La notion de transhumanisme, qui occupe beaucoup la Silicon Valley (notamment les créateurs de Google, d’ailleurs je serai tenté de faire pareil à leur place, pas vous ?) consiste à considérer le corps humain comme un potentiel de maintenance, une voiture dont on remplacera chaque organe. J’ai appris que le créateur de ce mot n’était autre que le frère (considéré par ailleurs comme le père de a théorie de l’eugénisme) d’Aldous Huxley, l’impérissable auteur du Meilleur des Mondes.
Encore plus amusant, le créateur de la notion de Marketing est le neveu de Sigmund Freud, immigré aux Etats-Unis bien sûr. Il n’allait pas inventer le marketing comportementaliste en République tchèque, non ?
Puissions nous nous perpétuer en soie de silicone dans toutes les vallées de peintures renaissantes
En ce temple de marques techno-idolâtre qu’est devenu ce monde, 31 ans (et bientôt 315) après la date du prophétique 1984 de Georges Orwell, la dématérialisation , la numérisation de toute chose était plébiscitée,le papier périmé, tant mieux pour tant de choses. Mais something me turlupine : La seule substance que je ne souhaite pas dématérialiser est l’essence de mon existence, splendeur d’un vivant luminescent chaud à chaque printemps, tétée d’été ayant été, surtout le prochain, bleu sublimant d’hiver.
Aautomne dans les vignes, dieu sait où.
En Champagne dans les vignes de Verzenay (avec vue sur son unique phare terrestre construit par le négociant Goulet Turpin) en 2011 le jour de son anniversaire.
Au Brésil limitrophe de l’Argentine, en 2014 dans le Rio Grande Do sul*
Automne inversé là-bas
D’où un étrange effet miroir
quand on débarque du printemps :
nous étions début mai en Europe
*Principal Etat vigneron de la Fédération brésilienne, comprenant 23 Etats, faut-il vous le rappeler ?
Retour en 2015 : depuis quelque temps j’essaie d’imaginer quel sera, à force de restructurations, l’État des services hospitaliers d’Urgences vers 2050/60. Quand nos générations clamseront. Faudra t-il se faire offrir une VIPUrgences box pour avoir un service d’urgence équivalent d’un baby boomer 50 ans plus tôt ? Une société de marketing aura mis au point ce type de package à coup sûr.
Après-coup de son existence, quand il sera dématérialisé par le temps, sans âge ni visage
il pourra envisager une approche trans-humaniste en guise de vis et de vis-à-vis d’un Moi forcément défaillant,déchu, décharné, déné.
Dénié par ce réel
(c’est-dire le maintenant : il n’y a ni passé ni futur)
qui fit et défit de moi ce que j’étais. En clair, je veux bien downoader mon essentiel, cet esprit qui fut mien, sur Le Web afin de perpétuer en tant qu’idée un moi numéroté, avec son petit code-barres à lecture optique. En tant que substrat d’un petit rat existentiel n’étant plus, mais laissant trace numérique de son passage , bien rangé dans une étagère de la bibliothèque infinie de Chris Marker. Difficile de trouver son propre rayon. Comme Chris Marker dans La Jetée en avait en précurseur rêvé. Entretemps, disparition ou non, demeurer d’un optimisme radieux.
Postulat gouvernant sa vie :
Mon désir est (et sera a)battu en brèche par le réel
ce dernier le lui rend au centuple.
S’ensuit une relative plénitude
pour communication de crise
et conduite du changement intérieur
Puissions nous nous perpétuer en soie de silicone dans toutes les vallées de peintures renaissantes
Quelqu’un de mes proches lointains a écrit, à propos d’une infâmie humaine quelconque (un massacre d’enfant par des Djihaistes) : « Même un animal ne ferait pas cela… » Cela m’a infiniment choqué. L’animal humain est le seul nuisible, est-il besoin de le rappeler ? Dire cela, c’est encore salir l’animalité. Nous sommes le mal et ses noms, les inquisitions successives d’une Histoire de l’Oeil. Tandis que, d’une bienveillante neutralité, je donne de la main ses fanes à mon lapin nain, je fane.
Si mon jeu de je, i ce moi fanera/ j’irradie aussi la splendeur de l’humaine nature, son horreur concomitante, le mal fait à la jadis resplendissante Nature, émerveillant chaque être neuf au fil des mondes passés, à venir. et je sais que léépoque, comme tout autre, un peu plus peut-être avec les moyens technologiques dont on nous rabat les oreilles, écrit de nouveaux chapitres de L’Histoire universelle de l’infamie de Jorge Luis Borges.
La découverte de l’électricité animale par Luigi Galvanisé amena Volta, dès la sortie de la promotion Voltaire (post-dénuclée in extenso par le collectif des artificiers du Temps en 2302, comme chacun sait) à étudier dès 1792 les conditions d’excitation des muscles d’une grenouille. Il put alors rejeter la théorie de Galvani qui privilégiait la présence de tissu animal et mettre l’accent sur la nécessité d’un circuit électrique fermé constitué de métaux. Quelques têtards humains plus tard, ce fut en file mon tour d’exister/.
Me, myself and I. + #DanielDarc at the center of no place. Le centre est partout, la circonference nulle part.
Bonus existentiel èquitable
que chaque être est en droit de réclamer à Loréal :
Vous aussi, abusez de la faiblesse de Liliane B. au Numéro vert : 0892 69 69 69. Parce que nous le valons bien.
392 M€ par jour hivernal pluvieux sera votre juste gain, votre rémunération.
Mise ? Accompagnement 4 musées/mois. Bonus lors des Visites Des Calanques Marseille.
Double gain au delà de 4 A/R par an sur l’île privée des Seychelles de Liliane B.
You wanna Bet en cour que c’est possible ?
Vous dites : impossible !? !
Ne jamais renoncer à l’utopie sous prétexte
qu’elle se dérobe.
Une utopie est plutôt agréable à dénuder
pourquoi s’en priver ?
Puissions-nous
être vivants puits
où puiser énergies
fossiles renouvelables
de nos êtres
transcendés par
résiliences renaissantes
des fournaises souffrantes
En dépit, par tracas et fracas
renouvelés des conflits d’intérêts
de frères d’humanité
cohabitant
à couteaux
tirés
Par les dés
d’une sempiternelle scène à la
William ShakespeareSamuel Beckett
de l’existant/ayant existé/à venir
2015, 3045, 4075 et j’en passe
Epilogue du prologue :
L’homme s’offrit sur le dos du tard
une anthropocène de ménage nucléaire
pour le meilleur du pire
des tétards
After #Charliehebdo
Souvenir de Cavanna croisé une seule fois vers 2008 lors d’un Salon du livre, avec Willem. On papote un peu, je lui dis Charlie, passé cristallisé, ma mère lectrice, tant de merveilleux souvenirs… Du passé.
