Qui me dira ce que vaudra l’inconnu ? Rien ne valait un chaud bribe de juin sous le Pont-Neuf, à 108 pas du Vert Galant, sur une barge bercé, clapotant à chaque bateau-mouche. Du ver lent qui jamais de vous ne s’éprend, que retenir?
Qui dira les fougères un peu géantes hors sol faisant illusion au sortir de l’embarcation ? Pas autant que celles du cirque de Salazie réunionnais, hautes de 25 mètres, dont se rappelait le président de la république de Montmartre.
Le reflux des odeurs lourdes du fioul des vedettes du Pont-Neuf s’estompant vers la pointe du square triangle du vert galant où l’on biberonne le soir, entre soi, de préférence amoureux.
En face, rive gauche, la caserne des pompiers sur péniche. Une fois déjà ce texte, par redémmarage inopiné effacé, se reconstruisant comme il pouvait.
On était trente fois trente ans, vers 84, vers 94, juste à côté, au bar de L’Assignat de Gérard et sa mère, les fanfareux des quatz’arts, étudiants en archi et bozars, répétaient encore à la cave, avant de jouer sur le trottoir de lumière du soir. Et de partir faire un chapeau de l’autre côté du Pont-Neuf, devant la Samar. Entre force picon bières, vannes d’ étudiants, anima anisées…
Puis la rue Guénégaud s’étirant jusqu’au au bar du Balto, où l’ on côtoyait Topor au comptoir, l’oncle putatif Jean Claude Riedel, galeriste à côté, blanc en main, qu’ on disait un peu piqué vers la fin. Puis la rue Jacques Callot, la galerie Lara Vincy si inventive en bricolages artistiques talentueux, dont la fille de la fondatrice venait de disparaître.
C’était exquise esquisse, passé trépassé revenant. Comme Lambert à l’ arrière d’une moto au retour d’ une fête à la campagne dans le désert de Retz (lui qui ne conduisait pas), elle réapparaissait ce soir là, tandis qu’accoudé sur la barge des jardins du Pont-Neuf, crépusculaire, on était en Lorraine, l’ on venait d’ ailleurs de gagner deux nuits en demi pension *** au fin fond des Vosges, se demandant qu’en faire au juste. Les cadenas envolés, bien après, de la passerelle des Arts.