Petit pèlerinage en toit de Cité Radieuse
Marseille corbuséenne
13 ans après une première visite
irradiant encore mémoire
au radian
de deux nuits à l’hôtel du troisième étage de la Cité
si bien pour dormir dans le jus de Modulor corbuséen
Rien n’a changé sur le toit-terrasse en juin 2014
si ce n’est le bassin pédiluve, de nouveau en eau
et restauré. il y a des joggers étudiants de 20 ans, ce qui désacralise amusant
un monsieur solarium mûr
à tendance iguane
cela met de la vie
au beau vide
du lieu
Autre nouveauté, le lieu d’exposition en haut de haut de toit repris
en 2013 par Ora Ito,
Marseillais de coeur
Il l’a baptisé Mamo
en contrepoint d’humour marseillais
au Moma new yorkais
On en verra le lieu vide ci-dessous
une semaine avant l’expo
comme en friche
Voici la série en approche
après une intro hors sujet :
cette paire de spécialités marseillaises
(métropolitaines en l’occurence)
non retouchées
Bonne idée, ce MAmo
il faudra tout de même penser à exposer quelque artiste
ouvrant plus de portes que
le sempiternel
monument Buren
(à l été 2014)
Cela viendra certainement
Je me souviens des appartements tout en longueur de l’hôtel, donnant l’impression de couloirs un peu monacaux : Le Corbusier les prolongea dans le sens perpendiculaire aux façades. L’appartement est « en profondeur ». Il traverse l’épaisseur de la construction et s’ouvre à ses deux extrémités sur les façades Est et Ouest. Le grand axe longitudinal de l’immeuble est orienté Nord-Sud. Ventilation naturelle, bien sûr aussi. Agréable curiosité devenue très prisée.
Il y a aussi maintenant
au troisième, dans la galerie
à côté de la réception de l’hôtel
(et d’un éditeur
à librairie bien achalandée,
d’une agence d’immo très jolie)
un restaurant au décor boisé fifties
de belle facture
« Le ventre de l’architecte »
où il fait bon venir boire un café après
sur le balcon bétonné
donnant sur les pauvres barres
détonnantes
des alentours
800 mètres après le métro Rond-Point du Prado
400 après le nouvel habillage curviligne
d’un blanc marié
du stade de l’OM
qui s’achève
avenue Michelet.
Repassons dans 100 ans
ce sera encore plus radieux
d’armature
c’est sûr
Lien vers la page petites annonces de la Cité
un bonheur à lire
Et puis ce lien vers Notre exposition associant deux capitales modernes
Chandigarh du Corbusier et Brasilia d’Oscar Niemeyer
à une autre curiosité architecturale :
La Grande Motte
Eté, puis automne 2014
pour l’anniversaire des 40 ans
de cette Cité balnéaire de laboratoire
devenue un peu Durable avant l’heure
depuis que tous mes arbres se sont épanouis
Mais les appartements sont petits
sauf les 3 4 pièces
denrée rare
Voici deux liens d’intérêt en termes de convergence, filiations, arborescence
d’utopies urbaines réalisées, de l’aura qui en résulte, traces, perspectives …
Passé et présent :
Cette Expo au Frac Centre, Orléans :
http://www.frac-centre.fr/villes-visionnaires-605.html
Futur
Le projet Herzog & De Meuron de la Tour Triangle à Paris XV, qui connaît des péripéties, comme d’habitude (ce qui rappelle votre propre genèse polémique) :
http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/10/28/paris-le-projet-de-la-tour-triangle-vacille_4513825_823448.html
Descriptif de l’expo, qui vous met des ailes et du baume au coeur : )
« Conçue en deux volets, l’un historique, l’autre prospectif, cette exposition rend hommage à l’historien et critique Michel Ragon qui, dans ses ouvrages Où vivrons-nous demain ? (1963) ou Prospective et Futurologie (1978), fit découvrir les enjeux de cette architecture expérimentale au coeur de la collection du Frac Centre.
Dans l’après-guerre, des architectes refusent le diktat de l’architecture fonctionnaliste pour s’engager dans une redéfinition radicale de la ville. De l’analyse précise des mutations sociologiques de leur époque, ils tirent des
« systèmes urbains » capables d’organiser de façon globale et d’anticiper les nouveaux modes de vie occidentaux.
Yona Friedman est l’un des premiers à théoriser les principes d’un urbanisme spatial à l’échelle planétaire. Ses études sur la mobilité, énoncées dès 1956, influent largement sur le développement du courant « futurologique » qui traverse les années 1960 et dont Michel Ragon se fait le porte-voix.
Au travers de revues et au sein du GIAP (Groupe international d’Architecture Prospective), il diffuse les nombreuses recherches de cet urbanisme « prospectif » : ces cités du futur déploient de gigantesques infrastructures hors-sol, qui favorisent une circulation libre et continue des hommes et des informations.
L’exposition s’attache à restituer cette quête de nouveaux territoires et de configurations urbaines capables d’accueillir les citadins à venir, à travers six sections thématiques et une centaine de maquettes, dessins et photomontages.
