Mauritanie 8 jours de méharée, Jean-Pierre Sable

Le premier âpre comme la vie, le second fort comme l’amour, le troisième suave comme la mort… ainsi vont s’enchaînant en saveur les 3 thés traditionnels (tchai en indien aussi). A partir d’Atar, aéroport de poche, on fit cete année-là d’un nouveau millénaire une randonnée méharée de 8 jours :

on estoy créatures circulant mi à pied, mi à dos de chameau, de nouveau à pied, quand on avait mal aux cuisses écartelées par l’entregent du dromadaire ou du chameau, j’ai encore oublié l’affaire des bosses (comme concave et convexe, que j’inverse). Circuler à chameau, cela s’appelle une méharée, je l’ignorais. Ca vous avait de suaves relents néo-colonialistes, mais on était sauvés : on payait pour cela et auprès d’un petit tour opérateur très éthique, effaçant ainsi un peu de la dette de la vieille imagerie en mémoire.

Je n’étais même pas fichu de plier rapidement ma tente le matin, ce qui exaspéra ma compagne (qui depuis part de son côté en trek. Parfois avec des sherpas qui font ça vite fait bien fait, ainsi qu’un thé au beurre de yak ma foi fameux fumeux, du côté du Népal). En 2001,la Mauritanie n’était pas encore déconseillée par les Affaires étrangères, c’était une belle affaire découverte désertique, moins courue que le Wadi Rum des Laurence d’Arabie coloniaux décolonisant.

Jean-Pierre, l’un de mes compagnons de voyage, a laissé par la suite son journal de bord mauritanien au bord d’un puits en me le signalant. En romançant, on dira qu’il l’a légué après l’avoir perdu à Saragosse ou à Ouadane. Retrouvé dans mes bagages mémoriels tardivement déballés.

Je le publie 13 ans plus tard,

Les déserts étaient si beaux qu’on en
redemanda,
quand la salade de fruits en boîte ponctuant chichement nos fins de repas
trépassa.

Cela me rappella l’ambassadeur du Chili hier soir vantant à la Géode celui de l’Atacama en prononçant toujours le ciel en haut, le cuivre par terre, le Dessert, ce qui rendait l’auditoire gourmand, déjà fasciné par le film « Hidden universes, regards vers l’infini » sur les téléscopes géants observatoires de l’Atacama, que je recommande. Jean-Pierre, l’un de mes compagnons de voyage, a laissé par la suite son journal de bord mauritanien. En romançant, on dira qu’il l’a légué après l’avoir perdu, à Saragosse ou Ouadane. Retrouvé dans mes bagages mémoriels tardivement déballés.

Je le publie 13 ans plus tard,
treize ans après Atar,

en pensant aux Fleurs du mal de Baudelaire, que je relisais distraitement en haut d’une colline rouge sable au crépuscule, perché dans l’espoir d’être éternel que le désert prodigue procure.
A qui n’y meurt pas de soif. Désireux de quitter le colectif en fin de journée pour retrouver un peu d’exaltation solo après la plénitude des journées de marche vous ressourçant l’âme en prise directe chargeur de réel apaisé, vent retombé après les trombes diurnes.

Ni de faim , je me souviens que notre groupe se plaignait du fait qu’il n’y ait que du ménisque à ronger dans le méchoui/ragoût de chameau lors de l’arrêt dans un relais, palais d’un festin promis. Je me souviens surtout de la bibliothèque de Chingetti, mémoire vivante d’un passé borgèsien, dont les tenants estoient de vieux érudits aussi insaisissables que la somme des savoirs accumulées par l’humaine engeance, grain par grain, en grimoires classés Unesco, mais piteusement entretenus faute de moyens.
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Voici un mien sablier narratif, avant journal retrouvé de Jean-Pierre

