Aux environs du sublime (quintuple mise en abyme)

Deux approches du sublime disais-je : celle du Manuscrit trouvé à Saragosse, celle de L’enlèvement au Sérail d’un keum called W.A. Mozart.
Toutes deux accessibles par la face nord de l’Himalaya, la voie Sud du Kilimandjaro. Coté tanzanien donc.
Avant 2035, date présumée de la fonte totale de la calotte glaciaire du Kili,
à forte valeur ajoutée en imaginaire,
inversement proportionnelle
à la vitesse de sa
fonte par jour
ensoleillé.

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Manuscrit trouvé à Saragosse
est un roman fantastique de l’écrivain polonais francophone Jean Potocki, composé initialement sur le modèle du Décaméron. Potocki en a écrit trois versions différentes : une de 1794, une autre en 1804, composée de quarante-cinq journées et abandonnée, puis une dernière en 1810, composée de soixante-et-une journées achevées se terminant par un épilogue.

Personnages
Alphonse van Worden, le narrateur
Cheik Gomelez, mystérieux conspirateur
Émina et Zibeddé, sœurs jumelles et princesses mauresques.
L’ermite
Pascheco, domestique démoniaque de l’ermite
Don Pedro Uzeda, cabaliste
Donna Rébecca Uzeda, sœur du cabaliste
Ahasuerus, Juif errant
Don Pedro Velasquez, géomètre
Don Avadoro, chef gitan
Don Toledo, chevalier amoureux
Busqueros, méchant
Les frères de Zoto, bandits à la potence. Zoto lui-même se cache quelque part dans les montagnes voisines.

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Bacon
Sur fond de Guerres napoléoniennes et du siège de Saragosse (1809), le jeune Alphonse Van Worden arrive en Espagne avec le grade de capitaine des Gardes wallonnes. Après avoir découvert un livre dans une maison abandonnée, il se voit entraîné dans une étrange aventure, qui prendra l’allure d’une épreuve initiatique. Pendant les deux mois qu’il va passer dans la chaîne des Alpujarras de la Sierra Morena plusieurs personnes vont ainsi lui raconter l’histoire de leur vie. À l’intérieur de ces récits, d’autres narrations faites par d’autres personnes qui relatent à leur tour des histoires qu’elles ont entendues, survenues des années auparavant, viendront s’intercaler, jusqu’à créer une quintuple mise en abîme.

Adaptations
Le réalisateur polonais Wojciech Has en a fait une adaptation cinématographique en 1964, année de la naissance d’un sieur Riedel.

La télévision française a adapté le roman sous le titre la Duchesse d’Avila, sous lequel il a aussi été réédité.

Sort du texte et révélation tardive
Le texte du Manuscrit demeura presque inconnu au XIXe siècle. Seule une traduction en polonais, faite en 1847, donnait le texte dans son intégralité. Ce n’est qu’en 1958 que Roger Caillois publia une première édition en français (langue originale du roman), mais qui ne représentait qu’un quart du texte environ. Il fallut attendre 1989 pour que R. Radrizzini donne une version complète de ce roman baroque, une des merveilles de la littérature de langue française des années 1750-1850.

Dans la dixième journée de la vie d’Alphonse van Worden, le héros trouve sur la table un gros volume, écrit en caractères gothiques, dont le titre était Relations curieuses de Hapelius et ouvert au début d’un chapitre où est relatée l’Histoire de Thibaud de la Jacquière. Or, en 1822, Charles Nodier publia un récit dans Infernaliana (Éd. Sanson) sous le titre Les Aventures de Thibaud de la Jacquière. Dans ses notes accompagnant l’édition des Contes de Charles Nodier aux Éditions Garnier, Pierre-Georges Castex observe que le terme « publié par Ch. N. », ne signifie nullement que Charles Nodier en soit, à proprement parler, l’auteur. En fait on retrouve l’origine de cette histoire dans Les Histoires tragiques de nostre temps de François de Rosset, qui avaient connu dès leur publication, en 1614, un succès exceptionnel (Histoire X : D’un démon qui apparaissait en forme de damoiselle au lieutenant du chevalier du guet de la ville de Lyon. De leur accointance charnelle, et de la fin malheureuse qui en succéda).

