Vian, son frère, Cocteau ou tard, corps célestes

Il se souvient
du frère de Boris
qui était luthier à l’Odéon
rue de l’Echaudė St Germain,
Encore actif il était vers 88
30 ans après trépas de son frère
Quand le narrateur,
si leste petits corps terrestre,
passa devant son échoppe de luthier
devenu petits corps céleste
entre deux tournées de galeries
il le découvrit.

C’est un cafetier d’à côté qui confirma :
C’est le frère Vian, oui !
il ressemblait à ce que serait devenu son frère
s’il n’était pas aller cracher sous les bombes
en 59
Il lui apparut comme un Boris bis
Survivant à crinière blanche léonine
de vieil humaniste
Papillons Th
il travaillait sur un instrument
sa grande silhouette était courbée
penchéé dessus, élégant sans le vouloir
artisan aristotéliciennement concentré
sur son travail de réparation
d’un violon.
Oh beauté de l’avoir croisé !

25 ans plus tard
La boutique un peu art déco
est devenue un magasin de baskets
de cool chaussures de sport,
On dit sketchers ces temps ci,
pardon, mais qui s’en soucie ?

Il ne se souvient pas de Boris Vian,
petit corps céleste devenu entretemps.
En 59, de crise cardiaque
(il avait une faiblesse)
lors de la projection
sur les Champs pour lui réellement Elysées
d’une adaptation
de « J’irais cracher sur vos tombes »
qui ne lui plaisait pas

Un sacrément bon médium de son vivant, le Vian
jazz man, oulipien chevronné
ingénieur défroqué
des Ponts et Chaussées
auteur de polars comme
« J’irais cracher sur vos tombes »
sous le pseudo d’Ed Sullivan
auteur du sublime « L’écume des jours »
réunissant Chloé, Jean-Sol Partre & co

Il ne s’en souvient pas
et pour cause :
il n’était pas nez, pas re-né
Pas enduit dans l’erreur du réel en ce temps
pas plus tentant qu’un autre

Il ne s’était pas démis le nez
dans cinquante sacres du printemps
sonates d’automnes

Il ne regardait pas la peau de son gros orteil gauche
devenir tête de pachyderme sans yeux
ni ses mains parchemin faisant
Vian par Ronis bis

Vian par Ronis

Que serait devenu Boris Vian vivant ?
Que serait devenu Yves Klein
spécialiste du saut de l’ange lapisse-lazuli
trépassé au même âge
(ou peu s’en faut) ?

Certes, on s’en moque
c’est dit sans mic-mac
Que serait devenu
en revanche de temps perdu
un Edouard Launet
qui s’est fricassé à 50 balais
juste par dandysme
farouche volonté affichée
de ne pas faner,
voire passer son temps à chier
à force de trop bouffer
pour compenser le tentant qui passe ?

C’est qu’à partir des cinquante sangs d’un poète
c’est bien simple,que faire, se les fouetter ?
Deux options s’offrent à vous
Soit on simulera, tôt ou tartare
l’explosion en vol

soit on compte-rat ses points retraite
à supposer qu’on en ait
au soleil des actives années accumulées

On deviendra alors sous dix ou vingt ans
une vieille baderne téléramesque
à longue espérance de vie
et, dans le meilleur des cas
à fort pouvoir d'(c)(r)achat
une taupe à lunettes,
dotée d’humour salvateur
parfois

Ou radotant que le temps passé
n’est plus ce qu’il était
comme de vieilles balivernes
d’un pacte rompu

il se souvenait d’un couple de vioco-nostalgiques du Viandox
qui trouvaient que « la Place de la République, c’était mieux avant »
Avant les travaux de 2010
doc, avec les bagnoles tourbillonnant sans fin
… Beurk !

Oh my gode
Absence de dieu,
Présence de dons du ciel,
comment peut-on être aussi fion devenu dans la narration de soi
et dans son rapport au monde ?!

