Alecos Fassianos, peintre grec aux faunes et à la flore descendant en droite ligne d’un moderne Parthénon, à pieds nus à mobylette(comme les jeunes athéniens du jour,se plaît à dire le peintre), a longtemps vécu à Paris, où il connût et illustra Aragon.
Il raconte par ailleurs dans le long entretien du catalogue avec Patrick Amine, commissaire de l’exposition, qu’il a connu l’éditeur de « J’irais Cracher sur vos tombes », de Boris Vian. Ces deux derniers furent d’ailleurs condamnés à 3 mois de prison avec sursis pour le livre devenu culte depuis.
Bien loin de l’agréable grécitude d’archétype, peinture de lumière colorée de monsieur Fassianos, larges touches de Matisse, un zeste de Picasso, un beau sens du croquis, des touches viennoises dans les motifs et personnages, pâtres et collines d’or, bleu profond et argent, or et rouges chatoyants. Le tout en ses tableaux léchés par le soleil tombant sur l’Espace Vera de Saint-Germain-en-Laye. J’entends par touches viennoises des nuances de colorimétrie à la Kokoschka ou Klimt. Ce qui bien sûr n’engage que moi, n’en déplaise à certains.
Alecos le peintre fut invité par la ville de Saint Germain-en-Laye à présenter ses œuvres dans le cadre de la présidence grecque du Conseil de l’Union européenne. Il exposa uparavant dans toute l’Europe, en passant par Tokyo et New York. La France et Paris restent sa seconde patrie et… Saint-Germain n’est pas si loin de Paris : L’espace Vera est à 3 minutes de la gare RER, l’exposition se conjuguera très bien avec une promenade dans le magnifique parc du château, si dépaysant déjà pour le chaland parisien au débouché du flux RER, comme pour l’étranger de passage.
Patrick Amine, commissaire de l’exposition :
« Alecos Fassiano dit qu’il faut regarder tant de choses comme si elles débordaient d’un vase empli de trop d’eau… Ainsi, l’artiste doit peindre tout ce débordement.
Il reste à l’écart des modes, a créé son propre univers et son style qui ne doivent rien à ses contemporains ».
Ici l’artiste, malicieux de lumière, pose avec une odalisque qui ne déparerait pas l’une de ses toiles
Après avoir dessiné des décors de théâtre pour de grandes œuvres classiques et modernes et avoir créé un “petit théâtre d’ombres et de formes” (présenté à la Revue parlée du Centre Georges-Pompidou, en 1983), il réalisa de nombreux livres de bibliophilie qui sont aujourd’hui recherchés par les collectionneurs.
Gratuit,jusqu’au 6 juillet 2014
Exposition à l‘Espace Vera
Du me au ve de 14 h à 19 h,
sa et di de 15 h à 19 h.