Utopies urbaines : Chandigarh, Brasília, La Grande Motte

Longtemps décriée, La Grande Motte est l’une des cités conçues de toutes pièces au XXe siècle, surgies de rien, à partir d’un dessein original sur terrain vierge, dune et vent. Un Ex nihilo partagé avec celui de deux villes illustres, puissantes pionnières :
La Brasilia d’Oscar Niemeyer, nouvelle capitale du Brésil surgie au coeur du plateau rouge brésilien, le Planalto.
La Chandigarh confiée au Corbusier en Inde, devant les contreforts de l’Himalaya, au Pendjab. Panjabi : ਚੰਡੀਗੜ੍ਹ, hindi : चंडीगढ़ CaṇḍīgaṛhLe plan de la ville a été préparé par Le Corbusier à partir d’un plan précédent d’Albert Mayer. La plupart des édifices de la ville ont été imaginés par Pierre Jeanneret, Jane Drew et Maxwell Fry.

Un peu d’Histoire

Avec la partition de l’Inde en 1947, Le Pendjab est divisé entre le Pakistan et l’Inde. Le Pendjab indien a alors besoin d’une nouvelle capitale pour remplacer Lahore, devenue pakistanaise. Transformer une ville préexistante en capitale aurait été délicat et de gros enjeux politiques et religieux auraient pesé. Le Premier ministre Jawaharlal Nehru décide alors la construction d’une « ville nouvelle, symbole de la liberté de l’Inde libérée des traditions et du passé… qui soit une expression de la confiance de la Nation en son avenir. » Ce dont témoigne peut-être cette fameuse « Main ouverte » du Corbu ci-dessus illuminée.

  • Le nom de la ville signifie « fort de Chandi ». Il dérive de Chandi Mandir, un temple dédié à la déesse hindoue Chandi, situé dans le district voisin de Panchkula. Oui, nous sommes bien loin de feu les forts des Halles..
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Quoi de commun entre ces trois entités urbanistiques ?

Ce sont des oeuvres totales jouant des possibilités plastiques infinies du béton, des entités où le « plein » est aussi important que le « vide ». Elles sont l’incarnation d’une vision de l’architecture et de la place de l’homme dans celle-ci.
Stéphane Herbert a réalisé plusieurs reportages sur Brasilia et Chandigarh, l’un de ses projets met en vis-à-vis les deux cités. Dans le cadre de la mise en valeur de l’architecture de La Grande Motte, l’Office de tourisme l’a invité à présenter ces photos. Dans la perspective des 40 ans d’indépendance de la ville, il a ainsi pu réaliser un reportage photographique en deux temps, en 2014. l’Office de Tourisme de La Grande Motte, Stéphane Herbert et Christophe Riedel, coordinateur, ont eu le plaisir de présenter un triptyque architectural vivant, habité sur Chandigarh – Brasília – La Grande Motte.

L’exposition « Utopies Urbaines » propose plus qu’une découverte : une invitation à un triple voyage… Du Palais de l’Assemblée à la Tour des Ombres à Chandigarh, de la Cathédrale Métropolitaine au Théâtre National de Brasilia, en passant par La Grande Pyramide ou la Place du Cosmos de La Grande Motte… Les images de Stéphane Herbert ici produites véhiculent avec force et humanisme la dimension universelle de l’utopie réaliséé par son architecte, Jean Balladur.
Thomas Blancart, Promotion touristique et valorisation du patrimoine de La Grande Motte.

5 Questions à Stéphane Herbert à propos de son travail à La Grande Motte :

Comment as-tu été amené à travailler à La Grande Motte ?
J’ai d’abord travaillé sur les villes de Brasília (Brésil) et Chandigarh (Inde). J’ai eu l’occasion de présenter une exposition sur ces deux capitales de la modernité dans une dizaine de villes en Inde ainsi qu’au Musée National à Brasília. En France, son itinérance a commencé par Firminy (Loire). La Grande Motte m’a invité à montrer en plein air quelques-unes de ces images. Il m’a également été demandé de photographier cette cité balnéaire un peu particulière, d’y porter un regard.

