Comme c’est amusant

C’est amusant d’observer que des gens qui ont fait des études de sciences humaines, parce qu’ils s’intéressaient aux autres, finissent généralement par travailler dans les Directions des ressources humaines. Et qu’ils y prennent des directions plutôt inhumaines en tirant parti des ressources d’autrui, tout comme les journalistes, dans un autre domaine.

Que dans un monde ou l’offre d’emploi est en ballotage très défavorable, ces responsables des ressources humaines,censément ouverts aux autres, doivent travailler à les décortiquer au fil de tests, puis d’entretiens où il s’agit de dépister les contradictions et les zones d’ombre, comme ailleurs on dépiste les maladies mortelles. Un actif sur 8 est au chômage, et le social a de plus en plus besoin de consultants et experts pour éliminer le plus d’individus possible. Pour que le recrutement, la sélection, pour ne pas dire la ségrégation, soient parfaits.
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Exemple : on remplit un carnet de 90 paires d’affirmations sur les « préférences professionnelles », PAPI en abrégé, édité par la société anglo-saxonne « PA consulting Group ». Un classique du genre, également utilisé chez Bouygues. Une secrétaire vous dit de ne pas chercher à être cohérent, mais sincère et spontané.
une fois qu’on l’a rempli en cochant les cases dans laquelle on se résigne à s’enfermer, on est introduit dans le bureau de la mère des ressources supérieures, une femme très sûre d’elle, avec laquelle il est vain de chercher quelque complicité que ce soit. Elle vous fait observer que vous avez été lent à remplir le questionnaire, mais que ca n’est pas grave. Pendant l’entretien, , elle vous fait abruptement remarquer que les résultats du test, dont les réponses dessinent les contours d’une monstrueuse rose des sables diagrammique posée sur son bureau, vous font apparaître comme pragmatique, alors que le dialogue indique que vous seriez plutôt rêfléchi.

Qu’en pensez-vous ? vous dites être les deux à la fois. Cela ne semble pas la satisfaire. Une sorte de malaise s’établit. Elle l’observe, vous traque sur les directions éparses de votre curriculum vitae, semblant sous-entendre que vous avez emprunté bien des voies différentes. C’est le cas. Vous en convenez. Vous vous enfoncez tout seul au nom d’on ne sait quelle aspiration à la sincérité. Vous en dites trop. Des réponses à des questions qu’on ne vous a pas posé. Elle écoute avec attention, et vous semble t’il, une once de perplexité. mais peut-être est-ce l’effet de votre imagination, voire d’une certaine manie de la persécution dans ce jeu de rôles. Elle vous demande comment vous voyez votre avenir. Vous vous vouez, dites-vous à la communication, orale comme écrite. Elle vous demande de choisir. vous dites que vous êtes polyvalent. Vous êtes la pour tenter de vous intégrer à un grand acteur des médias.

Et vous commencez à perdre vos ressources, sentant qu’elle a mis le doigt dans une de vos failles, one of your dark places. Vous devenez vaguement goguenard et de plus en plus précieux, tentant de vous réfugier dans votre for intérieur de mots. Comme si vous teniez à faire comprendre que vous êtes au dessus de tout cela. Que votre idée d’une certaine qualité d’être (due en partie à un abus de lecture de l’œuvre de Pirandello pendant l’adolescence) exclut qu’on s’enfonce en vous avec une mini-caméra inquisitrice. Surtout dans le jargon d’opérette du mieux-disant recruteur.

Satisfaction de faction : celle, un peu destructrice d’un petit prince qui veut dire qu’il est illusoire de forcer quelqu’un à se révéler, en trois ou quatre question-types du jargon recruteur. De cet entretien, vous ne livrez que ce qui vous arrange. C’est-à-dire tout ce qui vous dérange. Les certitudes, la prétention de jauger, donc de juger un individu. il y a du Procès la dedans. Mais juste parce que l’entretien s’est mal passé.

Les ressources humaines sont inhumaines. L’humanisme est loin. Érasme, sarcasme. Combien de vérités solennelles venez-vous d’assener ? vous recevrez une réponse écrite, dit-elle en vous raccompagnant jusqu’à l’ascenseur. Vous savez alors que vous êtes éconduit, étranger. vous étrennez cette sensation, en ce 31 décembre. Vous n’aurez ni les avantages du Comité de l’Enterprise ni les tickets restaurants ni la sacro-sainte mutuelle d’entreprise. Mécréant. M’écrivant. Cri vain. Vent. Y’en a 400 derrière. On enchaîne.

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Vous êtes allé courir pour vous retrouver. Pour mieux vous perdre. On pourrait vous faire remarquer que vous êtes mal égaré. Contredanse du malaise qui exute en expulsant,en suant, au fil des pulsations et des pouls intérieurs. Au jardin des Plantes. Dans l’allée qui longe la ménagerie, au sixième tour, vous en avez profité pour regarder longuement un groupe d’antilopes ou de gazelles ( toujours du mal à les distinguer les unes des autres) dont deux ou trois individus vous regardèrent aussi.

