Mille soleils avalés en passant

Quand je cours, j’avale pleine bouche les soleils croisés.

1, 2, 3 soleil !

Aussi longtemps que je pourrai courir mes 3/4 tours plein soleil,
l’avalant tout crû en fin de parcourse
Bouche grande ouverte s’arrondissant comme lui pour mieux l’avaler,
Mû par un souffle vital bien en jambes
La course vaudra le vécu, la gamba la patata ! Le tison, la chandelle

Tous les endroits du monde où… je courus, j’accours. J’accourus. J’accourrai.

Tandis que je cours, ma conscience est dieu : il n’est de dieu que la conscience.

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Un divin fait de tous les moi, de chaque bout’d’ciel et terre regardés,

des bourgeons,

des bourg’ombres

des êtres croisés sans y penser,

branches griffés sans les regarder.

Dans un infini plein de moi(s)
Un divin interne d’été indien
Externalisé… juste à mes pieds !

Aspirant soleil, jusqu’à ses pieds

Par tous mes pores expulsant
La sempiternelle pulsion de mort
Chaque perle de sueur en spirale ascendante se faisant rosée solaire
Chacune de mes paires de jambes mues dans le grand torrent vital
étant flux
fluide précieux
Flacon de mes envies
Calice de mes désirs suės, s’épier l’ombre courant, sans se nombriler de soi, se gargariser de l’ombre ni de son idée

Je ne me souviens pas d’un quart de tous les endroits du monde… que j’ai parcouru, cheminé, où j’ai galopé, cavalé (comme me dirent des Créoles).
Sur mes gambas de grenouille, mes cuisses de coq; afin d’avaler les 4 à 5 milliards d’années restantes de notre soleil, est-il besoin de le redire ?
le parc d’athlétisme Edison, près du lycée Claude Monet vers 19 ans,
Le parc Montsouris, après un coup de bus 62
Celui de Belleville, au terme d’un trajet en 26
Les collines des Buttes-Chaumont pendant 19 ans
Le Luxembourg, fief d’un sénat a seigneurie féodale, pendant 2 ans
(En ma période dorée, dite du Cherche-Midi)

Plus récemment le long d’une colline, mamelon en spirale, parc des Cormailles, après un long pont menant au Syctom, aux cheminées du temple d’incinération des ordures ménagères d’une partie de la ville, avide refusant d’adopter ses ordures pour Noël.

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A travers les vignes du Vaucluse autour de la Coquillade, prés de Gargas, l’été dernier,

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Au pied de la citadelle de Sisteron

gravée du pied sans y penser
Gravie dans l’oubli de soi…  sur roche gravide
Oubli de sois

oubli de son babil

oubli du babil du soi

Arrivé en son point culminant

(celui de la Citadelle de Sisteron)

absorbant les vals des alentours par rétine, se taisant, attisant la communion avec la nature rondeur

Da sein, être au monde, tison de sa propre incandescence refroidie, courir, parcourir, être parcouru.

Couru le monde le long de la mer portugaise, le long des côtes alentejanes
Le long de rochers volcaniques…

A Belle Etoile, une banlieue de Port Louis, à l’île Maurice, pendant les 3 semaines ou j’habitai chez Maes et Guita, les parents d’une collègue d’alors, Shoba. L’impression d’avoir des grands parents indo-mauritiens de 21 jours… il y avait la jungle le long d’une faile où je descendai précautionneusement, puis pour courir 10 kilomètres de voies menant vers le port. Bien moins grand que celui de Lisbonne, que la balcon de l’appartement de mes grands-parents, perdu par ma mère, dominait de loin, sur le Tage. Le feleuve des toutes mes courses, des soleils avalés bouche ouverte pendant la course, les galops de soi esquissé.

Au Cap Vert, sur Santo Antao, Cabo Verde… Croisant ses habitants, si oublieux de leurs petites misères, si résignés à être joyeux pour le reste de leurs jours…

En contrebas de la côté de l’île Terceira des Açores
Sur la Fournaise réunionnaise l’année dernière
Sur les pentes de la Soufrière guadeloupéenne cette année
(en m’y cassant la margoulette sur la poussière de volcan, juste avant l’arrivée aux bains jaunes sulfureux, tant qu’à faire… Histoire de s’y immerger pour cicatriser mes genoux râpés par la chute, mon râpé de genoux d’éternel dévaleur de pente, donc chuteur).