Il me demande pourquoi je ne l’achète plus. Je dis, pour moi, Charlie est affaire classée, tiroir de jeunesse fermé, impertinence adorée, gens adulés… mais regards datés.
Il me dit, d’accord, je comprends, on enchaine sur d’autres sujets… Je l’aimais (avec Choron) comme un grand père rital, si gaulois… Le mien étant, comme son père à lui, un prol, mais portugais… Paix à lui, aux cendres chaudes d’un passé que je croyais éteint. A mille lieux d’imaginer que Charlie deviendrai, post attentatem, une « marque mondiale » de la satire, Voltaire à terre pour ainsi dire, dard sur le tard…
Aujourd’hui, la revue Hey prend un peu le relais kitsch gothique horror movie de l’esthétique de Willem, que j’adore.
Cela n’a rien à voir, et pourtant si…
Hra Kiri : Ma mère fut mon pygmalion : elle avait dûment remplie sa « Carte de conne » tricolore fournie avec Hara Kiri, façon Pif gadget… Cela nous faisait bien rire. Étions nous à l’époque trop je ne sais quoi ? Non, je ne me flagellerai pas ! ça suffit comme ça, assez fait contrition ! émoticône smile En tout cas, le retour du refoulé par le religieux, on ne s’y attendait pas à ce point, même si on savait, on pressentait… On a les clash qu’on mérite, paraît-il…
A quoi la mère de mon fils répondit sur le Web : « Aucune vie ne mérite d’etre sacrifiée au nom d’une religion. Ceux qui sont morts ne l’ont pas mérité. En revanche, j’invite tous ces fanas religieux qui se sentent si mal en france a regagner leur pays afin de pratiquer leur religion comme bon leur semble. A bon entendeur, salut! »
A quoi je répondis : « Ca, c’est sûr, aucune vie ne mérite d’être sacrifiéé, pourtant tant le furent et le seront dans les trous noirs fanatiques…. Quand au reste, c’est un peu plus compliqué que la reconduite à la frontière ou le retour au pays, je le crains… puisqu’ils sont aussi Français que nous, as you do know… Mais déracinés, dans le miroir aux alouettes des intégrismes destructeurs. Pourvu qu’on en sorte, dirons-nous pour positiver, sans trop y… croire. «
Charlie, l’empathie, et après ?
Cette marche simultanée de millions,
cathartique, pleine d’empathie
(la plus grande depuis la Libération, plus que FranceFoot 98)
Puisse t’elle avoir une réelle portée
au delà de la sympathique encre de l’empathie
au delà des récupérations diplomatiques, politiques
au delà des dinosauriens accrochés aux rideaux du Pouvoir
Marche qui fut Galvanisation républicaine empathique
La possibilité d’une oasis dans l’horreur
d’un sang d’encre ?
J’imagine le syndrome du survivant, du lendemain,
du dessinateur Luz
arrivé en retard au fatidique
comité de Rédaction du mercredi.
Dieu prétexte pour écervelés.
lassitude aussi d’être exclu…
d’un systéme rembobinant
ses élites sans fin
Cela n’est pas un plaidoyer
mais un constat pas
à l’amiable
Au délà des bénis
Oui Oui/ Non non…
Je suis
Bref, on est pas sorti de l’Auberge XXI des guerres d’Inquisition et d’exclusion…
Plus sur :
https://christopheriedel.wordpress.com/2015/01/08/la-possibilite-des-ils-lhorreur/
Ps : Cette formulation « Je suis Charlie » est ridicule. Quand on sait combien ils ramaient, la bande à Charlie, pour rester à flot, presque plus personne ne les lisant, à commencer par moi sauf dans le métro ou en Une par -dessus l’épaule de quelqu’un.
Je retiens que c’est effroyable de liquider un comité de rédaction, comment cela semble irréel, trop réel d’avoir conçu un tel attentat.
Je note qu’en Syrie et en Algérie,au Nigéria
dieu sait où encore
c’est hebdomadaire,
les massacres devenurs routiniers, à force
comme on le rappelle.
Et suis bien inquiet pour l’avenir, aussi quand je lis que de jeunes enfants
trouvent normal de liquider ceux qui « moquent un prophète »…
PS 2 : Quand allons-nous être phagocytés, par les réalités du monde-fiction qui se jouent (de nous) à chaque instant ? Comment les déjouer, coment ne pas surjouer ce réel qui se joue de nous, sans se regarder écrire, filmer, commenter ?
Thierry Théolier I would prefer charlie not to…
13 janvier, 19:40 · Je n’aime plus · 1
Erwane Morette Monthubert Merci Christophe, j’en aurais écrit chaque mot
15 janvier, 14:56 · Je n’aime plus · 1
Christophe Riedel Pour faire suite. Je transpose ici un texte de Pacôme Thiellement (du 15/1/15, date fortement symétrique que j’aime bien, petit plaisir) en forme de constat désabusé, lucide de ce que notre société (et il me déplaît de devoir m’y inclure à mon esprit …Voir plus
15 janvier, 15:29 · J’aime
Christophe Riedel « s trouvé un événement qui nous permet d’expier plus de quarante ans d’écrasement politique, social, affectif, intellectuel des minorités pauvres d’origine étrangère, habitant en banlieue. Nous sommes des hypocrites parce que nous prétendons que les terroristes se sont attaqués à la liberté d’expression, en tirant à la kalachnikov sur l’équipe de Charlie Hebdo, alors qu’en réalité, ils se sont attaqués à des bourgeois donneurs de leçon pleins de bonne conscience, c’est-à-dire des hypocrites, c’est-à-dire nous. Et à chaque fois qu’une explosion terroriste aura lieu, quand bien même la victime serait votre mari, votre épouse, votre fils, votre mère, et quelque soit le degré de votre chagrin et de votre révolte, pensez que ces attentats ne sont pas aveugles. La personne qui est visée, pas de doute, c’est bien nous. C’est-à-dire le type qui a cautionné la merde dans laquelle on tient une immense partie du globe depuis quarante ans. Et qui continue à la cautionner. Le diable rit de nous voir déplorer les phénomènes dont nous avons produits les causes.