Un bel échange qui s’acheva quand la dernière se détourna de vous. Courir dans des allées rectilignement arrosées de lumière, tout droit, comme un métronome, comme une machine corporelle, c’est quelque part entre l’extase et l’ascèse. Au bout de quelques kilomètres, plante mobile parmi bien d’autres immobiles, vous sentez s’accomplir en vous une sorte de photosynthèse.

Horlogerie haletante qui se remet à l’heure du soleil, décrassage et remise en état du véhicule en vue du contrôle technique, tous les dix ans. Aller courir au moins tous les mois, en hiver et toutes les semaines, en été, printemps, automne. 6 tours, soixante antilopes et six ours bruns.

Circuit qui permet de s’oublier à cœur ouvert, en mâchant quelques pensées sans gravité, caressé par la lumière, berçé au fil de vos efforts par cette mécanique qui semble inusable. votre corps à esprit ouvert, juste pour le plaisir acharné de l’essouflement qui rassénère. Sérénité qui permet de sortir du désert intérieur.

Votre Paris-Dakar, en quelque sorte. Sans pétarades ni retransmission télévisée. Sans sang contaminé. Le bilan comptable du sang contaminé, vaste programme. saine lassitude quand vous revenez dans votre tanière. Y hiberner au fil des rêveries de grand paresseux, animal à fourrure extirpant de lui ce qu’il sent mal, ce par quoi il se sent mal. Saint-Suaire d’une pratique sportive qui remplace une pratique religieuse. On ne rentre pas dans les Ordres, en 1997. On accepte pas d’en recevoir non plus. Mais on s’en donne à soi-même.

Notamment celui-ci : Vas courir et me venge ! Adonne toi à fond. Pourquoi êtes vous si vélléitaire ? comme un perpétuel bégaiement d’intentions balayées par le lendemain. Tant de choses se ramassent à la peine. A la pelle. Allah pèle.

Tant de siècles que , bon prophète, il attend le seigneur au soleil. Vous saignez un peu, l’écharde qui est en vous est partie. La vision de la mosquée, du haut du kiosque du jardin, l’a chassé. Blancheur sans religion. Imam immanent. Comme si la blancheur de chaux décapait votre conscience.
Elise vous a dit que le vehicule corporel maternel n’est pas en bon état. vingt ans de rouille accumulés. Batterie d’examens. Elle a peur pour sa mère, tout comme vous avez peur de la votre. Mécanique usée par vingt ans de tranquilisants et d’euphorisants. Du Prozac considéré comme un garage à angoisses existentielles. De l’abus des prescriptions de psychotropes à la fin du vingtième siècle. Ce modèle existe aussi en ciel. En toutes les tailles.
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Vous hibernez, lâchant de temps en temps de petites lettres de motivation qui en manquent, comme une chèvre lâche de petites crottes toutes sèches, imaginant brièvement que vous devenez ce à quoi vous postulez. Assistant de communication, rédacteur polyglotte et muet, journaliste quadrilingue.

Responsable du musée Le Corbusier. Assistant de recherche dans un cabinet de sultans cons. Formateur de mercenaires téléphoniques. Schizophrène de vos espoirs. L’INSERM, France-Rail Publicité, Canal Plus, la cité de la musique, France-Télécom, European Benefits, le magazine Compact, le CNPP, la FNAC, Textuel et leur standardiste à mi-temps à la voix de velours, payée 2000 francs par mois, Raphaël Navarro, Images et Mots Conseil, un qu’est plus débrouillard que moi, Guillaume et son frère Bertrand qui vous a piqué la place que son frère vous avait avait fait miroiter et qui, de toute façon doit démissionner et cherche du travail, de l’agence de rédacteurs Bipog…

Enumération essoufflante de vestes, de lettres-type de réponse négative, d’espoirs mythomanes avortés. Nous sommes au regret de vous dire que vous ne nous convenez pas. J’ai envie d’accuser déception en renvoyant, moi aussi, quelque lettre type faisant part de mes regrets et de mes encouragements pour l’avenir de la sotte entreprise qui a refusé mon inestimable collaboration. Curieux aussi que ce mot, fâcheusement connoté à la fin de la dernière guerre, soit devenu si courant. Agent. détergent.Tant de gens qui ne se disent même pas pardon dans la rue, quand les hasards balistiques les font se bousculer. « Pardon », dis-je toujours à d’autres hommes sourds et muets pour qui ne les connait pas.
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C’est amusant de voir que les filles qui sucent divinement bien les sexes masculins sont rarement celles avec lesquelles ont vit. En effet, celles qui ont envie du vit et qui vous le tendent vers l’infini, dur comme du Bouygues, à mesure que la jouissance approche, qui le mangent jusqu’à la glotte et qui avalent tout sans frémir, ont ce qu’on appelle du tempérament. Or, c’est précisément ce tempérament qui fait qu’elles sont souvent invivables, ou qu’elles ne vous vivent pas longtemps.
Théorie à la con, mais qu’importe ? Je me souviens qu’un soir, après des libations au bar de l’hotel Lancaster durant lesquelles Nicolas R. avait brisé la plaque de verre d’une table basse en frappant un tantinet hystériquement sa Tequila rapido, nous étions allé nous promener sur les quais, Emma, lui et moi. Assis sur un banc, nous roulâmes, puis fûmâmes quelques conifères de plus en plus superflus, comme on boit quelques verres de trop. Nicolas s’en alla, vaguement nauséeux et las de tenir la chandelle.