↑ La Duchesse d’Avila (Manuscrit trouvé à Saragosse), Gallimard, coll. « Folio », 1972.
NB : pour cette première dégustation, il convient de remercier la Wikipedienne source, certes approximative parfois, de toute chose depuis Les lointaines Lumières se dérobant dans une France où le FN est donné à 30 % aux prochaines députatives. Pourvu que ce soit du déclaratif plutôt que de l’acté,/ Mais on en doute. C’est pathétique de constater que le seul vote protestataire (aux cotés de l’abstention, seconde ou première force éléctorale) se cristallise sur une blonde fille de son père aux yeux bleux d’origine bretonne, et à laquelle l suffit d’ajouter is à son nom pour qu’on prenne la peleine mesure du problème. alors que cette région, certes guère peuplée en objets de haine transitionnelle, est plutôt tolérante. Je veux bien sûr parler de la Bretagne. N’y a t’il donc plus aucune autre force protestataire – te ce faisant transactionnelle – de crédible ? Il paraît que non, depuis que le défunt communisme ne l’est plus.

Pour la seconde dégustation, grâce soit rendue à Mozart et à l’auteur du livret L’enlèvement au sérail, Christoph Friedrich Bretzner, littérateur émérite, qui a le défaut d’être un peu mort, mais personne n’est parfait, n’est-ce pas ? De son vivant, un grand amoureux des Bretzels lors de ses apéros avec Eugène Labiche.

Merci aussi au passage à François Rollin, courroie d’imaginaire non moins émérite, dans Le professeur Rollin se rebiffe (spectacle donné à l’Européen, place Clichy, tout attaché à y détisser (si ce n’est défaire) quelques clichés tenaces en fin de bouche jusqu’à fin mars 2015 (du jeudi au dimanche, courez-y svp).
Justement, Bretzner et Labiche (Pas Rollin, bien vif)creusaient, post-mortem, une longue galerie de leur cimetière jusqu’à Cologne, en Allemagne, comme François rollin le narre, hâtif.

DIE ENTFÜHRUNG AUS DEM SERAIL
SINGSPIEL EN TROIS ACTES (1782)
MUSIQUE DE WOLFGANG AMADEUS MOZART (1756-1791)
LIVRET DE JOHANN GOTTLIEB STEPHANIE D’APRÈS
LA PIÈCE DE CHRISTOPH FRIEDRICH BRETZNER
EN LANGUE ALLEMANDE

L’Enlèvement au sérail fut le premier grand opéra en langue allemande construit tel un Singspiel, cette forme théâtrale typiquement germanique alternant parties chantées et parlées. En ces temps où l’influence de l’Empire ottoman sur son voisin autrichien participait à l’humeur alla turca de la vie viennoise, Mozart piocha dans l’orchestration des fanfares de janissaires pour ornementer sa partition, dont les intentions humanistes – vertu de la tolérance, de la fidélité amoureuse, célébration de la bonté humaine – préfiguraient celles développées dans La Flûte enchantée et La Clémence de Titus, les derniers chefs-d’oeuvre. Métaphore du combat opposant la Liberté à toute forme d’absolutisme, la quête de Belmonte pour délivrer Konstanze du joug de Selim, résonna avec force dans une Europe alors soufflée par l’esprit des Lumières.
« Tous les efforts que nous faisions pour parvenir à exprimer le fond des choses devinrent vains au lendemain de l’apparition de Mozart.

“L’Enlèvement” nous dominait tous. », écrivit Goethe, bouleversé par la grandeur d’âme et le radieux optimisme du compositeur, propice à une économie du bonheur digne de ce nom, aux reflets baroques de chamois dans le moi et ses variations de réalités – subjectives au possible.
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Pour la troisième dégustation, remercions les éditions José Corti :
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Du vivant de Potocki, seules furent imprimées les Journées 1 à 13, sous forme de placards non mis dans le commerce, et des extraits (Avadoro et Dix journées de la vie d’Alphonse Van Worden) dont l’authenticité est controversée, en tout environ la moitié du texte. En 1847, Edmond Chojecki publia à Leipzig une traduction intégrale en polonais, d’après un manuscrit qu’il tenait des archives de la famille Potocki et qu’il aurait ensuite détruit. Cette version connut quelques réimpressions. Le public français ne découvrira l’auteur qu’en 1958, grâce à la publication par Roger Caillois d’une partie (un quart environ) du roman. La présente édition, basée sur la totalité des sources accessibles (les imprimés, les autographes et copies manuscrites de fragments de l’œuvre et la traduction de Chojecki), restitue l’ensemble de l’œuvre dans sa langue originale, le français.