Quel rapport entre ces trois villes ?
– Chandigarh et Brasília sont un peu comme les « grandes soeurs » de La Grande Motte. Bien qu’elles soient issues du mouvement moderne, toutes trois proposent des architectures assez distinctes qui les caractérisent. Si elles ont successivement créé la surprise au moment de leurs constructions, elles furent aussi dénigrées durant quelques décennies. Elles sont maintenant arrivées à maturité, et dans les trois cas, il s’agit de villes-parc qui offrent du bien être, selon la plupart des habitants. Brasília est classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 1987. Selon une norme très novatrice d’ailleurs, puisque ce sont les différentes échelles de la ville qui sont protégées et non un style particulier. Chandigarh devrait intégrer le classement global de l’oeuvre de Le Corbusier. La Grande Motte, labellisée « Patrimoine du XXe siècle » en 2010, est reconnue comme un exemple de patrimoine moderne. Ces trois villes nous interpellent sur la place de l’homme dans la cité, la modernité et l’utopie urbaine. Toutes proportions gardées, elles sont toutes trois de formidables aventures, architecturales et humaines !

Comment as-tu procédé pour photographier La Grande Motte ?
– Comme à Chandigarh et Brasília, j’ai voulu circuler en vélo et à pied pour mieux appréhender la ville : c’est vraiment LE grand luxe de La Grande Motte ! Bien sûr, l’architecture, l’urbanisme, la symbolique et la poésie de Jean Balladur invitent à l’étonnement. Sa conception philosophique d’une dualité harmonieuse m’a d’ailleurs incité à faire des photos tout en contraste, focalisant sur la densité de la lumière et des ombrages, les voluminosités de béton et la végétation presque omniprésente. J’ai cherché à composer des images intégrant la dimension structurale et spatiale de la ville avec la présence humaine in-situ.

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Tu n’es pas à proprement parler un « photographe d’architecture » ?
– Effectivement, je viens plutôt du reportage, de l’anthropologie visuelle. L’aspect humain est essentiel dans mon approche de l’architecture. J’ai essayé de capter ce rythme qui est particulier à La Grande Motte, l’agréable rapport à la ville, en déambulant dans la plupart des quartiers. Je peux agir sur le vif ou en attendant patiemment le passant, ce qui me donne aussi le temps d’apprécier la qualité du lieu. Je cherche de belles compositions, naturelles et spontanées, entre la posture des gens, les structures architecturales, l’espace public : Telle cette jeune femme venant s’étendre pour une lecture sur la pelouse de la Place du Cosmos, ou encore ce gamin s’élançant avec sa serviette de bain entre les pyramides du Concorde et du Commodore. Il y a des lignes, des formes, des attitudes, du mouvement.
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Quels sont les lieux que tu affectionnes, qu’est-ce qui t’aurait éventuellement déplu ?
– Certes, cette cité dédiée au soleil est bien plaisante. Cependant, il est triste que la plateforme du Point Zéro et le Mur des Méditations restent inaccessibles. Je suis aussi tombé sur des panneaux « Jeux d’enfants interdits »…n’importe quoi ! Dommage aussi que la douche-fontaine de la Place de L’Homme ne coule plus…

Ceci dit, j’ai beaucoup aimé la très digne Place du Cosmos dont la « boule rouge » de Michèle Goalard est une étape ludique sur le chemin de la plage. J’aime aussi beaucoup le patio aéré et ondulant de l’Acapulco, toutes les variations de modénatures pleines de fantaisie, la fantastique fresque de Routier dans le hall de l’Albatros, le « diablotin » de la sculpture à l’accueil du VVF, l’épure des photos vintages de Bob Ter Schiphorst, les dunes de Josephine Chevry, les senteurs des grands pins de la Promenade des Vents avec son petit labyrinthe du Labech, partout l’indissociabilité du « vide » et du « plein », et bien sûr, l’élégance de la Grande Pyramide, synthèse esthétique des quartiers du Levant et du Couchant… Bref, la Grande Motte est une oeuvre totale, anticonformiste et vouée à un « idéal solaire ».

Christophe Riedel, journaliste et coordinateur de l’exposition
« Utopies urbaines / Chandigarh – Brasília – La Grande Motte / Photographies de Stéphane Herbert »
Quand ?