Après quelques pénétrations latérales peu fructueuses, du coté de l’Alma, Emma prit ma chandelle et me donna pleins d’émois. Non, c’est du sous-Gainsbourg à bourses pleines. Emma la prit en main, puis en bouche, la savoura, avide l’avala, me faisant dévaler les marches d’un plaisir crescendo. Cependant, je regardais Notre-Dame illuminée, idiot radieux irradiant de vagues de jouissance qui montaient plus haut que le cœur. Des groupes de gens passaient, regardaient distraitement,dans la pénombre, mon pénis et son contenant, devinant sans peine la teneur de notre dialogue.

Montée de tonnerre de jouissance, exhibitionniste malgré moi, de plein gré, remontant le gué de mon extase, puis goûtant le court instant d’hébétude qui suit immédiatement la foudre orgasmique. Hélas pour moi, d’un point de vue fellicien en tout cas, je ne la supportais pas trois jours d’affilée.

Je me souviens aussi d’une pleine lune à Hua-Hin, Chaam, Thaïlande, vue sur la mer et la pleine Lune, du balcon d’une chambre du Dusit resort and Polo Hotel ou la même grande bouche s’en donna à cœur-joie. Je le lui rendis de bon corps. Je crus bien avaler la lune une bonne fois pour toutes. Petite mort que je ne dus connaître que 10 fois en tout. Pas si mal, disons, par rapport à une existence de Mormon moyen. Des Mormonnes marmonnant la bouche pleine sur la plage, j’en ai peu connu.

C’est amusant de voir quelles techno-mythologies à la con les séries télévisées et les débats de prospectique scientifiques toc de notre adolescence peuvent créer. je songe notamment à « 2001, l’Odyssée de l’Espace », majuscules indues pour souligner la grandeur cathodique et média. on s’y croyait vraiment. Ca anticipait l’an 2000 d’un quart de siècle et j’me voyais déja résident de l’espace, cybernaute berné par la grande illusion techno-mode, vivant en huis-clos dans des suppositoires de l’espace, généralement tout blancs. En combinaison de kevlar jamais tout à fait aux bonnes dimensions.

Au lieu de ça, on a des capotes lubrifiées et des boîtes de ravioli, des conserves de confits figés dans la graisse de souvenir qui sont valables jusqu’à « 01 01 ». L’an 2000, c’est qu’une histoire de viande sous cellophanes et de vieux rombiers qui se feront cryogéniser des fois qu’un Frankenstein du futur les resuscite. Docteur Pitangua, êtes-vous la ?

Je chie sur ce troisième millénaire dont on nous a tant rabattu les oreilles. en 2322, en 234 567, les vieux vivront beaucoup plus vieux, c’est tout. 3 douzaines de riches se pairont des voyages interstellaires en navette pendant que je prendrais des charters pour Honolulu. Ou est la belle Lurette ? l’espoir plein les mirettes m’aveugle comme la poudreuse de vos prédécésseurs sur les pistes embouteillées. Je suis au regret de vous dire que je m’en vais…vers des cimes vierges. Des cols purs colportant l’éternelle neige de l’absence.

Une profusion de signes baignant dans la lumière de l’absence d’explications. Un paquet de cygnes baignant dans une mare oléagineuse de pics de pollution. La vie dans les grandes villes en 2003. L’intime conviction que des tas d’individus mourront de problèmes consécutifs à l’inhalation de gaz carboniques. Le Réveillon des morts. Les transports en commun gratuits. Morgue et hopitaux pleins aussi ? trop de fumées. Eddy, Parigot de naissance, dit qu’à 39 ans, il se sent comme un serf médiéval qui n’a jamais quitté son chateau-fort. Dit qu’il ressent Paris comme la forteresse dont il est le prisonnier ; refuse farouchement la perspective d’y mourir au terme de sa vie.

Bref, rêve de fuir Métropolis et son pas cadencé par huit millions d’êtres, dans les métros, les voitures, les bus, les camions, les RER et leurs horreurs régionales. De s’échapper des pots d’échappement pendant qu’il en est en corps temps. Oui, mais comment ?

Tous ces gens apathiques dans les lieux publics, qu’ont ils en commun, mis à part les transports?
Transpire en commun, et encore, c’est rien par rapport à un bus conincé dans un embouteillage, dans Bangkok ou Calcutta, Bangui ou Delhi. Métabolismes monstres des villes que l’énergie alimente et qui recrachent des gaz mortifères. Industrialisation sauvage en Chine et chez les petits frères.