Egrenant le temps absent
le temps du S de Méphisto
quand il fait
quand il décrit le « S »
des itinéraires
de marche sans fin
Le bonheur du thé chaud
du rituel trois thés,
le premier amer comme la mort, le trosième sucré comme l’amour
celui du milieu je vous le laisse à deviner
comme autant d’os à ronger
dans le méchoui décevant
sans chameau.
On se demandait ce qu’il faisait de la viande
le cuisinier, mais avec les moyens du bord il faisait tout très bien
sauf le pain
une miche de béton
enfouie surgissant des braises
le lendemain des cendres chaudes
je n’aurais pas fait mieux
dans le bleu immac du désert rené
chaque jour renaissant
des sourires silencieux
échangés autour du thé
du nescafouillant
des chrysalides émergeant des duvets
pour émarger au registre du réel renaissant
avec plus ou moins d’allant
selon le nombre d’heures de sommeil
du désert
La chaleur naissante en janvier
préfigurant déjà l’accablement des mois de mai et juin
la sieste au pied des rares arbustes dénichés
le vent incessant
le calme plat
silence
retrouvé

and now, ladies, foxes end gentleman, here comes…
le lost journal retrouvé du chercheur Jean-Pierre, au style bien plus rigoureux que votre baroque serviteur de peu :

RANDONNEE  » LA TANOUCHERTOISE  »
DE OUADANE A CHINGUETTI
15 – 22 janvier 2001

Lundi 15 surgissant de l’hiver occidental
Arrivée à Atar à 13h locales. beau temps, 25° C, vent NE 15 nœuds. Ce seront les conditions météo de toute la semaine avec un vent qui se lève le matin, s’établit dans la matinée et disparaît un peu avant la fin du jour. Il tempère un peu l’atmosphère et nous poussera en soufflant de trois quart arrière gauche. En même temps, il soulève un sable qui craque sous la dent…. La ville est située dans une vallée du massif de l’Adrar. Information de notre géologue préféré au retour du voyage : il s’agit d’une formation primaire de type grès shisteux. Les plate-formes sédimentaires découvertes entre les dunes montrent des plaques de sel et des coquillages. Elles datent des ères primaire et secondaire. La petite taille des coquillages indique que la hauteur d’eau ne devait pas dépasser trente mètres. Le plateau est proche, nous le traverserons tout à l’heure. Pour l’instant, formalités de police dans un petit bâtiment précédées d’un échange francs-oughiyas ( 100 Fr = 3200 oug. ). Le groupe est composé de neuf personnes : Claire, Christine, Christophe, Emmanuel, Alexa, Robert, Stéphane, Jean-Claude, Jean-Pierre. Nous sommes accueillis par notre guide, Mohammed, son aide, Boubacar et le cuisinier, Kader.
Transport en 4×4 jusqu’à Ouadane. Environ 3 heures de piste à part la montée du col qui est goudronnée. Arrêt au poste de police en haut du col. Le plateau est caillouteux avec de l’herbe à chameaux et des épineux. Quelques tentes blanches de nomades par ci par là et des dromadaires. Un bédouin nous arrête pour transporter un colis jusqu’à Ouadane. L’auberge est située près de l’oasis. Cour intérieure et logement sous tentes bédouines. Petit tour dans la palmeraie : puits individuels à balancier, cultures de blé dur et carottes essentiellement. La nuit est froide. Je m’enrhume mais le lendemain, tout va bien. Dans la nuit, cris d’animaux qui ressemblent à ceux de chats ; il paraît que c’étaient des renards.