Cumul de tous les parcourus,
Dont tant oubliés/remémorés

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Aussi longtemps que j’avalerai,
plein souffle courant,
Le susnommé soleil
qui fut mien
Fut et sera votre,
le même que celui que le vendeur de maïs à la sortie du métro Fort d’Aubervilliers m’a confié faire venir d’Afrique

Mile soleils courus, cent mille avalés en fin de course

Mon Soleil vie,
Soleil plein
Et tout avenant
Cela sanctifie la
suprématie de la vie
De la goutte suėe
sur la bulle avalée
Chaque jour sera une vie

A moi l’infini des 300 milles soleils courus avalés !

Du moins celui
couru
De tout mon soûl
With all my living soul
Chaque jour fut une vie

Je cours
les soleils
Avalés pleine bouche
Leurs reflets
plein pot sur
les vitrines de l’existentiel
Leur doubles, leurs frères jumeaux ?

Tous furent miens, petit furet
Tous seront vôtres
Forêt
Ma bouche les fora plein soleil
Mon âme les forera
Therefor i am
and will ever/ never
Be again
Soleil avalé
Miel solaire

A convertir en point de
Sommeil céleste fidélité,
Sommeil putatif,
Résidence secondaire d’une âme supposée, présumée
De tous ces soleils…

Abasourdis
D’être mangés
Sur le pouce
Oculaire
Par les vivants
En tous ces temps-là

Vous tançinant,
Lancinants soleils
Apres l’effort
Le souffle redevenu houle douce
Aux purs extraits de mer tranquille 

Bonus :

J’adore les sports d’eau vive. Fis bien sûr kayak, rafting dans la vallée d’Aure (Pyrénées), canoé aux 4 coins de notre petit monde, cascading dans les gorges du Tarn, ruisselling, canyoning en Corse, de vasque en vasque chaude, au pied des aiguilles de Bavella. Dans des eaux estivales, fraîches, mais acceptables. En prenant des bouillons, mais en ressortant bien vite de l’eau.

Fin août 2015, ce fut une autre paire de manches : j’avais programmé de l’Aquarando en eau vive dans les gorges du Verdon, près du lac de Sainte-Croix : faute de courant et surtout de profondeur suffisante, c’était la seule activité possible en cette fin d’été si chaud et sec (2015, été le plus chaud de l’histoire de nos temps récents, annonça le Giec courant septembre).

C’était un lendemain de dîner recommandable dans un 1* Michelin, la Bastide de Moustiers, tenue par le jeune chef Christophe Martin (du Groupe Alain Ducasse). On nous avait placé à la meilleure table, en milieu de terrasse, donnant sur la vallée, crépuscule impeccable, bulles apéritives, élégants mâles dominants en costume aux tables autour de la mienne, un peu intrigués par le traitement de roi accordé à ce petit roturier tout maigre, venu à pied, par choix, de la colline d’à côté, enjambant au creux d’une vallée un ruisseau tari mais coulant.

Accords mets et vin à raison d’un verre par plat. Pas de quoi couler, mais, comme toujours après, j’avais fort méchamment dormi (ne pouvant donc m’en prendre qu’à ma propension à la bonne vie rabelaisienne).

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Aquarando du lendemain : Rv à 9h30 heures avec le groupe, je fis connaissance très vite avec les conditions m’attendant : une eau à 10° se refermant comme un piège sur mon corps de quinqua sportif, mais sans gras aucun, au torse marathonien à faire grimacer ses contemporains quand ils le croisent courant torse nu, ce qui est le cas d’avril à octobre au bout d’un tour de parc (il cache alors son tee shirt sur des branches au creux d’un arbre).

Combinaison se remplissant d’eau glacée, pas de gants sur les mains car « c’est l’été « , dit le moniteur spé. Au bout de 20 mn de descente ponctuée d’arrêts incessants pour attendre les membres du groupe, je me refroidis terriblement, je demande à devancer le groupe, je reviendrai tout seul par un ancien tunnel EDF de 800 mètres dans la pénombre, très drôle, j’avais l’impression de franchir le Styx.

Car j’ai eu plus froid que jamais in my life. Cru que j’allais passer du côté glacé de la farce. Si ce n’est mourir, crainte déjà : baisse de tension, dents claquand en crescendo durant le parcours d’environ 60 mn de nage en combi.

Il faut conclure qu’une eau entre 10 et 12° à 10h, c’est un peu fort de café pour moi… 

Au bord du malaise, en contrebas des parois et des falaises de 500 mètres des gorges du Verdon, à l’ombre le matin… Seule la volonté de tenir m’a sauvé… On a les aventures qu’on peut, et c’est très bien ainsi. Se faire peur vous surprend toujours. Et vice Versa.

Tous les endroits du monde où… j’accours. J’accourus. J’accourrai ?  

2015-06-08 21.11.36

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