Phase I Du 30 septembre au 30 octobre 2014
Où ? La Grande Motte / Avenue Pierre Racine/

Phase II : sur la Péniche Louise Catherine  du Corbusier, à Paris, automne 2015

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Une vue de montage de l’exposition :
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3 liens  sur notre exposition sur le site Concrete Hub
« 3 villes du Patrimoine moderne XX, 3 utopies concrètes »
Chandigarh, Brasilià, La Grande Motte

http://concrete-hub.com/stephane-herbert-chandigarh-brasilia-capitales-modernite/

http://concrete-hub.com/stephane-herbert-grande-motte-12/

http://concrete-hub.com/stephane-herbert-grande-motte-22/

L’exposition est susceptible de voyager, en mettant l’accent sur ce que l’on voudra :
Controverses suscitées par ces bâtis, mise en perspective historique, évolutions, témoignages…

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2 Parallèles potentiels

En termes de convergence, filiations, arborescence d’autres utopies urbaines réalisées, de leur aura, des déceptions qui pour certains en résultent…

Passé et présent :
Cette Expo au Frac Centre, Orléans :
http://www.frac-centre.fr/villes-visionnaires-605.html

Futur
Le projet Herzog & De Meuron de la Tour Triangle à Paris XV, qui connaît des péripéties, comme d’habitude (ce qui rappelle votre propre genèse polémique, oh ville nouvelle ytant conspuée) :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/10/28/paris-le-projet-de-la-tour-triangle-vacille_4513825_823448.html

Descriptif de l’expo, qui vous met des ailes et du baume au coeur : )
« Conçue en deux volets, l’un historique, l’autre prospectif, cette exposition rend hommage à l’historien et critique Michel Ragon qui, dans ses ouvrages Où vivrons-nous demain ? (1963) ou Prospective et Futurologie (1978), fit découvrir les enjeux de cette architecture expérimentale au coeur de la collection du Frac Centre.

Dans l’après-guerre, des architectes refusent le diktat de l’architecture fonctionnaliste pour s’engager dans une redéfinition radicale de la ville. De l’analyse précise des mutations sociologiques de leur époque, ils tirent des
« systèmes urbains » capables d’organiser de façon globale et d’anticiper les nouveaux modes de vie occidentaux.

Yona Friedman est l’un des premiers à théoriser les principes d’un urbanisme spatial à l’échelle planétaire. Ses études sur la mobilité, énoncées dès 1956, influent largement sur le développement du courant « futurologique » qui traverse les années 1960 et dont Michel Ragon se fait le porte-voix.

Au travers de revues et au sein du GIAP (Groupe international d’Architecture Prospective), il diffuse les nombreuses recherches de cet urbanisme « prospectif » : ces cités du futur déploient de gigantesques infrastructures hors-sol, qui favorisent une circulation libre et continue des hommes et des informations.

L’exposition s’attache à restituer cette quête de nouveaux territoires et de configurations urbaines capables d’accueillir les citadins à venir, à travers six sections thématiques et une centaine de maquettes, dessins et photomontages.

Entre pragmatisme et utopie, les projets présentés, pour la plupart issus des collections du Frac Centre, incarnent l’optimisme des « années pop », le mythe d’une culture en quête de loisirs et de consommation, fascinée par le rêve cybernétique et la conquête spatiale…. »

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Signalons à propos du Corbusier cette non moins prometteuse actualité :
Autre bonus en la rue du Docteur Blanche abritant une autre belle Maison- Fondation Le Corbusier, la villa Roche : Justement, une expo jusqu’au 31 janvier y présente les photos de Lucien Hervé sur le Cabanon du Corbusier à Roquebrune Cap Martin, où il finit ses jours, non plus les pieds, mais la tête dans l’eau. On la visitera volontiers quand faire se pourra, une l’été indien passé, la pluie (cinglant le réel de la résignation à l’hiver) revenue… Même si cette année, la douceur persista jusqu’à fin novembre : Bigre, il y aurait anguille climatique sous roche ? Cela tombe bien, l’exposition s’appelle : les Vacances.
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Lucien Hervé : Les vacances de Monsieur Le Corbusier
Photo : Lucien Hervé, Le Corbusier devant le cabanon, Cap Martin – Roquebrune 1951
© FLC-ADAGP / Lucien Hervé / J. Paul Getty Trust

Détails ci-dessous
et ce joli billet citant le site de la Fondation du Corbu :