A partir du moment où nous avons cru héroïque de cautionner les caricatures de Mahomet, nous avons signé notre arrêt de mort. Nous avons refusé d’admettre qu’en se foutant de la gueule du prophète, on humiliait les mecs d’ici qui y croyaient – c’est-à-dire essentiellement des pauvres, issus de l’immigration, sans débouchés, habitant dans des taudis de misère. Ce n’était pas leur croyance qu’il fallait attaquer, mais leurs conditions de vie. A partir de ce moment-là, seulement, nous aurions pu être, sinon crédibles, du moins audibles. Pendant des années, nous avons, d’un côté, tenus la population maghrébine issue de l’immigration dans la misère crasse, pendant que, de l’autre, avec l’excuse d’exporter la démocratie, nous avons attaqué l’Irak, la Libye, la Syrie dans l’espoir de récupérer leurs richesses, permettant à des bandes organisées d’y prospérer, de créer ces groupes armés dans le style de Al Quaïda ou de Daesch, et, in fine, de financer les exécutions terroristes que nous déplorons aujourd’hui. Et au milieu de ça, pour se détendre, qu’est-ce qu’on faisait ? On se foutait de la gueule de Mahomet. Il n’y avait pas besoin d’être bien malin pour se douter que, plus on allait continuer dans cette voie, plus on risquait de se faire tuer par un ou deux mecs qui s’organiseraient. Sur les millions qui, à tort ou à raison, se sentaient visés, il y en aurait forcément un ou deux qui craqueraient. Ils ont craqué. Ils sont allés « venger le prophète ». Mais en réalité, en « vengeant le prophète », ils nous ont surtout fait savoir que le monde qu’on leur proposait leur semblait bien pourri.
Nous ne sommes pas tués par des vieux, des chefs, des gouvernements ou des états. Nous sommes tués par nos enfants. Nous sommes tués par la dernière génération d’enfants que produit le capitalisme occidental. Et certains de ces enfants ne se contentent pas, comme ceux des générations précédentes, de choisir entre nettoyer nos chiottes ou dealer notre coke. Certains de ces enfants ont décidé de nous rayer de la carte, nous : les connards qui chient à la gueule de leur pauvreté et de leurs croyances.
Nous sommes morts, mais ce n’est rien par rapport à ceux qui viennent. C’est pour ceux qui viennent qu’il faut être tristes, surtout. Eux, nous les avons mis dans la prison du Temps : une époque qui sera de plus en plus étroitement surveillée et attaquée, un monde qui se partagera, comme l’Amérique de Bush, et pire que l’Amérique de Bush, entre terrorisme et opérations de police, entre des gosses qui se font tuer, et des flics qui déboulent après pour regarder le résultat. Alors oui, nous sommes tous Charlie, c’est-à-dire les victimes d’un storytelling dégueulasse, destiné à diviser les pauvres entre eux sous l’œil des ordures qui nous gouvernent ; nous sommes tous des somnambules dans le cauchemar néo-conservateur destiné à préserver les privilèges des plus riches et accroître la misère et la domesticité des pauvres. Nous sommes tous Charlie, c’est-à-dire les auteurs de cette parade sordide. Bienvenue dans un monde de plomb. »
15 janvier, 15:29 · J’aime
Christophe Riedel Évidemment d’accord avec le constat. Qu’est ce qu’on va faire de nous ? La haine de soi, sociétale s’entend, n’a rien produit de bon jusqu’alors. Et évidemment, le retour du religieux comme valeur refuge pour les déshérités était prévisible. Mais j’en …Voir plus
15 janvier, 15:38 · J’aime
Christophe Riedel Sans fin… Ventre vide contre ventre plein. Entre-soi, contre ce nous Blanc jugé bourgeois. peur d’être manichéen…Peur de ce Surmoi de surface se dilatant tentaculaire sur réseaux sociaux. Source d’éparpillement schizophrène pour les plus malléables, et peut-être pas seulement…
15 janvier, 15:42 · J’aime
Christophe Riedel entendu que jadis 90 % de la transmission à l’enfant se fiasait par école et prents. A présent, 90 % se fait par internet. Is no good is back !
15 janvier, 15:42 · J’aime
Christophe Riedel Oui, le totalitarisme est affaire de tous, accordé, Votre tanneur…. Mais vous savez comme moi que nous sommes (ce nous, collectif occidental bien malgré nous dans le même paquet,) en effet en train de devenir la somme de 1984 et Big Brother Caca 40 m…Voir plus
15 janvier, 15:51 · J’aime
Christophe Riedel Et la volonté de conclure toujours suspecte (disait Stendhal ou Balzac, j’m’en rappelle jamais). Sauf peut-être en affaire amoureuse…
15 janvier, 15:54 · J’aime
Christophe Riedel Dans la suite de « Pour Sganarelle », Ajar Gary n’a ‘il pas dit : « Ah, dites-moi encore de quoi nous sommes le Nom infatué et les Non hirsutes ayant bel et bien droit de cité, que je me pâme encore d’horreur de m’y être laissé enduire par ma formation historique…. »
15 janvier, 15:56 · J’aime
Christophe Riedel Crescendo, a capella : Page 333 de sa suite de « Pour Sganarelle », Ajar Gary n’a ‘il pas dit :
« Ah, dites-moi encore de quoi nous sommes le Nom infatué
et les Non hirsutes ayant bel et bien droit de cité !…Voir plus
15 janvier, 16:04 · J’aime
Christophe Riedel : Bis repetitat : 99 % de nos congénères sont totalement résignés, trop occupés qu’ils sont à produire leur travail quotidien hiérarchique, et les sans emploi à crever, déjà intérieurement, de ne pas pouvoir le faire… La discirmination est partout à l’oeuvre. La cécité ne concerne pas que les cités…
15 janvier, 16:05 · J’aime
Cette marche simultanée de millions,
cathartique, pleine d’empathie
(la plus grande depuis la Libération, plus que FranceFoot 98)
Puisse t’elle avoir une réelle portée
au delà de a sympathique encre de l’empathie
au delà des récupérations diplomatiques, politiques
au delà des dinosauriens accrochés aux rideaux du Pouvoir,
Marche qui fut Galvanisation républicaine empathique
La possibilité d’une oasis dans l’horreur
d’un sang d’encre ?
J’imagine le syndrome du survivant, du lendemain, du dessinateur Luz, arrivé en retard au fatidique comité de Rédaction du mercredi.
http://www.lemonde.fr/…/tout-ce-monde-avec-nous-c-est-beau-… »>http://www.lemonde.fr/…/tout-ce-monde-avec-nous-c-est-beau-…
Dieu prétexte.
11 janvier : Bref, on est pas sorti de l’Auberge XXI des guerres d’Inquisition et d’exclusion…
10 janvier : Qui ne se fait pas socialement mousser sur l’dos d’Charlie tout chaud ? Stop au tsunami récupérator !
9 janvier : Paris est nettoyée des tarés ramifiés… Provisoirement. St Jacques de St Valéry et truffe de Compiègne #DolceChantilly ne sauraient nuire… Encore une pensée pour le comité de Charlie décimé. Ils auraient aimé. tout en mangeant, On songe que le bébé d’à côté au Restaurant Donatello du Dolce, ne saura rien de ce que fut l’esprit Charlie. Puisse t-il vivre 1000 ans, ignorant de tout passé… Il a ses chances jusqu’en 2130, cela lui ferait seulement 115 ans. Et toutes ses dents ?