Se souvenir de ne jamais devenir une vieille baderne muette
à fort pouvoir d’espérance de vie
blasée

Ce qui n’est pas si mal
même envié par tous ceux qui sont hors Occident
les clandestins coulant en bateau pour le rejoindre
Ceux qui sont hors du miroir aux alouettes
que leur tendent les télés

car de l’autre côté du monde,
sauf oligarche, on ne devient souvent rien du tout :
on croupit juste dans son jus de misère
sans divaguer d’esthétisme luxueux
pour Occidental
farci de haine sociétale de soi

Bref,
si on en a parfois marre de soi
et en collectif du nous
du moi colectif
Pourtant, qu’est-ce que ce moi nous narre
et que dans l’entresoi on se marre
et vice versa
echangeant toujours avec ses amis
les mêmes références complicitaires
de membre de sa tribu socio cul
Et ce n’est déjà pas si mal

Qu’est-ce qui nous narre ?

On peut choisir de redevenir Cocteau ou tard
cocktail d’humanités sur le tard
sans perdre son Eurydice ni ses gorgones

Orphée à la baguette mené
à la limite quelques greffes d’organes de souche
cellule de vieux friqués oligarques se payant
un embryon d’immortalité

Car le futur sera fait de cela :
une méta humanité élitaire transcendée

Le semaine dernière, le mois d’avant
la première greffe de boite crânienne
en impression 3D

(et en matière plastique tenue secrète)
a été effectuée
sur une patiente autrichienne
souffrant d’une déformation par gonflement de la peau crânienne
C’est pas beau ça,
dans le jamais c’est assez ?
Si ! C’est sublime,
Oui y a de quoi crâner
de Neant der Tale !

I’m Waiting for the man

Allez !
Aller
vous faire
cryogéniser

chez Picard en attendant
les immanents progrès de la science !

Ainsi, il y aura moyen d’être
raccord à corps
avec les progrès de l’Histoire scientifique démiurge
pour quelque uns…

Ah, les élites, comment s’en défaire
ou défausser ?
Je crains qu’il n’y ait pas de moyens
La seule compensation est semble t’il
pour dérisoire qu’elle soit
de désirer en faire partie

Chaque génération
Mode d’emploi : étirez du ruban/rouleau de Mobius
20 centimètres de tissu neuf et frais comme une robe de printemps
d’éternel rosée du désir et d’ardeur de vivre

Each generation
Cada Geraçao
Jede Generation

refera sous une forme ou une autre
son testament beauté
de tétard
d’Orphée
de petit corps sublime
célestinant
procrastinant
cristallisant
le syndrome de Stendhal
certes revisité
en « C’est clair que c’est beau ».

T’étais pas nez,
t’étais pas trépané

diront du futur les
Cocteau futurs
ou tard
penchés sur leur reflets dans l’eau qui passe
s’admirant d’être mortels
se réenduisait la bouche
de Styx hydratant
aux hormones
de cellules souche
de cordon ombrilical
à lèvres entrou
vertes

Villa Santo Sospir 2

Villa Santo Sospir
Il se souvenait que le narcissisme est autant
détestation qu’amour de soi
à lèvres ouverts
Yeux verts en amende frontalière

Alors ? Désirer renaître Philippe Petit
pour funambuler espiègle d’allure
mais concentré jusqu’au darnier pas
entre deux tours
sur le fil ténu
de la vie ?

Ou se rêver avatatar d’Alain Robert
l’homme-araignée qui les grimpe à mains nues
tout juste un peu de magnésie
de poudre blanche sur les mains
et d’étoiles dans les yeux
sponsorisés
en guise de point retraites ?
Of figures tutélaires du surhomme
que faites-vous des chômeurs
condamnés à une réalité fantoche ?
O élites, vous en faites fi,
vous reproduisant sans fin !

Préférer un destin multinational au sein d’une grande marque du Cac 40 ?

Il se souvenait de l’endroit rêvé pour renaitre
sans jamais se donner la peine de rire mou :
la simplement sublime Villa Santo Sospir
découverte 3 ans plus tôt
à Saint-Jean Cap Ferrat
Le Cap Ferrat qui, selon une vieille carte marine, se nommait « Saint-Soupir ».

