoski

3 repères calendaires

Décembre : La station de ski la plus méridionale de Finlande ouvre dans le parc national de Koli. Petites pentes abruptes !

Mi-avril :  Dégel ! Les ours bruns cessent d’hiberner.

Juillet : À Joensuu, le festival de rock international Ilosaari envoute la foule à ciel ouvert. Au bord d’un lac, bien sûr.

 

Bonus : Un chalet finlandais à Paris ? Koti !

Le projet imaginé par l’Institut finlandais pour célébrer le centenaire de la Finlande ? 100 nuits dans un chalet finlandais, rue des Ecoles, face à la Sorbonne.

Koti consiste en 6 chalets de pins massifs ouverts au public le jour. On s’inscrit pour y passer une nuit. Ce petit village de bois rustico-nordique est dans la grande salle de l’Institut finlandais.

Tout y sera très design en pointe et cosy finlandais ouaté, y compris le petit déjeuner ! Pain noir, yaourt, granola, fruits des bois, le fameux café (un peu plus acide que le nôtre) dont les finlandais sont fervents. Le tout servi dans les créations céramiques de l’artiste Nathalie Lahdenmäki.

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En finnois (comme en anglais homeland), le mot pour désigner la patrie est le pays-maison : kotimaa. Ceci expliquant cela…

Quand ? Du 25 janvier au 7 mai 2017– Réservations via #rbnb. 90 Euros la single et 200 et des nèfles la double. Un peu cher. Mais bon, tarification de l’amusement urbain oblige, je suppose. Ce n’est pas de l’habitat social, oh !

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