Aucun lien n’est établi dans l’enquête entre réel et fiction. Mais tant de frictions, d’interactions, de précipités troublés, troublants, de reteournements suprenants : Notre -Dame ou Juppé sonnant les cloches en hommage à Charlie, l’eussiez-vous cru ? « Deuil national pour Charlie Hebdo » La lame de fond qui en découle est un fourre tout récupérateur, je viens d’entendre Drucker en direct, en plus des 60 chefs d’etats, pantomime diplomatico médiatique grotesque. Et puis quoi encore ? D’accord pour l’indulgence. Et évitons les règlements de compte de tous bords.
Cette formulation » Je suis Charlie » est ridicule. Quand on sait combien ils ramaient, la bande à Charlie, pour rester à flot, presque plus personne ne les lisant, à commencer par moi, sauf dans le métro ou en Une.
Je retiens que c’est effroyable de liquider un comité de rédaction, comment cela semble irréel, trop réel d’avoir conçu un tel attentat.
Je note qu’en Syrie et en Algérie, c’est hebdomadaire, comme on le rappelle.
Et suis bien inquiet pour l’avenir, aussi quand je lis que de jeunes enfants trouvent normal de liquider ceux qui « moquent un prophète ».
Son noyau dur humain décimé, celui rescapé, n’aurait jamais osé imaginé, à voix nue, titrer ainsi pour l’une de ses fameuses « Une », non ?
Quand allons-nous être phagocytés, par les réalités du monde-fiction qui se jouent (de nous) à chaque instant ? Comment les déjouer, coment ne pas surjouer ce réel qui se joue de nous, sans se regarder écrire, filmer, commenter ? J
Just gimme colored beauty, that’s all we need. We, the well fed (up). Nous les bien nourris, les sur informés, les saturés d’idéologies. Un 11 septembre français, disent ils (Le Monde). Toujours ces parallèles stupides. Qui échangerait un baril de 3000 traders contre 12 rebelles institutionnalisés, mais pas trop, et cinq victimes innocentes, comme aurait ajouté un Raymond à la Barre ? La bande à Charlie serait Raid morte de rire à cette ideé de 11 septembre t d’être cause nationale, non ? Je pense qu’ils iront au Panthéon, bientôt… D’ailleurs, elle rit en direct du paradis alternatif… Leur rire est podcastable sur CanalLibertaireéternel pour 1000 jours, voire for ever…
Par ailleurs, derrière cette abominable situation il y a de vraies questions : quelle est le rôle et place des médias ?! Comment servent ils le système et la peur, le fond de commerce du système, financier et politique, servis par bcp de médias en boucle (voir le film instructif : « nouveaux chiens de garde ») ! À l aube de bcp de changements liés aux prises de conscience des personnes en Europe et ailleurs (Grèce, Eco attérés, Attac, Colibri, Kokopelli, etc…), il va falloir que les MÉDIAS changent si nous voulons éviter de parler de « complot » de la haine et de la division, de la peur alimentée voire commanditée ! Quand au pouvoir en place, quel qu’il soit, n’en parlons même pas…
Attentat décimant le Comité de rédaction d’un Hebdo, d’une institution privée frondeuse bien en mémoire collective. Ce matériau du réel, ce fait trop réel est affreusement fictionnel.
Il rappelle que Charlie Hebdrone, comme tant d’autres, je l’ aimais distraitement, de loin, par dessus les épaules de quelques voisins de transports en commun. Avouons-le, en tant que survivance d’un passé trépassé, d’un journal chéri par ma mère et sa génération, par moi adolescent, puis délaissé, malgré son adulescence et la mienne.
Il avait encore droit de cité grâce à la poignée de courageux « post-68 tard » assassinés qui l’avait relancé, de lectorat en berne aussi (comme celui de Libé). Bien malgré lui, il est aussi devenu matériau fictionnel hyperéel. Le 11 septembre français, a t-on pu lire. Ils seraient RAID morts de rire à cette idée, les 12 de Charlie, non ?
« Shoot em up ». Terrible à dire, mais finement ciselé pour du roman Houellebecquien… Car, qu’on le veuille ou non, et avec respect infini pour les victimes, le Michelclopeaubec est prophète de cet air du temps, entre autres hexagonal, saumâtre. Se souvenir aussi de son invention d’un attentat à Bali, qui avait préfiguré un vrai dans un sien roman antérieur. Cet air du temps de désenchantement relatif pour les uns, certain pour les autres, créé des vocations suicidaires démentes, au nom d’une idée fantoche, d’un dieu prétexte, d’une désespérance réelle, d’unc complaisance dans la résignation et le pire comme sortilège du trop peu. Peut-être aussi révolte contre l’excès, le tsunami d’informations publicitaires déferlant sur nos pauvres consciences par écrans interposés.
La haine de soi, de nous, de la France ou d’ailleurs, celle de l’Occident comme pusher commercial de produits et d’une idéologie de plus en plus dénués d’intérêts, tant tous les usages basiques nécessaires ont déjà été inventés depuis la belle Lurette. Toutce qui vous est transmis en « temps réel » par messe média interposée se transmute illico en fiction qui le dépasse, et qu’il dépasse. Et rien n’en sort transcendé, non. Notre rapport au réel en sort plutôt lessivé. Cet attentat est un « Shoot em up » de tarés, une fois de plus, un film d’horreur qui a pris corps.Cet air du temps créée des vocations suicidaires de particules élémentaires démentes, au nom d’une idée fantoche, d’un dieu fantasmé de pacotille, Godzillah pathétique pour sous héros pathétique.
Cette marche simultanée de millions,
cathartique, pleine d’empathie
(la plus grande depuis la Libération, plus que FranceFoot 98)
Puisse t’elle avoir une réelle portée
au delà de a sympathique encre de l’empathie
au delà des récupérations diplomatiques, politiques
au delà des dinosauriens accrochés aux rideaux du Pouvoir,
Marche qui fut Galvanisation républicaine bien sympathique
La possibilité d’une oasis dans l’horreur ?
J’imagine le syndrome du survivant, du lendemain du dessinateur Luz, arrivé en retard au fatidique comité de Rédaction du mercredi.
http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/01/11/tout-ce-monde-avec-nous-c-est-beau-et-c-est-etrange_4553911_1653578.html
Dieu prétexte.
Michel Houellebecq, dès Extension du domaine de la lutte (1994), et depuis dans Les Particules élémentaires (1998), Plateforme (2001), La Possibilité d’une île (2005), s’est toujours montré apte à capter, d’une façon singulièrement pregnante et éclatante, l’atmosphère de notre époque, les inquiétudes et les impasses des sociétés occidentales. Et, de cette anxiété, d’offrir une représentation qui va au-delà du simple constat sociologique, pour tendre vers une méditation d’ordre historique et métaphysique.
C’est plus que jamais le cas dans Soumission. Toujours le regard de Michel Houellebecq est féroce, implacable, éventuellement outré, voire provocant.
