Je cours, je suis
je dévore l’existant
Cours en levant les yeux
je broute
j’aspire des yeux les racines du ciel
que sont les branches des arbres y montant.
Je cours en contre-plongée du réel céleste
tout en agitant mes moignons, mes jambes racines
mes bras racinaires en moulinets
à 360 ° moulinant le ciel
pour peu qu’il soit bleu
j’y mets des touches de fictionné religieux
l’air à chaque bouffée
les racines que sont les branches du ciel s’inversent dans mes rétines
à chaque foulée
ou, disons, une sur trois.
si je cours le matin tôt devant Notre-D(âme)
cela me donnerait presque un sentiment de divan divin
si ce n’est de religion
Dieu n’a pas de religion
Il est juste une idée de Dieu
il est juste une idée de faîte du divin
comme on parle du faîte d’un toit
d’un plafond de verre entre le mortel et l’immortel
le né, l’à naître et le rené
Sas malaisé à franchir.
Je cours en levant les yeux au ciel
mes bras tournant
mes mains brandies vers le ciel
tenteant d’attraper les racines-ciels des branches
20 mètres au-dessus de mon moi-gnon
celui qui encaisse comme l’homme le peut
les coups du ciel
Je foule aux pieds
tut ce dont il faut se déb-harasser
le non-dit, le trop dit, les foules dont on ne sait que faire
les foules qu’on met de côté pour sanctifier
galvaniser
le sentiment d’exister.
J’omets les foules, j’omets le ciel, j’omets mon être
je le fond dubout des bras dans la some de tous les êtres
moins la racine carrée de tous les étangs où plonger
du bout des bras par le rhizome de l’idée de ciel
J’omets le O, j’omets le V du vide
J’ajoute de l’O-rizon
dans les rizières inversées
les racines vues du ciel
pour m’y commettre
pour ajouter de l’R aux impressions soleil levant
du temps
dont je suis passant
Je cours l’existant des printemps renaissants
les parallèles potentiels avec les collections automnes
hivers du ressenti se morfondant
Encore un avion passant toutes les 120 secondes
Raspoutine le clochard du parc
croisé à chaque tour
rit à jamais seul
de son rire gras
dément, im(puissant)
il dément le ciel qui démentit sa version de l’existant
a version, sa potion amère
Je cours la houle
m’ffranchit de la foule
des autres moi
je crours au ciel sur Terre
en traitd’union de bras
avec les racines du ciel arborées
le ciel me touche
je ne sais qu’en faire
j’enlève les yeux
j’enlève les cieux
je cours divin mes hanches sont essieux
me produiguant a foulée du vivant
à longue haleine
placée à court terme
Mais, chacun de nos jours étant une vie
il s’avère que suis immortel dans le mortel
charnel je cours
décharné je monte sans ciel
Je crous mes mains brandies vers le ciel
moulinets attrapant l’idée du divin
par les racines duc iel que sont les branches levées vers lui
par chaque être-arbre croisé durant mes foulées
je monte, je descends colline, mon regard mont au ciel sur terre
où j’ai la ferme intention de rester
coûte que coûte
Je vendrai ma flamme au ciel
pour 3 vies supplémentaires ?
Oui et non, en faîte
au mitan mité de ma vie
je crois que
ce là m’est égal
je recherche en courant
le diapason
de mon étant
de mon être, du bout des bras attrapant les racines du ciel
via le bout des branches, je cours au bleu du ciel sur Terre
pour laver mon être plus blanc.
simultanément
Avide de vivre
tous les êtres
Mission : ne jamais étouffer
toute magie
en soi.
Les vivre toutes,
les petites magies
de l’être
à cinquante ans, la beauté de toute chose
quand je cours un jour de lumière
se révèle peu à peu
de plus à plus à moi
ma rétine me semble plus cultivée
par le temps passé
Elle est, cette rétine, comme lavée
par la renaissance quotidienne
chaque jour est une vie
à réminiscence de celle de la veille
Page 333 de sa suite de « Pour Sganarelle », Ajar Gary n’a ‘il pas dit :
« Ah, dites-moi encore de quoi nous sommes le Nom infatué
et les Non hirsutes ayant bel et bien droit de cité !
Que je me pâme encore d’horreur de m’y être laissé enduire
à l’insu de mon gré par ma formation historique
Par le temps présent avec lequel bien malgré moi, je dois faire corps,
en être partie prenante puisqu’ignorante, ou feignant de n’avoir pas su
Non, ce n’est pas ma très grand faute sociétale
Tel le mouton qui vient de naître, innocenté,
j’étais essentiellement désireux de la soie de l’entre-soi…. »
Bon, bon, c’est de moi, je le confesse à contrecoeur…
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Utopia, j’écris ton nom…
De nos vies aussi l’on tente
de faire des dosettes formatées
avec un peu de mousse veloutée
un goût standardisé par des cartels mondialisés
Eux, personne ne les fera disparaître
Rêver d’un improbable attentat contre
les 40(0) marques qui dominent le monde
et en ont fait un ramassis de profiteurs ?
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Une réflexion sur “Courir l’existant”