Hommage nuage, bulles d’un mage

Une voix humaine, la mienne, creusa sans pelle sur Sound cloud l’idée du champagne, telle que chantée par un mage de nuit, au château des bonnes intentions. J’ai nommé Jacques Higelin, heureux chanteur de mon temps adolescent, doté d’une voix rauque de père en fils (Arthur H l’étant, son fils, rauque aussi, plus barbu comme l’époque, aussi).

De 17 à 19 ans, à la louche. Je fus bercé en mon idée idéalisée du monde à venir par les paroles de Champagne, chanson proche de l’univers du film de Polanski sur les vampires. Elle est extraite d’un album au titre bigrement utopiste :

« Champagne pour tout le monde !  » Cette chanson, je l’ai retouché comme suit sur Sound Cloud, on écoute ici : Christophe-riedel/hommage-lid-e-de-champagne

C’était l’un de mes premiers disques, rayés à force d’être écoutés en chambre de fin d’ado, laquée noire à coin or, commandée un jour de folie chez Marmottan/Léviathan, enseigne de meuble heureusement disparue depuis.

Son jumeau album, sorti simultanément, s’appelait :

« Caviar pour les autres ! ».

Tant qu’à faire ! soyons fous, donnons tout ! Il faudrait juste pour mutualiser champagne et cavar à toutes les tanières dynamiter tous les lobbys des possédants du monde, les affreux 1% étouffant tout le reste.

Business model pour utopic Eden : Ainsi, on redistribue équitablement les richesses d’un monde aux habitants qui en sont dépossédés par l’obscénité dominante des puissants. Une simple formalité à venir prochainement, l’humanité étant sensée, non ?

Toujours est-il que. Queue de l’immédiat, dans l’immédiat qui fut sien, les paroles de la chanson Champagne longtemps accompagnèrent la litanie (voire la litière) existentielle d’un misérable ver de mer, Christophe Riedel, durant son temps d’entrant/sortant de Terre.

Et ce, en en dépit du vent d’Autan qui a encore ravagé le Sud, privant lâchement 10 589 foyers d’électricité de novembre :

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La nuit promet d’être belle
Car voici qu’au fond du ciel
Apparaît la lune rousse
Saisi d’une sainte frousse
Tout le commun des mortels
Croit voir le diable à ses trousses
Valets volages et vulgaires
Ouvrez mon sarcophage
Et vous pages pervers
Courrez au cimetière
Prévenez de ma part
Mes amis nécrophages
Que ce soir nous sommes attendus dans les marécages

Voici mon message
Cauchemars, fantômes et squelettes
Laissez flotter vos idées noires
Près de la mare aux oubliettes
Tenue du suaire obligatoire

Lutins, lucioles, feux-follets,
Elfes, faunes et farfadets
S’effraient d’mes grands carnassiers
Une muse un peu dodue
Me dit d’un air entendu
Vous auriez pu vous raser
Comme je lui fais remarquer
Deux, trois pendus attablés
Qui sont venus sans cravate
Elle me lance un ?il hagard
Et vomit sans crier gare
Quelques vipères écarlates
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Vampires éblouis
Par de lubriques vestales
Egéries insatiables
Chevauchant des Walkyries
Infernales appétits de frénésies bacchanales

Qui charment nos âmes envahies par la mélancolie
Envoi !
Satyres joufflus, boucs émissaires
Gargouilles émues, fières gorgones
Laissez ma couronne aux sorcières
Et mes chimères à la licorne

Soudain les arbres frissonnent
Car Lucifer en personne
Fait une courte apparition
L’air tellement accablé
Qu’on lui donnerait volontiers
Le bon Dieu sans confession
S’il ne laissait malicieux
Courir le bout de sa queue
Devant ses yeux maléfiques
Et ne se dressait d’un bond
Dans un concert de jurons
Disant d’un ton pathétique
Que les damnés obscènes cyniques et corrompus
Fassent griefs de leur peine à ceux qu’ils ont élus
Car devant tant de problèmes
Et de malentendus
Les dieux et les diables en sont venus à douter d’eux-mêmes
Dédain suprême

Mais déjà le ciel blanchit
Esprits je vous remercie
De m’avoir si bien reçu
Cocher lugubre et bossu, déposez-moi au manoir
Et lâchez le crucifix
Décrochez-moi ces gousses d’ail
Qui déshonorent mon portail
Et me chercher sans retard
L’ami qui soigne et guérit
La folie qui m’accompagne
Et jamais ne m’a trahi :
Champagne !

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Critique

« Après le disque de transition qu’était No Man’s Land, Jacques Higelin est parti en Louisiane afin de s’imprégner de la culture locale et d’y enregistrer son nouvel album. Puis il revient mixer dans la banlieue londonienne les bandes qu’il vient d’enregistrer, mais le résultat ne le satisfait absolument pas. Il convainc alors sa maison de disque de l’époque de réenregistrer l’album. Cela se fera au château d’Hérouville, dans une liberté artistique totale.

L’album Champagne… et son morceau éponyme représente certainement l’apogée de Jacques Higelin. En 1979 celui-ci est alors au sommet de sa gloire et de sa créativité ; il arrive sur les plateaux télé déguisé en Dracula. Son univers fantasque et débridé séduit tous les publics.

L’album rencontre un grand succès public, grâce au tube « Champagne » mais aussi grâce à « Tête en l’air », un hymne à la joie de vivre ou « Cayenne c’est fini », une chanson minimaliste pleine de bruitages et remplie d’humour. Ce disque fait la synthèse de tous ses styles passés et marque le début d’une nouvelle ère, d’avantage centrée sur le spectacle vivant. » – Copyright 2015 Music Story

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Christophe Riedel again…Fin 2015, une bande de chanteuses inspirées lui rendit un hommage en reprises des titres de l’ambum, un dimanche soir, à la Cité de la Musique. Très bien, mais un peu court. Il monta sur scène à la fin, chantant a capella ce que j’ai enregistré dans des conditions d’écoute limitées. L’on voudra bien me pardonner.

Kappor Versailles

De l’avoir fait, d’avoir un nez,

d’être né, d’avoir cette tendance,

comme un ivoire inné

à aimer par lécrire.

Rire d’écrire

Du nez

(tendance dont je ne fis pas grand-chose d’officiel ni de publié).

Histoire de défier novembre, aussi car

C’était pour lui le pire mois de l’année.

Pire encore que celui le plus haï,

de l’amie Gaël :

Janvier.

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Non, pour moi, janvier, c’était la renaissance, enfin vers la fin. Car c’est long, aussi, janvier, ça s’étire en 31. Successifs, en plus, venant celui de décembre.

Dont il a bien fallu se remettre si l’on est encore assez juvénile pour le fêtéthyliser

Ce que je ne vous souhaite pas, chers contemporains.

Mais assez de morale, de vains mots et de râles.

Champagne !

Ou à tout le moins

son idée d’effervescence jouisseuse

mieux encore que sa réalité

bulleuse…

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