Mais lui en faire le reproche, c’est un peu se conduire comme l’idiot qui, lorsqu’on lui désigne la lune, se contente de regarder le doigt…
« Parce que Michel Houellebecq est, sans doute, un « contemporain capital » : c’est un autre contemporain essentiel, Emmanuel Carrère, qui nous le disait il y a quatre ans, alors que La Carte et le Territoire (2010) s’apprêtait à recevoir le prix Goncourt : « Honnêtement, nous qui en France écrivons des livres, nous étions plus tranquilles avant que Houellebecq n’arrive. Le rôle de « contemporain capital » était vacant depuis Sartre (…) : il l’occupe, il prend beaucoup, de place, mais je trouve pour ma part cette place méritée », expliquait alors Emmanuel Carrère. »
Carrère, auteur du récent « Royaume », où il est aussi question de religion… et de se mettre à la place d’un autre, comme cet auteur aime à le faire au delà de l’évidence romanesque ou essayiste.
Src en italique :Téléramuche 22/12//14, Nathalie Crom
Michel Houellebecq a quitté Paris et la promotion si mal tombée. Il était proche de Bernard Maris, l’économiste atterré de Charlie, d’ailleurs… Fiction croisée… J’insiste sur le fait qu’il n’est en rien islamophobe, le Michel comme on a pu le lire. Brasseur d’air du temps intelligent et cultivé florentin, cela est sûr…
Bonus :
Question :
Malraux a-t-il déclaré, à propos du XXIème siècle qu’il sera religieux ou spirituel (ou ne sera pas)? Que voulait dire par là Malraux ?
Réponse du Département Civilisation du Guichet du Savoir, Lyon
Michaël de Saint-Cheron dans son ouvrage Malraux : La recherche de l’absolu conclut son prologue (p 20 et 21) par ces mots :
« Le XXI° siècle sera religieux ou ne sera pas. »
« [i]Cette petite phrase qui a fait le tour du monde a été attribuée à Malraux, mais il la récusa. André Frossard rapporta le premier cette pseudo-prophétie dans une de ses chroniques qui fut publiée sous ce titre. L’essayiste catholique avait probablement communiqué le texte à Jean-Paul II qui le cita. Il est difficile d’affirmer que Frossard ait inventé de toutes pièces les paroles qu’il met dans la bouche de Malraux : « je n’ai jamais eu que cinq ou six conversations privées avec [lui], mais ce fut chaque fois pour l’entendre parler de religion, et je suis tout à fait sûr d’avoir été le premier à recueillir sa fameuse formule sur le XXI° siècle, que l’on déforme aussi souvent qu’on la cite. Il ne dit pas : « Le XXI° siècle sera religieux ou ne sera pas.», mais « Le XXI° siècle sera mystique ou ne sera pas. », ce qui n’est pas tout à fait la même chose.[/i] »
Malraux s’expliqua pour la première fois à ce propos en 1975 à son ami et traducteur japonais Tadao Takemoto, qui lui rappelait qu’il avait lui-même prononcé cette phrase lors de son dernier voyage au Japon : « [i]Quant au siècle prochain, ce que j’avais dit, c’est qu’il était extrêmement possible que, dans ce domaine que l’on appelle psi, se mêlaient encore pour l’instant des choses sérieuses et d’autres pas.[/i] […] [i]Si le prochain siècle devait connaître une révolution spirituelle, ce que je considère comme parfaitement possible (probable ou pas n’a pas d’intérêt, ce sont des prédictions de sorcières, mais possible), je crois que cette spiritualité relèverait du domaine de ce que nous pressentons aujourd’hui sans le connaître, comme le XVIII° siècle a pressenti l’électricité grâce au paratonnerre. Alors qu’est-ce que pourrait donner un nouveau fait spirituel (disons si vous voulez : religieux, mais j’aime mieux le mot spirituel), vraiment considérable ? Il se passerait évidemment ce qui s’est passé avec la science.[/i] » (extrait de « A propos de la réincarnation » in André Malraux, Cahiers de l’Herne, p 396-399).
Marius-François Guyard, qui dirigea l’édition du miroir des limbes dans la Pléiade, nie que Malraux ait pu prononcer ces mots en s’appuyant sur deux passages inédits, tirés des différents états du manuscrit original d’ « Hôtes de passage » : « [i]On m’a fait dire : Le XXI° siècle sera religieux ou ne sera pas. Formule ridicule. En revanche, je pense réellement que l’humanité du siècle prochain devra trouver quelque part un type exemplaire de l’homme. [/i]» Retravaillant son manuscrit dactylographié, Malraux y apporta une nouvelle correction : « [i]on m’a fait dire : Le XXI° siècle sera religieux ou ne sera pas. La prophétie est ridicule ; en revanche je pense que si l’humanité du siècle prochain ne trouve nulle part un type exemplaire de l’homme, ça ira mal…Et les manifestations[/i] [de mai 68] [i]et autres ectoplasmes ne suffiront pas à l’apporter.[/i] »
Cf. Littératures contemporaines, n°1, consacré à André Malraux, Klincksieck, 1996.
Les sites consultés rejoignent cette thèse :
* Le XXIème siècle sera-t-il religieux ou scientifique ? sur le site de l’Université Libre de Belgique.
* Amitiés internationales André Malraux .