Mondialisation du schéma big Brother. Le plein de cartes à puce, à l’oreille, on reconnaît le son du Diesel qui s’étrangle. Du Seize soupapes qui renacle. Du moteur fou aux motards fous qui tremblent sur le tard, tetârds figés dans leur sang et fêtards victimes d’accidents de la route. Viles villes. Mais comment s’en passer, quand on y est né ? Comment nier qu’on en soit partie intégrante… et peu à peu désintégrée, de gré ou de force ?

En France, cette année-là, l’imaginaire collectif n’en finissait pas de déteindre sur les remous de l’affaire Marc Dutroux. Le pouvoir est dans de beaux draps maculés d’abandantes cartes de france.

Des géographies encore plus insolites esquissent les contours des réseaux pédophiles sur la tarte à la crème à la mode du moment, j’ai nommé Internet. En Belgique, mes couilles ont gonflé et mes cheveux se sont dressé sur la tête (ou ailleurs) quand les innocentes victimes de l’entrepreneur le plus respecté de son pays ont été villipendé par 300 000 personnes lors de la marche blanche, un petit matin blême ou ensoleillé par la perspective du merchandising des corps d’Anne et Efjee, qui sait ? Qui c’est qu’a la fève ? Du vitrol à Vitrolles et des langues de vipère épurant des bibliothèques municipales. Du magret de connard, énième variation sur la thématique du « grand complot ». Résultat, 20 ans plus tard, l Front National, F Haine, a pignon sur rue (Pine gnon ?)

Pourquoi ma vie ne coule t’elle pas de source comme celle d’un James Bond, promis à tant de chouettes aventures finissant invariablement bien ? Pourquoi faut-il que j’aille faire des courses chaque jour pour me sustenter petitement, ma cuisine n’ayant de commun avec le restaurant « le Jules Vernes », sis au premier étage de la Dame de fer, que d’être située en altitude, offrant un merveilleux panorama sur les tours du treizième qu’un plouc mégalo a appellé les Olympiades, et cadeau bonux non négligeable, sur le Sacré Corps ? Ce Sacré-Coeur sacrément facho construit par les Anti-communards après  La Commune.

Je veux faire sauter des complexes géants, dissimulés dans des cratères ou sous les mers, sous la terre ou dans l’espace, tout en faisant frire mes carcasses de viande. Faire de stupides guerres froides réchauffées dans des bars de palaces, tout en faisant sauter les plus pulpeuses femmes della planéta sur mes cuisses, à feu doux.

Plomber mon prochain malfaisant et tous les vilains méchants mis en examen, les pires trafiquants et les Unabomber clandestins, en évitant de me faire plomber. Christophe Band 000 contre docteur Grüber. Opération tes nerfs. Octopoussif.

Licenced to kill piller les ordures richissimes. Petit juge aux grands pouvoirs ou vice versa, débusquer les vices et traquer les pourris, comme on fait sauter un complexe HLM en pleine banlieue nord. Faire trembler les moutons et les trésoriers officieux des partis poliques. Dire aux dirigeants d’aller diriger leurs jets de douches sur les seins en forme de poire de leurs attachées parlementaires.

Faire vérifier in situ aux connards de Megret de tous poils si les fours crématoires sont un détail. Les vitrifier en lattes de parquet bien astiquées par leurs lèches-botte cathodiques, tendance Zemmour.

Puissions-nous
être vivants puits
où puiser énergies
fossiles renouvelables
de nos êtres
transcendés par
résiliences renaissantes
des fournaises souffrantes
En dépit, par tracas et fracas
renouvelés des conflits d’intérêts
de frères d’humanité
cohabitant
à couteaux
tirés
Par les dés
d’une sempiternelle scène à la
William ShakespeareSamuel Beckett
de l’existant/ayant existé/à venir
2015, 3045, 4075 et j’en passe

Epilogue du prologue :
L’homme s’offrit sur le dos du tard
une anthropocène de ménage nucléaire
pour le meilleur du pire
des tétards

Je me sens beaucoup mieux
depuis que je suis un puits sans fond
et que je n’ai plus de fin.
Je ne jouis ni de toutes mes facultés mentales
ni de la totalité de mes droits civiques.

Je voudrais tant connaître
les euphories des corps
de tous ceux qui vécurent et vivront.
Embrasser les corps embrasés
de tous les amants de la planète.

Sentir les autres
comme on se sent soi-même
tantôt très bien
tantôt un peu mal,
tantôt femme, tantôt homme
tant il est vrai
qu’on nait les deux à la foi.

Tentant ardemment
d’être tous les sorts
et les plénitudes
que connurent les
corps nus et les cornées
de tous les yeux qui,
plus ou moins beaux,
bien vivants ou poissons morts,
libellules à Belle-Ile,
Guépards atteints du prion,
vahinés souriantes
des paradis
ou l’on vivait
sans un radis,
et, surtout,
sans finir rassi.

voir un instant
du regard
de tous ceux
qui eurent des yeux.
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Voir tout.
Une seule conscience
dotée de tous les attributs
oculaires du règne
des vivants.
Avide de vivre
avant d’étouffer
toute magie
en moi.

surtout pas vieille baderne
buvant son Sauternes
en commentant son foie gras,
En 2048 ou en 9876,
émettant des réserves
sur l’avenir du monde,
à l’antichambre de son trépas.