Lucien Hervé : Les vacances de Monsieur Le Corbusier
Fondation Le Corbusier, Paris
Jusqu’au 30 janvier 2015
Dans le cadre du« Mois de la Photo à Paris »
En partenariat avec l’Association des Amis de Lucien et Rodolf Hervé


« Le Corbusier travaille. Il est en vacances au Cap-Martin où il a construit son Cabanon (3,66 x 3,36 x 2,26) au bord de l’eau. Le Corbusier dessine, écrit, déjeune avec Yvonne, son épouse, plaisante avec Thomas Rebutato, son voisin, propriétaire de la guinguette l’Étoile de mer. La mer à quelques mètres. Elle l’attend pour son bain quotidien, cette Méditerranée qu’il a toujours admirée, aimée et qui l’accompagnera dans son dernier voyage. Hervé travaille. Il réalise quelques clichés de Corbu dans l’intimité. Il fixe ces rares moments où le crayon s’arrête, où l’esprit se repose, où le plaisir de l’eau l’emporte.

Une trentaine de photographies réalisées par Lucien Hervé au cours des années cinquante sont présentées dans la Maison La Roche, siège de la Fondation Le Corbusier à Paris ; quelques dessins originaux de Le Corbusier représentant le site du Cabanon de Roquebrune-Cap-Martin complètent cette évocation de sa résidence d’été.

Le révérend père Couturier, directeur de la revue l’Art sacré, fut à l’origine de la rencontre entre Lucien Hervé et Le Corbusier. Après avoir recommandé Lucien Hervé auprès de Matisse, puis auprès de Fernand Léger, il encouragea le photographe à se rendre à Marseille pour y photographier le chantier de l’Unité d’habitation. À la fin du mois de novembre 1949, Lucien Hervé réalisera en une seule journée plus de six cent clichés de l’œuvre monumentale avec son Rolleiflex.

Le Corbusier à qui il avait fait parvenir son reportage est enthousiasmé par son travail. Il décide alors de l’engager pour photographier ses œuvres, aussi bien architecturales que plastiques. Hervé travaillera pour Le Corbusier de 1950 à 1965 et réalisera plus de 20 000 clichés constituant ainsi une documentation de première main sur l’œuvre architecturale – livrée au commanditaire sous forme de contacts recadrés et collés sur des planches de classeurs – représentant aussi bien des reportages sur des chantiers en cours (Chapelle Notre-Dame du Haut de Ronchamp, Unité d’habitation de Rezé-les-Nantes, Usine Claude et Duval à Saint-Dié, Secrétariat,Assemblée et Palais de Justice de Chandigarh (Penjab, Inde), Palais de Filateurs à Ahmedabad (Gujarat, Inde), etc., y compris des clichés des maquettes des œuvres in situ…) que des réalisations antérieures pour lesquelles Le Corbusier souhaitait mettre à jour l’iconographie (Villa Savoye à Poissy, Cité de Refuge de l’Armée du Salut à Paris).

Hervé se verra ensuite confier la couverture photographique de l’œuvre plastique de Le Corbusier : peintures et sculptures, carnets de dessins, gravures, etc. Il réalisera également des portraits dans l’immeuble de la rue Nungesser et Coli : l’artiste au travail dans son atelier, images de Le Corbusier et d’Yvonne dans l’intimité de l’appartement. Un séjour dans le cadre exceptionnel du Cap-Martin sera également l’occasion de produire une série de clichés de vacances qui demeurent l’un des rares témoignages de la vie chaque été au Cabanon. Ces portraits témoignent de la grande proximité entre les deux hommes et de cette relation exceptionnelle entre les deux artistes qui dura plus de quinze ans.

Chacun viendra puiser chez l’autre les éléments qui viendront enrichir son travail. Ils sont tous les deux habitués à transgresser les contraintes exercées parleurs pratiques respectives. L’architecte doit faire avec le terrain, le programme, le client, l’économie… Le photographe sait s’adapter à la demande,au climat, aux moyens, à la technique. Ils partagent une même approche formelle de la photographie – Le Corbusier l’a pratiquée en plusieurs occasions et il en a nourri ses créations – l’image originale est un matériau transformable, le document devient vite méconnaissable au bénéfice d’un pur objet plastique. L’usage qu’ils lui assignent sera cependant divergent, pour l’architecte, il s’agit de mettre en œuvre un outil de communication efficace tandis que le photographe cherche à approfondir sa pratique plasticienne. Il construit des images dont le cadre et la composition s’inspirent des formes épurées,rigoureuses et lyriques des bâtiments qu’il capte, les réinterprétant ensuite jusqu’à l’abstraction.