src : http://www.guichetdusavoir.org/viewtopic.php?t=12570)
Allez, encore une couche, encore une strate d’encre dans le millefeuille du savoir :
« Répondant à une question envoyée par le journal danois Dagliga Nyhiter portant sur le fondement religieux de la morale, Malraux conclue ainsi sa réponse : « Depuis cinquante ans la psychologie réintègre les démons dans l’homme. Tel est le bilan sérieux de la psychanalyse. Je pense que la tâche du prochain siècle, en face de la plus terrible menace qu’ait connu l’humanité, va être d’y réintroduire les dieux. » En mars de la même année, la revue Preuves publie deux rééditions d’entretiens parus en 1945 et 1946 qu’elle complète par un questionnaire envoyé à l’auteur de la Condition humaine. A la fin de cet entretien, Malraux déclare : « Le problème capital de la fin du siècle sera le problème religieux – sous une forme aussi différente de celle que nous connaissons, que le christianisme le fut des religions antiques. »
C’est à partir de ces deux citations que s’est construite – sans qu’on sache par qui – la fameuse formule. Or celle-ci prête fortement à équivoque. Car le « retour du religieux » auquel nous assistons, notamment sous sa forme identitaire et fondamentaliste, est aux antipodes du religieux auquel l’ancien ministre de la Culture du général de Gaulle fait allusion. La deuxième citation est, à cet égard, on ne peut plus explicite : Malraux annonce l’avènement d’une problématique religieuse radicalement différente de celles du passé. Dans de nombreux autres textes et entretiens il en appelle, à la manière du « supplément d’âme » de Bergson, à un événement spirituel majeur pour sortir l’homme de l’abîme dans lequel il s’est plongé au cours du XXe siècle (voir sur ce sujet le beau petit livre de Claude Tannery, l’Héritage spirituel de Malraux – Arléa, 2005). Cet événement spirituel n’a rien pour l’esprit agnostique de Malraux d’un appel à un renouveau des religions traditionnelles. Malraux croyait les religions aussi mortelles que l’étaient les civilisations pour Valéry. Mais elles répondaient pour lui à une fonction positive fondamentale, qui continuera à fonctionner : celle de créer des dieux qui sont « les torches une à une allumées par l’homme pour éclairer la voie qui l’arrache à la bête ». Lorsque Malraux affirme que « la tâche du XXIe siècle sera de réintroduire les dieux dans l’homme », il en appelle ainsi à un nouveau sursaut de religiosité, mais qui viendra du plus profond de l’esprit humain et qui ira dans le sens d’une intégration consciente du divin dans la psyché – à l’image des démons de la psychanalyse – et non d’une projection du divin vers une extériorité, comme cela était souvent le cas des religions traditionnelles. Autrement dit, Malraux attendait l’avènement d’une nouvelle spiritualité aux couleurs de l’homme, spiritualité qui est peut-être en germe, mais qui est encore bien étouffée en ce début de siècle par la fureur du choc des identités religieuses traditionnelles. »
Bref, on est pas sorti de l’auberge des guerres d’Inquisition et d’exclusion…
Puissions-nous
être vivants puits
où puiser énergies
fossiles renouvelables
de nos êtres
transcendés par
résiliences renaissantes
des fournaises souffrantes
En dépit, par tracas et fracas
renouvelés des conflits d’intérêts
de frères d’humanité
cohabitant
à couteaux
tirés
Par les dés
d’une sempiternelle scène à la
William ShakespeareSamuel Beckett
de l’existant/ayant existé/à venir
2015, 3045, 4075 et j’en passe
Epilogue du prologue :
L’homme s’offrit sur le dos du tard
une anthropocène de ménage nucléaire
pour le meilleur du pire
des tétards
Je me sens beaucoup mieux
depuis que je suis un puits sans fond
et que je n’ai plus de fin.
Je ne jouis ni de toutes mes facultés mentales
ni de la totalité de mes droits civiques.
Je voudrais tant connaître
les euphories des corps
de tous ceux qui vécurent et vivront.
Embrasser les corps embrasés
de tous les amants de la planète.
Sentir les autres
comme on se sent soi-même
tantôt très bien
tantôt un peu mal,
tantôt femme, tantôt homme
tant il est vrai
qu’on nait les deux à la foi.
Tentant ardemment
d’être tous les sorts
et les plénitudes
que connurent les
corps nus et les cornées
de tous les yeux qui,
plus ou moins beaux,
bien vivants ou poissons morts,
libellules à Belle-Ile,
Guépards atteints du prion,
vahinés souriantes
des paradis
ou l’on vivait
sans un radis,
et, surtout,
sans finir rassi.
voir un instant
du regard
de tous ceux
qui eurent des yeux.
Voir tout.
Une seule conscience
dotée de tous les attributs
oculaires du règne
des vivants.
Avide de vivre
avant d’étouffer
toute magie
en moi.
surtout pas vieille baderne
buvant son Sauternes
en commentant son foie gras,
En 2048 ou en 9876,
émettant des réserves
sur l’avenir du monde,
à l’antichambre de son trépas.
Remarque qui n’a rien à voir en forme de vérité sentencieuse : le flipper, c’est comme la vie ; c’est au moment ou on y reprend goût que la partie s’arrête. Le temps qui vous est imparti non é piu valabilé au-déla de cet aller simple ver l’infinito. Mais y’a parfois des extra-balles.
Bis r&épétitat en variation parfaite à la main dans un plus vaste rayon tracé au cordon
Retour en 2015 : depuis quelque temps j’essaie d’imaginer quel sera, à force de restructurations, l’État des services hospitaliers d’Urgences vers 2050/60. Quand nos 2 générations clamseront, sans parler des futures. Faudra t-il se faire offrir une VIPUrgences box pour avoir un service d’urgence équivalent d’un baby boomer 50 ans plus tôt ? Une société de marketing aura mis au point ce type de preste action en package à coup sûr.
Après-coup de son existence, quand il sera dématérialisé par le temps, sans âge ni visage, il pourra envisager une approche trans-humaniste en guise de vis et de vis-à-vis d’un Moi forcément défaillant,déchu, décharné, déné.
Dénié par ce réel
(c’est-dire le maintenant : il n’y a ni passé ni futur)
qui fit et défit de lui ce que j’étais.
En clair, je veux bien downoader mon essentiel,
cet esprit qui fut mien, sur
la toile afin de perpétuer en tant qu’idée un moi numéroté,
avec son petit code-barres à lecture optique.
En tant que substrat d’un petit rat existentiel n’étant plus,
mais laissant trace numérique de son passage
bien rangé dans une étagère de la bibliothèque infinie borgèsienne
Ce sera Difficile de trouver son propre rayon
mais l’intelligence artificielle
grande documentaliste
ordonnatrice
solutionnera tout.
Comme Chris Marker dans La Jetée
en avait en précurseur rêvé
C
Que son voeu soit exau-downloadé
et sans cesse à upgrader
comme ce fichu Javascript
réclamant tous les 111 heures
qu’on le remette à jour.
Entretemps, disparition ou non,
demeurer d’un optimisme radieux.
Béat, et temps mieux
Postulat gouvernant sa vie :
Si mon désir est (et sera a)battu en brèche par le réel
ce dernier le lui rend au centuple.
S’ensuivit une relative plénitude
pour communication de crise
et conduite du changement intérieur
extériorisé
(& vice adverse)
Avec pareils aphorismes rongés aux mythes, j’aurais du gagner du mazout : C trop injuste, Caliméro !
Here comes another one :
Je suis un vrai pirate car si j’ai oublié la teneur des jours, la saveur de la vie m’a propulsé de l’autre côté du miroir de l’écume des choses. Et inversement, ad libitum.
valsons de mille sons :
Et voici de quoi ne manquer jamais d’énergie :
Le Grand collisionneur de hadrons (LHC) a subi deux années de réparation et d’entretien afin de le préparer pour son fonctionnement à 13 TeV, près du double de son énergie précédente. Quelles parties de l’accélérateur ont-elles été changées?
Début 2013, après trois années d’exploitation, le Grand collisionneur de hadrons (LHC) a été arrêté dans le cadre d’une campagne de maintenance planifiée. Des centaines d’ingénieurs et de techniciens ont passé deux années à réparer et à consolider l’accélérateur afin qu’il puisse fonctionner à une énergie plus élevée. À présent, le plus grand et le plus puissant collisionneur de particules du monde est prêt à redémarré le 31 mars 2015. Qu’y a t-il de nouveau dans son édition printanière, tandis que j’irais germer de nouveau au bout des branches pour fêter la lumière retrouvée et enfin éclore de mes possibles ?