Le Cocteau y avait
tatoué
ainsi qu’il disait
les murs de toutes les chambres
de ses merveilleux dessins
bien plus durables que toutes
les picasseries datées
du monde

Bien sûr, le Jean aussi, était daté
mais bien moins que le Pablo surévalué
ou bien etait-ce vision idéale ?

supra-humain non fanant
oh, manant,
dites-le nous enfin !

La villa Santo Sospir,
Santo sospir
chaque pièce comme une période de vie
ses marches vers la mer glougloutant
doucement
illusion meditérranéenne
du pérenne

transcendances de tous les possibles
3 minutes de vie en moins
par cigarette fumée

Ah, on vous le redemande :
Que faire des « sans »
d’un poète bartlebien
qui choisit de ne rien dire
en guise d’aura postérieure ?

Arguant, le poète bartlebien,
qu’après oeuvre d’un Pascal, Kafka,
Jemanja (déesse de la mer du culte condomblé)
d’un Pessoa, d’un Modianao
et de tous leurs hétéronymes
du passé avenir

Arguant que toute posture serait imposture
petits corps célestes
Vain culte du genre
se regardant écrire
en s’affûtant
en se tripouillant des quelques
échos médias récoltés
à la télé du
spectacle du monde


Ah ! choisir ne rien écrire au Parc de Choisy
de ne rien décrire du Parc des choisis,
Que faire
d’une âme consacrée
à l’oubli de sa lumineuse
plénitude ?

Petits corps célestes
en sommité
splendeur du roseau pensant
De Pascal
Du radeau de l’humaine méduse

Humanité : Gorgone pourrissant tout en tant qu’espèce
hydre se nourrissant de la disparition de tant d’autres espèces
Cette invention récente, l’homme
qui aspire déjà,
effrayée par le spectre de sa disparition durable
à se réenchanter en positivant
pour tromper un avenir incertain
à un « redressement productif »
(Grand prix 2014 en Appellation d’Origine Conne = AOC)
pour dépasser ses soucis
et le pourrissement du monde qu’elle a engendré.

Ouah, elle a raison, la montante et ses suivantes
de vouloir se réinventer/ dépasser
les erreurs des générations passées

il lui souhaita bon courage
et fenêtre ouverte
Boris Vian se joignit
à ces pieux voeux
de vieux pieu
Salle-manger Judith et Holopherne
Ententez-vous craquer la banquise
misérables actionnaires court termistes du vivant ?

court termites de l’instant égoïste
du Carpe diem hédoniste qui nous reste
n’entendez-vous pas respirer l’Amazonie
sur la canopée de vos espoirs positivistes ?

Oh âmes taiseuses,
comment faire fi de ce nous
qui se déjoue, roué ?
Qui perd ses joues, enroué ?
Allah, Bouddha
à la poubelle, Télé ?
Inch’bon courage, frère humain !

Oh, sang roué, que faire
de l’éternel éphèmére ?
et pourquoi s’encombrer
de bagages inutiles ?

Santo sospir
Par amour de soi et du genre humain
par amour du miel de soi

Oh sang rouillé
que faire des petits corps célestes
aspirant au sublime post mortem
et pré born to be alive again ?
Cocteau ou tard

Voici un petit échange comme je les aime, avec quelqu’un qui a eu connu la famille propriétaire de la villa Santo Sospir, mécène de Cocteau : les Weissweiller (Carole, puis Francine). ils avaient bien sûr un hôtel particulier dans le seizième, aussi, Place des Etats-Unis, dont cette personne se souvient… Mais le dialogue va bien plus loin dans l’extrapolation

Moi : @ Francine Merci in memoriam ! Plusse au ciel que j’eusse pu connaître cette période et leur hôtel parisien. Je vais m’enduire de sang d’un pacte faustien afin d’y replonger dare dard. Connaît-riez-vous svp un passeur au tarif non exorbitant ? J’ai la faiblesse de tenir à mes orbites terrestres. Helas, n’ai point le talent de tatouer de mes mains les murs intérieurs, ni les miens, ni ceux de tous les autres, d’ailleurs…
Francine : Pas de pacte faustien …! Please …! Nous allons nous débrouiller autrement !!!! A la Charlot …! 13 octobre, 22:17 · Je n’aime plus · 3

Christophe Riedel : Soit, à la Charlot, avec une once de Buster Keaton en Méphisto. I’m Waiting for the man… Bon ça, ça tire vers Lou Reed… Au fait, merci pour le pacte fzcebookien d’amitié. Ah, le sapin de la place des États-Unis, très modianien…

Francine : Quoi ? you’d like me to hit you with a flower ? !! Réponse d’Andy Warhol à Lou Reed !!