Entre pragmatisme et utopie, les projets présentés, pour la plupart issus des collections du Frac Centre, incarnent l’optimisme des « années pop », le mythe d’une culture en quête de loisirs et de consommation, fascinée par le rêve cybernétique et la conquête spatiale…. »
gnalons à propos du Corbu cette non moins prometteuse actualité :
Autre bonus en la rue du Docteur Blanche abritant une autre belle Maison- Fondation Le Corbusier, la villa Roche : Justement, une expo jusqu’au 31 janvier y présente les photos de Lucien Hervé sur le Cabanon du Corbusier à Roquebrune Cap Martin, où il finit ses jours, non plus les pieds, mais la tête dans l’eau. On la visitera volontiers quand faire se pourra, une l’été indien passé, la pluie (cinglant le réel de la résignation à l’hiver) revenue… Même si cette année, la douceur persista jusqu’à fin novembre : Bigre, il y aurait anguille climatique sous roche ? Cela tombe bien, l’exposition s’appelle : les Vacances.
Lucien Hervé : Les vacances de Monsieur Le Corbusier
Photo : Lucien Hervé, Le Corbusier devant le cabanon, Cap Martin – Roquebrune 1951
© FLC-ADAGP / Lucien Hervé / J. Paul Getty Trust
Détails ci-dessous
et ce joli billet citant le site de la Fondation du Corbu :
Lucien Hervé : Les vacances de Monsieur Le Corbusier
Fondation Le Corbusier, Paris
Jusqu’au 30 janvier 2015
Dans le cadre du« Mois de la Photo à Paris »
En partenariat avec l’Association des Amis de Lucien et Rodolf Hervé
« Le Corbusier travaille. Il est en vacances au Cap-Martin où il a construit son Cabanon (3,66 x 3,36 x 2,26) au bord de l’eau. Le Corbusier dessine, écrit, déjeune avec Yvonne, son épouse, plaisante avec Thomas Rebutato, son voisin, propriétaire de la guinguette l’Étoile de mer. La mer à quelques mètres. Elle l’attend pour son bain quotidien, cette Méditerranée qu’il a toujours admirée, aimée et qui l’accompagnera dans son dernier voyage. Hervé travaille. Il réalise quelques clichés de Corbu dans l’intimité. Il fixe ces rares moments où le crayon s’arrête, où l’esprit se repose, où le plaisir de l’eau l’emporte.
Une trentaine de photographies réalisées par Lucien Hervé au cours des années cinquante sont présentées dans la Maison La Roche, siège de la Fondation Le Corbusier à Paris ; quelques dessins originaux de Le Corbusier représentant le site du Cabanon de Roquebrune-Cap-Martin complètent cette évocation de sa résidence d’été.
Le révérend père Couturier, directeur de la revue l’Art sacré, fut à l’origine de la rencontre entre Lucien Hervé et Le Corbusier. Après avoir recommandé Lucien Hervé auprès de Matisse, puis auprès de Fernand Léger, il encouragea le photographe à se rendre à Marseille pour y photographier le chantier de l’Unité d’habitation. À la fin du mois de novembre 1949, Lucien Hervé réalisera en une seule journée plus de six cent clichés de l’œuvre monumentale avec son Rolleiflex.
Le Corbusier à qui il avait fait parvenir son reportage est enthousiasmé par son travail. Il décide alors de l’engager pour photographier ses œuvres, aussi bien architecturales que plastiques. Hervé travaillera pour Le Corbusier de 1950 à 1965 et réalisera plus de 20 000 clichés constituant ainsi une documentation de première main sur l’œuvre architecturale – livrée au commanditaire sous forme de contacts recadrés et collés sur des planches de classeurs – représentant aussi bien des reportages sur des chantiers en cours (Chapelle Notre-Dame du Haut de Ronchamp, Unité d’habitation de Rezé-les-Nantes, Usine Claude et Duval à Saint-Dié, Secrétariat,Assemblée et Palais de Justice de Chandigarh (Penjab, Inde), Palais de Filateurs à Ahmedabad (Gujarat, Inde), etc., y compris des clichés des maquettes des œuvres in situ…) que des réalisations antérieures pour lesquelles Le Corbusier souhaitait mettre à jour l’iconographie (Villa Savoye à Poissy, Cité de Refuge de l’Armée du Salut à Paris).
Hervé se verra ensuite confier la couverture photographique de l’œuvre plastique de Le Corbusier : peintures et sculptures, carnets de dessins, gravures, etc. Il réalisera également des portraits dans l’immeuble de la rue Nungesser et Coli : l’artiste au travail dans son atelier, images de Le Corbusier et d’Yvonne dans l’intimité de l’appartement. Un séjour dans le cadre exceptionnel du Cap-Martin sera également l’occasion de produire une série de clichés de vacances qui demeurent l’un des rares témoignages de la vie chaque été au Cabanon. Ces portraits témoignent de la grande proximité entre les deux hommes et de cette relation exceptionnelle entre les deux artistes qui dura plus de quinze ans.
