Lucerne, retour Outre-nage

La dame : « C’est que, voyez-vous… il était capable de traverser en longueur le lac de Lucerne à la nage, dans les 17 kilomètres. Et  cette après-midi… En fait, mon mari était originaire de Lucerne. Puis il est parti pour le Canada. Plus tard, il traversait souvent le lac à 6 heures de Winnipeg, devant chez nous, à vrai dire, en été, oui. Là, c’était juste  8 kilomètres, autant dire qu’il le faisait les doigts dans le nez. » Easy going…

« Freitl, cela sonne comme un nom autrichien ?  » Ainsi m’avait-elle  abordée le premier jour, me tendant son passeport canadien du Manitoba.« Oui, acquiesçai-je, allemand ou autrichien, probablement. » Cette dame  est ma voisine après quelques villes. Dans une salle d’hôtel-restaurant familial suisse (où nous sommes lotis pour deux nuits) avec vue.

En contreplongée sur les moustaches du serveur qui a le droit de vieillir en nous resservant de la fondue, sans être licencié pour plus jeune et pimpant que lui.

Vue en plongée sur  lac de Lucerne, qu’on domine aussi paisiblement de nos balcons.

Lucerne Seelisberg

La dame reprend ainsi, enjouée sur le fil le dialogue : « Lui aussi – oui  comme celui de notre voisine d’en face d’ailleurs – est mort d’un cancer, il y a 3 ans. On est veuves, so sad!

Alors cet après-midi, voyez-vous, nous sommes allées au bord du lac (des Quatre Cantons) de Lucerne, et nous avons… disséminé ses cendres.

J’avais une boîte, pas une urne, hein, une simple boîte, pour mieux la passer en douane en arrivant à Frankfort. On était quatre, on s’est un peu cachées pour projeter ces souvenirs volatiles, parce que c’est illégal, quand même, on le sait bien… »

Illégal et si beau

Merci, Mary :  une histoire comme on les aime, impromptue, servie oralement. Peu avant le dessert. Un tiramisu suisse cachant bien son jeu (plus proche d’un browny). Avec en bouche juste ce qu’il faut d’amertume torréfiée provenant d’une élégante traînée de poudre de café soupoudrée en décoration d’assiette.

Lucerne Pilatus

Bien différent de celui qu’on avait eu la veille à La Rotonda, à Venise, très coulant, enfin, crémeux, comme d’habitude. Enfin, près de Venise, sur le Lido Di Jesolo, la station balnéaire vénitienne, servie déserte. Hors saison, le grondement de la mer respirée le soir, celui des jeunes Espagnols arrivés vers minuit en tonitruant dans l’hôtel…

PS : Il ny a pas le feu au lac. Comme le dit le vieux proverbe alemanique : que les poissons nous bouffent… Mais très tard plutôt que tétard.

Mffffff… Cela me rappelle ce qu’une autre femme dit un autre soir :  On a dans certains coins, maintenant, le droit d’être…

enterré en devenant un arbre.

Ce qui sonne bien en idée…  Lire la suite, sous le lac.

Lucerne Pilatus

Dans le Morbihan, on peut enterrer les cendres de ses proches au pied d’un arbre et s’y recueillir…

Sur ces 45 hectares de terrain, situés au coeur du Morbihan, Lionel Le Maguer a créé un site cinéraire unique en son genre.Sur les bords de la rivière du Bono, près d’Auray (Morbihan), on enterre les cendres des défunts sous les arbres. Depuis 1998 – époque où la dispersion des cendres était encore libre, ce qui n’est plus le cas depuis une loi de 2007 -, les Jardins de mémoire ont accueilli quatre cents urnes. Dans ce cimetière insolite, les familles viennent jardiner, discuter, tout en visitant leurs morts.Les mains dans la terre, Michelle, qui souhaite garder l’anonymat, arrache les mauvaises herbes autour de son arbre. Les cendres de sa mère, décédée en mai 2011, sont enterrées ici. Elle voulait reposer dans un cimetière, mais sa fille a eu un coup de coeur pour ce lieu. Une vaste étendue d’herbe descend en pente douce jusqu’à une paisible rivière où quelques bateaux tanguent. Au bord de l’eau, un sentier de promenade traverse le jardin sur quelques centaines de mètres. Les passants ralentissent le pas pour observer les petites plantations ornant le pied des arbres.

Sur ces 45 hectares de terrain, situés au coeur du Morbihan, Lionel Le Maguer a créé un site cinéraire unique en son genre. Prenant conscience que beaucoup de gens « ne savent que faire de leurs urnes », il a imaginé « un endroit oùdéposer les cendres, mais qui ne soit pas mortifère ». Contenues dans une urne biodégradable, les cendres sont enterrées au pied d’un arbre – acheté entre 3 000 et 4 500 euros, selon l’essence choisie.

Aux Jardins de mémoire, à Auray, chaque arbre est ainsi personnaliséLa formule séduit les gens de la région, mais aussi au-delà. Quatre cents « habitants », comme Lionel Le Maguer aime à les appeler, reposent actuellement sous les « arbres de mémoire ». Il est prévu d’en accueillir environ 12 000, la loi de 2007 ne concernant pas les lieux ouverts avant 2005.