Mardi 16
Visite de Ouadane en passant par le cimetière (nous ignorions que ces quelques pierres dressées étaient des tombes), l’oasis et les ruines de la ville ancienne (onzième siècle environ). Maisons de pierre et torchis, rue de sable, classique. Visite d’une bibliothèque et d’un musée. Il s’agit de bibliothèques privées où sont rassemblées des livres anciens rapportés par les pèlerins de la Mecque : Coran et livres de connaissance de l’astronomie, des mathématiques, de la médecine, etc. Se posent des problèmes de conservation (action des termites en particulier) et surtout de propriété. Il semble que les actions de l’UNESCO se heurtent au refus des familles de se séparer de leur trésor. Cette impression sera confirmée à Chinguetti. Le musée en plein air rassemble des outils anciens (préhistoriques ?) et des objets de l’époque des caravanes. Ouadane était une ville-étape sur le chemin des caravanes qui allaient, encore jusqu’au milieu du vingtième siècle, de l’Afrique Noire vers le Maghreb. Aujourd’hui, environ 700 habitants.
Vers 11h, chargement de la caravane : 8 chameaux et deux chameliers, Salem et Mohamed Salem. Ouadane a été le point de départ de nombreuses expéditions de Théodore Monod et Salem a participé à plusieurs d’entre elles en 1965-1966, dont une de 25 jours et une autre de 30 jours . On emporte eau, bois, tentes, nourriture, ustensiles, bagages.
Matin : 1h de marche, 5kms.

Repas sous un arbre (sable rouge par moi dans un pot prélevé, toujours sur mon balcon) :
Apéritif : cacahuètes, dattes, biscuits secs et les trois thés traditionnels ( le premier âpre comme la vie, le second fort comme l’amour, le troisième suave comme la mort…).

Repas froid : pois chiches, lentilles, haricots verts, maïs, thon avec une sauce mayonnaise, suivi de fruits au sirop.
Repos jusqu’à environ 15h. Le bât des chameaux a été enlevé ; entravés, ils partent chercher un peu de nourriture et il faut parfois aller les récupérer bien loin.
Après-midi : 2h et quart de marche, 9,5 kms
Au début, paysage de plateau caillouteux puis du sable et des vallonnements. Vus un lapin, corbeau, scarabées, traces de gerboise et terrier, de gerboise ? A l’horizon gauche, cordon dunaire qui se rapproche vers l’avant. C’est pour demain ! Bivouac dans un creux. Une tente bédouine et quatre tentes de deux à monter. Feu de bois et soirée sur la natte et sous la voûte étoilée (en particulier magnifique voie lactée, ciel très pur et vision d’étoiles de très faible magnitude)
Repas : les trois thés bien sûr, bouillon, nouilles avec sauce chaude aux petits légumes, fruits au sirop.
Ces repas seront reproduits à l’identique tous les jours de bivouac.
Après le repas, Mohamed Salem prépare la pâte à pain qui sera cuite dans le sable chaud du foyer. Le pain sera mangé au petit déjeuner. Conversations autour du feu. Un visiteur passe la soirée avec nous. Il s’agit d’un bédouin de Ouadane à la recherche d’un chameau perdu depuis deux jours. Il continuera à chercher demain !
Nuit froide mais confortable dans le duvet.

Mercredi 17
Lever vers 6h30-7heures au lever du jour. Départ vers 8h45 pour l’oasis de Tanouchert. Ces horaires seront les mêmes tous les jours.
Matin : 4h de marche, 15kms seulement car nombreux arrêts.

Déjeuner sous l’arbre. dans paysage africain. Premières dunes. On aperçoit l’oasis à l’horizon au pied de la crête d’Herrour et de la passe que nous franchirons demain. Près du camp, cimetière apparemment ancien, datant de l’époque caravanière. Les tombes sont des tumulus dispersés avec pierres dressées. Mon appareil photo rend l’âme.
Stéphane est aux anges, participe aux travaux, monte les dunes, fait des pirouettes, HEUREUX !
Après-midi : 1h40 de marche, 7,5 kms