1) De nouveaux a(i)mants
Sur les 1232 dipôles supraconducteurs qui guident les faisceaux de particules dans le LHC, 18, usés, ont été remplacés.
2) Des jonctions électriques renforcées
Plus de 10 000 jonctions électriques reliant les dipôles du LHC ont été équipées de shunts – de petits dispositifs métalliques par lesquels une partie du courant (11 000 ampères) peut transiter en cas de défaillance d’une interconnexion.
3) Des amants plus sûrs
Les amants supraconducteurs du LHC bénéficient d’un système amélioré de protection contre les transitions résistives. Les aimants supraconducteurs conduisent l’électricité sans perte d’énergie due à une résistance, ce qui leur permet d’atteindre des champs magnétiques plus élevés. Lors d’une transition résistive, un amant redevient résistif, libérant ainsi une grande quantité d’énergie. Le système de protection contre les transitions résistives utilisé dans le LHC permet de dissiper cette énergie d’une manière contrôlée lors de l’apparition d’une tension anormale dans un amant aimant.
4) Des faisceaux d’énergie plus élevée
L’énergie des collisions qui se produiront dans le LHC en 2015 sera de 13 TeV (soit 6,5 TeV par faisceau) contre 8 TeV (4 TeV par faisceau) en 2012. Cette augmentation de l’énergie permettra aux physiciens d’élargir leur champ de recherches à de nouvelles particules et de valider ou d’infirmer certaines théories.
5) Des faisceaux plus serrés
Étant donné que la dimension transversale des faisceaux – la largeur des faisceaux – décroît lorsque l’énergie augmente, les faisceaux du LHC seront focalisés plus étroitement, ce qui permettra aux expériences d’étudier davantage d’interactions et de collisions.
6) Des groupes de protons plus petits mais plus rapprochés
Les groupes, ou « paquets », de protons seront moins denses sur les lignes A et B du RER : chaque paquet contiendra 1,2 x 1011 protons, contre 1,7 x 1011 en 2012. Lorsque des dizaines de collisions se produisent en même temps sur L14 à 18h 42 au retour de La Défense, il devient difficile de distinguer les particules provenant des différentes collisions. Le fait d’avoir moins de protons lors de chaque collision réduira le problème de l’ « empilement » des événements.
Toutefois, l’intervalle de temps entre deux paquets de protons sera ramené de 50 à 25 nanosecondes. Le LHC produira par conséquent davantage de particules par unité de temps, et davantage de collisions pour les expériences.
7) Une tension plus haute
Les cavités radiofréquence, qui accélèrent les particules les traversant, fonctionneront à de plus hautes tensions afin que les faisceaux atteignent des énergies plus élevées.
8) Un système cryogénique amélioré
Pour être supraconducteurs, les dipôles du LHC doivent être maintenus à basse température. Le système cryogénique a été entièrement consolidé : les compresseurs froids ont été réparés, les systèmes de contrôle améliorés et les stations de refroidissement rénovées.
9) Une électronique qui résiste aux radiations
L’ensemble des systèmes électriques du LHC ont fait l’objet de travaux de maintenance et d’amélioration : plus de 400 000 tests électriques ont été réalisés et des systèmes résistant davantage aux radiations ont été installés.
10) Un vide plus sûr
Si même le vide est plus safe, me voici reloaded for ever. L’intérieur du tube de faisceau est maintenu sous vide de façon que le faisceau ne percute pas de molécules sur sa trajectoire. Toutefois, des faisceaux de particules chargées peuvent arracher des électrons de la paroi interne du tube, formant un « nuage d’électrons » interférant avec le faisceau. Pour limiter cet effet, l’intérieur du tube de faisceau a été recouvert d’un revêtement absorbant non évaporable (NEG), un matériau ayant pour effet de maintenir collés les électrons. En certains points, des solénoïdes ont été enroulés autour du tube de faisceau, de manière à empêcher les électrons de dévier de la paroi interne de ce dernier.
Source modifiée
Joseph Trompette ~ Grotesques, Reims, France, ca. 1870-95
Sujet pour Bac philo 2018
Le politique tend-il par essence vers l’obscénité de la posture ? Quelle est la date de péremption de toute prétendue authenticité de campagne, une fois au pouvoir ? 3 mois ?
Quelle serait, si nous prenions leur place, notre propre (im)posture ?
Peut-on se draper dans la volupté de l’honneur du cybercitoyen commentatif conchiant le pouvoir en place, le précédent, puis le prochain ? Un peu comme on se soulage dans l’ombre de la frustration.
On en revient toujours a ce constat :
Le Pouvoir est exécrable, grisant, enviable, plein de basses trahisons shakespeariennes peu enviables. Pourquoi veut-on devenir dirigeant de Parti et le prendre, ce Pouvoir ? Parce qu’on est né mâle Alpha dominant (ou femme, mais il n’y a guère qu’Angèla) dominant de base, bouffi d’égo et d’intelligence froide, capable de tout pour se maintenir, revenir, comme l’autre nabot.
Ferait-on mieux ? Je l’espère tant.
J’aurais accepté Snowden, il aurait même pu camper durablement dans la cour de l’Élysée.
Dieu que la figure du politique providentiel est grotesque. Et vaine en un monde réellement mené par 3000 marques reines, leur lobbying débilitant, les 1% d’hyper riches répugnants. Créant parfois des fondations sur le tard pour se disculper. Ce qui est mieux que rien…
Voila. C’était ma séquence FriedrichArlette. Ma propre posture : mépris du Pouvoir, distanciation vis a vis de son aspect suspect, comme du mien. Par essence. Sur fond de fusion idéologique des camps d’antan.
La nausée de ce qui attend au tournant politique de l’alternance, bien pire a mes yeux que ceux au Pouvoir du moment.
Nouvelle distanciation
Pd: Avant tout, le délice,
le privilège d’exister encore
émerveillé d’être à chaque réveil et coucher
De recommencer
Chaque jour de ma vie est une vie.
Quand même, il y a de la démocratie
Sécurité, liberté…
Tout est politique, je n’aurai pu l’être
trop bêtement sincère.
Ma posture
Mon imposture :
La volupté d’un honneur
Un tantinet misanthrope
Vomissant sur l’idée même
De « meneur d’hommes »
De tribun beau parleur
De manager
De toute espèce
====================
« Puisque tout est fini, alors tout est permis »
« Nous avons grandi dans une impasse. Cernés d’un réseau de petites phrases anxiogènes qui s’aggloméraient comme des narcotiques dans nos cerveaux en formation. Enfants, nous avons pris connaissance du monde en même temps que de sa fin imminente: pas un jour sans qu’on entende à la radio des nouvelles de ces deux sœurs morbides, Mme Dette et Mme Crise, dont les ombres dans nos têtes enflaient sans cesse. Finiraient-elles par exploser? Non: c’est le chômage, le trou de la Sécu et son acolyte de la couche d’ozone qui s’en chargeaient. Les tours aussi, le 11 Septembre de nos 11 ans. Dans nos têtes d’enfants saturées de ces traumatismes subliminaux, l’idée de l’Apocalypse naissait au début des années 2000.