Remarque qui n’a rien à voir en forme de vérité sentencieuse : le flipper, c’est comme la vie ; c’est au moment ou on y reprend goût que la partie s’arrête. Le temps qui vous est imparti non é piu valabilé au-déla de cet aller simple ver l’infinito. Mais y’a parfois des extra-balles.

Je suis peut-être le seul à oser dire, au terme d’une conversation téléphonique, « agis en ton âme et conscience » à mon ami Fr., après bien des détours, notamment sur le temps qu’il fera dimanche et sur la certitude douteuse selon laquelle il est bien placé pour savoir à quel point dix ans de commerce des autres dans le monde professionnel des années 80 et 90 ont pu nous rendre fourbes. Je sous-entends alors que je serais bien capable de le dénoncer, ansi que tout l’immeuble, à l’ex-concubin de son ex-femme Aurélie Cluzet, une pauvre déséquilibrée suicidaire parmi tant d’autres. Je pense aussi que les standards des « hot-line » téléphoniques vouées à la délation sous toutes ses formes risquent d’être saturées par les campagnes en émission d’appels de tout ce que le monde occidental comporte de télé-négociateurs de la fatuité mercantile. Non, pardon, je voulais dire de la fonction commerciale. D’ailleurs, j’ai moi-même passé mon BTS vente forcée avec succès. Non, pardon, farce de vente.

Joyeux anniversaire,
gros pédé de ta mère.
Mes vœux les plus sincères.
32 ans, 32 dents,
je ne peux, hélas,
en dire autant.

Vous savez quoi ? je me sens vieillir. Je sais, y’a de quoi rire car je n’ai que 332 ans. Pourtant, je sais que je ne sais rien et que ca n’est pas près de s’arranger, malgré toutes les certitudes ronflantes et gonflantes de la communication d’entreprise et institutionnelle. Autant de turpidudes que le moraliste tapi au fond de ma verge s’efforce de dénoncer au quotidien. Virgile quasi-virginal et complètement vaginal, je vagis pour dire mon écœurement devant la comédie humaine à la sauce contemporaine. Ligoté par l’angoisse de l’échec, il me faudrait faire des pieds et des mains pour avoir une jolie carte de visite et un plan de carrière plus ou moins erratique. Marthe Robert ne disait-elle pas que celui qui ne sait pas où il va va loin ? Mon avenir est donc assuré. Ouf ! j’ai eu grand-peur à la fin du vingtième siècle. Je ne trouve pas, je cherche. En corps faudrait-il savoir quoi. Je me préfère bien en chair, plutôt que dans cinquante ans, décati par le temps et décanté par l’amertume excessive qui caractérise l’esprit vachement négatif que quelque chose en moi persiste à être.
2014-06-28 17.42.29

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Vaca louca
donde esta ?
Je suis du pays de mon enfance.
Un sacré cul-de-sac
mis à mal par mon adolescence.
Vache enragée,
longtemps, j’en ai mangé,
vache folle aussi,
peut-être, c’est statistique.

Qui va piano, va sanatorio.
Lontano ?
L’homme est une invention récente
dont tout indique la
disparition prochaine.

Comment peux-tu
être aussi sûr de toi ?
Ménage ta monture
ta Rolex et ton cellulaire,
l’avenir te le dira.

Le cancer ? un terrible désordre cellulaire.
Le téléphone ? un terrible désordre phatique
(pour le boulot, c’est vachement pratique)
de mots dispersés par le temps.
Attachez les portables
par un fil à la patte,
sinon, ils tombent par terre.

Des outils de communication
pour le temps présent.
J’en ai, donc j’existe.
Résiste contre cette montre égoïste.
Lontemps, je me suis caché de bonne heure.

A présent, larvatus prodéo, au moins de latex.
Larve procréante, je me suis renouvellé
à la surface de cette planète.
J’ai un descendant, chouette !
J’ai aussi un fort ascendant
pour les sexes féminins
qui n’a que peu d’incidence
sur ma gestion des ressources inhumaines.

Parténogenèse et photo-synthèse
sont les mamelles du petit clône
lyrique que je suis demeuré.
trouvez-moi mes doubles
et mettez-les sous bonne garde.
Il y aurait, de par le monde, sept
personnes qui vous ressemblent fortement.
Pourquoi sept ?
Loterie, gênes et tics.