Marche jusqu’à l’oasis. Vu un lapin. Vers la fin, superbe paysage de dunes. Stéphane et moi suivons la dernière ligne de crête qui domine l’oasis. Magnifique point de vue sur l’oasis et le paysage environnant. Partie NE de l’oasis ensablée. Nous longeons des constructions de palmes ; apparemment, destinés au travail des dattes ou pour le bétail.
Logement en cases à l’auberge X. Thé d’accueil sous la tente bédouine. Douches dans la cour : pièces nues équipées d’un seau d’eau et d’une demi-bouteille plastique pour s’asperger ! WC idem sauf que s’asperger n’est peut-être pas nécessaire ! Puits public devant l’auberge ainsi que four à pain dans lequel est enfournée la carcasse de chèvre farcie à la semoule que nous mangerons tout à l’heure. Un panneau BOULANGERIE indique bien la fonction du four. L’eau est à peine à trois mètres du sol.
Soirée sous la tente bédouine. Discussion sur Dieu, la foi et les religions. Vaste sujet ! Le repas est suivi de quelques chants par les autochtones, trois femmes et un homme. Quelques pas de danse esquissés par l’homme et… nous.


Jeudi 18
Matin : 3h15 de marche, 13,4 kms

Avant le départ, brève visite de l’oasis. Elle est habitée par des haratines (anciens esclaves) qui cultivent quelques légumes. Dans le jardin de l’auberge, tomates, carottes, oignons, betteraves rouges, navets, blé dur pour leur consommation, mais apparemment, ils en vendent aussi . Passage de la falaise ( Crête Herrour ) qui est une excroissance du plateau de l’Adrar avec sommet de roches ocre et de sable. Du sommet, on découvre un champ de dunes à perte de vue avec cordons dunaires perpendiculaires à la falaise. Première étape de montagnes russes que les chameliers essaient de contourner. Vus un petit champignon à pied blanc et tête blanche et noire et sur une plate-forme sédimentaire une pierre plate (50×30 cm) à face supérieure creusée apparemment par l’usure d’un caillou oblong posé dessus. Sans doute une meule à grain de l’époque des caravanes.
Repas dans une zone d’arbres. Nous découvrons les baies amères-sucrées (touga) d’un épineux, le taichit (nom latin : balatine egyptiaca). Vus une pie-grièche blanche, à sourcils noirs et calotte grise et un autre oiseau de même taille, uniformément gris, à queue dressée que nous reverrons à la halte de samedi (une famille de six individus pendant ma sieste).
Après-midi : 1h30 de marche, 5,4 kms
Paysage « plat », beaucoup d’arbres et de touffes d’herbes dans l’Oued Eh Rahoui (orthographe non garanti) avec des plantes apparemment plantées, des coloquintes que mangent les ânes. Vus deux ânes avec un chargement de bois menés par deux jeunes hommes puis des personnes au loin. Sans doute y a-t-il un campement de nomades par là. Toujours le soleil de face l’après-midi avec chaleur plus importante et cortège de mouches. Bivouac apprécié à la sortie de l’oued, adossé à une petite dune, avec un paysage de petites dunes et épineux. Mohamed Salem a attaché les dromadaires ensemble et les mène au trot vers un pâturage qu’il a vu sur notre chemin. Il a mal à la gorge. Salem lui fait une petite entaille dans la gorge avec une lame de rasoir et lui pose une ventouse ( verre à thé ! ). Après quelques minutes, il l’enlève et verse dans le sable le sang qui a coulé par la plaie. Mohamed me dit que selon que le sang est bon ou mauvais, il sera guéri ou pas ! Le lendemain matin, il paraît mieux, mais la médecine occidentale a dû aussi faire son effet car Alexa ou Jean-Claude lui ont donné des comprimés de je ne sais quoi mais apparemment bien adaptés à son mal. A l’heure du coucher, œil qui luit dans le faisceau de la lampe ; sans doute un renard. Le lendemain matin, nous trouverons de multiples traces de pas de lapins et renards autour du bivouac. Cirrus dans le ciel, mais qui n’annoncent pas la pluie….

