Les volcans de moi-même, loin de Bratislava, me subjuguèrent à La Fournaise réunionnaise gravie à mi pente. 500 000 ans ici, contre 3 millions d’années de l’autre côté de l’île, au Piton des neiges (plus haut sommet de l’Océan indien, à 3026 mètres).
10 000 kilomètres de la planète « ici Paris », fournaise urbaine inactive et pétillante de pots d’échappements et d’humains faisant ce qu’ils peuvent. En redescendant de la fournaise aussi minérale et vide que la parisienne est pleine, marée d’émotions, traces de la coulée de lave 2007, assis sur celle de 1937, succession de « cirques, pitons et remparts » classés UNESCO en août 2010.
Comprendre des caldeiras, chaudrons volcaniques et hornitos (petits fours, également en espagnol) balbutiant encore de coulées récentes (2007) le long de la Fournaise.
Son immense corps conique vivant, à 2086 mètres, chaud des déversements à venir de sa chambre magmatique, réservoir se remplissant puis se purgeant comme cocotte minute tous les 10 ou 15 ans.
Piton, c’est à dire cratère en créole, annoncé en don de cirque canyon rouge par le Formica Léo, nombril rouge pour monde refroidi, soupape, ombilic, sensuelle courbe de désir pas si éteint, auquel on accède par 300 marches descendues, que je remonterai comme cabribougri que je suis.
Ce qui me rappelle incongrument les petits chèvres frais de Takamaka dégustés avec ma découverte majeure :
La délicate tomate arbuste, dont le goût se situe entre mangue d’infini tropical mûr et décomposition naissante, mais bien moins que l’odeur du durian a écailles asiatique ou celle du longani australien introduit ici.
Ici insérée en une paire, en nature pas si morte
avec une pierre creuse ramenée du Piton fournaise toujours renaissant, tous les tons rouges entrevus sur le Formica Léo se côtoient dessus
en une mise en abyme qui me ferait fondre
si je n’y prenais garde
un vieux fruit de la passion,
deux ananas Victoria,
un combawa
un corail
Puis au restaurant du Palm, qui me la fit découvrir.
J’aime les mer veilleuses mixtures du creuset de métissage réunionnais : Indianitėe du Malabar avec les « Malbars* », zZoreilles, dauphins descendants de flibustiers bourbon comme vanille, Créoles corail et j’en oublie. Le tout servi sur atoll récif récent (8000 ans, un gamin comparé aux 3 millions d’années de celui de Maurice).
Barrières de corail salutaires dans les 25 km de lagon… sans requins. Sorti de là, l’Océan fougueux est plein d’accrocs.
De quoi les attaques sont-elles le symptôme ?
Tant de lucioles et caméléons filants,
d’étoiles filantes d’à peine 17 ans qu’envient
déjà le samedi soir en boîte celles de 32. Dents.
Car de quoi les requins bulldog qui en ont une double rangée (et représentent 90 % des attaques depuis la première, celle du Marseillais en 2011) et tigre ( 10%, forcément) sont-ils le nom ?
De modifications prédatrices nous échappant. Puisque nature se rebiffe contre l’humain biffin…
Mais on peut se baigner dans les sections à filets sécurisées… comme celle de la plage Boucan Canot, surveillées de ç à 18 h. J’ai testé pour vous, tout va bien.
Insuffisantes au goût de certains, présentant un certain piment quand on songe en nageant à l’au-delà des filets…
Eléments d’une poétique qui n’engage que son auteur (par définition ) : Toujours ce fichu désir d’éternité, transmué en (autant de lents) instants fulgurants. Qu’en faire ?
– Du camphre poussant dans le cirque de Salazie, entre cascades du Voile de la Mariée et lianes de chouchou (christophine) le long de la route (de la christophine, un légume un peu sucré, ainsi appelé ici, par moi testé en gratin pas assez gratiné, plus haut, à Hell Bourg) ?
