Oliviers de Feuilla, Idée de Van Gogh

Deux oliviers du Premier Empire perchés en combes de Corbières, bonzaifiės vénérables,  zen ont vu passer des tartes aux murmures, elles leur coulent sous les ponts comme aisselles qui sussurent, succèdent, suscitent, cessèrent. C’est curieux, ces oliviers me donnent l’impression de ne pas avoir poussés ici, d’être dénaturés, car ils sont solitaires et trop décoratifs dans un jardin. intuition confirmée le dernier jour de mon séjour par le maire de Feuilla, mon hôte aussi, qui me raconte qu’en effet ils ne sont pas d’ici : ils ont été importés l’année dernièred’Espagne par des pépiniéristes. Qui les ont déracinés de leur terre espagnole, oui, mis en pot, transportés, transplantés ici. 200 ans après leur naissance.

J’avais déjà entendu parler du procédé, ayant vu au Grand Palais un hiver lors d’un salon jardinier (Jardin Jardins ?) un autre majestueux olivier superbe, bonzai géant vénérable, datant lui carrément du roi Saint-Louis, bref âgé de 700 ans… C’est devenu assez fréquent, semblerai-il.
Vincent van G ne put les peindre, dommage pour ce magot visuel vu le long du chemin de Feuilla le long de ma maison d’une semaine (via les Gîtes de l’Aude). Je les dessine en pensée d’une main peu assurée, ces oliviers, d’une main inexistante. Enfoui qui puisse, enfui de l’intérieur jusqu’à leur réseau racinal. Je suis chacune de leurs racines, comme mon avant-bras noueux, mes cuisses de grenouille arborée en témoignent trop bien. Je suis méandre, articulation rhizomique, un olivier géoanachronique pensant chaque coucher de soleil dans les Corbières. la somme de tous les oliviers du monde coule en moi, lente sève promptement inutile.

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Love is what you got, Vincent

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