Des expériences translucides teintées de la fabuleuse rigueur d’une Entreprise du Patrimoine Vivant étaient à voir absolument jusqu’au 3 janvier 2016 à l’occasion de l’exposition « Daum, variations d’artistes ».
On est au calme, sur une placette pavée au charme chou, rue Poulbot, juste derrière le Sacré-Cœur Montmartrois. On y exposa : « Daum, Variations d’artistes ». Un bel absolu.
Explication : Le musée Dali avait contacté Daum pour réunir une soixantaine d’inventives éditions de formes sculptées, à Montmartre. Autant de rêves de Cristal…Une soixantaine d’œuvres de divers artistes éditées en pâte de cristal, à la cire perdue, dont 20 sculptures ovni du divin – et avida dollars – Salvador Dali, auquel Jacques Daum avait laissé libre cours, lors de leur rencontre.
L’imaginaire moustachu du fantasque catalan prit le relais, en roue libre, souvent sublime, parfois un rien kitsch.
Depuis, chaque artiste travaille en synergie avec la marque Daum, capable de suivre avec fidélité et application les voeux des artistes, parfois très exigeants. Elle en a édité plus de 300 d’ailleurs, en vases, objets, sculptures…
L’Espace Dalí, en association avec la célèbre maison de cristallerie Daum, honore des artistes séduits par la richesse expressive de la pâte de cristal, matière dérivée du cristal au plomb (employé depuis 1934).
Mise au point en 1968 par Daum, cette pâte permet, par un procédé exclusif de moulage à la cire, d’obtenir des objets de toutes formes et colorés à la demande. Dont une soixantaine de Salvador Dalí, premier des artistes exposés à avoir travaillé avec Daum, à partir de 1968.
Agréées par le maître de Cadaquès, les œuvres créées par le cristallier Daum, d’une féerique préciosité technique, se trouvent ici en symbiose complète avec l’art virtuose et l’esprit surréaliste du chantre de la gare de Perpignan (dont il avait décrété, à la Dali, qu’elle était Le centre du monde).
A la deli delo…
a la fontaine de l’eau…
chantions-nous dans la cour
pendant les récréations scolaires
dont notre existence ne sera que répétitions solaires
Entre circonvolutions, ambiguïtés et calices…
Calissons d’Aix/ Calices en silex, divins calices des se..
et autres délices
tout cela est
ici suggéré
La technique ancestrale de cette manufacture française a été mise au service, entre autres de la vision d’Arman :
du sempiternel Ben, de César (son pouce), Hilton McConnico. D’Alain Séchas et de sa créature transformée en auto-promotion de marque, dont je ne raffole pas.
Et du piment streetart
Il y a aussi deux oeuvres charmeuses de deux artistes parisiens de rue, Jérôme Mesnager, spécialiste qui a peint des milliers de ses corps blanc courant sur les murs de l’Est parisien de nos quartiers.
Ci-dessous, un coeur gentiment zarbi, de l’artiste Paella Chimicos, dont le dessin spirale en escargot logo fut longtemps l’un des motos de mes cheminements urbains :
Splendeur des les voir ainsi ici, eux qui font partie de mes synapses visuo-mémoriels, sans battre l’instant d’un cil pour autant.
Je croise leur travail sur les murs de Paris depuis longtemps. Allez, vers 1987 pour la première fois, peut-être…
J’adore : ils sont partie intégrante de ma mémoire urbaine, mon grimoire de certaines rues, de mes topographies intimes, de mes pérégrinations sans fin. De cette mémoire collective qui passe d’yeux en yeux (voire d’Adn en adn, qui sait ?)
Dans ces quartiers de l’Est parisien qui se teintèrent de rouge un triste vendredi 13 car des désaxés entrés en religion (comme il y a 30 ans ils fussent peut-être entrés dans les ordres d’un autre extrême, gauchisant celui-là, celui de la bande à Baader et autres Brigades rouges) voulurent punir notre liberté (teintée de consumérisme) du vendredi soir.
Cette Liberté, j’écris ton nom poétisée par Paul Eluard, chantée par l’Internationale surréaliste de Breton André dans Nadja, par Dali avant qu’il ne devienne Avida, par Duchamp Marcel ou Desnos Robert.
Plus tard, plus matérialiste devenue, celle de la Société du spectacle décriée par Debord Guy…
Liberté, j’écris ton renom, j’en fais une culture de marques, voire un culte, le droit à consommer, l’idée de me consumer par consommation outrancière, le culte des veaux d’or de la croissance, celle-là- même qui nous servait d’indigeste prescription. Avant que l’on ne s’en défie en partie…
Fin de la digression philosophique, retour à une poétique de la scénographie de l’exposition.
Froncer les sourcils, écarquiller les consciences curieuses… Via les jeux de lumière de la scénographie infusant les couleurs translucides. Nature transfigurée, corps en fusion, mythe et croyance, surréalisme seront les thématiques de ce lumineux ensemble… En savoir plus sur leur site sur les Créations d’artistes éditées par Daum
http://daliparis.com – jusqu’au 3 janvier 2016, c’est du passé !
Mais au présent comme au futur…
Découvrez d’autres belles pièces de cristal inspirées des Maisons Baccarat, Daum et Lalique. Chez Vessière Cristaux Baccarat, entreprise familiale since 1883. Etablie à Baccarat depuis Cinq générations… Aperçu de leur collection Daum ici
Et voici mon article hybridant pour le meilleur deux cristalleries :
Où il sera beaucoup question d’illuminations, si ce n’est d’Illuminati. Via 2 expériences translucides teintées de la fabuleuse rigueur de deux Entreprises du Patrimoine Vivant, Daum, et Vice Versa. 2 illustres cristalliers et verriers Made in France panachant des formes pour le meilleur des illuminations intérieures et autres formes de rêves éveillés…
Rêve éveillé comme celui de ma table de chevet, dont j’avais glané ce coeur mauve transparent, servi sur un lit de lampe glaçon, chez Baccarat. Lors d’une visite superbe de leur site de production, aujourd’hui totalement fermée, hélas…
Ps : Et en vous promenant, ouvrez les yeux car…
Superbe exposition,
http://www.vessiere-cristaux.fr/categorie-produit/cristal-daum/
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