– Des dauphins vus, si durs a saisir tandis que déjà ils replongent, doux à rebondir, sexuellement partageurs comme les bonobos (font remarquer mes collègues de catamaran du « Grand bleu »). ?
-Vus deux variétés sur les six présentes, pélagiques et côtières, ce matin en baie de Saint-Gilles puis de Saint Paul en dimanche de Pâques sur le catamaran « Cat-ananas » de l’exploitant « Grand bleu ».
Assis ensuite sur une coulée de 1937, fin de l’ère coloniale refroidie en ironie sans sort. Merveilleux pique-nique dans un cratère à 2200 mètres, avec fumeroles de brume gagnantes après une demi-journée de bleu immaculé Cascade du Niagara à sainte Suzanne, procession de nouvel an tamoul à travers champs de canne à sucre le 20 avril… Essence du voyage, croiser des bonheurs de hasard…
Pour en savoir/cliquer plus : le site de l’IRT Tourisme de La Réunion
Je ne voudrais pas oublier Alan,
cet éléphant de mer
explorateur mâle solitaire venu des lointaines îles Kerguelen,
(que j’aurai voulu être le temps d’un cycle du vivant)
dont m’a parlé vendredi dernier
Fabrice Boyer, responsable du secteur Sud du Parc National de la Réunion, qui me montre ici la coulée de 2007
il faut dix ans pour la refroidir tout à fait…
Cet éléphant de mer se reposa cycliquement pendant deux ans sur une plage du Sud sauvage,
née de la dernière éruption d’avril 2007.
Depuis, il a disparu.
Est-il devenu pacha d’un harem, comme son destin l’y entraînait
a t’il été attaqué par des requins pluf coriacesque lui, si isolé sans les siens ?
Nul ne le sait
« Le retour d’Alan, le jeune éléphant de mer austral qui fréquentait la plage du Tremblet depuis mai 2009, est confirmé ce mercredi 26 janvier 2011. Aperçu une première fois le 9 janvier après 7 mois d’absence, Alan est bel et bien de retour dans le Sud sauvage. Il est venu une nouvelle fois se reposer sur la plage de sable noir née de l’éruption du volcan en avril 2007. L’information est rapportée par le Journal de l’île de la Réunion ce mercredi. {{ On a eu la confirmation qu’il s’agit bien d’Alan, observé à une douzaine de reprises depuis 2009. C’est un visiteur qui a alerté le réseau échouage de l’association Globice, en deuxième partie de matinée hier. Un de ses membres, Eric, est disponible pour se rendre sur place}}, détaille le Jir. Après quelques clichés réalisés (aucune photo n’avait été prise le 9 janvier dernier), le vétérinaire de Globice confirme qu’il s’agit bien d’Alan : Les multiples cicatrices visibles, en bonne voie de guérison, me permettent en effet de l’affirmer, car elles correspondent en tous points avec celles observées précédemment. De plus, sa taille et sa corpulence apparentes sont tout à fait conformes à l’évolution attendue, précise-t-il au Journal de l’île. Alan est aujourd’hui âgé d’environ 7 ans.
La présence d’un éléphant de mer, avait déjà été observée en août 2008, mais il s’agissait peut-être d’un autre individu. La présence d’un tel animal dans les eaux réunionnaises reste quoi qu’il en soit un mystère car cette espèce préfère habituellement les eaux plus froides du secteur des Kerguelen, à plus de 2 000 kilomètres au sud de la Réunion, et s’aventure rarement vers les latitudes subtropicales. On sait cependant que les jeunes mâles immatures (le cas d’Alan à cette époque) s’engagent parfois dans de longues explorations loin des zones qui les ont vus naître, détaille le Jir sur son site internet. »
2 Merveilleuses vidéos de l’animal
si fort tranquille ondulant
sur le sable noir
un jour gris
à voir ici
*comme Natacha Techer de l’IRT, superbe et gironde Indo-créole, que l’on prend parfois pour une algérienne. Et qui répond en ce cas : « je suis Réunionnaise ! »