Le travail d’Hervé contribua largement à la diffusion et à la connaissance de l’œuvre de Le Corbusier, celui-ci puisant abondamment dans ces ressources pour illustrer les volumes de son Œuvre complète pour réaliser le livre culte sur Ronchamp ou encore le testament intellectuel de L’Atelier de la recherche patiente. Il les confiera aussi très souvent aux revues et aux magazines qui le sollicitent pour des articles… »

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Autre illustration, autre cas d’école  avec : 

ce qui est jugé comme une prouesse technique en 2016

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C’est une réalisation d’architecture spectacle qui me séduit un peu sur cette jolie plaquette autocad en perspective (fournie par l’agence) ci-dessus. Ce sera livré en 2016/2017.

Etat de l’art à février 2016 :CZ3qnuIWEAApzmS.jpgCZ3qorsWAAEnCO-.jpg

Crédits Agence Mimram et Mairie du XIII.

Combien de temps faudra t’il pour que la réalisation soit décriée par des riverains ? Sera t’elle plébiscitée pendant longtemps ?

On s’y habituera. Comme à la tour rectangle blanche où j’ai grandi, non loin de là, rue du Château des Rentiers. Une réalisation de 1974.

Comme à la tour de la rue Corvisart où je vécus avant avant son look fin de sixties si daté. Je me souviens de la pauvre tortue de notre appartement tombée du balcon du  neuvième étage où nous vivions.

Le regard riverain s’y habituera (pas à la tortue tombée, à la nouvelle réalisation d’immeuble-pont, qui aurait peut-être empêché la casse de la tortue. Qui sait ?)

Le regard riverain s’y habituera, en maugréant parfois, comme à toutes les autres minimutations de ce quartier treizièmard refait à neuf par strates et zones successives depuis les 40 ans que je l’ai connu.

Le jugement de valeur sur les tours (naissantes et vieillissantes) est si subjectif

Surtout pour les tours, il y a toujours un gap entre les jolies perspectives des plaquettes d’archi (entre autres secteurs) et la réalité 30 à 50 ans après le rendu de la la construction.
Le jugement de valeur, en particulier pour les tours, est très lié à son présent émetteur, pâtissant en général du temps qui passe, n’est-ce pas ?
PS : En cet instant T 2015, la nouvelle bâtisse avait fière allure. Qu’en serait-il en 2075 ? De toute façon, l’espérance de vie d’une tour n’est le plus souvent que de 50 ans avant son réhabillage, son enveloppe refaite.

En ce début de vingtième siècle, on avait un faible pour les habillages métalliques de façade avec des trous/Cercles/ fentes/mini meurtrières

ou les habillages en bois de façade avec des trous/Cercles/ fentes/mini meurtrières/ volets boisés : pour faire vert, pour s’afficher plus vert.

Qu’en serait-il en 2222 ? Oui, Qu’en fut-il ? Quels seraient les figures imposées de la grammaire architecturale du moment ? Combien de viles nouvelles à bâtir et de compagnies de BTP co-régnant sur l’ordre mondial seraient réjouies par ces nouveaux marchés ?

Mon arrière-arrière petite-fille ou l’un des ses cousins raconta cela via le complexe convexe de l’accès mondial des disparus au cortexcode. J’y avais déposé ma mémoire data en 2038 pour une concession à perpétuité.

Le problème étant que j’avais oublié le code d’accès après qu’il ait été transformé en algorytme automutant dans la mémoire du dépositaire. Dieux du ciel absent, quels casse-tête ces changements de code permanents !

Il me fallut 102 ans (à moi qui fus un « Je » et demeurais pensant par cycles de 22 ans) pour me souvenir du bon code. Et devoir le modifier tous les 3 mois par souci de sécurité imposée. C’est court, 3 mois, quand on n’est plus tout à fait là.

 

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