Moi : Oui, je me souviens de cette chanson. Hit me with a flower Ce serait un calvaire endurable sans verser dans le sm. D’où suggestion a toute la ci-devant  » Yoyo tribu » : Faisons-en un flash mob printanier collectif dans la cour du Louvre, aux premières jonquilles de lumière 2015 retrouvée… Ou au bord d’une rivière, puis un tableau. Qui veut bien en être le peintre ?

Crédits photo, Boris Vian par Willy Ronis, Jean Cocteau photographié par Lucien Clergue sur le tournage du « Testament d’Orphée » en 1959, villa Santo Sospir par Christophe Riedel/Marc Phéline pour le buste de Cocteau entre deux cadres (qui prirent la même photo, d’ailleurs)…

Ceci est son corps, ceci est son temps
de journaliste indépendant
adulant les parallèles potentiels
(paradis artificieux parfois, par foi
Ceci est cadeau pour
l’anniversaire de ses 200 ans

(4X…)
autant de petits corps célestes
en emporte le vent
Et bon courage
aux vivants de 2264
et 3334
Nouvelle ére, manque d’air, champs martiens
désert d’Attacama
en grand observatoire

L’à venir aura transformé l’essai
d’une période de mutation
comme une autre
comme tant d’autres.
Tant mieux tant pis

Chute positive : Réinventons l’espoir, l’espoir réenchanté
Chute négative : Promotion durable sur le rayon surgelés
Chute poulipienne: Un si leste et vivante silex jamais le solylaisse ne laisse

chute en forme de Daniel Darc 2 ans avant sa fin (Photo DomGarcia)
DDarc DomGarcia back stage concert Alan Vega2011
Ce jour là, le narrateur l’avait aperçu dans les coulisses de « La machine du Moulin rouge où le photographe DomGarcia le shoota
C’était après une première patrie de concert d’Alan Vega et Martin Rv et leur mythique groupe « Suicide »
Au bout de quelques morceaux, Alan Vega se coupa au doigt sur une corde de guitare, aie, out, il sortit,
game over, piteux concert…
Il est repassé en début d’été 2014 aux Iles marseillaises du Frioul
Dans une belle ruine restaurée (avec la Fondation de France et du privé) :l’Hôpital Caroline.
Cette fois-là, il joua sur une petite chaise aux trois quart, a t-on rapporté au narrateur,
son fils le remplaça, c’était voulu d’ailleurs… Allez Fiston Vega !

Feu Darc, lui, n’eut pas
de rejeton, non ?
Ou bien si ?
Peace à son âme ramante
et dormante

3 réflexions sur “Vian, son frère, Cocteau ou tard, corps célestes

  1. Bonsoir , Le pseudo de Vian , n’est pas Ed qui est un autre auteur , américain . Vian , c’est Vernon Sullivan . J’irais cracher sur vos tombes et on tueras tous les affreux , Cordialement, c’était juste en passant …..

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  2. A reblogué ceci sur Parallèles Potentielset a ajouté:

    Ce texte sans bride , sur la fois de ma vie où j’ai vu le frère de Boris Vian travaillant sur un violon dans son échoppe de luthier à St Germain n’a pas pris de ride.
    Je le transmets sans chercher à retoucher SEO sa complexité (ou sa simplexité, comme on a dit de la cuisine du Chef ** Laurent Petit au Clos des Sens, l’un des mes chouchous avec les Meilleur).
    La poésie y confine à la recherche de sublimation subjective par un Moi méta-fictionné. Un Moi super-héros (et zéro) de ses possibles.
    Tant pis tant mieux !

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