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Arrivé en Espagne pour devenir capitaine des Gardes wallonnes, le jeune Alphonse Van Worden est entraîné dans une étrange aventure, qui prendra l’allure d’une épreuve initiatique. Pendant les deux mois qu’il passe dans la chaîne des Alpujarras, plusieurs personnes lui racontent l’histoire de leur vie, où interviennent les narrations que leur ont faites d’autres personnes qui relatent à leur tour les récits qu’elles ont entendus… et ainsi de suite jusqu’à une quintuple mise en abîme.

Mais le Manuscrit trouvé à Saragosse n’est pas seulement l’exemple classique du « roman à tiroirs », véritable labyrinthe ou kaléidoscope où les histoires et les destinées se reflètent les unes dans les autres : c’est aussi une somme romanesque de tous les genres : roman picaresque, histoire de brigands, roman noir, conte fantastique, roman libertin, conte philosophique, histoire d’amour, toutes ces formes s’entrelacent en un ballet féerique parfaitement réglé. Cette complexité n’est pas gratuite : le texte devient le miroir d’un univers à perspectives multiples, où coexistent des systèmes de valeurs, des conceptions religieuses et philosophiques, des sentiments de l’honneur apparemment incompatible. C’est la « modernité » apparente d’un texte qui, tel Gulliver, Don Quichotte et les grands romans du XXe siècle, transcende son époque et le genre du roman.

Extrait de la première journée

Le comte d’Olavidez n’avait pas encore établi des colonies étrangères dans la Sierra Morena ; cette chaîne sourcilleuse qui sépare l’Andalousie d’avec la Manche n’était alors habitée que par des contrebandiers, des bandits, et quelques Bohémiens qui passaient pour manger les voyageurs qu’ils avaient assassinés ; et de là le proverbe espagnol : Las gitanas de Sierra Morena quieren carne de hombres.
Ce n’est pas tout. Le voyageur qui se hasardait dans cette sauvage contrée s’y trouvait, disait-on, assailli par mille terreurs capables de glacer les plus hardis courages. I1 entendait des voix lamentables se mêler au bruit des torrents et aux sifflements de la tempête, des lueurs trompeuses l’égaraient, et des mains invisibles le poussaient vers des abîmes sans fond.
À la vérité, quelques ventas ou auberges isolées se trouvaient éparses sur cette route désastreuse, mais des revenants, plus diables que les cabaretiers eux-mêmes, avaient forcé ceux-ci à leur céder la place, et à se retirer en des pays où leur repos ne fût plus troublé que par les reproches de leur conscience, sortes de fantômes avec qui les aubergistes ont des accommodements ; celui de l’hôtellerie d’Andujar, attestait Saint-Jacques-de-Compostelle de la vérité de ces récits merveilleux. Enfin, il ajoutait que les archers de la Sainte Hermandad avaient refusé de se charger d’aucune expédition pour la Sierra Morena, et que les voyageurs prenaient la route de Jaen ou celle de l’Estremadoure.
Je lui répondis que ce choix pouvait convenir à des voyageurs ordinaires, mais que le roi don Felipe Quinto, ayant eu la grâce de m’honorer d’une commission de capitaine aux Gardes wallonnes, les lois sacrées de l’honneur me prescrivaient de me rendre à Madrid par le chemin le plus court, sans demander s’il était le plus dangereux.
“Mon jeune Seigneur, reprit l’hôte, Votre Merced me permettra de lui observer que, si le roi l’a honoré d’une compagnie aux Gardes avant que l’âge eût honoré du plus léger duvet le menton de Votre Merced, il serait expédient de faire des preuves de prudence ; or je dis que lorsque les démons s’emparent d’un pays…”