Nous n’avions pas 20 ans: nous arrivions trop tard
Au lycée, on nous avertit d’emblée que l’Histoire était finie. On nous expliqua que Dieu, le Roman et la Peinture étaient morts. Sur les murs de la capitale, on nous apprit que l’Amour l’était aussi. Nous n’en connaissions pas le visage que déjà, nous n’avions plus le droit d’y croire. Notre adolescence a passé comme ça, sans que jamais rien ne se passe. A l’université, nous nous découvrions «postmodernes» – dans les livres de Gilles Lipovetsky, d’Alain Finkielkraut, de Marcel Gauchet. La formule, ailleurs, revenait souvent, recouvrant indistinctement tout ce qu’il y avait de contemporain: on l’accompagnait généralement d’un sourire sarcastique, que nous imitions sans tout à fait le comprendre. On nous inculquait ce schéma ternaire «prémoderne, moderne, postmoderne», grille de lecture ou tenaille qu’on nous présentait comme neutre quand, insidieusement, celle-là avait déjà décidé pour nous qu’il n’y avait plus rien à faire. On était déjà à l’épilogue du récit mondial de l’humanité. L’hypothèse communiste? Un délire de pyromanes. Mai 1968? Une bataille de boules de neige. L’idéal du progrès ? On avait vu Hiroshima. Les utopies avaient toutes été ridiculisées, la poésie rendue barbare après Auschwitz, les rêves, n’en parlons pas. Nos ambitions se réduisaient au quart d’heure de gloire warholien, un éphémère, et puis s’en va. Avec les autres époques, nous avions le sentiment de ne plus tenir la comparaison. Français, nous étions saturés de rêves de gloire en même temps que divorcés de l’Histoire – comme affligés d’un complexe d’infériorité à son égard. Toujours, et sans que nous n’ayons décidé quoi que ce soit, nous nous situions après, une génération de retardataires qui se sentaient tout petits en face des statues de pierre. Nous n’avions pas 20 ans: nous arrivions trop tard.
Alors que faire? Mourir, éventuellement. En restant vivant si possible. Devenir un spectre de soi-même avec l’ennui et l’orgueil comme seuls moteurs, prenant comme modèles des anti-héros mégalomanes : Michel Houellebecq («souvenez-vous-en : fondamentalement, vous êtes déjà mort»), Yves Adrien (l’auteur, virtuellement mort en 2001, de F. pour fantomisation) ou Frédéric Beigbeder («Je suis un homme mort. Je me réveille chaque matin avec une insoutenable envie de dormir»).
A nouveau que faire ?
Une autre issue: regretter. Avec Muray, Dantec et les autres, pester contre l’homo festivus. Le jour fustiger les Bisounours, puis la nuit, pudiquement, rêver aux chevaleries d’avant. A l’extrême rigueur, enfin, agir à l’extrême. Devenir une bombe, prôner la haine de l’autre, exercer la terreur; à défaut de savoir comment s’y comporter, travailler à l’extermination du monde tel qu’il est. Une nouvelle triade de la résignation: celui qui disparaît, celui qui regrette, celui qui tue. Pour les autres, il reste l’oubli: la consolation des objets, l’anesthésie par les loisirs. De toutes ces figures possibles, nous ne nous reconnaissons dans aucune. Alors, à nouveau, que faire?
La réponse est simple: renaître, comme il nous plaira. Nous sommes comme les personnages de la pièce de Shakespeare fuyant désormais un modèle de société qui nous a déjà bannis. Etant tout sauf désabusés, nous n’avons plus d’autre choix que celui d’inventer une nouvelle voie. La place est déjà prise? Trop prisée? Nous irons ailleurs, explorer. Sur les ruines des Trente Glorieuses, certains d’entre-nous au-dessous du seuil de pauvreté, nous ferons très exactement ce que nous voulons. Tant pis pour le confort, tant pis pour la sécurité, et tant pis si nous ne sommes plus capables d’expliquer à nos parents ce que nous faisons de nos journées. Nous sommes soutenus par l’amour que nous nous portons. On nous l’a de toutes manières assez répété: il n’y a plus d’issue. Dont acte.
Indépendants, multitâches et bricoleurs
A distance d’un théâtre politique dont on ne comprend plus la langue, nous aspirons à l’émancipation, quitte à consentir à une certaine précarité. Le système D s’ouvre, comme une alternative possible au salariat. Nos petites entreprises côtoient, et à nos yeux égalent, les grandes institutions. Dans les marges et grâce à Internet, nous explorons les micro-économies souples. Les intermédiaires sont court-circuités. Nous produisons et distribuons notre propre miel. Plus rien n’est entre nous et la musique: l’énergie et la foi suffisent pour la créer, un ordinateur pour la mixer et la distribuer tout autour du monde. Nous sommes cosmopolites mais pratiquons le local: dans des sphères restreintes et de fait habitables, nous façonnons des objets qui nous ressemblent, puis nous les partageons. Dans nos potagers numériques, nous cultivons les liens, IRL comme URL, échangeant nos enthousiasmes, nos connaissances et les nuances de nos vies intérieures. Partout, nous nous réapproprions nos heures. Par la conversation, nous prenons le temps d’inventer des mots nouveaux pour désigner des choses nouvelles. Nous sommes indépendants, multitâches et bricoleurs. Conscients de notre chance comme de l’effort à fournir, nous refusons le cynisme et la plainte. S’il faut manger des pâtes, nous les mangeons sans rechigner. S’il faut sacrifier les vacances, nous l’acceptons. Nous échangeons nos vêtements, nos logements, nos idées.
Sans faire de bruit, une révolution discrète, locale et qui ne cherche à convaincre personne a déjà eu lieu. Nous acceptons désormais d’être sans statut, retirés dans les marges joyeuses, par nécessité comme par choix. L’avenir est pour nous dans les friches. C’est dans les terrains encore vagues qu’adviendra une nouvelle renaissance. Nous ne réclamons ni n’attendons plus rien de la société telle qu’elle va: nous faisons. Par-dessus tout, et fragilement.
Parvenu à un certain degré, le désespoir devient une panacée. Puisque tout est fini, alors tout est permis. Nous sommes après la mort, et une certaine folie s’empare de nous. Pareils à des ballons déjà partis trop haut, nous ne pouvons plus redescendre: dans un ciel sans repères, nous cherchons les nouvelles couleurs. Le monde est une pâte à modeler, pas cette masse inerte et triste pour laquelle il passe.
« Des futurs multicolores nous attendent. N’ayez pas peur, il n’y a plus rien à perdre. »