Vendredi 19
Matin :3.5h de marche, 13.5 kms

Toujours le même temps : soleil et vent NE, force 3 à 4 qui se lève le matin et s’arrête la nuit, et qui nous pousse ! Encore des montagnes russes avec de très beaux cordons dunaires puis zone plane. Repas puis sieste. Mohamed Salem est de nouveau souffrant.
Après-midi : 1.5h de marche, 5.8kms
Beaucoup de touffes d’herbe. Nous laissons le lit de l’oued à droite. Un autre groupe y a installé son bivouac. Nous allons plus loin, sur une zone dégagée, au pied d’un cordon dunaire. Le paysage est très dégagé. Stéphane est très enthousiaste. Nos muscles et tendons sont accoutumés et Coco entretient nos pieds avec amour. Parfait ! Mohamed Salem est guéri. Spectacle superbe du haut de la dune sous le vent du bivouac ; tellement sous le vent que nous humons jusque là les bonnes odeurs d’oignons revenus. Le coucher de soleil se déroule dans une atmosphère paisible, propice à la méditation (voir Jean-Jacques). La nuit est intense et le ciel très pur illuminé de myriades d’étoiles. La Voie Lactée mérite bien son nom. Mohamed Salem est vraiment guéri car, éloigné du bivouac, il imite le chacal. Pas mal. Mieux que le pain qui gonfle bizarrement sous le sable. Moins bien et instructif que le point de vue mauritanien sur la femme mauritanienne.

Samedi 20
Matin :3h de marche (2.5h effectives), 10.9kms

M.S. a de nouveau mal ; Alexa a sans doute un début d’insolation mais sera sur pied dès le lendemain. Matinée de montagnes russes superbes dans un paysage grandiose. 300kms de dunes comme cela vers le SE en bordure de la Majâbat Al-Koubrâ, zone sans un point d’eau que même les nomades locaux ne traversent pas. Repas dans l’Oued Chinguetti. En fait d’oued, nombreux arbres isolés dans le sable. Six oiseaux gris, type pie grièche, viennent tout près pendant ma sieste.
Après-midi : 2h de marche, 8.4kms
Première partie dans l’oued jusqu’au point d’eau. Il s’agit d’un puits busé avec fourche d’arbre, poulie et récipient en pneu ″traditionnels″. L’eau est à 20 mètres environ, fraîche et claire. Une petite douche est la bienvenue car il fait chaud. Les dromadaires ne boivent pas ou du moins il semble qu’ils ne soient pas autorisés. Fin du trajet dans les dunes avec encore un beau paysage, une petite oasis apparemment inhabitée et une famille qui semble vivre isolée dans une construction en dur. Kader et Stéphane vont leur rendre visite ; Kader semble les connaître. Bivouac dans un creux entre dunes. Très intime. Soirée sympa avec discussion sur la famille.