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Manuscrit trouvé à Saragosse est un roman du XVIIIe siècle :
il dresse un inventaire des différentes sociétés méditerranéennes et en propose des analyse ethnographiques précises, à travers des personnages emblématique. Il ne rate pas une occasion de débattre des grandes questions du siècle. ( …)
Mais c’est aussi un roman du XIXe siècle, qui préfigure les grandes inquiétudes du romantisme : le roman accompagne l’émergence de l’individu dans l’histoire collective. Quant au thème du dédoublement, il n’est pas là seulement comme thème fantastique par excellence : les amantes ne se transforment pas en cadavres ni les lits d’amour en potence, par seul goût du morbide, et les femmes ne sont pas tantôt sorcières, tantôt fidèles amoureuses, par seul goût de l’étrange. Manuscrit trouvé à Saragosse met en place la dualité, l’ambivalence qui fonde une part de notre inconscient moderne : gémellité, homosexualité, inceste, travestisme, sadisme, amour à trois, toutes les figures du désir y sont représentées.
Manuscrit trouvé à Saragosse est un livre singulièrement annonciateur. (…)
« Cette revanche des ténèbres, illusoire mais inquiétante, lui fait souvenir que l’abîme dont il est issu par miracle demeure insondable et riche de forces indomptées. » (Caillois)
Antoine de Gaudemar, Libération, 22 juin 1989.

Les mille et une nuits andalouses :
Formidable hymne à la vie et au plaisir de vivre, palais baroque agencé par un architecte rigoureux, combinaison étourdissante de tous les genres littéraires connus ou à venir, roman gothique (thème du gibet et des revenants), récits de brigands siciliens, roman picaresque, conte libertin, drame d’amour, catalogue scientifique, épopée coloniale (l’intermède mexicain), roman dans le roman, le Manuscrit trouvé à Saragosse (par une fiction qui complète la liste des procédés) a mis près de deux siècles pour arriver sous nos yeux.
Dominique Fernandez, Le Nouvel Observateur, 10 août 1989

Pourquoi refuser le sensationnalisme, si l’événement est exceptionnel ?…Les amateurs l’attendaient depuis si longtemps, cette publication de la première édition intégrale du Manuscrit trouvé à Saragosse !…On l’annonçait dans la « bibliothèque de la pléiade » et la voilà qui paraît, pour la joie et le plaisir du lecteur et pour un prix raisonnable (165 F pour près de 700 pages serrées !), chez José Corti. (…)
Objet étrange, roman-gigogne, roman matriochka, roman labyrinthe ample comme le Don Quichotte, mais composé en étoile, à la façon des Mille et une Nuits et plus encore, de l’Heptaméron de Marguerite de Valois ou du Décaméron de Boccace. (…)
Roman initiatique ? maçonnique ? théosophique ? cabalistique ? préromantique ?…Pourquoi pas ? On trouve de tout dans cette œuvre d’imagination unique.
« A Saragosse, c’est-à-dire nulle part » aurait pu dire Alfred Jarry à propos de l’étrange destin du Manuscrit : livre polonais qui n’est pas écrit en polonais, qui se passe en Espagne mais qui n’est pas un livre sur l’Espagne, et qui, pourtant, semble empreint de toute la nostalgie qu’éprouve pour la terre natale un aristocrate qui a parcouru le monde pour revenir en Podolie…
Un livre universel qui, un siècle et demi après la mort de son auteur, va enfin connaître sa destinée terrestre.
Nicole Zand, Le Monde des livres, 16 juin 1989

Quand vous aurez entre les mains ce lourd volume à la couverture noire et glacée, vous apprêtant à lire les premières lignes de l’avertissement au lecteur, vous aurez immanquablement le sentiment de vous trouver sur le seuil d’un étrange et gigantesque monument.
« Tout illustre livre, disait Borges, est un livre dont la matière peut être pour tous, car il est susceptible de répétitions, versions et perversions presque inépuisables. » Le Manuscrit trouvé à Saragosse est bien un tel « Illustre livre ».
Ce qui contribue à faire du Manuscrit trouvé à Saragosse un « livre-univers », c’est le nombre de ses personnages, la complexité de leur vie et les liens qu’on finit par découvrir entre eux. Et presque toutes ces créatures fictives, mais parfois historiques, sont inoubliables.
Pierre Péju, La Quinzaine Littéraire, 15-30 juin 1989