La vigilance de tous,
ainsi qu’un long avilissement,
sont la réponse des pouvoirs publics
au terrorisme,
ainsi qu’à l’immigration sauvage
et au contrôle des naissances
d’idées pour le moins déplacées,
voire subversives et relevant
de la trahison du secret d’État.

et les secrets de l’être, dans tout ça ?
Le ça, le surmoi, les sous-moi,
Sont dans un placard doré.
Le sub et l’inconscient prennent le métro,
envahissant l’imaginaire collectif
tel qu’il est retransmis
par les principaux interlocuteurs média
et autres locques de la pensée
et soliloques des ventriloques
présentateurs de journaux télévisés,
de préférence en petit comité,
aux heures de grande écoute.

Aux heures de pointe
et aux sorts qui désappointent,
préférer l’élégance de l’oubli
pur et simple.

Volvic :
Un volcan s’éveille,
un être meurt
et vice versa
vers l’infini.

Secrets d’êtres
secrets d’États
Les affaires sont étouffées,
des petites filles aussi
les virements étoffés,
les pédophiles décriés.
La raison d’État a ses secrets
qui justifient l’innommable.
Qu’importe, les vies humaines
sont innombrables,
comme les capitaux.
En fait de pêchés,
y’a un hic avec le fric.
Les investisseurs de Wall Street
sont priés de calmer
leur hardeurs spéculatives,
ou, tout au moins,
de faire semblant.

Secrets d’être,
être secret.
sécrétions des fleurs
et éclatement du printemps,
édition 1997.

L’Orateur :
Y’a des fois, il’m’prend une de ces envies de faire l’artiste, tu peux pas imaginer.
Mais celui qu’a réussi, avec carte de visite de marginal fastueux.
Pas comme les amis qui galèrent à se faire un nom,
comme on tente d’établir la notoriété d’une nouvelle enseigne.
Conquérir le marché et trancher dans le lard de l’art?
s’en découper une bonne part, être nationalisé, puis privatisé,
coté en bourse des valeurs au huitième marché
avec des trous du cul courtiers pour s’occuper de vos droits.
Vieux communs pour lieux communs.
Vacherie de matérialisme.
Saleté de trafiquants de farines animales !
Me soulage comme je peux,
de préférence le long des murs qui suintent
et des époques
avides et avares,
cupides et ignares.
La culture de masse,
c’est comme la confiture,
au fur et à mesure que le niveau diminue,
l’espoir se tasse.
Amorale, la moutarde conceptuelle qui monte au nez.
Pour mieux, de la-haut, vous tanner la crise d’identité.

Le Chœur:
Il va nous faire une de ces thalassothéraphies sans fil au goulag,
ca requinque les états d’âme et fait le siège des corps.
Même qu’à Sarajevo, y’a de sacrés tarifs réduits.
Saperlipopette, y’a l’gaspi qui m’reprend,
faut qu’j’aille chez Speedo,
pour m’faire réparer le pot cataclysmique.
Un bon ravalement de conscience
avec surfacturation des préjudices
en espèces dissonantes et trébuchantes.

Aux soleils cellulaires
j’adresse ce prière d’insérer
A la naissance des jours,
ma lueur d’espérer.
A la courbure d’une hanche féminine,
l’expression de mes sentiments
les plus décidés.
A la poursuite du bonheur,
un tube d’ironie feinte, en concentré.
Aux abonnés débonnaires
et aux décideurs nombrilistes,
la quintessence de mes sens
et l’assurance de la perte du leur.

Aux embrasures des portes,
l’éclatement de jours printaniers.
A la presse unanime
toutes les polémiques sur ta mère.

Aux créateurs,
ces personnalités controversées,
l’origine du monde
et le prêt-à-poster.

Au devenir du monde,
ma responsabilité limitée
et à l’ennui du mortel,
les tracas du quotidien.

Ceci est ma terre,
cela est mon temps.
Aux scènes de ménage
de toute une planète,
je lègue enfin
trois ans de catastrophes
et de coïncidences aériennes.

Quand aux coïts fortuits,
la certitude douteuse
que ça ne se reproduira plus.

Aux vingt milliards de
promesses de campagnes,
Aux partis à poil long, ou ras,
je mets en place
un virement automatique
de télé-évangélistes
de l’imagerie d’Epinal
de notre contemporain
cathodique.
Immédiatement
(en moins de 48 heures chrono).

Allali, Allah mort,
(Salmonellose d’un Salman
Farci à la foi de génisse, diablotin média),
divinités sans prétention,
Prime time et communiqués
de détresse, sans opinion.

Aux sondages sans âge
« Oui, non, peut-être »,
Ce pavé de bonnes intentions
et la promesse que le génie humain
pré-cité trouvera bien,
à court terme,
une solution finale
pour les déchets radioactifs
(et sociaux, qui sait ?).
pendant 20 millions d’années.

Si on pouvait donner un
petit quelque chose
à la presse féminine aussi,
ce secteur florissant
(et nauséabonde
Nausicaa à la
Fontana della vanita);
ce serait bien.
PS : je songe, nuitamment,
à la tribu des coteries
égoistes qui ne pensent
pas à moi
au temps qu’il faudrait.

Sans compter les milliards d’affamés
inscrits aux abonnés absents
et aux besoins indécents auxquels,
moi, je préfère ne pas penser.
D’autres, plus affables,
mangent des pièces montées
à la rosée de désir.
Abeilles glanant
les miels improbables
d’une façade en sucs.