Pour cet ancien agent immobilier, il est essentiel que l’humain demeure au coeur du projet. Le gardien du site déambule entre les arbres, veille à ce que les familles ne soient pas dérangées par les promeneurs – « Il ne faut pas confondreJardins de mémoire et jardin public ! » Pour chaque visiteur, une poignée de main et quelques mots.

Michelle apprécie la convivialité du lieu. « C’est facile de lier des relations avec les gens. On parle avec ceux d’à côté. C’est très différent d’un cimetière, où cela ne se ferait pas. » Pour elle, « les lieux ne sont pas tristes, mais chaleureux. C’est un endroit magique ». Ses petits-enfants l’accompagnent souvent. Ensemble, ils arrosent les iris que Michelle a rapportés du jardin de sa mère, et qu’elle a plantés au pied de l’arbre. Ils ont aussi rapporté quelques pommes de pin qui, montées en mobile avec des perles de couleur, pendent à une branche.

Aux Jardins de mémoire, chaque arbre est ainsi personnalisé. « Les gens y sont très attachés, note Lionel Le Maguer. Ils en prennent soin, le photographient… » Certains ajoutent une plaque, gravent un nom, une date, quelques mots qui rappellent le disparu. Des objets sont accrochés aux branches. Le vent porte d’arbre en arbre leur petite musique, qui se mêle au chant des oiseaux. On remarque peu de signes religieux : un bouddha posé sur des galets blancs ici, la statuette d’un saint là. L’endroit se veut laïque. L’essentiel est que chacun puisse venir faire ce qu’il veut. « Dans le deuil, les gens n’ont pas besoin de se recueillir, ils ont besoin de se reconstruire », affirme le gérant.

Un homme aux cheveux blancs griffe doucement la terre autour d’un olivier, prend l’arbre en photo, puis s’assoit sur l’un des bancs en bois colorés dispersés dans le jardin. Il regarde l’arbre en fumant une cigarette. Non loin, une femme d’une quarantaine d’années s’assoit contre un chêne et laisse ses mains posées sur l’écorce pendant de longues minutes.

Du bout de sa canne, un homme chasse les feuilles mortes qui tapissent le pied d’un bel érable, sous lequel reposent les cendres d’un ami. Avec sa femme, ils ont planté des chrysanthèmes et des pensées. Ils viennent tous les mois, pour se promener et entretenir le bout de jardin. Mais ils précisent : « Si c’était un cimetière, on ne viendrait pas. »

Source : Le Monde 2013, Anne Royer – Auray (Morbihan) Envoyée spéciale

 

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Venezia

Ecume d’un jour
Venise s’archive bien
Sur le bateau revenant
Vers le Lido di Jesolo
enfin Solaire en fin de journee
Ma memoire moussera
Tandis que j’agonise-
Raie
Mais pour l’heure
Je suis tout a la vie !
Cf le roman
As i lye dying
de William Faulkner
‪#‎UrbanUtopiasRiedel‬
‪#‎ParallelesPotentiels‬ ‪#‎venise‬ ‪#‎venezia‬
‪#‎boat‬ ‪#‎sea‬ ‪#‎lecumedesjours‬ ‪#‎bateau‬

Ecume d’un jour
Venise s’archive bien
Sur le bateau revenant
Vers le Lido du Jesolo
Solaire enfin de journee
Ma memoire moussera
Tandis que j’agonise
Raie
Mais pour l’heure
Je suis tout a la vie !
Cf le roman
As i lye dying
de William Faulkner
‪#‎UrbanUtopiasRiedel‬
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Selficatrice venitienne marbrée d’un lundi pascal

Venezia San Marco
#selfie #venice #UrbanUtopiasRiedel #ParallelesPotentiels #sanmarco Autoportrait dans la basilique de la Place San Marco, mars 2016. Joue gauche : #cicatrice d’un accident de scooter Boulevard de l’Hopital, en revenant d’une nuit pluvieuse de novembre aux Folies Pigalles, au mitan des années quatre-vingt… #venezia #ChristopheRiedelpoetizing #ChristopheRiedel

Lucerne, lueur, cerne, lac

feusouvenir…

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Christophe Riedel à Santo Antao.

Papaye capverdienne glanée et mise en scène durant 8 jours de trek à Santo AntaoPapaya CapVerdianaPapaye capverdienne glanée et mise en scène avec coton frais, mini-banana, tomatinha tamburil servie sur feuille. Durant l’un des 8 jours d’un trek à Santo Antao, seconde et plus verte île de cet archipel.

Bis repetitat : A papaya Cap Verdiana pode tambem ser obra artistica da natureza, interpretada pelo christophe Riedel, antes de ser cortada per Didy, tudcool ém

La papaye du pic nic d’un jour capverdien de lumière sans fin, interprétée par Christophe Riedel, avant d’être découpée par Didy, guide à Santao Antao, puis mangée par 11 trekeurs

– à Santo Antao.

 

3 réflexions sur “Lucerne, retour Outre-nage

  1. Très belle(s) histoire(s) ! L’idée de devenir un arbre une fois la vie terminée et que les proches puissent s’y recueillir est vraiment très émouvante.

    J’aime

    1. Merci, oui !

      Qu’il y ait de nouveau vie
      Apres la fin de celle ci
      Est une belle promesse
      Un lot de consolation
      Soyions terreau fertile,
      Racines du ciel !
      Etre un arbre
      To be a tree
      To be a bee around a tree
      Is awesome in deed…

      To bee or not to be
      Bzzzzzzzz…

      J’aime

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