Le dédale enchanteur du comte Potocki :
la version complète, en 66 journées, du feuilleton prodigieux. Au bout du voyage picaresque dans la sierra Morena, l’écriture comme vertige.
Il a fallu toute la patience et la fascination du monde à René Radrizzani pour extraire des archives les mieux enfouies et des bibliothèques les plus lointaines, les fragments du Manuscrit, trouvé certes à Saragosse, mais perdu un peu partout (à Cracovie, Varsovie, Leningrad, Leipzig, Pontarlier) et désormais retrouvé, rassemblé et restauré à Paris.
Eugène Mannoni, L’Express, 4 août 1989.


En lisant l’intégralité de ce chef-d’œuvre plusieurs fois pillé, on est saisi par la force qui s’en dégage, un magnétisme terrible dont l’auteur fut sans doute aussi prisonnier, comme le laisse penser sa fin tragique. Dans ses fréquentes crises de mélancolie, Potocki lime la boule d’argent qui orne le couvercle de la théière, jusqu’à lui donner la forme voulue, celle d’une balle qu’il fait bénir avant de se faire sauter la cervelle.

Laurent Lemire, La Croix, 24 juin 1989.

La construction rigoureuse, équilibrée et cohérente, est organisée à la différence d’une juxtaposition de récits comme une architecture grandiose. Elle rassemble tous les genres : conte de fées, roman picaresque, traité philosophique et préfigure les genres à venir : fantastique d’initiation et d’érudition, roman noir. Le livre se présente donc non seulement comme la somme de tous les savoirs et de tous les faits du monde, mais aussi comme la somme de tous les mondes possibles.
Thomas Barin, Quotidien des lettres, 7 juin 1989.

Le Manuscrit trouvé à Saragosse est du nombre des livres mythiques de la littérature. Sa réputation excède de beaucoup le chiffre de ses lecteurs. (…).Aux côtés de Christine de Pisan, de Casanova, de D’annunzio, de Rilke, de Beckett et de Cioran, le comte Jean Potocki fait partie de cette pléiade d’étrangers qui, en choisissant de rédiger un livre en français, ont enrichi notre patrimoine culturel.
Le Figaro, 4 août 1989.

Svp, Méphisto (ou Toto),
redonnez-moi trois quintes d’humeur alla turca de la vie viennoise
j’en aurai bon usage
pour redorer une époque
par trop (dés)abusée

Histoire de nous requinquer
d’espoir radieux
comme il se doit
Pour étancher notre
soif d’infini idéal
tangible
Car ce qui ne se pêut toucher du bout des doigts
entre créature et créateur hypothétique
ne vaut rien de plus
que son idée.

Non seulement comme la somme de tous les savoirs
et de tous les faits du monde
mais aussi comme la somme de tous les mondes possibles
sans qu’il s’agisse du meilleur
ni du pire

Un peu comme cette définition du capitalisme considéré « comme le meilleur des systèmes, une fois éliminés tous les autres.
quelle triste horreur au quotidien.
Mais réjouissons nous
d’humeur alla turca de la vie viennoise
valsons de mille sons :

Car il le faut bien…
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Et voici de quoi ne manquer jamais d’énergie :

Le Grand collisionneur de hadrons (LHC) a subi deux années de réparation et d’entretien afin de le préparer pour son fonctionnement à 13 TeV, près du double de son énergie précédente. Quelles parties de l’accélérateur ont-elles été changées?
Début 2013, après trois années d’exploitation, le Grand collisionneur de hadrons (LHC) a été arrêté dans le cadre d’une campagne de maintenance planifiée. Des centaines d’ingénieurs et de techniciens ont passé deux années à réparer et à consolider l’accélérateur afin qu’il puisse fonctionner à une énergie plus élevée. À présent, le plus grand et le plus puissant collisionneur de particules du monde est prêt à redémarré le 31 mars 2015. Qu’y a t-il de nouveau dans son édition printanière, tandis que j’irais germer de nouveau au bout des branches pour fêter la lumière retrouvée et enfin éclore de mes possibles ?