À 18 ans, fruit de mes souffrances et de mes lectures, je recrachais du cynisme comme d’autres portent des sacs en peau de crocodile de marque. Un attribut d’une signature plus « prestigieuse » que Vuitton. Produits de luxe de l’esprit acheté dans le duty free shop d’une succursale de ma conscience. Je le transportais avec moi en permanence. Tu vois, je peux plus m’en passer.
Qui plus est, je m’étais amouraché de l’idée d’acte gratuit tel qu’André Breton l’avait défini : L’acte gratuit le plus parfait, disait-il, consiste à prendre un fusil et à tirer au hasard dans une foule.
J’avais une amie historienne qui adorait les croix funéraires et les plaques tombales. Elle aimait écumer les cimetières comme d’autres les casses ou les puces, pour chiner des pièces détachées. Agrégée et chercheuse au CNRS, elle vivait seule, dans un deux pièces plein de traces d’existences désagrégées. Un soir qu’on causait à bâtons rompus chez elle, moi émettant moult pyrotechnies spirituelles, faisant éclater dans la constellation de notre dialogue des gerbes multicolores, j’évoquais mon affection pour les actes gratuits et lui racontais un fait divers, illustration parfaite de la phrase du gourou surréaliste susnommé :
Vers la gare de l’Est, un homme avait demandé à essayer un fusil dans une armurerie, puis avait demandé des cartouches, l’avait chargé. En avait fait l’emplette, puis était sorti; s’était campé sur le parvis devant la gare, avait pris son fusil et tiré au hasard dans la foule des travailleurs regagnant leur banlieue vers 18 heures. Abattant un homme aléatoire. Puis avait décampé. Ca, dis-je, j’adorais vraiment. Ca me faisait hurler de rire. Hi hi hi ! Ce qui devait être le bouquet final, ou du moins une très belle bleue, fit l’effet d’un pétard mouillé tombé dans un canal. Elle me regarda d’un air à la fois triste et dégoûté, je lui demandais pourquoi. À l’artificier qui espérait qulque rire venant couronner sa fusée made in China, elle répondit : « Tu sais, la victime, c’était un ami à moi; un ami proche; et de toute façon, je ne trouve pas ca drôle du tout ».
Un jour, je me barrai en courant d’un café, sur la place devant la gare du Nord, après avoir consommé deux ou trois demis en terrasse. Ca me fit bien rire et je le racontais à quelqu’un. « Oh, t’as eu de la chance, une fois, un cafetier de gare du Nord a pris son fusil de chasse et a descendu un type qui avait décampé sans payer. Il l’a bien buté. c’était chaud ! ». En mon fort intérieur, j’eus un sourire fugace. Ma peau de lapin resquilleur avait eu chaud. Tout ca sur fond d’années quatre-vingt, arrière-plan de punkitude de mes seize ans. Esprit antisocial des Clash, des Sex Pistols, et de leurs succédanés. Haine du bourgeois héritée de ma mère, fille de prolos portos un rien atrabileuse qui me transmettait au quotidien l’idée d’une injustice dont elle était la principale victime. Et moi, avec, victime en outre de sa logorrhée verbale. Goût de la tricherie et de la fraude inculqué par mon père, qui resquillait dans les trains allemands avec son fils de 8 ans. c’était un genre d’avocat sans cause à l’esprit retors qui adorait truander les administrations de son beau pays policé. Dans les gares, sur les devantures de banques, dans les files d’attente de la poste, on voyait les portraits des terroristes recherchés. Le grand western teuton de ces mêmes années 70.
Mon con de père est mort par hydrocution dans le canal de Bourgogne, du coté de Montbard. Victime d’un mauvais dérapage dans un virage plein de gravier. sa voiture est tombé dans l’eau au lieu de prendre le pont comme il se devait. C’était vers la fin des années soixante-dix, le même jour où Claude François est mort par hydrocution dans sa baignoire, victime lui, d’un mauvais dérapage de sa branleuse automatique. Y’a de ces coïncidences. Chaque année, début mars, les médias commentent l’événement. une sorte d’anniversire, ou plutôt de commémoration, comme on dit. Esprit comme mes morts hâtifs. Il y en a tant. Samedi, je vais prendre le train à gare de Lyon jusqu’à cette charmante localité. Le parents de Christine viendront nous chercher. Montbard, où le retour du fils prodigue. Comme quoi le cynisme, c’est con mais c’est parfois bon pour sauver sa peau. Sans compter les oripeaux du language et les artifices de la pensée. Esprit, es-tu là ? Un point pour l’équipe des vivants. Et un pour l’autre.