Dimanche 21
Matin :2h de marche, 5 kms. ARRIVEE A CHINGUETTI

C’est la dernière marche. Nous passons par les dunes et les chameaux empruntent le lit de l’oued jusqu’à Chinguetti. Nous passons les oasis de Y et Z puis surplombons l’ancienne oasis de Chinguetti ensablée en grande partie mais qui vit toujours. Sur la dernière dune avant Chinguetti, Mohamed nous conte l’origine du nom qui viendrait de la source au pied d’un rocher qui est maintenant enseveli sous cette dune et à laquelle venaient s’abreuver les chevaux. Nous avons une vue panoramique sur la ville (vieille ville avec château d’eau et minaret, lit de l’oued puis ville récente), les oasis environnantes, les dunes vers le SE et NE (Ouadane) et l’amorce du plateau de l’Adrar qui nous mènera à Atar.
Au total, 25 heures de marche pour 99.4 kms parcourus. Ce décompte précis a été réalisé grâce à la technologie moderne embarquée par Jean-Claude dit Coco pour les intimes : un pédomètre (pas de confusion, s’il vous plaît !) qui compte les pas. Sachant que le pas moyen de notre homme mesure 70 cms et qu’il a usé ses semelles 142023 fois, nous en déduisons la distance par un savant calcul intégral.
Arrivée vers 11h à l’auberge Echeylal à belle enceinte de pierre, cour intérieure en gravier, allées, arbustes (laurier-rose, bougainvillée….), chambres en dur ou tentes, terrasse sur le toit. Salem et Mohamed Salem déchargent tout le matériel et repartent aussitôt pour Ouadane pour un trajet de trois jours maximum. Les animaux n’ont toujours pas bu !
Promenade dans la partie ancienne de la ville (côté sud de l’oued, comme l’auberge). Coup d’œil sur la mosquée. La porte d’entrée de l’enclos est fermée. Visite d’une bibliothèque. Beaux livres à enluminures et couvertures de peau de gazelle. Toujours les mêmes récriminations contre l’Unesco qui promet mais ne réalise pas. Retour à l’auberge par le marché couvert : légumes et viande. Aspect pauvre.
Ragoût de chameau sous la tente bédouine puis un Coca. Quel luxe ! Ensuite, douche (un peu froide). L’eau de rinçage de la tête est rouge de sable. Le rasage qui suit est fort douloureux. Que la vie est dure ! Heureusement que la sieste suit.

Après-midi :relax
Petit tour dans la partie récente de la ville (côté nord de l’oued). Beaucoup d’animation dans la rue : joueurs de dames, commerçants, badauds et promeneurs. Belle unité de djellabas bleu clair chez les hommes. Tissus bariolés chez les femmes. Classique. Les commerçants des boutiques nous assaillent gentiment. Classique aussi. Ici, aux dires de Boubakar, il faut marchander au tiers de la somme annoncée. Ai finalement acheté un bracelet en argent finement ciselé. Aura-t-il du succès auprès de mon épouse? Inch Allah !
Au souper, excellent ragoût de chameau avec de bons morceaux de viande.

Lundi 22
Vers huit heures, montée dans la bétaillère qui nous ramène à Atar avec un autre groupe. Sur le plateau, nous coupons carrément la piste de l’aéroport de Chinghetti. La « cabine » est ouverte aux quatre vents, heureusement le soleil nous réchauffe peu à peu. Descente spectaculaire du plateau par le même col qu’à l’aller.
Petit tour dans la ville d’Atar : foire avec concours de jeu de baguettes pour les femmes (éruption périodique de youyous et de courses de voiles vers la tente du concours), marché africain animé puis repas dans un petit restaurant. Au menu, un tiboudiem très correct.
Départ vers 14h avec salle d’embarquement en plein soleil. Profitons-en, le froid nous attend peut-être en France. Enfin, dans l’avion, première gorgée de bière tant attendue par au moins l’un d’entre nous….
Retour vers le monde réel.
Fin du rêve saharien !

9 octobre 2014 :Qu’ai-je fait de mes tirages argentiques hasardeux ? Où sont mes louvenirs, pourquoi ne puis-je partir en trek amoureux ensemble à nouveau ? qu’est-ce qui m’en empêche ? rien du tout, le temps qui passe en sablier. Le temps absent, le temps présent.

Mission ? transcender/galvaniser ses peines en force chamanique. Se nourrissant de la la la noirceur du monde pour produire une énergie durable, façon pierre philosophale du futur. Comment ? En votant pour ce blog bio chaque jour d’ici le 23 octobre.
Parallèles Potentiels
Le mien, Prazllèle portentiel entre somme & sommier ensommeillé
de tous les nombrils grains de sable passés et à venir
Miel de toutes les humaines abeilles
Butinant d’la réalité

Signé : Citizen K mégaloreloaded (by wind and noness)
Alias Méphisto fait le « S ».

S comme spasme du vivant
S come serpent du relent
S comme sensualité désertique
S comme squelette atypique
S comme Se
Sentir
Vivant
Sang Chingetti
7814240

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