1) De nouveaux a(i)mants

Sur les 1232 dipôles supraconducteurs qui guident les faisceaux de particules dans le LHC, 18, usés, ont été remplacés.
2) Des jonctions électriques renforcées
Plus de 10 000 jonctions électriques reliant les dipôles du LHC ont été équipées de shunts – de petits dispositifs métalliques par lesquels une partie du courant (11 000 ampères) peut transiter en cas de défaillance d’une interconnexion.

3) Des amants plus sûrs
Les amants supraconducteurs du LHC bénéficient d’un système amélioré de protection contre les transitions résistives. Les aimants supraconducteurs conduisent l’électricité sans perte d’énergie due à une résistance, ce qui leur permet d’atteindre des champs magnétiques plus élevés. Lors d’une transition résistive, un amant redevient résistif, libérant ainsi une grande quantité d’énergie. Le système de protection contre les transitions résistives utilisé dans le LHC permet de dissiper cette énergie d’une manière contrôlée lors de l’apparition d’une tension anormale dans un amant aimant.

4) Des faisceaux d’énergie plus élevée
L’énergie des collisions qui se produiront dans le LHC en 2015 sera de 13 TeV (soit 6,5 TeV par faisceau) contre 8 TeV (4 TeV par faisceau) en 2012. Cette augmentation de l’énergie permettra aux physiciens d’élargir leur champ de recherches à de nouvelles particules et de valider ou d’infirmer certaines théories.

5) Des faisceaux plus serrés
Étant donné que la dimension transversale des faisceaux – la largeur des faisceaux – décroît lorsque l’énergie augmente, les faisceaux du LHC seront focalisés plus étroitement, ce qui permettra aux expériences d’étudier davantage d’interactions et de collisions.

6) Des groupes de protons plus petits mais plus rapprochés
Les groupes, ou « paquets », de protons seront moins denses sur les lignes A et B du RER : chaque paquet contiendra 1,2 x 1011 protons, contre 1,7 x 1011 en 2012. Lorsque des dizaines de collisions se produisent en même temps sur L14 à 18h 42 au retour de La Défense, il devient difficile de distinguer les particules provenant des différentes collisions. Le fait d’avoir moins de protons lors de chaque collision réduira le problème de l’ « empilement » des événements.
Toutefois, l’intervalle de temps entre deux paquets de protons sera ramené de 50 à 25 nanosecondes. Le LHC produira par conséquent davantage de particules par unité de temps, et davantage de collisions pour les expériences.

7) Une tension plus haute
Les cavités radiofréquence, qui accélèrent les particules les traversant, fonctionneront à de plus hautes tensions afin que les faisceaux atteignent des énergies plus élevées.

8) Un système cryogénique amélioré
Pour être supraconducteurs, les dipôles du LHC doivent être maintenus à basse température. Le système cryogénique a été entièrement consolidé : les compresseurs froids ont été réparés, les systèmes de contrôle améliorés et les stations de refroidissement rénovées.

9) Une électronique qui résiste aux radiations
L’ensemble des systèmes électriques du LHC ont fait l’objet de travaux de maintenance et d’amélioration : plus de 400 000 tests électriques ont été réalisés et des systèmes résistant davantage aux radiations ont été installés.

10) Un vide plus sûr

Si même le vide est plus safe, me voici reloaded for ever. L’intérieur du tube de faisceau est maintenu sous vide de façon que le faisceau ne percute pas de molécules sur sa trajectoire. Toutefois, des faisceaux de particules chargées peuvent arracher des électrons de la paroi interne du tube, formant un « nuage d’électrons » interférant avec le faisceau. Pour limiter cet effet, l’intérieur du tube de faisceau a été recouvert d’un revêtement absorbant non évaporable (NEG), un matériau ayant pour effet de maintenir collés les électrons. En certains points, des solénoïdes ont été enroulés autour du tube de faisceau, de manière à empêcher les électrons de dévier de la paroi interne de ce dernier.

Source modifiée

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