Ah oui, c’est amusant, je suis vraiment un cador (comme le sentiment de ce qui précède l’arrogante défaite de la chute et du vide, soudain). Un condor planant tant bien que mal au-dessus des grandes transhumances du quotidien. Un petit prétentieux qui veut la soif d’infini et l’argent du beurre matérialiste.
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Je fais tourner les guéridons pour invoquer l’esprit de Kreutzfeld-Jacob. En Inde, il y aurait matière à monter une chouette comédie musicale urbaine, tombeau pour 5 000 000 de vaches sacrément folles. Le sacré, la folie, tout ça corrèle. Les religieux empruntent ce qu’il y a d’essentiel dans le sacré pour vendre des infinis qui lavent plus blanc. Des chacals du genre scientologues ont pignon sur rue et sont même déifiés, obtenant le statut de religion comme d’autres la qualification pour la coupe du monde. Du pain béni pour les gourous. J’voudrais pas cracher sur ma tombe, ni pisser sur celle de mes illustres successeurs des milliards d’années à venir. En revanche, une énumération de tous les endroits où j’ai indûment uriné à travers les villes et les champs ne serait pas pour me déplaire.

A bas les lobbys
à bas les lobos
et vive les lubies !

Et les dandys
qui la jouent dada
le jour du vernissage,
au dado !

Deux sacs à la main,
je reviens de mes courses et,
entendant doubler une dame qui mange un pain pané italien,
je dis:
« -Pardon, Madame Panini. ».
La dame me répondit :
« -Je vous en prie, monsieur G 20. »

Je hais le culte des marques (quoiqu’écumant régulièrement les soldes pour trouver des polos Harris Wilson à bon prix, pas à une contradiction près) et pourtant la douce musique de cet échange eut le don de me ravir. Je me pris à rêver d’un dialogue gratuit avec un passant par jour. Ne dit-on pas que 80% des fous rires sont d’élevage et les 20% restants sauvages ?
Evidemmment, quand on est « bien éduqué », on ne parle pas aux étrangers dans la rue. Ca limite d’autant les contacts ephémères de cette sorte. M’enfin, y’a d’quoi faire avec nos amis les autres. Ad libitum, des libations pour la complicité d’un instant, pour transgresser l’anonymat et transcender, un peu, ce morne précipice des allées et venues socio-professionnelles quotidiennes.

Laisser tomber les miroirs
et considèrer d’un œil neuf
les petits désirs,
les petits plaisirs
qu’on ose à peine s’avouer
derrière les fatras de pudeur,
les carcans et les cancans
des conventions.

L’amour et l’humour
comme points de mire.

Désirs rois,
des arts enviables,
de doux désarrois.

Ce matin, une de mes oreilles siffla. Le signal, à supposer que c’en soit un, est toujours d’une durée et d’une intensité à peu près similaire. Naïve ou pas, j’ai quand même la certitude que quelqu’un qui m’aime (ou qui me hait, mais ca m’étonnerait car la haine se mue vite en indifférence, c’est à dire en oubli) pense à moi. En l’occurrence ma compagne, partie en Ethiopie depuis 8 jours. C’est tout à fait irrationnel, mais je n’en démordrai pas, de cette certitude. je suis réceptif à ce signal hypothétique. Je souris, car cette mystérieuse forme de communication télépathique et phatique me donne la certitude d’être investi de quelque chose de moins périssable que ma vie.
Après tout, il me suffit de regarder (brève interruption due à un appel des cuisines Spatial, putain, faut qu’il me raye de leurs fichiers, ces cons de télémachins) fixement une silhouette d’inconnu(e), ne serait-ce que de ma fenêtre fermée au sixième étage, pour que cette personne, bien souvent, se sente observée. Se retourne, regarde autour d’elle, se sente épiée. C’est pas prodigieux, une telle perception ? Quel sens animal datant du temps ou tout un chacun était encore la proie potentielle de ses prédateurs hiérarchiques est-ce donc ? De quelle forme de transmission d’onde s’agit-il ? Je n’en sais rien.
mais si le dernier des quidams (qui se soucie autant de mon existence que de sa première couche-culotte) peut ressentir que je le regarde, je peux bien me plaire à penser que quelqu’un qui m’est cher pense à moi et que, quelquefois et dans des termes qui m’échappent, je puisse être capable de le ressentir. Il ne me semble pas que ce soit trop complaisant, non ?
Et, de toute façon, « un egoïste, c’est quelqu’un qui ne pense pas à moi ». dans ces conditions, six, sept, neuf milliards d’individus s’ignoreront pour toujours. Mes prétentions télépathiques sont limitées à deux ou trois individus, tout au plus.

Impressionné par trois heures de pellicule couleur
Belles images, beaux paysages, lumière juste comme il faut
Je sors d’un cinéma, Disons le MK2 Quai de Seine
Avec sa vue plongeante sur eau et ciel
Au bord du canal de l’Ourcq
Marchant ensuite pour me dégriser de la chimie fictionnelle
Je suis frappé par la beauté ineffable du réel
Chaque composition visuelle est magnifiée
Par cette qualité de regard particulière
(Semblable à une étoffe ou une matière rare)
Qui se dissipe en volutes d’iris
Quelques secominutes plus tard

Une réflexion sur “Comme c’est amusant

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