Chacun viendra puiser chez l’autre les éléments qui viendront enrichir son travail. Ils sont tous les deux habitués à transgresser les contraintes exercées parleurs pratiques respectives. L’architecte doit faire avec le terrain, le programme, le client, l’économie… Le photographe sait s’adapter à la demande,au climat, aux moyens, à la technique. Ils partagent une même approche formelle de la photographie – Le Corbusier l’a pratiquée en plusieurs occasions et il en a nourri ses créations – l’image originale est un matériau transformable, le document devient vite méconnaissable au bénéfice d’un pur objet plastique. L’usage qu’ils lui assignent sera cependant divergent, pour l’architecte, il s’agit de mettre en œuvre un outil de communication efficace tandis que le photographe cherche à approfondir sa pratique plasticienne. Il construit des images dont le cadre et la composition s’inspirent des formes épurées,rigoureuses et lyriques des bâtiments qu’il capte, les réinterprétant ensuite jusqu’à l’abstraction.
Le travail d’Hervé contribua largement à la diffusion et à la connaissance de l’œuvre de Le Corbusier, celui-ci puisant abondamment dans ces ressources pour illustrer les volumes de son Œuvre complète pour réaliser le livre culte sur Ronchamp ou encore le testament intellectuel de L’Atelier de la recherche patiente. Il les confiera aussi très souvent aux revues et aux magazines qui le sollicitent pour des articles… »
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Autres bonus, ces deux cerises su le corbeau, pardon, Le Corbu :
1) Mon article sur les dimensions du cinquantenaire Le Corbusier.
https://christopheriedel.wordpress.com/2015/04/29/dark-side-of-le-corbusier-cinquantenaire-ds/
II) Délassons-nous maintenant en quittant la haletante (sic) Marseille pour Roquebrune Menton, du côté du Cabanon enfin restauré en 2015, après tant de fois où j’étais passé devant : il était en déshérence totale.
ll se trouve sur la falaise rocheuse, 100 mètres en-dessous de la maison de mon oncle/figure du père disparu, reconstituée avec de vrais morceaux d’un amour quasiment filial (Manfred).
Il (le cabanon, pas Manfred) ouvrira en bonne et due forme à partir de mai.
Le Châtelier de Télérama, critique émérite, mord son chapô : bien tape à l’oeil, le chapeau, insiste en intro sur la bétonisation de la Côte pour faire plus authentique.
Après, l’article est très instructif, point hâtif. Cesse d’être tiré par les chevaux du désir éditorialiste.
Du Cabanon à la Villa E 1027
a Côte d’Azur, là-bas entre la vision dantesque de Monaco hérissée sur la mer et les douceurs retraitées de Menton, donne à certains, allez savoir pourquoi, des nostalgies de Bretagne ou d’Ecosse ! Impossible par ici de trouver plus de cent mètres de nature d’un seul tenant, sans maisons, immeubles, marinas les pieds dans l’eau. Sauf qu’en cherchant bien…
Corbu fut de ceux-là, qui se dégotta sur les rochers, à l’écart de la route, en dessous de la voie ferrée qui court le littoral, un petit lopin pour y planter son « château de vacances ». 3,66 m de côté sur 2,66 sous plafond. Une boîte minimum, calculée au Modulor qui fut, en quelque sorte, sa dernière demeure.
© Fondation Le Corbusier, ADAGP, 2015 (gauche) et Photo Olivier Martin-Gambier 2006 © Fondation Le Corbusier, ADAGP 2015
C’est sur la plage en contrebas qu’il est mort d’une crise cardiaque, le 27 août 1965, rendant du même coup célèbre un certain certain Henry Pessar, paparazzo amateur, auteur de l’ultime portrait du maître.
Mais qui est l’homme derrière ?
Photo Henry Pessar
De fait, Corbu, sur la Riviera, était un peu un squatteur. Notamment chez ses amis architectes et décorateurs (avec qui, comme toujours, il finira par se fâcher) Eileen Gray et Jean Badovici qui, à cet endroit même s’étaient construit la villa E1027 (E pour Eileen, 10, pour le J de Jean, comme 10e lettre de l’alphabet, 2 pour le B de Badovici, 7 pour le G de Gray). Une élégante construction qui respectait peu ou prou les « 5 points de l’architecture moderne » (Pilotis, plan libre, fenêtre en longueur, façade libre, toit terrasse) édictés par maître Corbu.
La villa E1027
Photo Luc Le Chatelier
Juste derrière, il y avait l’Etoile de mer, le bistrot de Thomas Rebutato, qui, en échange du terrain sur lequel Le Corbusier pu construire son cabanon, lui demandèrent d’installer, sur l’un de leur terrain de boules, cinq « unités de camping » de grandeur conforme : c’est à dire minimum.
Photo Luc Le Chatelier © Fondation Le Corbusier/ADAGP 2015
Aujourd’hui muséifiés, la Villa E1027, le cabanon et les unités de camping, propriétés du Conservatoire du littoral, sont gérés par l’office du tourisme de Roquebrune-Cap-Martin